(Minghui.org)

Nom : Qian Fajun

Nom chinois : 钱法君

Sexe : masculin

Âge : 54 ans

Ville : Linyi

Province : Shandong

Profession : Décorateur artistique

Date du décès : 17 avril 2013

Date de la dernière arrestation : 23 septembre 2011

Dernier lieu de détention : Camp de travaux forcés de Zhangqiu

M. Qian Fajun, un décorateur artistique de la ville de Linyi, dans la province du Shandong, est décédé le 17 avril 2013, après avoir subi treize ans de persécution pour sa pratique du Falun Gong, une discipline que le régime communiste chinois persécute depuis juillet 1999. Pendant son incarcération, il a été nourri de force, on lui a injecté des substances inconnues, on l’a frappé avec des gourdins à pointes, on lui a administré des décharges électriques, on l’a suspendu pendant de longues périodes, on l’a attaché dans des positions non naturelles, on l’a privé de sommeil et on lui a refusé l’accès aux toilettes.

La première arrestation de M. Qian a eu lieu en février 2003, et il a été incarcéré pendant des mois dans le deuxième camp de travaux forcés de la province du Shandong. En juin 2004, peu après sa libération, il a été de nouveau arrêté et torturé au centre de lavage de cerveau de la ville de Linyi pendant onze jours. Les deux fois, les gardiens l’ont relâché parce qu’il était au seuil de la mort et qu’ils ne voulaient pas en assumer la responsabilité.

La dernière arrestation de M. Qian a eu lieu en septembre 2011. Il a subi des tortures brutales dans le même centre de lavage de cerveau et dans le camp de travaux forcés de Zhangqiu, où on lui a injecté des substances et où il a été nourri de force, ce qui a failli lui être fatal. Il a été libéré quatre mois plus tard, en février 2012, et est décédé quatorze mois plus tard.

M. Qian est né en 1969 dans le bourg de Yanma, district de Junan, province du Shandong. Il était colérique avant de pratiquer le Falun Gong, mais il a changé après avoir commencé la pratique et est devenu gentil et plus attentionné. Voici un résumé des épreuves qu’il a subies lors de la persécution.

M. Qian Fajun

1. Torturé avec des décharges électriques jusqu’à ce que sa peau soit brûlée dans le camp de travaux forcés de Wangcun

Au printemps 2002, M. Qian a remarqué dans un bus qu’il était suivi par un policier. Afin d’éviter la persécution, il a quitté son domicile et s’est retrouvé sans ressources. Malheureusement, alors qu’il rentrait chez lui le 16 février 2003, il a été arrêté et condamné à deux ans de détention dans le deuxième camp de travaux forcés de la province du Shandong (Wangcun).

En juin 2003, un gardien a enfermé M. Qian en cellule d’isolement et lui a tordu les mains derrière le dos avant de les menotter au dossier de la chaise sur laquelle il était assis. Quatre gardiens munis chacun d’une matraque électrique l’ont encerclé et deux d’entre eux lui ont piétiné les mollets, immobilisés sous la chaise. Comme il n’a pas voulu abandonner sa croyance, ils ont commencé à lui administrer des décharges électriques sur les zones sensibles telles que la plante des pieds, l’intérieur des cuisses, le cou et l’intérieur des coudes.

M. Qian a dit que la douleur était si intense qu’il avait l’impression d’être transpercé par de multiples aiguilles métalliques ou d’être mordu par de nombreux serpents. Deux gardiens ont dû lui monter sur les jambes pour l’empêcher de faire des bonds sur la chaise.

L’odeur de la peau brûlée a envahi la pièce. Au bout d’un moment, M. Qian a cessé de gémir de douleur. Les gardiens se sont arrêtés pour l’examiner et ont constaté qu’il s’était mordu la langue, qui était devenue violette. Les gardiens lui ont ouvert la bouche et lui ont demandé s’il voulait abandonner le Falun Gong. Devant son silence, ils ont lancé la deuxième série de décharges électriques. Le processus a duré toute une matinée. Pendant ce temps, il a vu que deux gardiens se tenaient à l’extérieur de la pièce et le regardaient se faire torturer. L’un d’eux n’arrêtait pas de hocher la tête et l’autre (numéro de badge 3731066) souriait. Lorsque les gardiens sont allés déjeuner, l’un des deux observateurs est resté pour le surveiller.

Les gardiens ont déplacé M. Qian dans une autre pièce, l’ont allongé sur une planche de lit et l’ont menotté au lit. Un gardien-chef a tenté de le dissuader de pratiquer, mais il a répondu : « Falun Dafa est bon. » Le gardien l’a alors accusé d’être contre le Parti communiste chinois et l’a remis en isolement.

Comme il avait le cou, les bras et les jambes couverts d’ampoules et de brûlures, les gardiens l’ont maintenu en cellule d’isolement pendant une semaine, jusqu’à ce que les blessures guérissent, avant de le renvoyer dans sa cellule. De cette façon, les autres pratiquants, qui n’étaient pas autorisés à se parler, n’allaient pas avoir connaissance des tortures qu’il avait subies.

Il a été libéré quelques mois après avoir été placé dans le camp de travail, car il était au seuil de la mort à cause de la torture.

2. Injection forcée de substances néfastes pour les nerfs au centre de lavage de cerveau de la ville de Linyi

Le 13 juin 2004, environ un an après sa libération, la police a de nouveau arrêté M. Qian et l’a placé en détention. Le 24 juin, la police a tenté de le placer dans le camp de travaux forcés de Wangcun, mais n’y est pas parvenue parce qu’un médecin a trouvé M. Qian gravement malade lors d’un examen médical. Il a été ramené au centre de détention du district de Junan, puis libéré.

Le 23 septembre 2011, M. Qian a été arrêté chez lui par des agents du Bureau 610 de la ville de Linyi pendant la saison des récoltes. Au centre de lavage de cerveau de Linyi, les gardiens l’ont attaché et l’ont nourri de force avec des substances toxiques, ce qui l’a laissé dans un état physique très affaibli. Ils ont laissé la sonde d’alimentation en place pour ne pas avoir à l’insérer à chaque fois qu’ils le torturaient. Ils l’ont également battu et gravement blessé. En conséquence, il était incapable de marcher et devait être porté.

Avant l’alimentation forcée du cinquième jour, les membres du personnel du centre de lavage de cerveau lui ont montré des photos d’autres pratiquants de Falun Gong attachés à un lit de mort et alimentés de force. Il n’a pas été découragé pour autant.

Les gardiens ont ensuite emmené M. Qian à l’hôpital de Lanshan. Su Wei, le chef du centre de lavage de cerveau, a touché de manière inappropriée les parties intimes de M. Qian. Un gardien a tenté en vain d’introduire une sonde d’alimentation dans l’estomac de M. Qian par sa narine. Il a également fallu plusieurs tentatives aux médecins pour réussir à insérer le tube. Deux médecins ont même essayé d’insérer les tubes dans les deux narines de M. Qian. L’une d’entre elles a déclaré qu’elle faisait des gavages depuis plus de dix ans et qu’elle n’accepterait aucune tentative ratée à cause de M. Qian.

Lorsque M. Qian a eu des mucosités nasales à la suite de l’insertion du tube, les gardiens lui ont pincé le nez pour accroître ses souffrances en prétendant l’aider à nettoyer les écoulements. Au final, ses narines ont été gravement blessées.

Les gardiens ont ramené M. Qian au centre de lavage de cerveau alors que la sonde d’alimentation était restée dans sa narine. Ils lui ont attaché les membres aux quatre coins d’un lit, de manière si serrée qu’il ne pouvait plus bouger et qu’il hurlait à cause de la douleur. Une gardienne a dit qu’ils l’avaient trop serré, mais le gardien Chen Jun a dit qu’ils ne pouvaient pas avoir de sympathie pour lui.

Illustration de torture : le lit de mort

Une fois, M. Qian a raconté comment Su l’avait maltraité physiquement, et Su l’a entendu. Su lui a tiré avec force sur les bras pour lui causer une douleur extrême aux épaules. Les gardiens ont fait venir d’autres pratiquants pour qu’ils voient la situation désastreuse dans laquelle il se trouvait, en essayant de les intimider pour qu’ils abandonnent le Falun Gong.

Pendant les deux premiers jours où M. Qian a été attaché sur le lit de mort, les gardiens ont refusé de le détacher lorsqu’il avait besoin d’aller aux toilettes. Lorsqu’ils l’ont allongé, il n’avait plus la force de marcher et devait être porté jusqu’aux toilettes. Su lui donnait des coups de pied par derrière s’il avançait trop lentement. Les jours suivants, il a été attaché à une chaise en fer pendant la journée et au lit de mort pendant la nuit.

M. Qian a éternué et a perdu la sonde d’alimentation dix jours plus tard. Le lendemain, un gardien l’a emmené à l’hôpital de Lanshan pour lui remettre une sonde d’alimentation. Il a crié « Pratiquer le Falun Dafa n’est pas être coupable » à tous ceux qu’il rencontrait. Ne voulant pas que les gens soient au courant de la persécution, le gardien l’a ramené d’urgence au centre de lavage de cerveau après l’insertion de la sonde et l’a immobilisé sur une chaise de fer pour l’empêcher de retirer la sonde.

Les gardiens ont régulièrement infligé des violences physiques à M. Qian. Lorsque la gardienne Li Yuan l’a nourri de force, elle lui a reproché de leur causer des ennuis. Lorsqu’il marchait trop lentement, un gardien le frappait avec un poteau métallique. Même s’il restait assis les jambes croisées, le garde l’accusait de faire des exercices de Falun Gong, déchirait son pantalon et le giflait.

Un jour, il a été laissé sur une chaise de fer pendant la nuit à l’extérieur de la salle 6. Lorsque le garde Chen Jun est arrivé le matin et lui a ordonné de déplacer immédiatement son urinoir vers les toilettes, il a répondu à Chen qu’il le ferait plus tard, lorsqu’il aurait besoin d’aller aux toilettes. Cela a rendu Chen furieux, qui l’a giflé à plusieurs reprises et l’a jeté par terre. Chen a ordonné à un membre du personnel d’éteindre la caméra de la salle 6 et a menacé de le torturer dans la pièce. Chen a également déclaré qu’il n’y aurait pas de traumatisme visible après le passage à tabac et qu’il pouvait faire ce qu’il voulait de lui.

Chen lui a également dit : « Tu n’es personne ici. Tu fais partie d’un groupe vulnérable. Nous pouvons te redresser comme nous le voulons ici ! »

3. Transfert au camp de travaux forcés de Zhangqiu et injection de substances inconnues

Le 28 octobre 2011, le gardien Su a retiré la sonde d’alimentation de M. Qian, lui a passé les menottes derrière le dos et a annoncé devant d’autres pratiquants qu’ils le transféraient au camp de travaux forcés de Zhangqiu, laissant entendre qu’ils subiraient le même sort s’ils ne renonçaient pas au Falun Gong.

Dans un hôpital, un médecin a examiné M. Qian et a conclu que son état de santé était trop mauvais pour qu’il soit admis dans le camp de travail. Malgré cet avertissement, les gardiens ont emmené M. Qian au camp de travail. Un gardien du camp l’a enfermé dans une salle de stockage.

M. Qian a entamé une grève de la faim pour protester contre la persécution, et les gardiens du camp l’ont nourri de force. Le médecin du camp de travail, Zhang (numéro de badge 3731063), a fait entrer et sortir le tube à plusieurs reprises lors de l’alimentation forcée. Les prisonniers qui ont assisté à la scène ont dit : « Ce n’était pas du gavage. Il frappait le nez de M. Qian avec le tube. »

M. Qian a vomi après chaque gavage. Il a également essayé de retirer le tube, mais n’y est pas parvenu. Il avait de fréquentes convulsions et tombait de temps en temps de son lit. Il perdait parfois le contrôle de sa vessie et mouillait son lit.

Finalement, les prisonniers de la même cellule ont réalisé qu’il était en train de mourir et ont signalé sa situation à un capitaine. Le capitaine a répondu : « Qu’est-ce qui vous inquiète ? S’il meurt, nous le jetterons dehors. » Les gardiens ont continué à le nourrir de force.

Les responsables du camp de travaux forcés l’ont finalement envoyé à l’hôpital de Basan pour une soi-disant réanimation d’urgence. On lui a injecté une substance inconnue dans le pied droit. Son état s’est rapidement détérioré par la suite et il a été libéré en février 2012.

Le pied de M. Qian a suppuré après l’injection de la substance inconnue à l’hôpital de Basan.

L’état de santé de M. Qian ne s’est pas rétabli après son retour chez lui. Il ne pouvait plus marcher et souffrait beaucoup. Son pied droit s’est gravement infecté et a laissé échapper du pus à la suite de l’injection d’une substance inconnue à l’hôpital de Basan. Vers la fin, il pouvait à peine bouger les membres. Il avait besoin d’aide pour manger, boire ou aller aux toilettes. Il ne pouvait même pas se lever du lit. Il est décédé le 17 avril 2013 à 21 heures, à l’âge de 44 ans.

(Deux articles connexes sont disponibles dans la version anglaise.)

Traduit de l’anglais