(Minghui.org)

Nom : Wang Yudong

Nom chinois : 王宇东

Sexe : Masculin

Âge : 51 ans

Ville : Qiqihar

Province : Heilongjiang

Profession : Chef cuisinier et arbitre d’échecs

Date du décès : 9 avril 2023

Date de la dernière arrestation : 21 mars 2017

Lieu de détention le plus récent : Prison de Fengtun

Après avoir perdu sa mère en juillet 2022, Lily (pseudonyme), une fillette de 6 ans, se retrouve orpheline lorsque son père meurt à son tour en avril 2023.

Avant même sa naissance, la souffrance de Lily avait déjà commencé dans le ventre de sa mère. Ignorant qu’elle était enceinte, Mme Zhu Xiumin a entamé une grève de la faim de cinq mois pour protester contre la détention arbitraire et la torture dont elle faisait l’objet pour avoir pratiqué le Falun Gong. C’est par miracle que sa grossesse est restée viable tout au long de ses épreuves et qu’elle a accouché de sa petite Lily le 8 décembre 2017.

Six jours seulement après la naissance de Lily, son père, M. Wang Yudong, a été condamné à trois ans de prison pour sa foi dans le Falun Gong. Mme Zhu s’est efforcée de s’occuper seule de Lily tout en évitant le harcèlement de la police.

Lorsque M. Wang a été libéré en mars 2020, il a dû faire face à des problèmes de mobilité et d’élocution en raison d’un accident vasculaire cérébral dont il avait été victime en prison. Le harcèlement policier se poursuivant, la famille n’a pas pu rester unie. En 2021, Mme Zhu a ramené Lily à la maison pour qu’elle vive avec son père, tout en restant elle-même en fuite. Elle a été retrouvée morte en juillet 2022.

Alors qu’il pleurait encore la disparition de Mme Zhu, M. Wang s’est efforcé de s’occuper de Lily et de sa mère malade, malgré les difficultés physiques qu’il rencontrait lui-même. Il ne s’est jamais réveillé le matin du 9 avril 2023, laissant Lily toute seule. M. Wang et Mme Zhu avaient tous deux 51 ans lorsqu’ils sont décédés.

M. Wang Yudong

    Wang Yudong et sa famille

La fille de M. Wang

La fille de M. Wang peu de temps après sa naissance

La détresse de la famille

M. Wang, de la ville de Daqing, province du Heilongjiang, était un excellent cuisinier et un arbitre d’échecs. Après que le régime communiste chinois a ordonné la persécution du Falun Gong en 1999, il a été condamné à deux reprises pour un total de treize ans de prison.

Lorsque M. Wang a été condamné pour la première fois à une peine de prison en 2001, à l’âge de 29 ans, le juge a subi des pressions pour ramener la peine initiale de cinq ans à dix ans, en invoquant un ordre venu d’en haut. À la prison de Harbin et à la prison de Daqing, M. Wang a été placé en cellule d’isolement pendant cent trente et un jours et enchaîné au sol pendant vingt-cinq jours. Les gardiens l’ont également agressé sexuellement en lui comprimant les testicules, l’ont gavé et lui ont tiré la clavicule. Un détenu lui a dit : « Si nous te battons à mort, sur ton certificat de décès nous écrirons que tu es mort de causes naturelles. »

Reconstitution de torture : gavage

Mme Zhu, ancienne ouvrière d’une usine de couvertures, a été condamnée à sept ans de prison en 2002 par le tribunal du district de Yangming. Son « crime » était d’avoir collaboré avec d’autres pratiquants pour se connecter au réseau de télévision par câble afin de diffuser des informations visant à démentir la propagande du régime communiste à l’encontre du Falun Gong.

À la prison pour femmes de la province du Heilongjiang, Mme Zhu a été soumise à des décharges électriques, à la privation de sommeil et à la torture par le froid. Lorsqu’elle a été libérée le 9 mai 2009, elle a déclaré qu’elle ne s’attendait pas à survivre à cette torture infernale qui a duré sept ans.

Le couple a été arrêté une nouvelle fois le 21 mars 2017 alors qu’il se trouvait au domicile d’une autre pratiquante, Mme Liu Mingying, à Qiqihar. La police les a détenus dans des pièces séparées pour les interroger. Les policiers ont menotté M. Wang derrière le dos et ont tiré les menottes vers le haut pour augmenter la douleur dans les articulations de ses épaules. Ils lui ont également donné des coups dans les côtes, l’ont giflé avec une chaussure, lui ont recouvert la tête d’un sac en plastique qu’ils ont rempli de fumée de cigarette. Les policiers ont aussi délibérément laissé M. Wang entendre leurs collègues battre sa femme à côté.

Peu après l’arrestation du couple, la santé du père de M. Wang s’est détériorée et il est décédé peu de temps après.

Après avoir été emmenée dans un centre de détention, Mme Zhu a entamé une grève de la faim pour protester contre la persécution dont elle faisait l’objet. Elle a été battue, jetée au sol, privée de sommeil et gavée. Les gardiens ont mélangé des médicaments psychiatriques à sa nourriture, ce qui a provoqué un gonflement du visage, un engourdissement de la langue et une soif persistante. Les gardiens et Mme Zhu ont été stupéfaits de découvrir qu’elle était enceinte en août 2017. Ils l’ont libérée peu après.

M. Wang a été jugé par le tribunal du district de Longsha le 14 décembre 2017 et a été condamné à trois ans de prison. Il a fait appel du verdict, mais le tribunal intermédiaire de la ville de Qiqihar a décidé de confirmer le verdict initial. À la prison de Tailai et à la prison de Fengtun, il a été soumis à des décharges électriques, aspergé d’eau pimentée, placé en cellule d’isolement et enchaîné au sol. Sa vue a rapidement baissé. Il a ensuite été victime d’un accident vasculaire cérébral et d’un grave problème cardiaque. Après la réanimation, il ne s’est réveillé que trois jours plus tard. Le médecin a déclaré qu’il avait perdu plus de 70 % de ses cellules cérébrales.

Lorsque M. Wang a été libéré en mars 2020, il parlait très lentement et ses réactions étaient également lentes en raison des séquelles de l’accident vasculaire cérébral. Peu de temps après, sa mère est également tombée malade et s’est retrouvée alitée. Malgré son propre état de santé, M. Wang a fait de son mieux pour s’occuper de sa mère.

Pendant la période d’emprisonnement de M. Wang, Mme Zhu a dû constamment se déplacer et vivre dans le dénuement afin de se cacher de la police, tout en s’efforçant d’élever sa fille. Elle n’a pas pu rentrer chez elle-même après la libération de M. Wang, craignant que la police ne recommence à harceler la famille.

Lorsque la police a commencé à harceler Mme Zhu à Qiqihar en 2021, elle a envoyé sa fille chez M. Wang, tout en demeurant elle-même dans une situation sans domicile fixe.

M. Wang a dû déployer des efforts considérables pour s’occuper à la fois de sa fille et de sa mère. Après le décès de sa mère en 2022, la police n’a cessé de le harceler et lui a ordonné de déménager, car la présence d’un pratiquant de Falun Gong dans leur quartier était synonyme d’échec dans leur travail. Après avoir vu des articles sur Minghui concernant la persécution de la famille de M. Wang, la police a intensifié le harcèlement, le soupçonnant d’être l’auteur des articles.

Un jour, en rentrant chez lui, M. Wang a vu de nombreux mégots de cigarettes dans la poubelle, ce qui lui a causé une énorme pression mentale. Comme il ne fumait pas, il savait que la police était revenue.

Puis son pire cauchemar s’est réalisé lorsque quelqu’un l’a appelé pour lui annoncer le décès de Mme Zhu en juillet 2022. Bien qu’il se soit efforcé de donner de l’amour et des soins à sa petite fille, qui n’avait jamais vécu un jour sans la peur et la pression de la persécution depuis sa naissance, le traumatisme physique et mental qu’il avait enduré au fil des ans était au-delà de ce qu’il pouvait supporter. Il est mort dans son sommeil le 9 avril 2023. Sa petite fille a eu beau l’appeler désespérément, il ne s’est jamais réveillé.

Voir aussi :

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(Un article connexe est disponible dans la version anglaise.)

Traduit de l’anglais