(Minghui.org) Un total de 1320 incidents d’arrestation ou de harcèlement de pratiquants de Falun Gong en raison de leur croyance ont été signalés en mars et avril 2023.
Parmi les 689 cas d’arrestation, 4 ont eu lieu entre 2021 et 2022, et 685 se sont produits en 2023, dont 7 en janvier, 158 en février, 362 en mars et 158 en avril. Quant aux 631 cas de harcèlement, 25 ont eu lieu en 2022 et 606 en 2023, dont 8 en janvier, 112 en février, 372 en mars et 114 en avril. En raison de la censure stricte de l’information en Chine, les cas de persécution ne peuvent pas toujours être signalés rapidement et toutes les informations ne sont pas facilement accessibles.
Les cas nouvellement signalés ont eu lieu dans 23 provinces et 4 municipalités contrôlées par l’État central (Pékin, Chongqing, Shanghai et Tianjin). C’est dans la province du Jilin que l’on trouve le plus grand nombre de cas combinés (268) d’arrestation et de harcèlement, suivie de 214 dans la province du Shangdong, 106 dans la province du Liaoning et 102 dans la province du Hubei. Seize régions ont enregistré un nombre de cas à deux chiffres, compris entre 10 et 87. Dans sept autres régions, le nombre de cas était compris entre 1 et 9.
Les pratiquants ciblés venaient de tous les horizons et comprenaient un professeur d’université, un fonctionnaire, un ancien professeur de musique et un artiste. Deux cent dix-sept pratiquants avaient 60 ans ou plus lorsqu’ils ont été arrêtés ou harcelés, y compris 55 sexagénaires, 112 septuagénaires, 41 octogénaires et 9 nonagénaires.
Par rapport aux 624 cas d’arrestation et de harcèlement signalés en janvier et février 2023, les 1320 nouveaux cas signalés en mars et avril représentent une augmentation de 116 %. L’intensification de la persécution a été déclenchée par deux événements jugés sensibles par le Parti communiste chinois (PCC) : ses réunions politiques annuelles en mars et le 24e anniversaire d’une manifestation pacifique de 10 000 pratiquants qui a eu lieu le 25 avril 1999.
Au cours de ces journées dites « sensibles », les autorités ont souvent intensifié la surveillance et le harcèlement des pratiquants, dans le but de les empêcher d’exposer la persécution au public, notamment en parlant en face à face à des personnes, en distribuant des documents ou en publiant des informations en ligne.
Certains des pratiquants ciblés ont été arrêtés à plusieurs reprises depuis le début de la persécution. C’est le cas d’un homme qui vient d’être libéré après avoir purgé une peine de vingt ans pour s’être branché sur un système de télévision câblée afin de diffuser des informations sur le Falun Gong. Un autre exemple est celui d’une femme qui a développé des troubles mentaux en détention à la suite de torture qu’elle y a subie.
Harcèlement à l’occasion de journées politiquement sensibles
Les deux organes législatifs de la Chine, l’Assemblée nationale populaire (ANP) et son principal organe consultatif politique, la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) tiennent leurs réunions annuelles (connues sous le nom des « deux sessions ») à peu près à la même époque chaque année (bien que séparément). Cette année, la réunion de la CCPPC a débuté le 4 mars et celle de l’ANP le lendemain. Les pratiquants de Falun Gong de toute la Chine ont été harcelés lors de la période précédant les « deux sessions ».
Fin février, la police de la ville de Luzhou, dans la province du Sichuan, a commencé à harceler les pratiquants locaux, dont M. Shi Bangcai, Mme Tang Xuzhen, M. Deng Shimin, Mme Li Yulan et Mme Peng Gongshu. La police et les membres du comité résidentiel ont reçu l’ordre de prendre des photos des pratiquants pour prouver qu’ils avaient fait leur travail de « visite » aux pratiquants. S’ils ne pouvaient pas prendre de photos, ils demandaient aux membres de la famille des pratiquants de le faire à leur place.
Les agents ont également ordonné aux pratiquants de ne pas sortir ou de ne pas parler du Falun Gong à d’autres personnes pendant les « deux sessions ». La police n’ayant pu retrouver Mme Peng après son déménagement, elle lui a révoqué sa carte d’identité.
Deux pratiquantes de la ville de Hefei, dans la province de l’Anhui, Mme Lu Jinrong, âgée de 74 ans, et Mme Xu Wanzhen, âgée de 80 ans, ont vu leurs domiciles saccagés le 24 février. Toutes deux se sont vu confisquer leurs livres sur le Falun Gong et des photos du fondateur du Falun Gong. Mme Lu a été libérée dans l’après-midi et Mme Xu est rentrée chez elle dans la soirée. La police a rendu à Mme Xu ses livres de Falun Gong.
Dans la ville de Daqing, dans la province du Heilongjiang, la police a harcelé les pratiquants locaux en se rendant chez eux en personne ou en leur téléphonant. Parfois, ils prétendaient procéder à un recensement afin de tromper les pratiquants et de les convaincre à ouvrir leur porte.
Le 2 mars, cinq agents se sont présentés au domicile de M. Sun Shilian, 84 ans, dans la ville de Jiujiang, province du Jiangxi. Ils ont fouillé chaque pièce et pris des photos. L’un des agents a tenté de prendre la photo du fondateur du Falun Gong affichée dans la pièce, mais M. Sun l’en a empêché.
M. Sun a déclaré que ses nombreux maux, dont la cirrhose, l’asthme et la gastro-entérite, ont disparu après qu’il a commencé à pratiquer le Falun Gong. Mais parce qu’il a défendu sa croyance, il a été incarcéré pendant quinze ans et a failli mourir en prison. Le chef de la police, Zhao, lui a ordonné de se rendre au poste de police le lendemain matin pour répondre à quelques questions. M. Sun a refusé d’obtempérer.
Quatre agents en civil ont abordé Mme Zhuang Li, une habitante de la ville de Rizhao, dans la province du Shandong, le matin du 4 mars, alors qu’elle se promenait dans le quartier. Elle leur a demandé de ne pas participer à la persécution et ils sont partis peu après.
Un pratiquant de la ville de Wuhan, dans la province du Hubei, ainsi que trois pratiquants âgés, prénommés Xu, Li et Wang, de la ville de Changchun, dans la province du Jilin, ont également été harcelés au début du mois de mars. La police a tenté de les prendre en photo, mais les pratiquants ne l’ont pas laissé faire.
M. Qin Wei, artiste à Pékin, a été harcelé chez lui à trois reprises en avril, avant l’anniversaire de « l’Appel du 25 avril ». La police l’a pris en photo et l’a appelé tard dans la nuit à plusieurs occasions. Un autre habitant de Pékin, M. He Xingguo, a été surveillé par les autorités 24 heures sur 24 pendant les « deux sessions » de mars et pendant trois jours entre le 24 et le 26 avril.
À Shanghai, un agent en civil a abordé Mme Pei Shanzhen, une habitante du quartier, et lui a demandé de confirmer son identité alors qu’elle allait rendre hommage à ses ancêtres lors de la journée nationale de nettoyage des tombes, le 9 avril 2023. Les membres du comité résidentiel ont frappé à sa porte à plusieurs reprises le 22 avril. Ils lui ont dit qu’ils allaient surveiller sa vie quotidienne pendant les quatre jours suivants, jusqu’à ce que l’anniversaire de l’Appel du 25 avril soit passé.
D’autres cas de harcèlement autour de l’anniversaire de l’Appel du 25 avril ont également été signalés dans la ville de Fuyang, dans la province de l’Anhui, et dans la ville de Dezhou, dans la province du Shandong.
Arrêtés pour avoir défendu le Falun Gong
Arrestations de pratiquants nonagénaires
Mme Meng Zhaoyu, une habitante de Pékin âgée de 94 ans, a été arrêtée le 2 avril 2023, après avoir été signalée pour avoir parlé du Falun Gong à des gens. Elle a été interrogée au poste de police de 8 h à 3 h le lendemain matin.
Une autre pratiquante, Mme Xiang Deyu, âgée de 90 ans, habitante de la ville de Suining, province du Sichuan, a été signalée pour avoir parlé à des gens du Falun Gong à une station de bus et elle a été arrêtée au début du mois de mars 2023. Les membres du comité résidentiel ont conduit la police à son domicile pour une perquisition. Ses livres de Falun Gong ont été confisqués.
Lorsqu’il l’a ramenée chez elle en fin d’après-midi, un membre du comité résidentiel a montré la photo de Mme Xiang sur son téléphone portable au personnel de sécurité du quartier. Il a déclaré : « Nous savons tout sur ce qu’elle a fait et quand elle l’a fait ». Ce n’est qu’à ce moment-là que Mme Xiang s’est rendu compte qu’elle faisait l’objet d’une surveillance continue.
La police et les membres du personnel du comité résidentiel ont de nouveau harcelé Mme Xiang le 18 avril 2023. Ils ont tenté de la prendre en photo, mais elle ne s’est pas laissé faire.
Mme Cen Hua, qui a pris sa retraite en février 2023, était professeur agrégée à l’Université de commerce international et d’économie de Pékin, a été arrêtée le 14 avril 2023 par la police, car elle était soupçonnée de diffuser des informations sur le Falun Dafa. Sa mère âgée de 88 ans et souffrant de la maladie d’Alzheimer a également été emmenée par la police et détenue brièvement.
La fille de Mme Cen, Mme Li Songyuan, qui vit en Irlande, a tenu une conférence de presse devant le consulat chinois le 17 avril 2023. Elle a appelé à la libération immédiate de sa mère. M. Richard Boyd Barrett, membre de l’un des trois partis politiques irlandais, a assisté à la conférence de presse et a déclaré qu’il soutenait pleinement les efforts de Mme Li.
M. Barrett a dit que la persécution d’un groupe de pratiquants pacifiques mettait en évidence la nature véritable et perverse du Parti communiste chinois (PCC). Il a exigé que le PCC libère immédiatement la professeure Mme Cen Hua et mette fin immédiatement à la persécution brutale de millions de pratiquants de Falun Dafa.
Une conférence de presse devant le consulat de Chine en Irlande demandant la libération immédiate de Mme Cen Hua, pratiquante de Falun Gong à Pékin, le 17 avril
Un employé du gouvernement poursuivi pour avoir apposé des affiches du Falun Gong
M. Fan Jinhe, un employé du gouvernement de la ville d’Anlu, dans la province du Hubei, a été arrêté le 26 janvier 2023 pour avoir apposé des affiches sur les bienfaits du Falun Gong pour la santé.
La veille de l’arrestation de M. Fan, la police a saccagé son domicile et confisqué son ordinateur, son imprimante et ses affiches sur le Falun Gong. Les policiers ont affirmé avoir vu, sur des vidéos de surveillance, M. Fan coller les affiches. Comme M. Fan n’était pas chez lui lorsqu’ils sont arrivés, ils sont partis peu après et sont revenus le lendemain pour l’arrêter.
Son arrestation a été approuvée le 24 février 2023. La police s’apprête maintenant à envoyer son dossier au parquet, l’accusant de « saper l’application de la loi avec une organisation sectaire », prétexte habituel utilisé pour criminaliser les pratiquants de Falun Gong.
Une femme de 26 ans arrêtée et interrogée pour avoir parlé du Falun Gong aux gens
Une jeune femme de 26 ans, qui avait adopté le Falun Gong il y a peu de temps, a été arrêtée le 20 février 2023 alors qu’elle parlait de sa croyance à des gens.
Mme Zhang Jue, de la ville de Nanjing, province du Jiangsu, a été arrêtée par l’agent Li Jieguang du poste de police de la rue Yongyang, après avoir été signalée pour avoir parlé du Falun Gong à des personnes dans la rue. Li et quelques membres du comité résidentiel ont saccagé son domicile.
Les policiers ont attaché Mme Zhang à un banc du tigre (un instrument de torture), lui ont projeté une lumière très vive dans les yeux et l’ont interrogée pendant toute la nuit sans la laisser dormir. Le lendemain, ils l’ont emmenée à l’hôpital pour un examen médical et lui ont prélevé un échantillon de sang contre son gré. Trois agents l’ont ramenée à l’endroit où on l’avait arrêtée et ont pris des photos d’elle pour les utiliser comme preuves.
Mme Zhang a été libérée le 27 février, après sept jours de détention au poste de police de Yongyang.
Illustration de torture : banc du tigre
Mme Qi Sumei, une femme âgée de 64 ans du district de Heishan, province du Liaoning, a été signalée pour avoir parlé du Falun Gong à des gens dans un marché agricole le 1er mars 2023. La police l’a arrêtée et l’a emmenée au centre de détention de la ville de Jinzhou. En raison de son hypertension artérielle, elle n’a pas été admise et a été libérée sous caution.
Le 21 mars 2023, Mme Qi s’est rendu au Bureau de la sécurité intérieure du district de Heishan pour essayer de convaincre le chef Wang Zhen de ne pas participer davantage à la persécution. Wang a refusé de l’écouter et a tenté de l’emmener au parquet de la ville de Linghai, qui est désigné pour s’occuper des cas de Falun Gong dans la région. Mme Qi s’est tenu fermement à la chaise sur laquelle elle était assise au Bureau de la sécurité intérieure et les policiers n’ont pas réussi à la faire bouger. Après une heure de confrontation, ils l’ont laissé rentrer chez elle.
Wang et quelques policiers du parquet se sont rendus au domicile de Mme Qi le 27 mars et lui ont ordonné de se rendre avec eux au poste de police pour répondre à quelques questions. Mme Qi a refusé de les laisser entrer. Son fils, qui était venu rendre visite à sa mère et à son mari, a dit à la police que son père, qui avait été victime d’un accident vasculaire cérébral, tremblait après avoir été terrifié par eux et qu’ils seraient tenus responsables si son état empirait en raison de la pression mentale. La police est rapidement partie.
Le 3 avril, deux greffiers du tribunal de la ville de Linghai sont venus avec la police au domicile de Mme Qi. Ils lui ont dit qu’elle avait été inculpée. Son fils a signé l’acte d’accusation à sa place.
Mme Qi leur a dit : « Je n’ai enfreint aucune loi. »
Les greffiers lui ont dit : « Après que le juge t’aura condamnée, tu seras une criminelle. », puis ils sont partis.
La police du faubourg de Nanying, à Shijiazhuang a arrêté Mme Ma Xiujuan, âgée de 52 ans. Les policiers l’ont vue marcher dans la rue et ont remarqué qu’elle ressemblait à une pratiquante de Falun Gong figurant sur leur liste de personnes recherchées.
Ils ont fait des recherches et ont découvert qu’elle était effectivement recherchée par le parquet de la ville de Xinzhou, dans la province voisine du Shanxi. Ils ont contacté la police de Xinzhou, qui est arrivée le 4 avril et l’a emmenée.
Le calvaire de Mme Ma découle d’une arrestation antérieure, le 21 novembre 2019, par la police de la ville de Yuanping, dans la province du Shanxi, qui est sous la juridiction de Xinzhou. Quatre mois avant son arrestation, ses parents, qui vivent à Yuanping, ont été arrêtés avec dix autres pratiquants. Soupçonnant Mme Ma d’avoir travaillé avec ces pratiquants pour sensibiliser la population à la persécution, la police l’a également arrêtée.
Mme Ma a été gardée au centre de détention de la ville de Xinzhou. Elle a été libérée sous caution au bout de trente-sept jours. Fin 2020, Guo Zhihong, l’ancien chef du Bureau de la sécurité intérieure de la ville de Yuanping, a présenté son dossier au parquet du district de Xinfu, dans la ville de Xinzhou.
Mme Ma a engagé un avocat pour la représenter. Mais le procureur Hou Xuming a donné du fil à retordre à ce dernier en ne l’autorisant pas à examiner les documents relatifs à l’affaire.
Après avoir approuvé son arrestation en mai 2021, M. Hou a ordonné à Mme Ma de venir répondre à certaines questions au parquet et l’a menacée de la condamner si elle ne se présentait pas.
Mme Ma est restée loin de son domicile pour éviter d’être condamnée, puis elle a été inscrite sur la liste des personnes recherchées par le parquet.
Un jour de juillet 2022, à 3 h du matin, quatre policiers de Shijiazhuang ont fait irruption au domicile de la belle-mère de Mme Ma âgée de 90 ans, à la recherche de Mme Ma. Les policiers ont affirmé que la police de Xinzhou leur avait demandé de la rechercher. Toute la famille a été profondément terrifiée.
Lorsque la famille a signalé le cas de persécution à Minghui.org, la police de Xinzhou l’a menacée et accusée de « collusion avec des forces étrangères anti-chinoises ».
Persécution ininterrompue
Une femme de Shanghai arrêtée une sixième fois pour sa croyance dans le Falun Gong
Le 4 avril 2023, une habitante de Shanghai qui s’apprêtait à monter dans un train a été arrêtée par la police ferroviaire et son sac a été fouillé. La police a arrêté Mme Ying Yu après avoir découvert une clé USB contenant des informations sur le Falun Gong. Son domicile a été saccagé plus tard dans la journée et elle est depuis détenue au centre de détention du district de Changning.
Mme Ying Yu
C’est la sixième fois que Mme Ying, âgée d’une cinquantaine d’années, est arrêtée en raison de sa croyance dans le Falun Gong. Peu après le début de la persécution en 1999, Mme Ying a été arrêtée pour s’être rendue à Pékin afin de réclamer le droit de pratiquer le Falun Gong et a été condamnée à deux ans de camp de travaux forcés.
Le 2 juin 2006, Mme Ying s’est rendue avec sa mère, Mme Jin Yuehua, à Guangzhou, dans la province du Guangdong, pour rendre visite à un parent. Elle a oublié son sac à main dans le train. Lorsqu’elle s’en est souvenue, le préposé avait déjà remis le sac à la police qui, après y avoir trouvé des documents de Falun Gong, a arrêté Mme Ying lorsqu’elle est retournée à la gare à la recherche de son sac.
La police ferroviaire de Guangzhou a informé son homologue de Shanghai, qui est alors venu escorter Mme Ying et sa mère et les a placées en détention au centre de détention du district de Putuo. Pendant ce temps, plus de dix agents ont saccagé le domicile de Mme Ying et confisqué son ordinateur et ses livres sur le Falun Gong.
Les deux femmes ont ensuite été emmenées à l’école d’éducation juridique de Shanghai (un centre de lavage de cerveau dissimulé) et y ont été détenues pendant trois mois. La police et les membres du comité résidentiel ont continué à les harceler après leur libération. L’employeur de Mme Ying a également subi des pressions pour la licencier. Alors que Mme Ying venait de trouver un nouvel emploi, la police a de nouveau harcelé son nouvel employeur et l’a contraint à la licencier.
La mère de Mme Ying a de nouveau été arrêtée le 22 février 2008 alors qu’elle regardait chez elle, avec dix autres personnes âgées, la retransmission de la série Shen Yun Performing Arts diffusée par la chaîne New Tang Dynasty TV. La police a fait irruption et a emmené tous les pratiquants au centre de détention du district de Putuo. La plupart d’entre eux ont été détenus pendant plusieurs mois.
L’arrestation suivante de Mme Ying a eu lieu le 25 mai 2008. Son domicile a été saccagé et elle a été détenue au centre de détention du district de Putuo pendant un mois avant d’être libérée sous caution.
Mme Ying a été de nouveau arrêtée quelques semaines plus tard, le 16 juillet 2008. La police lui reproche d’avoir écrit à Jacques Rogge, président du Comité international olympique, au sujet des violations des droits de l’homme en Chine, et notamment de la persécution de sa famille. Les Jeux olympiques de Pékin étant sur le point de commencer trois semaines plus tard, la police a déclaré que le fait d’avoir écrit cette lettre était une affaire sérieuse. Elle a été détenue pendant un mois et libérée le 15 août.
Le 18 avril 2017, à 7 h du matin, plusieurs agents en civil ont fait irruption au domicile de Mme Ying et l’ont arrêtée. Munis d’un mandat de perquisition vierge, ils ont fait une descente chez elle. Elle a d’abord été détenue dans un centre de détention, puis transférée dans un centre de lavage de cerveau. Tenue dans l’ignorance du lieu où elle se trouvait, sa mère, âgée de 80 ans, a visité le poste de police pour exiger sa libération. La police a refusé de la libérer sous prétexte qu’elle n’avait pas renoncé au Falun Gong.
Après avoir purgé deux peines de prison et une peine de camp de travaux forcés pour un total de dix-sept ans, un habitant de la ville de Xiangtan, dans la province du Hunan, a de nouveau été arrêté en raison de sa croyance dans le Falun Gong.
Le 20 février 2023, plusieurs agents ont fait irruption au domicile de M. Yang Shiyi et l’ont emmené au centre de détention de la ville de Xiangtan. La police a appelé son fils le lendemain et lui a demandé de fournir des vêtements à son père. Les policiers ont également affirmé que M. Yang et cinq autres pratiquants avaient mis en place des banderoles portant des informations sur le Falun Gong. Ils avaient réussi à l’attraper (alors que les cinq autres pratiquants s’étaient échappés). Mais M. Yang a nié n’avoir jamais posé les prétendues banderoles.
M. Yang s’est intéressé à la pratique spirituelle dès son plus jeune âge. Il a voyagé dans tout le pays à la recherche d’une pratique droite, mais ne l’a pas trouvée. Lorsque le Falun Gong a été présenté au public en 1992, il a été attiré par ses enseignements profonds et a commencé à pratiquer. Sa mère, une ancienne nonne qui avait été forcée de se marier pendant une campagne politique du régime communiste, s’est sentie très heureuse pour lui.
Après que la persécution a commencé, M. Yang a passé très peu de temps avec sa famille en raison d’arrestations et d’incarcérations répétées. Lorsqu’il n’était pas en détention, lui et sa famille devaient faire face à un harcèlement sans relâche de la part des autorités.
En 2000, M. Yang a été condamné à une peine d’un an et demi au camp de travaux forcés de Xinkaipu à la suite d’une arrestation pour avoir parlé du Falun Gong à des gens. Il a été arrêté une nouvelle fois en mars 2003 parce qu’il avait distribué des documents sur le Falun Gong et il a été condamné à une peine de huit ans de prison à Wangling. Il a été détenu dans un centre de lavage de cerveau pendant un mois après une nouvelle arrestation le 27 septembre 2011. Son arrestation suivante a eu lieu le 14 janvier 2013 pour avoir distribué des documents sur le Falun Gong, et il a été condamné à une peine de sept ans et demi d’emprisonnement à la prison de Wangling. Sa mère en a eu le cœur brisé et est décédée un an plus tard.
Lorsque M. Yang a été libéré en juillet 2020, il a pris la responsabilité de s’occuper de son père âgé de 98 ans et de son fils qui souffre de troubles mentaux.
Le père de M. Yang s’est cassé la hanche et est devenu grabataire au début de l’année 2022. M. Yang faisait sa toilette et cuisinait pour lui, sans demander l’aide de son frère et de sa belle-sœur. Deux mois après le décès de son père, M. Yang a de nouveau été arrêté en raison de sa croyance.
Un homme du Gansu est harcelé constamment après avoir purgé une peine de vingt ans pour sa croyance
Lorsque M. Wei Junren est enfin rentré chez lui le 13 août 2022, après avoir purgé une peine de vingt ans pour s’être connecté au réseau de télévision câblée afin de transmettre une vidéo dénonçant la propagande diffamatoire du Parti communiste chinois à l’encontre du Falun Gong, il a été dévasté en voyant sa maison effondrée.
N’ayant nulle part où aller, cet habitant âgé de 54 ans du district de Jingchuan, dans la province du Gansu, a dû habiter chez son frère pendant quelques jours. Cependant, la police l’a localisé et a continué à le harceler chez son frère.
Se cacher de la police pour éviter le harcèlement est devenu la normalité dans la vie de M. Wei. En raison de ce harcèlement, aucun employeur n’a osé le garder, ce qui l’a contraint à changer constamment d’emploi.
Pendant les premiers jours de la peine d’emprisonnement de M. Wei, sa femme a confié à ses parents le soin de s’occuper de leurs deux jeunes garçons, pendant qu’elle travaillait à Lanzhou, la capitale de la province du Gansu, pour subvenir aux besoins de toute la famille. Elle est décédée le 19 janvier 2006 des suites d’une intoxication accidentelle au gaz.
Les deux fils de M. Wei ont abandonné l’école à l’âge de 15 ans et ont quitté le foyer pour gagner leur vie.
Ses parents âgés sont décédés l’un après l’autre en 2020, avant sa libération.
M. Wei a été arrêté en août 2002, pour son geste courageux de sensibilisation à la persécution, et condamné à vingt ans de prison. Douze autres pratiquants ont également été condamnés à des peines de prison allant de sept à vingt ans. Deux pratiquants sont morts des suites de la torture subie en prison.
Les autorités continuent de harceler une femme âgée souffrant de troubles mentaux suite à la torture
Mme Li Zhongfang, une habitante de la ville de Chengdu, dans la province du Sichuan, a développé des troubles mentaux après avoir reçu des substances toxiques alors qu’elle purgeait une peine d’emprisonnement de trois ans et demi pour sa pratique de Falun Gong. Son état ne s’est jamais amélioré après sa libération début 2021, et elle a toujours du mal à prendre soin d’elle. Néanmoins, les autorités ont continué à la harceler constamment et à intimider sa fille.
Fin septembre 2022, le premier jour de la levée d’un confinement de deux semaines dû à la COVID dans la ville de Chengdu, province du Sichuan, la fille de Mme Li est sortie, mais elle a été arrêtée par un agent de police et un membre du personnel du comité résidentiel. Ils ont exigé de voir sa mère. Après qu’elle les a repoussés, ils l’ont suivie pendant un long moment. Lorsqu’elle est revenue le soir, les deux mêmes personnes, ainsi que deux autres membres du comité résidentiel, se tenaient toujours devant chez elle. Ils ne sont partis qu’à minuit.
Les jours suivants, la police et les responsables du comité résidentiel n’ont cessé de téléphoner à la fille de Mme Li. La police a également tenté de trouver l’adresse de sa mère par l’intermédiaire de l’administration immobilière du lotissement de sa fille.
Alors que la police insistait sur le fait qu’ils devaient trouver Mme Li, sa fille leur a demandé ce qu’ils lui voulaient en fin de compte, Mme Li souffrant déjà de troubles mentaux. Un agent a déclaré qu’il était au courant de la situation de Mme Li, mais qu’il devait la voir en personne et lui demander de signer une déclaration de renoncement au Falun Gong, conformément à un ordre venu d’en haut.
La fille de Mme Li a confirmé par la suite que Yin Shunyao, membre de la Commission des affaires politiques et juridiques de la ville de Chengdu et directeur du centre de lavage de cerveau de Xinjin, avait ordonné à une équipe spéciale de cibler tous les pratiquants locaux de Falun Gong et de les forcer à signer une déclaration de renoncement au Falun Gong. Un agent a révélé qu’ils avaient commencé à recueillir des informations sur Mme Li et sa fille depuis l’année dernière.
Afin d’éviter tout nouveau harcèlement policier, la fille de Mme Li a déménagé dans un autre quartier.
Lorsque la fille de Mme Li est allée lui rendre visite le 2 octobre 2022, elle a remarqué qu’un jeune homme surveillait l’appartement de Mme Li. Elle a regardé autour d’elle et a vu un futon dans le couloir, près de l’ascenseur. Lorsqu’elle est descendue, l’homme l’a également suivie.
La fille de Mme Li a appris que plusieurs voisins s’étaient plaints du fait que l’homme restait dans le couloir. Plusieurs habitants l’ont vu fumer au milieu de la nuit. Lorsqu’ils lui ont demandé ce qu’il faisait là, il a fait un signe de la main en disant que cela ne les regardait pas. De nombreux habitants ont également signalé que des inconnus frappaient fréquemment à leur porte avec toutes sortes d’excuses. Ils ne se sentaient pas en sécurité et étaient très nerveux. Mais lorsqu’ils se sont plaints à la direction de l’immeuble, ils n’ont jamais reçu de réponse.
Administration involontaire de médicaments en garde à vue
Mme Li a été arrêtée le 1er août 2017 alors qu’elle achetait des provisions. Elle a fait une grève de la faim au centre de détention de la ville de Chengdu pour protester contre la persécution et a été gavée. Selon une personne bien informée, les gardiens ont ajouté une grande quantité de poudre blanche dans la nourriture avant de la gaver.
Mme Li a ensuite été emmenée à l’hôpital du district de Qingyang, affilié au centre de détention. Les gardiens l’ont maintenue menottée et enchaînée au lit. Elle a constamment reçu des perfusions, mais les infirmières ont refusé de révéler ce qu’elles contenaient.
Le 10 avril 2018, lorsque Mme Li a comparu devant le tribunal du district de Qingyang, elle semblait très faible. Son corps tremblait. Ses lèvres se contractaient. Il lui a fallu beaucoup de temps pour répondre à une seule question, comme elle ne pouvait pas parler parfaitement ou s’exprimer pleinement.
Mme Li a ensuite été condamnée à une peine de trois ans et demi de prison et emmenée à la prison pour femmes de la province du Sichuan, à Chengdu, le 2 juillet 2018. Elle a été soumise à diverses sortes de tortures et de coups. Les gardiens n’ont pas autorisé sa famille à lui rendre visite.
Lorsqu’elle a été emmenée dans le troisième quartier de la prison le 11 juillet 2018, les détenues l’ont forcée à porter l’uniforme de la prison et lui ont coupé les cheveux. Elle a été détenue dans la salle 412, où les pratiquants de Falun Gong qui refusaient de renoncer à leur croyance étaient torturés. Les détenus l’ont battue toute la nuit jusqu’au petit matin.
Depuis lors, les gardiens ont commencé à forcer Mme Li à prendre des médicaments psychiatriques, sous prétexte qu’elle était confuse mentalement. Ils ont même essayé de forcer sa famille à lui faire passer une évaluation psychiatrique, et à la persuader de coopérer et de prendre les médicaments. Sa famille a refusé d’obtempérer. Ils ont fait valoir qu’elle était en parfaite santé avant son arrestation, et ont demandé pourquoi elle souffrait de cette maladie en détention. Si elle était effectivement malade, la prison devait la libérer pour raison médicale afin qu’elle puisse se rétablir. Mais les autorités ont rejeté leur demande de libération pour raison médicale, sous prétexte que la procédure était difficile à mener à bien.
Selon une personne bien informée, Mme Li a été contrainte de prendre des substances inconnues deux fois par jour, tous les jours, pendant deux ans. La prison a également contrôlé si elle avalait les substances à l’aide de caméras de surveillance. En septembre 2018, deux mois seulement après avoir été emmenée à la prison, elle avait déjà développé de graves troubles mentaux. Elle s’allongeait dans son lit en bavant et en crachant, et était souvent hébétée. Ses yeux étaient ternes. Elle était également émaciée et faible.
Début 2021, pendant les quelques jours qui ont suivi la libération de Mme Li, son état était relativement stable. Sa famille soupçonne qu’on lui avait administré des tranquillisants. Au fil du temps, elle est devenue maniaque et s’enfermait parfois dans sa chambre. Elle était incapable de distinguer le jour de la nuit. De temps en temps, elle prononçait quelques mots sur les tortures qu’elle avait subies en prison. Mais elle semblait extrêmement nerveuse et sensible lorsque sa famille l’interrogeait sur les substances toxiques.
Voir aussi :
Traduit de l’anglais