(Minghui.org) Un habitant de la ville de Jinzhou, dans la province du Liaoning, a récemment été jugé pour sa croyance dans le Falun Gong, une discipline de l’esprit et du corps que le Parti communiste chinois persécute depuis juillet 1999. M. Wang Lin et son avocat ont réfuté les allégations et dénoncé les preuves fabriquées contre lui.

M. Wang a été arrêté le 22 mars 2023 par des agents du bureau de la sécurité intérieure de la zone de développement de l’industrie de haute technologie de la ville de Jinzhou. Il a été inculpé par le parquet de la ville de Linghai le 8 mai et jugé par le tribunal de la ville de Linghai le 5 juin. La ville de Linghai est sous l’administration de la ville de Jinzhou. Le parquet de la ville de Linghai et le tribunal de la ville de Linghai ont été désignés pour traiter les affaires relatives au Falun Gong dans la région.

Le juge Huang Yanchun a présidé l’audience et n’a pas expliqué pourquoi la séance avait été retardée de près d’une heure et demie, comme l’exige la loi.

Le beau-frère se voit refuser le droit d'être un défenseur non-avocat

Le 31 mai, quelques jours avant l’audience, le beau-frère de M. Wang, Qin (alias), s’est rendu au tribunal de Linghai pour déposer une demande de représentation en tant que défenseur non-avocat.

Le juge Huang n’a pas rencontré Qin en personne, mais lui a dit par téléphone de simplement présenter sa demande au début de l’audience.

Qin s’est exécuté lors de l’audience du 5 juin. Le juge Huang a examiné sa demande et l’a rejetée au motif qu’il n’était pas un membre de la famille proche de M. Wang.

Selon la loi, les accusés peuvent se faire représenter au tribunal par n’importe quel membre de leur famille, ou même par un ami, en tant que défenseur non juriste.

M. Wang témoigne contre la police et le parquet

M. Wang a dénoncé la police pour avoir fabriqué des preuves contre lui et a également accusé le parquet de la ville de Linghai de ne pas avoir enquêté sur les preuves fournies par la police, comme l’exige la loi.

Le premier élément de preuve fourni par la police est une séquence vidéo enregistrée le 20 mars 2023 par l’équipe de sécurité de la villa Yulan, un complexe résidentiel de la ville de Jinzhou. La vidéo montrait un homme conduisant une voiture près de la villa. La police a affirmé que la vidéo était la preuve que M. Wang avait distribué des documents sur le Falun Gong dans la villa parce que la marque et le modèle de la voiture étaient les mêmes que les siens et que l’homme dans la vidéo lui ressemblait beaucoup. Plus de dix agents ont procédé à son arrestation deux jours plus tard, dès qu’il a quitté son travail et qu’il est sorti de l’immeuble de son entreprise. Ils ont ensuite saccagé son domicile, sans qu’aucune autre personne n’a été témoin de l’opération.

M. Wang a déclaré que la vidéo ne prouvait pas que l’homme qui y figurait était bien lui. En outre, la vidéo ne montre même pas l’homme en train de distribuer des documents.

Le deuxième élément de preuve fourni par la police est une vidéo de surveillance du domicile qui lui a été soumise par Hao, un habitant de Yulan Villa. Cette vidéo montrait un homme tenant un sac à l’extérieur du domicile de Hao. La police a prétendu que la vidéo était la preuve que M. Wang avait accroché des documents sur le Falun Gong à la poignée de porte du domicile de Hao. M. Wang a souligné que la vidéo ne montrait pas l’homme en train de sortir des objets de son sac ou d’en mettre dans le sac. En outre, la vidéo n’était pas suffisamment claire pour permettre de voir à qui ressemblait l’homme.

Le troisième élément de preuve fourni par la police est une photo de M. Wang debout près de la poignée de porte d’une maison de Yulan Villa. Il a déclaré qu’un jour après son arrestation, la police l’avait amené dans cette maison et avait accroché un sac à la poignée de la porte avant de le prendre en photo. Il a souligné que cette maison n’était pas celle de Hao et qu’il ne savait pas ce que contenait le sac.

Le quatrième élément de preuve fourni par la police est un procès-verbal d’interrogatoire soumis au parquet de la ville de Linghai, mais qui n’a jamais été montré à M. Wang. Ce dernier a déclaré que la police lui avait montré certains documents et qu’il l’avait reconnu en constatant qu’il s’agissait bien de ce qu’il avait dit au cours de l’interrogatoire. Mais selon son avocat, le procès-verbal de l’interrogatoire soumis par la police au parquet de la ville de Linghai contenait des informations incriminantes à son encontre. Il soupçonne la police d’avoir soumis une version totalement différente sans lui permettre de la lire.

Lorsque le procureur Li Feng s’est rendu au centre de détention local pour interroger M. Wang, il a demandé que le parquet enquête sur les preuves, comme l’exige la loi, avant de prendre une décision d’inculpation. Li l’a ignoré et est parti après seulement quelques minutes, sans l’écouter expliquer comment la police avait fabriqué des preuves contre lui. M. Wang a également déclaré que M. Li avait été très impoli avec lui.

L'avocat réfute les allégations contre M. Wang

L’avocat de M. Wang a repris ses arguments concernant les deux vidéos utilisées par la police contre lui. Il a également souligné que le témoin Hao n’était pas présent au tribunal pour subir un contre-interrogatoire. En outre, il n’y a pas eu d’authentification médico-légale indépendante par un tiers de la vidéo de surveillance du domicile de Hao ou de la vidéo de sécurité de Yulan Villa, comme l’exige la loi.

L’avocat a également noté un fait inhabituel : trois étapes importantes dans les poursuites engagées contre M. Wang se sont déroulées le même jour, le 8 mai. La police a soumis l’affaire au parquet le jour même et le parquet l’a inculpé plus tard dans la journée avant de transmettre l’affaire au tribunal quelques heures plus tard.

La loi exige une enquête approfondie à chaque étape des poursuites, mais le parquet n’a pas fait preuve de la diligence requise.

Le procureur Li Feng a accusé M. Wang d’« avoir recours à une secte pour nuire à l’application de la loi », un prétexte habituel utilisé pour piéger et emprisonner les pratiquants du Falun Gong. L’avocat de M. Wang a souligné que l’organe législatif chinois, le Congrès du peuple, n’a jamais criminalisé le Falun Gong ni ne l’a qualifié de secte. En outre, M. Wang n’a fait que suivre le principe du Falun Gong – Authenticité-Bienveillance-Tolérance - pour être une bonne personne, et il n’a causé aucun préjudice à un individu ou à la société dans son ensemble, et encore moins porté atteinte à l’application de la loi. Par conséquent, les accusations portées contre lui ne reposent sur aucune base juridique.

L’avocat a demandé l’acquittement de M. Wang.

Argument final de M. Wang

Le juge Huang a demandé à M. Wang s’il avait quelque chose à ajouter en fin d’audience. M. Wang a déclaré que le Falun Gong lui avait permis d’abandonner ses mauvaises habitudes et de devenir une meilleure personne. Il a rappelé que le régime communiste avait autrefois soutenu le Falun Gong avant le début de la persécution en 1999. Qiao Shi, alors président du comité permanent du Congrès national du peuple, a mené une enquête en 1998 et a conclu que le Falun Gong était bénéfique pour la société en améliorant l’esprit et le corps des gens.

M. Wang a posé la question suivante : « Le Falun Gong enseigne à ses élèves à suivre le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance pour être de bonnes personnes. N’est-il pas préférable d’avoir plus de bonnes personnes dans la société ? »

Le juge Huang a déclaré qu’il rendrait une décision plus tard et a levé la séance vers 11 h 30.

Informations sur les responsables de la persécution :

Wang Lijun (王立君), capitaine du Bureau de la sécurité intérieure de la zone de développement de l’industrie de haute technologie

Li Feng (李峰), procureur : +86-13314160001, +86-416-8107161

Huang Yanchun (黄艳春), juge : +86-18941603418

Voir aussi :

Cinq habitants du Liaoning détenus pour leur pratique du Falun Gong

Traduit de langlais