(Minghui.org) Une professeur d’université à la retraite de la ville de Suihua, dans la province du Heilongjiang, se voit refuser ses prestations de retraite depuis février 2019, date à laquelle elle a commencé à purger une peine d’emprisonnement d’un an en raison de sa croyance dans le Falun Gong. Mme Gao Jinshu et son mari ont lutté pour s’en sortir avec les maigres revenus de la pension de ce dernier au cours des quatre dernières années.

La situation s’est encore aggravée lorsque Mme Gao a été heurtée par une voiture en mai 2022 et que son mari a dû être hospitalisé pour une maladie six mois plus tard. Les autorités ont toutefois refusé de rétablir ses prestations de retraite.

Le site Internet Minghui.org a signalé de nombreux cas de pratiquants de Falun Gong qui se sont vu refuser purement et simplement les prestations de retraite pendant leur période d’emprisonnement ou qui ont reçu l’ordre de restituer les prestations qui leur avaient été accordées pendant qu’ils purgeaient leur peine. L'affaire de Mme Gao est la plus grave, car le Bureau local de la sécurité sociale a continué à lui refuser les prestations de retraite bien après avoir récupéré les versements effectués pendant sa période d’emprisonnement. Dans d’autres cas, les prestations de retraite ont généralement été rétablies une fois que les pratiquants concernés ont remboursé ce qu’ils avaient reçu pendant leur emprisonnement.

Arrestation, condamnation et suspension de la pension

Mme Gao, âgée d’environ 60 ans et d'origine coréenne, a été arrêtée le 10 octobre 2018 et condamnée à une peine d’emprisonnement d’un an assortie d’une amende de 5000 yuans en mai 2019. Sa peine s’est déroulée de février 2019 à février 2020.

Lorsqu’elle a été libérée le 16 février 2020, elle a appris que son mari avait été trompé en retournant les 48 660 yuans versés sur son compte de pension entre février et septembre 2019. Son Bureau local de sécurité sociale (nom complet : Bureau des ressources humaines et de la sécurité sociale de la ville de Suihua) a ensuite interrompu complètement le versement de sa pension à partir d’octobre 2019.

Aucun avis écrit n’a été émis au moment de la suspension de la pension. Son mari a simplement été informé verbalement par le Bureau de la sécurité sociale qu’elle avait été disqualifiée pour recevoir des prestations de retraite en raison de sa peine d’emprisonnement.

Une lutte acharnée pour la restitution de sa pension

Mme Gao était professeur agrégée à l’université de Suihua avant de prendre sa retraite. Elle et l’université ont toutes deux contribué à son compte de retraite. Lorsqu’elle a appris la suspension de sa pension, elle a parlé à son ancien responsable à l’université.

Le responsable a convenu que le Bureau de la sécurité sociale n’aurait pas dû suspendre la pension de Mme Gao en raison de sa croyance dans le Falun Gong. Il l’a accompagnée au Bureau de la sécurité sociale. Le directeur Li Hongyan du service des prestations de retraite les a reçus.

M. Li a cité les documents no 68 et no 69 publiés par le ministère des Ressources humaines et de la Sécurité sociale comme base de la suspension de la pension de Mme Gao. Il ne lui a cependant pas montré les documents. Il a réitéré que les pratiquants de Falun Gong qui purgent une peine pour leur croyance doivent perdre leurs prestations de retraite pendant leur emprisonnement et au-delà.

Mme Gao a fait valoir que la Constitution chinoise, la loi sur l’assurance sociale et la loi sur le travail protègent toutes les prestations de retraite durement gagnées par les travailleurs, qui ne devraient jamais être perdues par un individu ou un organisme gouvernemental, quelles que soient les circonstances. Les retraités qui purgent des peines de prison devraient toujours avoir droit aux prestations de retraite, qui ne cessent qu’au décès des retraités. Les documents no 68 et no 69 évoqués par M. Li n’étaient pas des lois promulguées et ne pouvaient pas régir le versement des prestations de retraite. En outre, ces documents violent directement la Constitution, la loi sur l’assurance sociale et le droit du travail.

Mme Gao a souligné que les Bureaux de sécurité sociale en Chine ne sont que des fiduciaires chargés de collecter les cotisations de retraite, de les investir et de verser les prestations de retraite. En tant que tel, son bureau local de sécurité sociale n’avait pas le droit de mettre fin arbitrairement à ses prestations de retraite.

M. Li a proposé de lui verser une pension partielle, mais Mme Gao s’y est opposée et a insisté sur le fait qu’elle avait droit à 100 % de son revenu de retraite. M. Li a déclaré que le seul moyen de rétablir pleinement sa pension serait que le tribunal de première instance qui l’a condamnée publie une déclaration indiquant qu’elle a été condamnée à tort.

Mme Gao a déclaré qu’il lui était impossible de fournir une telle preuve étant donné la persécution en cours du Falun Gong. Son responsable s’est ensuite entretenu avec M. Li sans sa présence et M. Li a continué d’insister sur le fait qu’ils pouvaient tout au plus lui accorder une allocation mensuelle de 1000 yuans. Mme Gao a dit à son responsable qu’elle refusait d’accepter cette solution injuste.

Mme Gao et son responsable ont de nouveau rencontré M. Li en mai 2021. Il a répété qu’il était hors de question de rétablir pleinement la pension de Mme Gao. Mme Gao lui a alors remis une lettre rédigée par des experts juridiques expliquant l’illégalité de la suspension de la pension. Il a pris la lettre sans rien dire.

Lorsque Mme Gao est allée voir M. Li un mois plus tard, il était très mécontent et l’a réprimandée pour lui avoir donné une telle lettre à lire. Il a également cessé de la recevoir directement lorsqu’elle a essayé de le revoir à plusieurs reprises. À chaque fois, elle devait attendre que le garde de sécurité appelle M. Li pour savoir s’il acceptait de la recevoir. Parfois, M. Li ne décrochait pas le téléphone ou refusait de la rencontrer.

Le 7 juin 2021, le responsable de Mme Gao a reçu une réponse écrite du Bureau de la sécurité sociale concernant la suspension de sa pension. Pour la première fois, cette réponse reconnaissait officiellement que le Bureau de la sécurité sociale avait disqualifié Mme Gao pour recevoir des prestations de retraite à partir de février 2019.

Mme Gao a été renversée par une voiture au début de mai 2022 et a mis un mois à se remettre d’une blessure à la jambe. Son responsable a de nouveau demandé le rétablissement de sa pension, mais en vain.

M. Li a dit à l’agent de sécurité qu’il ne voulait pas voir Mme Gao lorsqu’elle s’est rendue à nouveau au Bureau de la sécurité sociale le 1er juin 2022. Elle a essayé de l’appeler elle-même, mais il n’a pas décroché le téléphone.

À ce moment-là, une femme est venue chercher M. Li. Elle l’a appelé, mais il n’a pas répondu. Elle lui a alors envoyé un message sur WeChat (une plateforme de médias sociaux) et lui a demandé pourquoi il n’avait pas décroché le téléphone. Il a répondu qu’il pensait qu’il s’agissait encore d’un appel de harcèlement de la part de Mme Gao.

Après que la femme a raconté à Mme Gao ce qui s’était passé avec M. Li, Mme Gao lui a demandé de transmettre à M. Li des documents relatifs à l’appel. La femme a refusé et est allée voir M. Li, qui n’a jamais rencontré Mme Gao ce jour-là.

Le mari de Mme Gao a été hospitalisé pendant deux semaines en décembre 2022 et s’est ensuite rendu à Harbin (capitale de la province du Heilongjiang) pour des examens complémentaires. Ils ont eu du mal à payer ses frais médicaux. Elle s’est à nouveau rendue au Bureau de la sécurité sociale pour demander le rétablissement de sa pension, mais en vain.

Le revenu mensuel de la pension de son mari est inférieur à 3000 yuans et ils ont eu du mal à joindre les deux bouts.

Pratiquer le Falun Gong

Mme Gao souffrait de nombreuses maladies, mais elle s’est totalement rétablie après avoir commencé à pratiquer le Falun Gong. Sa bonne santé lui a permis de devenir une professeur plus performante. La province du Heilongjiang et le ministère de l’éducation l’ont reconnue comme une excellente éducatrice. Elle a également obtenu à deux reprises un prix de recherche au niveau provincial.

Ses performances exceptionnelles ont figuré dans un article intitulé Une jeune chercheuse d’un journal provincial.

Mme Gao est également devenue plus attentionnée en vivant selon le principe du Falun Gong, Authenticité-Bienveillance-Tolérance. Un jour, elle a aidé une fillette sans abri de dix ans qui avait été abandonnée par ses parents biologiques. Elle s’est donné beaucoup de mal et a réussi à rendre la fillette à ses parents adoptifs. L’histoire de Mme Gao a fait l’objet d’un article dans un journal local, publié sous le titre L’amour peut repousser le vent glacial.

Les personnes qui connaissaient bien Mme Gao ont déclaré qu’elles ne comprenaient pas pourquoi une personne aussi aimable et respectueuse de la loi était persécutée pour sa croyance dans le Falun Gong.

Informations sur les responsables de la persécution :

Li Hongyan (李洪岩), directeur des prestations de pension, Bureau de la sécurité sociale :

+86-455-8388369 (bureau), +86-18904555557 (téléphone portable)

Traduit de l’anglais