(Minghui.org) Une habitante de la ville de Dezhou, province du Shandong, qui avait été libérée sous caution, a été remise en détention le 31 août 2023 et admise à la prison pour femmes de la province du Shandong deux mois plus tard pour y purger une peine de deux ans, alors qu’elle souffrait encore de lourds problèmes de santé.
La condamnation de Mme Li Junlan, 61 ans, résulte de son arrestation du 14 juillet 2022 en raison de sa croyance dans le Falun Gong, une pratique du corps et de l’esprit que le Parti communiste chinois persécute depuis juillet 1999. Elle est tombée de sa chaise pendant l’interrogatoire qui a duré plusieurs heures cette nuit-là, car elle ne pouvait pas se tenir droite. Elle se remettait encore d’une urgence médicale survenue en 2019 lorsqu’elle avait tenté d’empêcher la police de saccager son domicile.
Mme Li a été libérée sous caution le soir de son arrestation de 2022. Elle a été jugée le 15 mars 2023 et a été condamnée à deux ans de prison et à une amende de 10 000 yuans quelques jours plus tard.
La police a tenté de l’emmener au centre de détention de la ville de Dezhou après sa condamnation, mais elle n’y a pas été admise en raison de son mauvais état de santé. Son appel a été rejeté le 29 juin 2023. Après plusieurs tentatives infructueuses, la police a réussi à la faire admettre au centre de détention le 31 août 2023, quand le tribunal de première instance et la cour d’appel ont modifié son dossier médical pour la rendre « apte à la détention ». Mme Li a été transférée à la prison en octobre 2023.
Arrestation et condamnation
Le 14 juillet 2022, deux agents du Bureau de la sécurité intérieure de la zone de développement économique de la ville de Dezhou ont fait irruption chez Mme Li et l’ont arrêtée. Ils ont prétendu que quelqu’un avait signalé qu’elle faisait connaître la persécution du Falun Gong.
Mme Li a été interrogée pendant plus de deux heures, au cours desquelles on lui a également fait un prélèvement sanguin et pris ses empreintes digitales. Encore convalescente de l’épisode médical susmentionné, elle n’a pas pu s’asseoir et est tombée de la chaise d’interrogatoire. Elle est restée longtemps sans pouvoir bouger et les deux agents qui l’ont arrêtée l’ont finalement aidée à se lever. Ils l’ont relâchée plus tard dans la nuit et son fils a dû la porter à l’étage jusqu’à leur appartement. Elle est restée alitée pendant vingt jours.
Le tribunal de la zone de développement économique a tenu une audience sur l’affaire de Mme Li le 15 mars 2023. Elle a demandé que le témoin de l’accusation soit appelé à la barre pour subir un contre-interrogatoire. Le président du tribunal, Lu Jinfeng, a répondu qu’il s’en occuperait pour la prochaine audience. Cependant, il a notifié Mme Li qu’elle devait récupérer son verdict quelques jours plus tard, sans avoir organisé une autre audience.
Deux tentatives infructueuses de la police pour remettre Mme Li en détention
Peu après que Mme Li soit rentrée chez elle après avoir récupéré son verdict, la police est revenue et l’a emmenée au centre de détention de la ville de Dezhou, qui a refusé de l’admettre parce que ses résultats à l’examen physique requis étaient mauvais.
Les agents Zhao Zhihao et Dai du Bureau de la sécurité intérieure de la zone de développement économique se sont rendus chez Mme Li le 24 avril 2023. Ils ont déclaré que leurs supérieurs avaient transmis au tribunal intermédiaire de la ville de Dezhou la lettre qu’elle avait écrite après sa condamnation à la prison, afin de persuader le juge de ne pas participer à la persécution. Les supérieurs avaient demandé d’alourdir sa peine d’emprisonnement. Mme Li a également encouragé les deux policiers à ne pas participer à la persécution des pratiquants de Falun Gong respectueux de la loi.
Mme Li est rentrée chez elle le 29 juin 2023 et a vu deux personnes qui l’attendaient à l’extérieur de son immeuble. L’une d’entre elles faisait partie du tribunal de la zone de développement économique et l’autre du Bureau de la sécurité intérieure de la zone de développement économique. Ils étaient là pour lui remettre la décision du tribunal intermédiaire de la ville de Dezhou, qui confirmait le verdict initial. Elle a refusé de signer la décision lorsqu’ils lui ont ordonné de le faire. Ils l’ont emmenée au Bureau de la sécurité intérieure de la zone de développement économique avant de la conduire au centre de détention de la ville de Dezhou quelques heures plus tard. Ses résultats à l’examen physique requis ont de nouveau été mauvais et son admission a été refusée. La police l’a renvoyée chez elle.
Détenue après que les tribunaux ont modifié son dossier médical
La police est revenue voir Mme Li le 31 août 2023 et a obtenu du centre de détention de la ville de Dezhou qu’elle soit admise ce jour-là. En fait, le tribunal de la zone de développement économique et le tribunal intermédiaire de la ville de Dezhou avaient modifié son dossier médical pour la rendre « apte à la détention ». Deux mois plus tard, elle a été transférée à la prison pour femmes de la province du Shandong.
Ce n’est pas la première fois que Mme Li est prise pour cible en raison de sa foi dans le Falun Gong, qui, selon elle, lui a donné une seconde vie.
La pratique du Falun Gong
Mme Li souffrait de nombreuses maladies. Les complications d’une crise cardiaque étaient particulièrement lourdes. Mais après avoir commencé à pratiquer le Falun Gong en 1996, tous ses symptômes ont disparu. Elle a retrouvé le sourire et l’espoir dans la vie. Beaucoup de ses voisins l’ont rejointe dans la pratique du Falun Gong après avoir été témoins de sa guérison miraculeuse.
Le Falun Gong a également rendu Mme Li plus filiale. Elle s’est occupée de son père, qui a souffert d’une grave déficience cognitive et d’un handicap physique pendant de nombreuses années, jusqu’à son décès il y a deux ans. Son frère et sa femme lui en ont été très reconnaissants, car, selon la coutume locale, c’est le fils de la famille qui doit s’occuper de ses parents âgés, et non la fille. Les membres de leur famille élargie savaient tous que le Falun Gong avait fait de Mme Li une personne au grand cœur.
Veuve suite à la persécution du Falun Gong
Après le début de la persécution en 1999, Mme Li s’est rendue à Pékin pour lancer un appel en faveur du Falun Gong et a été arrêtée. Elle a été détenue au stade du district de Fengtai pendant une journée, au cours de laquelle elle n’a pas été autorisée à manger, à boire ou à aller aux toilettes. La police locale est venue la chercher et l’a ramenée. Elle a été détenue au Département de police du district de Ling pendant dix jours et a été contrainte d’écouter et de regarder des documents anti-Falun Gong. Pendant sa détention, la police a forcé son mari à rendre tous les livres de Falun Gong et le portrait du fondateur du Falun Gong. Il a été tellement effrayé qu’il a cessé de pratiquer le Falun Gong. Il a ensuite développé une maladie incurable et est décédé en 2008 à l’âge de 49 ans.
Détenue pendant vingt-cinq jours en 2002
En 2002, des agents du Département de police du district de Ling ont fait irruption chez Mme Li et l’ont emmenée au centre de détention du district de Ling. Dix jours plus tard, elle a été transférée dans un centre de lavage de cerveau situé dans l’hôtel Guotai de la ville de Dezhou, où elle a été détenue pendant quinze jours supplémentaires. Sa famille a été contrainte de payer 2000 yuans au centre de lavage de cerveau, en plus des 2000 yuans qu’elle avait dépensés pour acheter des fonctionnaires afin de la faire libérer.
Détenue pendant quarante-cinq jours en 2009
Le 16 juin 2009, Mme Li circulait sur son vélo électrique dans la rue lorsque plusieurs agents en civil l’ont arrêtée. Ils lui ont pris son sac à main et son vélo électrique avant de l’emmener au centre de détention de la ville de Dezhou. Elle a eu une rechute de son état cardiaque, mais la police l’a tout de même emmenée au camp de travail de la ville de Jinan le 46e jour. L’admission lui a été refusée en raison de ses graves problèmes cardiaques. Ce n’est qu’à ce moment-là que la police l’a libérée.
Pendant sa détention, la police a fait une descente à son domicile et a confisqué plus de 40 livres de Falun Gong, trois portraits du fondateur du Falun Gong, 1500 yuans en liquide, deux téléphones portables d’une valeur de 1200 yuans et une carte Internet sans fil d’une valeur de 405 yuans. Ils ont également extorqué 10 000 yuans à sa famille et 500 yuans à son propriétaire. Ce dernier a à son tour déduit 500 yuans de sa caution. Au total, la perte financière résultant de cet épisode de détention s’élève à 13 605 yuans (= 1500 + 1200 + 405 + 500 + 10 000).
Détenue pendant un mois en 2015
Dans l’après-midi du 12 janvier 2015, Mme Li roulait sur son vélo électrique lorsqu’elle a été heurtée par une voiture noire banalisée du poste de police de Songguantun, dans la zone de développement économique. Plusieurs agents en sont sortis et l’ont d’abord emmenée au poste de police avant de la conduire au Bureau de la sécurité de la zone de développement économique. Les policiers lui ont attaché les mains à un crochet fixé dans le mur, lui rendant impossible de s’allonger et de dormir la nuit. Le lendemain, elle a été transférée au centre de détention de la ville de Dezhou. Au cours de sa détention d’un mois, on l’a contrainte à coller des fleurs avec de la colle toxique pendant plus de dix heures par jour, lui provoquant une toux fréquente et lui engourdissant les pouces.
La police a également effectué une descente au domicile de Mme Li le jour de son arrestation. Ils ont confisqué trois portraits du fondateur du Falun Gong, un ordinateur portable d’une valeur de 3200 yuans, 1100 yuans en liquide et une nouvelle doudoune d’une valeur de plus de 300 yuans. Ils ont également forcé sa famille à payer 500 yuans pour couvrir son examen physique et 150 yuans supplémentaires pour récupérer son vélo électrique confisqué.
Le matin du 14 mai 2015, deux hommes et une femme du Bureau de la sécurité intérieure de la zone de développement économique ont harcelé le père de Mme Li chez lui. Il a été tellement terrorisé qu’il est tombé malade. Il n’a pu ni manger ni boire pendant un mois et n’était plus reconnaissable. Grâce aux soins prodigués par Mme Li, l’état de santé de son père, alors âgé de 86 ans, s’est considérablement amélioré.
Tentative ratée d’arrestation de Mme Li par la police en 2016
Dans la soirée du 22 avril 2016, les bureaux de la sécurité intérieure du district de Decheng, du district de Lingcheng et de la zone de développement économique ont mobilisé leurs postes de police subordonnés et envoyé plus de 100 agents pour arrêter les pratiquants locaux qui avaient déposé plainte contre Jiang Zemin, l’ancien dictateur chinois qui a lancé la persécution du Falun Gong.
Mme Li faisait partie des pratiquants visés. Elle se trouvait dehors lorsque la police a frappé à sa porte cette nuit-là. Ils se sont ensuite postés devant son domicile. Un ami lui a rendu visite et a été interrogé par la police. Après l’avoir d’abord laissé partir, les policiers l’ont poursuivi et lui ont arraché son sac. Après avoir vérifié qu’il n’avait pas de documents de Falun Gong dans son sac, la police lui a fait signe de partir. Ils ont ensuite battu en retraite sans avoir pu arrêter Mme Li.
Harcelée en 2017
Le 25 avril 2017, un peu après 10 heures du matin, Mme Li était en train de faire le ménage chez elle lorsque deux agents du Bureau de la sécurité intérieure de la zone de développement économique et le responsable de la sécurité du comité local de la rue ont frappé à sa porte. Sa belle-sœur, qui lui rendait visite, a ouvert la porte. Mme Li s’est enfermée dans sa chambre et a refusé de voir les trois visiteurs indésirables. Le trio a continué à frapper à la porte de sa chambre et elle ne les a pas laissés entrer. Après une dizaine de minutes de confrontation, ils ont fouillé les autres pièces de la maison et ont menacé de revenir l’après-midi ou le soir même avant de partir.
Hospitalisée pendant quatre mois après un nouvel épisode de harcèlement en 2019
Le 8 août 2019, plusieurs agents du Bureau de la sécurité intérieure de la zone de développement économique ont soudain fait irruption chez Mme Li pour perquisitionner son domicile sans présenter de mandat de perquisition. Elle a tenté de les arrêter et a été poussée par l’agent Zhan Wang. Elle est tombée par terre et a été victime d’une rechute de son problème cardiaque. Elle était incapable de bouger.
L’agent Zhao Zhihao a appelé une ambulance pour l’emmener à l’hôpital central de la ville de Dezhou. Elle a commencé à avoir de la fièvre et a été transférée à l’hôpital populaire de la ville de Dezhou, avant d’être à nouveau transférée au centre de rééducation de l’hôpital de médecine traditionnelle chinoise du district de Lingcheng.
Mme Li a finalement été hospitalisée pendant quatre mois et a dû payer plus de 40 000 yuans de frais médicaux. La police l’a harcelée à quatre reprises pendant son hospitalisation. Après sa sortie de l’hôpital, elle avait des problèmes de mobilité.
D’autres harcèlements ont précédé son dernier épisode de persécution
Malgré son état de santé, la police a harcelé Mme Li à son domicile en octobre 2020.
Le 18 mars 2021, un peu après 16 heures, une voiture portant l’inscription « Agents de patrouille de la zone de développement économique » s’est arrêtée dans le complexe résidentiel de Mme Li. Deux jeunes agents se sont introduits chez elle. Elle n’était pas à l’intérieur et c’est son aide ménagère qui a ouvert la porte. Les policiers ont pris des photos du salon et des chambres. Ils sont ensuite sortis pour prendre des photos de l’entrée de l’immeuble. Mme Li est rentrée chez elle à ce moment-là. Les policiers ont tenté de prendre des photos d’elle, mais elle s’y est opposée. Elle a également refusé de lire les trois formulaires que l’un d’entre eux lui a montrés. Ils sont alors partis.
En novembre 2021, Mme Li a reçu un appel d’un policier. Il lui a dit que ses supérieurs l’avaient chargé de « prendre de ses nouvelles » et qu’il devait faire son travail.
Traduit de l’anglais
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