(Minghui.org) Lorsque la fille de Mme Duan Guixiu lui a rendu visite à la prison pour femmes de la province du Shandong le 5 septembre 2024, Mme Duan a été transportée dans la salle de réunion. Son corps était agité de soubresauts et elle a vomi à plusieurs reprises. Sa fille n’arrivait pas à croire que sa mère, autrefois en bonne santé, était dans cet état quelques mois seulement après son incarcération, le 27 décembre 2023.

Mme Duan, de la ville de Qingdao, dans la province du Shandong, a été illégalement condamnée à trois ans de prison le 17 mars 2023 pour avoir envoyé une lettre au nouveau chef de la police locale, l’exhortant à ne pas persécuter le Falun Gong, une discipline spirituelle que le régime communiste chinois vise depuis 1999.

Immédiatement après la condamnation de Mme Duan, l’huissier l’a emmenée à l’hôpital populaire du district de Huangdao pour un examen physique. Il s’est avéré qu’elle souffrait d’une tension artérielle extrêmement élevée (pression systolique de 258 mmHg alors que le niveau normal est de 120 ou moins).

Le lendemain (18 mars 2023), l’agent Yu Haigang du poste de police de Yinzhu a emmené Mme Duan au deuxième centre de détention de la ville de Qingdao. On lui a trouvé une tension artérielle systolique de 200 mmHg et on l’a emmenée à l’hôpital Haici pour un autre examen physique. Le médecin l’a examinée et a dit qu’elle souffrait d’hypertension et d’une grave maladie cardiaque. Malgré cela, Yu l’a ramenée au centre de détention et l’a forcée à prendre des comprimés contre l’hypertension. Après que sa tension a temporairement baissé, il a réussi à persuader le centre de détention de l’admettre, bien que le centre ne le veuille pas.

La fille de Mme Duan a ensuite rendu visite au directeur du centre de détention, M. Liu, et a demandé à voir le dossier médical de sa mère depuis son admission. Liu s’est mis en colère, a refusé de fournir quoi que ce soit et lui a demandé comment elle avait trouvé son bureau.

Mme Duan a ensuite raconté à sa fille qu’elle avait été forcée de prendre des médicaments au centre de détention. Un directeur nommé Liu a menacé une fois de la mettre sous perfusion si elle refusait de prendre les pilules qu’ils lui fournissaient. Parfois, ils ajoutaient les médicaments à sa nourriture sans lui dire. Elle a ressenti des effets secondaires par la suite, ce qui a ajouté à la pression qu’elle ressentait.

Après que la cour d’appel a confirmé le verdict initial, Mme Duan a été transférée à la prison pour femmes de la province du Shandong le 27 décembre 2023. Sa fille s’est rendue deux fois à la prison en janvier 2024 pour lui rendre visite, mais à chaque fois elle n’a pas été autorisée à la voir. La prison ne l’a pas non plus autorisée à appeler Mme Duan. Ils ont prétendu que Mme Duan allait bien et ont demandé à la fille de ne pas s’inquiéter pour elle.

La fille a appelé la ligne directe du gouvernement (+86-531-12345) pour déposer une plainte et a été autorisée à appeler Mme Duan. Au téléphone, elle a eu l’impression que Mme Duan subissait une pression énorme et qu’il était urgent qu’elle la voie.

Lorsque la fille a finalement été autorisée à voir Mme Duan le 22 février 2024, deux mois après son admission en prison, son état physique et mental s’était considérablement dégradé par rapport à leur dernière rencontre au centre de détention le 20 décembre 2023. Elle a été amenée dans la salle de visite en fauteuil roulant.

Elle avait l’air d’avoir vieilli de vingt ans : ses yeux étaient ternes, elle semblait épuisée et craintive. Elle devait poser sa main sur le mur pour se stabiliser lorsqu’elle marchait et elle marchait très lentement et avec beaucoup de difficultés. Ses jambes étaient enflées, ses yeux étaient également gonflés et cernés, et il lui manquait une dent.

La fille de Mme Duan l’a encouragée à dire si elle avait été maltraitée à cet endroit. Dès que la fille a prononcé « mauvais traitemants » le gardien qui se tenait près de Mme Duan lui a demandé : « Est-ce que quelqu’un vous a maltraitée ici ? »

Mme Duan a immédiatement répondu : «  Non, non. »

La fille de Mme Duan lui a demandé sa tension artérielle. Elle a dit que les gardiens ne lui avaient jamais communiqué les chiffres. Mais elle soupçonnait que sa tension artérielle devait être très élevée, car le moindre mouvement lui donnait le vertige.

Lors de la deuxième visite de la fille, le 7 mars 2024, on lui a ordonné de descendre pour refaire le contrôle de sécurité. Après la visite, un gardien nommé Sun (numéro de badge 3705274) l’attendait dans le hall. Sun a insisté sur le fait que personne n’avait maltraité Mme Duan, qu’ils ne lui avaient pas interdit de se brosser les dents et qu’elle n’était pas qualifiée pour bénéficier d’une libération conditionnelle pour raisons médicales.

Lorsque la fille rend visite à Mme Duan pour la troisième fois, le 5 septembre 2024, celle-ci est à nouveau en fauteuil roulant. Elle semble encore plus effrayée à l’idée de parler de sa situation et ne cesse de vomir pendant les trente minutes que dure l’entretien. Son corps tremblait de manière incontrôlée.

La fille lui a demandé pourquoi elle vomissait. Mme Duan n’a pas répondu, mais a tracé une ligne devant sa clavicule avec sa main, les larmes aux yeux.

La fille lui a alors demandé s’il s’agissait d’un effet secondaire du médicament qu’elle était obligée de prendre. Elle a essayé de dire quelque chose, mais s’est arrêtée.

Le gardien (numéro de badge 3705653) qui se tenait à côté de Mme Duan a dit qu’elle avait été emmenée à l’hôpital de la prison deux fois en janvier et février 2024 pour de l’oxygène, mais qu’elle n’avait pas été hospitalisée. Le gardien a souligné que Mme Duan avait accepté de se rendre elle-même à l’hôpital. Mais quelques minutes plus tard, le gardien a changé d’avis et a dit que Mme Duan était restée à l’hôpital pendant trois jours la première fois.

La fille a ensuite demandé au gardien combien de temps sa mère était restée à l’hôpital la deuxième fois qu’elle y avait été emmenée. Le gardien a refusé de répondre.

« C’est le traitement que vous avez donné à ma mère ? » a demandé la fille.

« Je ne sais pas quel traitement elle a reçu à l’hôpital. J’étais seulement chargé de l’y emmener. Je ne suis pas le médecin et je n’ai pas mon mot à dire sur son plan de traitement  », a dit le gardien.

La fille de Mme Duan a rappelé que lorsqu’elle a appelé la ligne d’assistance 12345 en août 2024, la prison a promis d’emmener sa mère à l’hôpital si elle ne se sentait pas bien. Elle a estimé que la réponse était raisonnable et ne s’y est donc pas opposée. Mais après sa dernière visite en septembre 2024, elle s’est inquiétée que Mme Duan ait été maltraitée à l’hôpital. Elle a alors rappelé le numéro d’appel d’urgence 12345 et a exigé que la prison n’emmène pas sa mère à l’hôpital à moins que sa vie ne soit en danger.

Outre Mme Duan, son mari, M. Ma Lizhi, ancien instituteur, a également été pris pour cible en raison de sa pratique du Falun Gong. Il a été arrêté fin octobre 2000 pour avoir distribué des documents de Falun Gong. Après plusieurs mois de détention, il a développé une gale sur tout le corps dû à des acariens et une légère ascite. Il a été libéré en mars 2001 et est décédé en novembre de la même année. Il n’avait que 37 ans.

Voir aussi :

Une femme écope de trois ans de prison pour avoir envoyé une lettre exhortant le nouveau chef de la police à ne pas persécuter le Falun Gong

Traduit de l’anglais