(Minghui.org) Deux habitantes de la ville de Qinhuangdao, dans la province du Hebei, ont obtenu une réunion préalable à leur procès pour leur croyance commune dans le Falun Gong, une discipline de l’esprit et du corps basée sur le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance, que le régime communiste chinois persécute depuis 1999.

Selon des initiés, c’est la première fois que les autorités de Qinhuangdao accordent un entretien préalable au procès dans des affaires de Falun Gong. Toutes deux arrêtées le 14 juillet 2023, Mme Hong Yanrong et Mme Liang Jun, ainsi que leurs avocats respectifs, ont passé en revue toutes les preuves de l’accusation lors de la réunion préalable au procès qui s’est tenue au tribunal du district de Funing le 10 janvier 2024. La juge Shi Wenjing et le procureur Li Wenming du parquet du district de Funing étaient également présents.

Mme Hong rejette à nouveau le même avocat commis d’office

Mme Hong avait son propre avocat de Pékin et elle a donc été surprise de voir l’avocat Wu à l’audience préliminaire. Elle l’avait congédié il y a quelque temps parce qu’il avait été chargé de plaider coupable pour elle. Wu a expliqué que son fils l’avait invité à revenir pour la représenter.

Mme Hong a demandé pourquoi Wu ne lui avait pas dit qu'il serait son le représentant légal. Wu n'a pas su répondre et a également affirmé qu'il n'était pas sûr du type de plaidoyer (coupable ou non coupable) qu'il ferait parce qu'il n'avait pas eu l'occasion d'examiner tous les éléments de preuve de l'accusation.

Mme Hong a rappelé à Wu que toutes les preuves de l’accusation étaient déjà incluses dans l’acte d’accusation contre elle et elle s’est demandé comment il pouvait encore ne pas savoir quel type de plaidoyer faire pour elle. Wu n'a pas répondu clairement.

Mme Hong a donc demandé à nouveau le renvoi de Wu. La juge Shi a demandé si Wu était d’accord, et il a répondu que c’était à sa cliente de décider de le révoquer ou non. Mme Hong a confirmé son intention et a ensuite signé le compte rendu écrit de ses conversations verbales avec Wu. Ce dernier a également signé son nom et pris une photo des documents écrits.

L’avocat de Pékin de Mme Hong et l’avocat de Mme Liang ont demandé à la juge Shi si elle devait faire entrer le fils de Mme Hong, qui attendait à l’extérieur, pour discuter de l’affaire avec sa mère et Wu. La juge Shi a répondu que ce n’était pas nécessaire, car elle respectait la décision de Mme Hong de renoncer à l’avocat.

Lorsque Wu est sorti de la pièce, Mme Hong lui a dit : « Je ne vous vise pas du tout. Je savais que vous n’étiez pas autorisé à défendre l’innocence des pratiquants de Falun Gong. J’espère que vous comprenez que ma décision vise à sauvegarder la loi et à vous libérer du stress lié au fait que vous n’êtes pas autorisé à défendre les pratiquants de Falun Gong au mieux de vos capacités. »

Les avocats réfutent les preuves douteuses de l’accusation

L’objectif de la réunion préalable au procès était de permettre au juge, au procureur et aux accusées de discuter des preuves de l’accusation et, si possible, de parvenir à un consensus sur ce qui est admissible ou inadmissible.

La juge Shi a demandé si Mme Hong avait rejoint l’organisation du Falun Gong. Elle a répondu que le Falun Gong n’a pas d’organisation ni de liste.

Le procureur Li a présenté des témoignages et les deux avocats de la défense ont mis en doute la validité des témoignages, car ils ont noté des choses suspectes concernant le moment et l'événement décrit. Mme Hong et Mme Liang n'ont jamais commis les activités alléguées au moment allégué. [En raison de la difficulté d'obtenir des informations précises en temps opportun en Chine, les correspondants de Minghui.org n'ont pas été en mesure de recueillir les détails sur les preuves de l'accusation. On se sait donc pas quelles étaient les véritables allégations contre les deux pratiquantes ou de quoi parlait la vidéo mentionnée ci-dessous.]

Le procureur Li a également inclus une vidéo pour dire que Mme Hong et Mme Liang avaient fait quelque chose quelque part. Les avocats ont souligné que la vidéo était très floue et ne montrait que le dos de deux personnes marchant à un certain endroit. Il n’y avait aucune preuve concrète que les deux ombres sur la vidéo étaient leurs clientes. En outre, le fait de marcher quelque part n’est pas en soi une preuve que Mme Hong et Mme Liang ont commis les actes allégués.

Les avocats ont mis en doute la compétence du procureur Li et de la juge Shi à l’égard de leurs clientes, qui vivent toutes deux dans le district de Haigang et non dans celui de Funing.

Ciblées des semaines avant les arrestations

Les arrestations de Mme Hong et Mme Liang ont eu lieu à la suite d’une visite qu’elles ont faite au Département de police du district de Beidaihe, dans la ville de Qinhuangdao, le 26 juin 2023. Ce jour-là, toutes deux, ainsi que Mme Yu Shuyun, ont accompagné Mme Ni Guiyun, âgée de 78 ans, au Département de police pour soumettre des lettres et des informations exhortant la police à ne pas poursuivre Mme Ni en raison de sa croyance dans le Falun Gong.

Mme Liang, Mme Hong et Mme Yu ont été harcelées peu après leur retour. Mme Liang et Mme Hong ont été arrêtées le 14 juillet 2023 et sont toujours détenues à ce jour. Mme Yu a évité d’être arrêtée parce qu’elle n’était pas chez elle lorsque la police est arrivée. Une quatrième pratiquante, Mme Gong Junmei, a été arrêtée alors qu’elle rendait visite à Mme Liang, alors que la police était encore en train de fouiller le domicile de Mme Liang. Mme Gong a été relâchée plus tard dans la soirée en raison de son mauvais état de santé.

Selon des initiés, les autorités ont ciblé Mme Liang, Mme Hong et Mme Yu parce qu’elles craignaient que les pratiquantes de Falun Gong ne se regroupent pour sensibiliser à la persécution avant la réunion annuelle de Beidaihe (également connue sous le nom de sommet d’été du régime communiste) qui se tiendra dans le district de Beidaihe au début du mois d’août 2023. Il est courant que le régime intensifie la persécution des pratiquants de Falun Gong avant les grandes réunions politiques, comme ce sommet d’été, et autour des anniversaires liés au Falun Gong.

Mme Ni a été jugée le 21 septembre 2023 sans représentation légale. Elle a refusé de faire appel à l’avocat commis d’office, car celui-ci avait reçu pour instruction de plaider coupable pour elle. Il lui a alors été interdit de faire appel à son propre défenseur non juriste pour la représenter. Au cours de l’audience, le procureur a lu à haute voix une liste d’objets confisqués à son domicile, sans présenter aucune preuve à la cour. Le juge n’a appelé aucun témoin de l’accusation à la barre et a ajourné l’audience après avoir posé quelques questions à Mme Ni. Elle attend maintenant le verdict.

Voir aussi :

Une mère célibataire fait face à une accusation pour sa foi — sa fille demande sa libération

Ville de Qinhuangdao, province du Hebei : Mises à jour sur les pratiquants ciblés avant le Sommet estival du régime communiste

Ville de Qinhuangdao, province du Hebei : trois personnes visées pour avoir soutenu une pratiquante poursuivie en raison de leur croyance commune dans le Falun Gong

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Traduit de l’anglais