(Minghui.org)

Nom : Li Fenglan

Nom chinois : 李凤兰

Sexe : Féminin

Âge : 69 ans

Ville : Baiyin

Province : Gansu

Profession : Employé du Bureau des finances

Date de décès : 10 janvier 2024

Date de la dernière arrestation : 3 septembre 2022

Dernier lieu de détention : Prison pour femmes de la province du Gansu

Une habitante de la ville de Baiyin, dans la province du Gansu, purgeant une peine pour sa croyance dans le Falun Gong, s’est vu refuser à plusieurs reprises une libération conditionnelle pour raisons médicales, en dépit de son cancer du sein métastatique. Lorsqu’elle a finalement été libérée en décembre 2023, il était trop tard pour la soigner. Elle est décédée quelques semaines plus tard, le 10 janvier 2024, à l’âge de 69 ans.

Mme Li Fenglan était déjà atteinte d’un cancer lorsqu’elle a été admise à la prison pour femmes de la province du Gansu (située à Lanzhou, la capitale) le 27 février 2023, pour y purger une peine d’un an et huit mois. Les gardiens de la prison l’ont emmenée à l’hôpital pour une chimiothérapie, mais son cancer a continué à se métastaser.

Le mari de Mme Li et la prison ont tous deux demandé qu’elle bénéficie d’une libération conditionnelle pour raisons médicales, mais la police chargée de son dossier a rejeté ces demandes au motif qu’elle avait déjà bénéficié d’une libération conditionnelle une fois en 2019. Ils ont insisté sur le fait qu’aucune autre libération conditionnelle ne serait autorisée pour elle.

En décembre 2023, dix mois après l’admission de Mme Li en prison, sa famille a engagé un avocat pour contester le refus de sa libération conditionnelle. L’avocat a réussi à convaincre la section locale du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) de faire pression sur la police pour qu’elle approuve la demande de libération conditionnelle. Le représentant de la CCPPC est allé chercher Mme Li à la prison, mais il a dû l’emmener directement à l’hôpital, car elle était mourante et ne pouvait plus ni manger ni boire. L’hôpital a déclaré qu’il était trop tard pour la soigner et qu’il ne pouvait que lui administrer des perfusions pour la maintenir en vie. Son mari a alors décidé de la ramener chez elle. Elle est décédée peu après, le matin du 10 janvier 2024.

Bref rappel de la dernière épreuve subie par Mme Li

La condamnation de Mme Li découle d’une arrestation antérieure, le 7 août 2016 (détaillée plus loin dans ce rapport). Elle a été libérée sous caution le lendemain, après que son hypertension artérielle a été constatée et que son admission au centre de détention local lui a été refusée. Au cours des années suivantes, la police locale et le tribunal ont tenté à plusieurs reprises de la placer en détention, sans succès, car sa tension artérielle restait élevée. Elle a été jugée en avril 2018, mais aucune information n’a été communiquée sur la peine d’emprisonnement qui lui a été infligée. Elle a été libérée sous caution après l’audience, mais elle a été de nouveau placée en détention le 19 février 2019, après avoir été trompée pour se rendre au tribunal local. Elle a été admise à la prison pour femmes de Jiuzhou le 15 avril 2019.

Mme Li a développé un cancer du sein en prison et a bénéficié d’une libération conditionnelle pour raisons médicales. Elle a été de nouveau arrêtée le 14 mars 2022 et rapidement libérée sous caution en raison de son état de santé. Elle a été de nouveau placée en détention le 6 septembre 2022 après avoir été trompée pour se rendre au tribunal. Elle a ensuite été admise à la prison pour femmes de la province du Gansu le 17 février 2023 pour y purger une peine d’un an et huit mois.

Il n’y a eu aucun rapport sur une quelconque audience au tribunal ou une peine de prison suite à l’arrestation de Mme Li en 2022. En raison de la censure des informations imposée par le régime communiste, les correspondants de Minghui.org ont dû faire face à d’énormes difficultés pour recueillir des informations précises en temps voulu. Sur la base des informations disponibles à ce jour, le scénario le plus probable est que Mme Li n’a été condamnée qu’une seule fois, en 2019, et qu’elle a reçu l’ordre de purger le reste de sa peine d’emprisonnement – soit un an et huit mois – lorsqu’elle a été à nouveau placée en détention en 2022.

Les paragraphes suivants décrivent la persécution antérieure subie par Mme Li et les épreuves qu’elle a traversées après 2016.

Persécution passée

Mme Li travaillait pour le Bureau local des finances. Elle a commencé à pratiquer le Falun Gong en 1997 et s’est rapidement remise de ses maladies, notamment une cholécystite, une sinusite grave, une pharyngite, des maux de tête et une polyarthrite rhumatoïde. Après le début de la persécution en juillet 1999, elle a abandonné la cultivation après avoir été harcelée par les autorités locales. Ses maladies ont récidivé et aucun traitement médical n’a fonctionné. Elle a recommencé à pratiquer le Falun Gong en septembre 2003 et a de nouveau subi des pressions croissantes de la part des autorités pour qu’elle renonce à sa croyance. Cette fois, cependant, elle est restée inébranlable.

En septembre 2008, le comité local de la rue a saisi Mme Li à son domicile et l’a emmenée au centre de lavage de cerveau de la ville de Baiyin, où elle a été détenue pendant dix jours.

Le même épisode s’est reproduit en septembre 2009, et elle a été détenue dans un autre centre de lavage de cerveau pour une durée inconnue.

Le 5 février 2015, Mme Li s’est rendue dans le district voisin de Jingyuan pour distribuer des documents d’information sur le Falun Gong, lorsqu’elle a été arrêtée par des agents du poste de police de Dongwan. Ils l’ont emmenée au centre de détention du district de Jingyuan et l’y ont gardée pendant quinze jours.

Arrêtée en août 2016 et libérée contre une caution d’un an

Mme Li a été arrêtée le 7 août 2016 alors qu’elle collait des autocollants portant des informations sur le Falun Gong. Les agents qui ont procédé à l’arrestation comprenaient des agents du poste de police de Dashuitou, ainsi que Yu Ming, Wang Chaobiao et Li Jinfu du Département de police de Changzheng. Ils ont procédé à une perquisition à son domicile.

Mme Li a averti les policiers qu’ils s’exposeraient à des conséquences s’ils arrêtaient des citoyens respectueux de la loi comme elle. Yu s’est moquée : « Je n’ai pas peur des conséquences. Je suis le juge de l’enfer ! »

Yu a emmené Mme Li au centre de détention de la ville de Baiyin, qui a refusé de l’admettre après avoir constaté qu’elle souffrait d’hypertension artérielle lors de l’examen physique obligatoire.

Le lendemain, Mme Li a été libérée contre une caution de 5000 yuans. La police a indiqué que la caution était valable pour un an et qu’elle devait demander leur autorisation si elle avait l’intention de quitter la ville. Ils l’ont également avertie qu’ils prévoyaient de soumettre son affaire au parquet du district de Pingchuan à la fin de sa période de liberté sous caution.

Se cacher en mars 2017 pour éviter d’être jugé

Un membre du personnel du parquet du district de Pingchuan a appelé Mme Li en novembre 2016 alors qu’elle rendait visite à sa fille à Lanzhou. Il lui a été demandé de se présenter au parquet à 10 heures le lendemain.

Mme Li s’est exécutée. Au parquet, on lui a demandé de signer un document préparé par la police afin de clore son dossier. Elle a signé, mais on lui a alors demandé de diffamer le Falun Gong à la télévision et de fournir des informations sur d’autres pratiquants avant de pouvoir clore son dossier. Mme Li a refusé et a été remise en liberté sous caution après que sa famille a été contrainte de payer 10 000 yuans.

Le 23 février 2017, le tribunal du district de Pingchuan a appelé Mme Li et lui a demandé d’aller chercher l’avis d’audience, qui devait avoir lieu dans dix jours.

Elle a quitté son domicile en mars 2017 pour éviter d’être jugée.

Procès en mars 2018

La police a retrouvé Mme Li et l’a arrêtée au domicile de sa fille le 30 mars 2018. Ils l’ont ramenée à la ville de Baiyin. Son arrestation a rapidement été signalée par Minghui.org.

Wang Chaobiao, l’un des agents susmentionnés qui ont également arrêté Mme Li en 2016, l’a interrogée au Département de police de Changzheng. Il lui a demandé qui avait fourni ses coordonnées à Minghui. Après que Mme Li a refusé de répondre, il l’a emmenée à l’hôpital Baiyin pour lui faire passer un examen physique. Il a constaté qu’elle souffrait d’une hypertension artérielle élevée. Wang l’a ramenée au Département de la police avant de la conduire à nouveau à l’hôpital pour un autre examen physique. Sa tension artérielle est restée élevée.

Wang a fait deux autres tentatives ce jour-là, mais les examens physiques complémentaires ont encore montré que Mme Li souffrait d’hypertension artérielle. Il a néanmoins décidé de l’emmener au centre de détention de la ville de Baiyin.

La tension artérielle de Mme Li était toujours élevée au centre de détention, qui a fermement refusé de la garder. Wang et son superviseur n’ont eu d’autre choix que de la laisser rentrer chez elle après avoir demandé à son mari de payer 2000 yuans.

Mme Li a été convoquée au tribunal quelques jours plus tard. Seuls elle et son mari ont été autorisés à entrer dans la salle d’audience. Le frère de son mari a essayé d’assister au procès, mais il a été menacé par le juge Wan Ming.

Mme Li s’est défendue en invoquant sa liberté de croyance. Le 24 avril 2018, le juge a annoncé qu’elle serait maintenue en liberté sous caution pendant un an avant d’être poursuivie.

Tentative vaine de la police de placer Mme Li en détention en juillet 2018

L’agent Wang a convoqué Mme Li au Département de la police en juillet 2018 et l’a saisie à son arrivée. Il l’a ensuite emmenée directement au centre de détention de la ville de Baiyin. Sa tension artérielle est restée très élevée et Wang a de nouveau dû la laisser rentrer chez elle, non sans l’avoir obligée à payer une amende de 2000 yuans. Dans les jours qui ont suivi, elle a été invitée à se rendre dans différents hôpitaux pour y faire prendre sa tension artérielle. Les résultats sont restés élevés.

L’agent Wang et le juge Wan ont fait pression sur son lieu de travail pour qu’il mette fin à sa pension en septembre 2018. Elle a également reçu une notification du tribunal le 30 novembre, qui affirmait qu’elle serait placée en détention dans dix jours. Sa famille a engagé un avocat et lui a fait passer un nouvel examen médical. Sa tension artérielle était toujours élevée. Les tentatives de la police et du juge pour la placer à nouveau en détention ont échoué.

Retour en détention en février 2019 après avoir été trompée pour se rendre au tribunal

Le 19 février 2019, Mme Li a été informée qu’elle devait se rendre au tribunal pour signer certains documents. Dès qu’elle et son mari sont arrivés au tribunal, le 22 février, le juge Wan a ordonné aux huissiers de la placer en détention. L’agent Wang était sur place pour l’emmener au centre de détention de la ville de Baiyin. Elle a été transférée à la prison pour femmes de Jiuzhou le 15 avril 2019.

La durée de la peine d’emprisonnement prononcée à l’encontre de Mme Li n’est pas claire.

Libérée sous condition médicale après avoir développé un cancer du sein en prison

Mme Li a développé un cancer du sein alors qu’elle purgeait une peine de prison inconnue. Elle a bénéficié d’une libération conditionnelle pour raisons médicales à une date inconnue.

Nouvelle arrestation en mars 2022 et libération sous caution quelques heures plus tard

Mme Li a été de nouveau arrêtée le 14 mars 2022, avant les deux réunions politiques annuelles du Parti communiste chinois. L’agent susmentionné Wang Chaobiao et son collègue Wang Shizhen du Département de police de Changzheng ont fait une descente à son domicile et ont confisqué deux lecteurs électroniques, deux téléphones portables, un ordinateur, un lecteur de musique, trois cartes mémoire, plus d’une douzaine de livres sur le Falun Gong et plusieurs brochures sur le Falun Gong.

Mme Li a ensuite été emmenée au Département de la police pour y être interrogée. Elle a refusé de répondre aux questions de la police, de se faire prendre en photo et de laisser ses empreintes digitales. Les policiers l’ont placée à deux reprises sur le banc du tigre. Elle a condamné la police pour l’avoir interrogée sous la torture.

La police l’a libérée sous caution vers 20 h 30 ce soir-là. Elle a ensuite porté plainte contre les deux agents, tous deux prénommés Wang.

Remise en détention en septembre 2022 et transférée en prison des mois plus tard

Wang Chaobiao et Wang Shizhen ont emmené Mme Li faire un test COVID-19 le 5 septembre 2022. Ils l’ont ensuite raccompagnée chez elle. Le lendemain, ils lui ont demandé de se présenter au tribunal de la ville de Baiyin. Elle s’y est rendue, mais les deux agents l’ont saisie à son arrivée. Ils l’ont emmenée au centre de détention de la ville de Baiyin et ont remis son mandat d’arrêt à son mari le lendemain. Son mari soupçonnait qu’elle était visée pour avoir porté plainte contre les deux agents.

Mme Li a été transférée à la prison pour femmes de la province du Gansu le 17 février 2023, pour y purger une peine d’un an et huit mois, soit probablement le reste de la peine d’emprisonnement qui lui avait été infligée en 2019.

Voir aussi :

Une libération conditionnelle pour raisons médicales refusée à plusieurs reprises à une détenue de 68 ans atteinte d’un cancer du sein métastatique

Depuis 2022, cinq habitants d’un même district se retrouvent en prison parce qu’ils partagent la même croyance dans le Falun Gong

Après avoir essayé de traduire une femme du Gansu en justice pendant deux ans, les autorités la mettent en prison

Traduit de l’anglais