(Minghui.org) Selon les informations recueillies par Minghui.org, on dénombre en mars 2024, un total de 73 cas de pratiquants du Falun Gong condamnés pour leur croyance.
Parmi les nouveaux cas confirmés, il y en a eu 1 en 2019 et 1 autre en 2020, 4 en 2022, 25 en 2023, 31 en 2024 et 11 cas dont l’année de l’événement est inconnue. En raison de la censure de plus en plus stricte de l’information imposée par le Parti communiste chinois, il a été difficile (voire impossible) de recueillir de nombreux détails sur l’inculpation, le procès et la condamnation des pratiquants, ce qui a entraîné un retard supplémentaire dans la publication des informations.
Les pratiquants de Falun Gong condamnés provenaient de 19 provinces ou municipalités sous contrôle central. Le Jilin a signalé le plus grand nombre de cas (13), suivi par le Shandong (11), le Liaoning (7) et le Sichuan (6). Les 15 autres régions comptaient entre 1 et 4 cas.
Les peines des pratiquants variaient de 6 mois à 8 ans, avec une moyenne de 3 ans et 3 mois. Parmi les 33 pratiquants dont l’âge était connu au moment de la condamnation, on retrouve un trentenaire, deux quadragénaires, sept quinquagénaires, douze sexagénaires, neuf septuagénaires et deux octogénaires. Les pratiquants provenaient de tous les horizons, y compris un propriétaire de magasin d’informatique, un propriétaire de magasin de chaussures, un ancien professeur de collège et un ancien directeur de l’armée de l’air.
Faits marquants
- Mme Lyu Yongzhen, 69 ans, habitante de la ville de Liaoyuan, province du Jilin, a été condamnée à trois ans de prison. Avant cette dernière condamnation, elle avait passé douze ans en détention, dont trois ans de travaux forcés et neuf ans en prison.
- M. Duan Zhisheng, un ouvrier de la ville de Botou, province du Hebei, a été condamné à seize mois de prison pour avoir publié des informations sur le Falun Gong sur WeChat.
- Mme Zhang Juhong, une habitante de 54 ans de la ville de Guiyang, province du Guizhou, a été condamnée à une peine de sept ans et demi pour avoir installé une décoration du Nouvel An sur sa fenêtre.
- Mme Dong Liping, de la ville de Gaizhou, province du Liaoning, a vu son état de santé se dégrader pendant sa détention. Le 27 décembre 2023, lors de sa comparution, elle a eu besoin d’aide pour monter les escaliers jusqu’à la salle d’audience. Le juge l’a maintenue menottée et entravée pendant toute la durée de l’audience. Peu après, elle a été condamnée à un an et demi de prison.
Vous trouverez ci-dessous les détails de certains cas de condamnation. La liste complète des pratiquants condamnés peut être téléchargée ici (PDF ).
Les affaires du mois
Un père de quatre enfants condamné à tort pour sa croyance et privé de nombreux droits légaux
M. Wen Yongshun, un habitant de la ville de Kunming, province du Yunnan, a été condamné à une peine de trois ans de prison et à une amende de 5000 yuans fin février 2024. Il a fait appel auprès de la cour intermédiaire de la ville de Kunming. Son épouse, Mme Dong Kaizhen, a également porté plainte contre les responsables judiciaires impliqués dans son affaire pour l’avoir poursuivi à tort pour sa croyance.
Mme Dong a dit que son monde s’était effondré après l’arrestation de son mari. Elle a épousé M. Wen après qu’il a divorcé et après le décès de son premier mari des suites d’une maladie. Ils avaient tous deux une fille de leurs mariages précédents. M. Wen avait également adopté une fille abandonnée il y a plusieurs années. Plus tard, M. Wen et Mme Dong ont eu un fils ensemble.
Mme Dong a fait l’éloge de M. Wen pour être un père proche de leurs quatre enfants et un fils filial pour ses parents âgés (son père est aveugle des deux yeux, et sa mère, aveugle de l’œil gauche, souffre d’hypertension artérielle et de diabète).
Après l’arrestation de M. Wen, Mme Dong et ses trois filles ont cherché à le faire libérer, mais en vain. Son fils, un élève du primaire âgé d’une dizaine d’années, pleure son père tous les jours.
Arrestation violente et saccage de domicile
M. Wen, âgé de 56 ans, travaillait à l’usine d’Instruments du sud-ouest et enseignait également à l’École professionnelle et technique de mécanique et d’électricité du Yunnan. Selon Mme Dong, elle déjeunait avec l’une de ses trois filles à la maison vers 13 heures le 31 juillet 2023, lorsqu’elles ont entendu le bruit de la moto de M. Wen, signalant qu’il était de retour pour le déjeuner. Comme au bout de 20 minutes, il n’était toujours pas rentré, elles ont regardé par le judas de la porte d’entrée pour vérifier la situation dans le couloir.
Voyant de nombreuses personnes à l’extérieur, la fille de M. Wen a ouvert la porte, pensant qu’il s’agissait des amis de son père. Une quinzaine de policiers ont fait irruption, dont deux seulement portaient l’uniforme de la police. M. Wen a également été amené à l’intérieur, portant toujours son casque de moto. Deux agents en civil lui serraient les bras et l’empêchaient de bouger.
Mme Dong et leur fille étaient terrifiées. Comme Mme Dong portait encore un pyjama, elle a essayé de se changer dans sa chambre, mais la police l’en a empêchée.
La police a fouillé partout, laissant un grand désordre chez le couple. La fille de M. Wen a demandé s’ils avaient un mandat de perquisition. Les policiers ont répondu par l’affirmative, mais sans rien montrer. Ils ont également affirmé qu’ils fouillaient tous les appartements de l’immeuble.
Mme Dong a demandé aux policiers d’où ils venaient. Elle a exigé de voir leurs cartes d’identité et d’avoir leurs numéros de téléphone. Les policiers ont refusé de répondre, mais l’ont mise au défi d’appeler le 110 (le numéro d’urgence général de la police en Chine). Elle a continué à demander des informations précises et les policiers ont finalement révélé qu’ils travaillaient pour le Bureau de la sécurité intérieure du district de Jinning.
La police a passé les trois heures suivantes à fouiller chaque recoin du domicile de M. Wen, confisquant ses objets en lien avec le Falun Gong, sa clé USB, ses livres, ses photos, son téléphone portable, ses clés et sa moto, ainsi que la tablette de sa fille et le sac à main de Mme Dong.
La police a ordonné à M. Wen de confirmer que les objets confisqués lui appartenaient, mais sans fournir de liste officielle comme l’exige la loi. Lorsque les policiers ont transporté les objets en bas, Mme Dong les a poursuivis et a exigé qu’ils lui rendent ses clés de maison, ses clés de bureau et la tablette de sa fille, nécessaire à ses travaux scolaires. La police a cédé après une longue attente. Lorsque la fille de M. Wen est descendue, elle a été retenue par deux agents en civil postés à la sortie du bâtiment.
Pendant les trois heures qu’a duré la descente de police, M. Wen a été tenu fermement par la police et n’a pas été autorisé à manger ou à boire. Les policiers ne lui ont pas permis d’enlever son casque et l’ont surveillé lorsqu’il est allé aux toilettes.
Interrogatoire de la jeune fille
Lorsque la police a emmené M. Wen, elle a donné à Mme Dong le numéro de téléphone « +86-871-67802808 ». Mais lorsqu’elle a appelé ce numéro pour se renseigner sur son cas, elle n’a obtenu qu’un message vocal disant : « Ici le département de supervision environnementale ». Elle a compris que la police l’avait trompée et lui avait donné un mauvais numéro.
Le 2 août 2023, après trois jours de demandes incessantes, Mme Dong a reçu la confirmation que le dossier de son mari était traité par le poste de police de Kunyang. Elle s’est précipitée au poste de police avec sa belle-mère, son fils et ses trois filles, pour s’entendre dire que le Bureau de la sécurité intérieure du district de Jinning était chargé de l’affaire.
La famille s’est rendue au Bureau de la sécurité intérieure du district de Jinning, mais seules Mme Dong et sa plus jeune fille, Mme Wen Qing, âgée d’une vingtaine d’années, ont été autorisées à entrer. Mme Dong a demandé aux policiers pourquoi ils lui avaient donné un mauvais numéro. L’agent Qiu Xueyan a nié qu’il s’agissait d’une erreur. Mme Wen a immédiatement appelé le numéro. Qiu est resté silencieux lorsque le téléphone de leur bureau n’a pas sonné.
Qiu a placé Mme Dong et Mme Wen dans des pièces différentes et les a interrogées séparément. Mme Dong est restée silencieuse face aux questions de l’agent Li. Se rendant compte que Qiu interrogeait sa fille à côté, elle s’est précipitée et a frappé à la porte, craignant que Qiu ne torture sa fille afin de recueillir des informations contre son père. Qiu a ouvert la porte, mais a refusé que Mme Dong lise le procès-verbal de l’interrogatoire.
Alors que la mère et le fils de M. Wen attendaient anxieusement à l’extérieur, un policier est sorti et leur a dit que M. Wen avait été transféré au centre de détention du district de Jinning « il y a un jour », et de plus, ils avaient envoyé une lettre à la famille à ce sujet.
Lorsque Mme Dong et Mme Wen sont sorties quelques instants plus tard, la famille s’est rendue au centre de détention. Mme Wen a dit que Qiu l’avait fouillée et lui avait pris son enregistreur audio. Il l’a également trompée en lui faisant parler de la pratique du Falun Gong de son père. Lorsque la famille est arrivée au centre de détention, comme c’était déjà après les heures de travail, il n’y avait personne pour les recevoir.
La famille est retournée au centre de détention à 10 heures le lendemain et a reçu la confirmation que M. Wen y était bien détenu. De plus, ce même jour, elle a reçu la lettre de la police confirmant sa détention.
Acte d’accusation
Le 25 octobre 2023, la procureure Zhang Yanlin du parquet du district de Xishan a appelé Mme Dong et lui a demandé s’ils pouvaient engager un avocat pour lui. (Zhang a refusé à plusieurs reprises de révéler son nom, mais par la suite, Mme Dong a réussi à le trouver.)
Mme Dong s’est rendue au parquet le lendemain matin et a remis à Zhang sa plainte contre la police et ses lettres demandant à Zhang de classer l’affaire de son mari et de le libérer. L’assistant de Zhang, Xu Haidong, était également présent. (Xu a également refusé de révéler son nom, mais la famille a vu son nom sur le verdict). Zhang lui a de nouveau demandé si elle engageait un avocat, faute de quoi elle demanderait au Bureau de la justice de lui désigner un avocat.
Comme la famille n’avait pas les moyens d’engager un avocat, Mme Dong a demandé à être son défenseur non-juriste. Elle s’est également rendue au centre de détention pour obtenir sa signature sur les documents.
Mme Dong s’est à nouveau rendue au parquet le 30 octobre 2023 et a exhorté Zhang à classer l’affaire et à restituer les objets confisqués. Zhang a encore refusé de dire son nom à Mme Dong lorsqu’elle le lui a demandé. Elle a insisté sur le fait qu’il lui était impossible de ne pas inculper M. Wen et qu’elle ne rendrait pas les objets confisqués.
Le 6 novembre 2023, Mme Dong a soumis ses demandes une nouvelle fois et Zhang a encore refusé toutes les demandes. Zhang a également empêché Mme Dong de consulter le dossier de son mari ou de lui rendre visite. Zhang a affirmé que seuls les avocats seraient autorisés à consulter le dossier et qu’ils ne le divulgueraient pas au public. Elle a affirmé qu’elle ne faisait pas confiance à Mme Dong, car cette dernière pourrait révéler au monde extérieur la persécution subie par M. Wen. Mme Dong a demandé à connaître la base juridique de la demande de Zhang, mais cette dernière n’a pas pu la produire. Elle a invoqué la même raison pour refuser la demande de Mme Dong de rendre visite à M. Wen avant de partir précipitamment.
Le 16 novembre 2023, Zhang a inculpé M. Wen pour « atteinte à l’application de la loi par le biais d’une organisation sectaire ». Elle a refusé de fournir une copie de l’acte d’accusation à Mme Dong et l’a dirigée vers le juge.
Obstruction à la représentation légale
Dès que l’affaire de M. Wen a été transférée au tribunal du district de Xishan à la mi-décembre 2023, Mme Dong a contacté le juge Pu Huijun chargé de l’affaire en tant que défenseur de la famille. Suite à ses demandes persistantes, le juge a finalement fourni une copie de l’acte d’accusation. Mme Dong a également demandé au juge de l’autoriser à examiner le dossier de son mari et à lui rendre visite, ainsi que de lui restituer les objets confisqués et de les exclure des preuves de l’accusation. Pu n’a pas tenu compte de ses demandes.
Le 10 janvier 2024, la famille de M. Wen a engagé un avocat pour lui. Lorsque l’avocat et Mme Dong se sont rendus au tribunal pour examiner le dossier, le juge Pu a encore refusé la demande de Mme Dong de rendre visite à son mari ou de communiquer avec lui sous d’autres formes. Il a autorisé l’avocat à examiner le dossier et à en faire des copies, mais pas Mme Dong. Il a de nouveau refusé de restituer les objets confisqués ou de les exclure des preuves de l’accusation.
Pendant que l’avocat examinait le dossier de M. Wen, le juge et l’huissier ont forcé Mme Dong à rendre son téléphone portable et à supprimer tous les enregistrements audio qu’il contenait. Ils ont prétendu que comme M. Wen avait déjà un avocat, elle ne pouvait plus être son défenseur familial, même si la loi chinoise permet à l’accusé d’avoir jusqu’à deux défenseurs.
Insatisfaite de la performance de l’avocat, Mme Dong l’a licencié le 11 janvier 2024, mais a engagé un ami pour représenter son mari en tant que défenseur non juriste. Bien que la loi permette à un ami d’être le défenseur non juriste d’une personne, le juge Pu a insisté pour que l’ami démontre son lien de parenté avec M. Wen, affirmant que seul un membre de la famille pouvait être son défenseur non juriste. Même après que Mme Dong a obtenu une lettre prouvant la relation d’amitié conformément à la loi, le juge Pu lui a quand même interdit de représenter M. Wen et n’a accepté que sa déclaration de défense écrite.
Audience et condamnation
Le 30 janvier 2024, le juge Pu a tenu une audience sur l’affaire de M. Wen, sans autoriser son ami à le défendre au tribunal en tant que défenseur non juriste. Après avoir découvert que l’ami était entré dans le tribunal et avait passé le contrôle de sécurité, la police l’a fait sortir de force du tribunal et ne l’a pas autorisé à y revenir.
Entre-temps, Mme Dong s’est vu réattribuer le siège de défenseur familial de M. Wen. Seules elle et leur fille aînée, Mme Wen Xin, ont été autorisées à assister à l’audience. Tous les autres parents et amis venus soutenir M. Wen ont été arrêtés à l’entrée du tribunal et surveillés par la police jusqu’à la fin de l’audience.
Mme Dong a demandé au moins cinq fois au juge Pu de montrer la base juridique de son affirmation selon laquelle le Falun Gong était une secte, mais Pu l’a ignorée à plusieurs reprises. Ni lui ni le procureur Zhang n’ont fourni d’informations sur la loi dont l’application aurait été compromise par M. Wen.
Le procureur Zhang s’est contenté de décrire les preuves, sans montrer les éléments réels au tribunal. Zhang a également lu le récit d’un interrogatoire de la plus jeune fille de M. Wen sur la pratique du Falun Gong par son père, alors que ce récit ne figurait pas dans le dossier de M. Wen. Mme Dong a fait valoir que sa fille avait été contrainte de fournir ces informations après avoir été terrifiée par la police. Quant à son mari, il était libre de pratiquer le Falun Gong, ce qui n’enfreignait aucune loi.
Aucun témoin n’était non plus présent pour accepter un contre-interrogatoire. Mme Dong a demandé au procureur de produire les preuves et au juge de convoquer les témoins, mais en vain.
Mme Dong a demandé à plusieurs reprises de lire sa déclaration de défense, mais le juge Pu l’a rejetée. Ce n’est qu’au moment de la plaidoirie finale que Pu l’a autorisée à la lire, mais il l’a interrompue alors qu’elle n’avait lu que le début de la plaidoirie. La défense de M. Wen a également été interrompue à plusieurs reprises par Pu, qui lui a également interdit de faire une déclaration finale.
Le 20 février 2024. le juge Pu a condamné M. Wen à une peine de trois ans et à une amende de 5000 yuans.
Condamnations de pratiquants âgés
Une femme de 77 ans condamnée à un an de prison pour sa pratique du Falun Gong
Mme Yang Suxia, 77 ans de la ville de Hanzhong, province du Shaanxi, s’est rendu compte qu’elle avait été trompée par la police qui lui avait fait signer des documents qui l’incriminaient. Elle a plus tard été condamnée à une peine d’un an de prison sans aucun procès.
Le calvaire de Mme Yang Suxia découle d’un incident survenu en octobre 2021, lorsqu’un policier du nom de Xu l’a contactée et lui a dit qu’une caméra de surveillance l’avait enregistrée en train de mettre des documents de Falun Gong sur une voiture. Elle a expliqué qu’elle voulait simplement aider davantage de gens à comprendre le Falun Gong et à en bénéficier comme elle. Son hypertension artérielle et son taux de cholestérol élevé avaient disparu quand elle avait commencé à pratiquer le Falun Gong il y a des années. Cette pratique l’avait également aidée à faire face au décès de son mari.
Profitant de l’âge avancé de Mme Yang et de ses connaissances limitées de la procédure judiciaire, Xu l’a trompée en lui faisant rédiger une déposition et lui a demandé de signer son nom.
Mme Yang pensait que l’affaire était close. Mais huit mois plus tard, en juin 2022, elle a soudain reçu un avis de la police, indiquant qu’elle avait été condamnée à cinq jours de détention administrative pour « avoir utilisé une organisation sectaire pour perturber l’ordre social le 4 mars 2021 ». Mais elle a été exemptée de purger sa peine de détention parce qu’elle avait plus de 70 ans. L’avis indiquait en outre qu’elle avait été assignée à résidence.
Mme Yang s’est rendu compte qu’elle avait été trompée par Xu et qu’elle avait signé des documents qui l’incriminaient. Elle a écrit au gouvernement local et aux agences judiciaires, soulignant qu’elle n’avait violé aucune loi en pratiquant le Falun Gong ou en en parlant aux gens.
Au lieu que sa plainte soit traitée, Mme Yang a reçu la visite chez elle de Zheng Bo du tribunal du district de Hantai, ainsi que du policier Xu et de plusieurs membres du comité résidentiel, au début de février 2024, peu après le Nouvel An chinois. Zhang a annoncé qu’elle avait été condamnée à un an de prison. Ils l’ont trompée et lui ont dit que tant qu’elle signait le verdict, elle serait autorisée à purger sa peine chez elle étant donné son âge avancé. Intimidée par les policiers, Mme Yang a signé le verdict.
Mme Yang a été emmenée au centre de détention du district de Hantai le 7 mars 2024. Elle a subi un examen physique et a demandé une libération conditionnelle en raison de son état de santé. On ne sait pas si sa demande a été approuvée.
Le 9 février 2024, Mme Sun Shuyun, une septuagénaire habitant à Harbin, province du Heilongjiang, a été emmenée à la prison pour femmes de la province du Heilongjiang pour y purger une peine de six ans pour sa pratique du Falun Gong.
Depuis que le régime communiste chinois a commencé à persécuter le Falun Gong en 1999, Mme Sun a été arrêtée plus de dix fois. Après une arrestation en juillet 2022, la police a confisqué ses livres de Falun Gong, le portrait du fondateur du Falun Gong et sa carte d’identité. Trois mois plus tard, en octobre 2022, la police a commencé à surveiller ses activités quotidiennes.
Mme Sun a tenté à plusieurs reprises de persuader la police de ne pas participer à la persécution et de lui rendre sa carte d’identité et ses objets liés au Falun Gong, mais en vain. Pour obtenir justice, elle a déposé plainte contre Yu You du poste de police de la rue Xinyi auprès du procureur du district de Daowai. Au lieu de voir sa plainte traitée, Mme Sun a été arrêtée le 20 mai 2023 et cinq jours plus tard, le procureur a approuvé son arrestation. La police a dit à sa sœur qu’elle l’avait arrêtée en représailles à sa plainte contre Yu.
Le 14 juin, alors qu’elle était détenue au deuxième centre de détention de la ville de Harbin, Mme Sun a entamé une grève de la faim pour protester contre la persécution dont elle faisait l’objet. Elle a également refusé de porter l’uniforme des détenues ou de suivre l’ordre du gardien de s’asseoir sur un petit tabouret pendant des heures, une méthode de torture couramment utilisée dans les centres de détention et les prisons chinoises.
Le 3 juillet 2023, la sœur de Mme Sun s’est rendue au parquet du district de Daowai pour se renseigner sur son dossier. Le procureur Shao Mengnan a dit qu’ils étaient en colère parce que Mme Sun avait osé entamer une grève de la faim en signe de protestation.
Le procureur Shao a inculpé Mme Sun en août et a porté l’affaire devant le tribunal du district de Daowai. Lorsque l’avocat de Mme Sun lui a rendu visite le 3 août, elle avait recommencé à manger. Selon l’avocat, elle ne pesait plus que 30 kg et ses mains et ses pieds étaient engourdis, mais son état mental général était bon.
Le 4 septembre 2023, le tribunal du district de Daowai a tenu une audience sur l’affaire de Mme Sun. Le président du tribunal Chen Zhongyan n’a autorisé que deux membres de sa famille à entrer dans la salle d’audience. L’avocat de Mme Sun a plaidé non coupable en sa faveur. De plus, elle a témoigné pour sa propre défense. La séance a été levée au bout de trente minutes.
Le 25 novembre 2023, le juge a condamné Mme Sun à six ans de prison. Elle a été transférée à la prison le 9 février 2024, la veille du Nouvel An chinois.
Condamnés pour s’être exprimés
M. Duan Zhisheng, un ouvrier de la ville de Botou, province du Hebei, a été arrêté le 3 juillet 2023. La police a dit qu’elle l’avait arrêté parce qu’il avait publié des informations sur le Falun Gong sur WeChat à l’aide de son téléphone portable. Le tribunal local a tenu une audience secrète sur son affaire et l’a condamné à une peine de seize mois de prison à Tangshan sans en informer sa famille.
M. Duan n’est pas le seul habitant de Botou à avoir été condamné pour avoir publié des informations sur le Falun Gong sur WeChat. Un autre habitant, M. Li Bin, a été arrêté chez lui le 28 avril 2021 par la police de l’Internet de la province du Henan et a ensuite été condamné à une peine de sept ans et demi de prison pour avoir envoyé des messages sur WeChat au sujet de la persécution du Falun Gong.
Vingt et un mois après avoir fini de purger une peine de quatre ans et demi pour sa croyance dans le Falun Gong, une habitante de la ville de Guiyang, province du Guizhou, a été de nouveau arrêtée et condamnée à sept ans et demi pour avoir affiché le mot « fu » (福, ou chance) sur sa fenêtre afin de célébrer le Nouvel An chinois.
Mme Zhang Juhong, 54 ans, a été arrêtée à son domicile vers 9 heures du matin le 25 avril 2022. La police l’a menottée, a saisi ses biens et a apposé des scellés de police sur toutes les portes. Lorsque les policiers ont finalement quitté les lieux à 23 heures, ils ont emmené Mme Zhang au Département de police pour l’interroger.
Après que la police a soumis le dossier au parquet du district de Nanming, l’affaire a été renvoyée à trois reprises, invoquant l’insuffisance des preuves. Le procureur l’a tout de même inculpée et a porté l’affaire devant le tribunal du district de Nanming. Sa famille n’a pas assisté à la première audience (date inconnue), car elle n’a reçu qu’un message texte peu clair du tribunal. Son avocat a assisté à la séance et a plaidé non coupable en sa faveur.
Mme Zhang a été accusée de « diffuser ouvertement le Falun Gong » en affichant le mot « fu » sur sa fenêtre. Les documents liés au Falun Gong confisqués chez elle ont également été utilisés comme preuves à charge contre elle.
Son avocat a fait valoir que le procureur n’avait pas justifié le lien entre le caractère affiché sur sa fenêtre et le fait qu’elle faisait la « promotion du Falun Gong ». Même si elle affichait effectivement des documents sur le Falun Gong sur sa fenêtre, elle ne violerait aucune loi en le faisant.
De plus, la police a accusé Mme Zhang d’avoir donné un calendrier mural contenant des messages du Falun Gong à quelqu’un, mais le calendrier présenté par cette personne au tribunal n’était pas celui donné par Mme Zhang. Malgré le manque de clarté des preuves, le procureur a proposé une peine de cinq ans et demi de prison pour Mme Zhang.
L’avocat a souligné qu’il y avait un conflit d’intérêt à ce que la police « authentifie » les documents de Falun Gong confisqués à sa cliente comme étant de la « propagande sectaire ». Selon la loi, seule une agence médico-légale indépendante et tierce peut examiner et vérifier les preuves de l’accusation. En tant que telles, les preuves « authentifiées » par la police devraient être invalidées.
Le juge a tenu une nouvelle audience sur l’affaire de Mme Zhang à la fin du mois de novembre 2023. Seul un membre de la famille a assisté à la séance. L’avocat de Mme Zhang a de nouveau demandé son acquittement.
La famille de Mme Zhang a appris par son avocat en février 2024 qu’elle avait été condamnée à sept ans et demi de prison et à une amende de 30 000 yuans (environ 4000 $ US). Jusqu’à présent, la famille n’a pas reçu de copie papier du verdict, mais a seulement lu la version électronique datée du 10 décembre 2023, reçue par l’avocat. Le verdict ne mentionne pas l’heure et le lieu de l’audience.
Voir aussi :
Rapporté en février 2024 : 56 pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance
Rapporté en janvier 2024 : 122 pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance
Traduit de l’anglais