(Minghui.org) Un homme de la ville de Zhaodong, dans la province du Heilongjiang, a été secrètement condamné à une peine de prison sans représentation légale, pour sa pratique du Falun Gong, une discipline méditative et spirituelle que le Parti communiste chinois persécute depuis juillet 1999.

M. Liu Chengzhi a été arrêté le 15 janvier 2022 alors qu’il voyageait dans la ville de Harbin, dans la même province. Après l’avoir retenu pendant huit heures au poste de police ferroviaire de Harbin, la police lui a infligé une peine de quinze jours de détention à purger chez lui. Ils ont menacé de l’arrêter à nouveau s’il ne répondait pas à leur appel pendant cette période.

La police locale a saisi M. Liu à son domicile dans la ville de Changwu le matin du 10 mars 2022 et l’a placé en détention au centre de détention de la ville de Zhaodong. Les gardiens l’ont torturé et humilié pendant huit mois. Le tribunal de la ville d’Anda l’a ensuite condamné à une peine de dix mois de prison assortie d’une amende de 3000 yuans.

Voici le témoignage de M. Liu sur la persécution dont il a fait l’objet.

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Le 9 mars 2022, un agent s’est rendu à mon domicile et m’a convoqué au poste de police pour répondre à quelques questions. Le lendemain matin, à 6 heures, quatre agents ont fait irruption chez moi. Ma femme, qui venait de sortir de l’hôpital après une grave maladie, ma mère âgée et mon jeune enfant ont été réveillés et terrifiés.

J’ai demandé à l’agent principal sa carte d’identité, son nom et son titre. Il m’a répondu qu’il s’appelait Xiao Jianguo, directeur adjoint du poste de police de la ville de Changwu. J’ai refusé de l’accompagner, car je n’avais rien fait de mal.

Xiao a appelé six autres agents pour me menotter et me faire monter dans un véhicule de police. Xiao a frappé et secoué les menottes pour me faire mal aux poignets. Les policiers ont également fouillé mon domicile et m’ont confisqué un exemplaire du Zhuan Falun, le livre des principaux enseignements du Falun Gong, plusieurs dépliants sur le Falun Gong, trois téléphones portables et de l’argent liquide.

Après m’avoir emmené au poste de police, j’ai été menotté à une chaise métallique et privé de salle de bain pendant neuf heures. Les menottes étaient si serrées que mes mains se sont engourdies. Deux hommes d’âge moyen au visage couvert par des chapeaux et des masques sont entrés. L’un d’eux a sorti un enregistreur tandis que l’autre m’a demandé depuis combien de temps je pratiquais le Falun Gong. Sachant qu’ils allaient m’enregistrer et utiliser les réponses contre moi, je leur ai demandé qui ils étaient. L’un d’eux a répondu qu’il s’appelait Wang Lijun, et l’autre n’a pas répondu. J’ai appris plus tard que Wang faisait partie du Bureau 610.

J’ai refusé de répondre à leurs questions. Wang a déclaré que j’avais commis un crime et violé l’article 300 de la loi pénale pour « sabotage de l’application de la loi par une organisation sectaire ». Ils ont même fait venir ma famille pour qu’elle me persuade de plaider coupable.

Ils m’ont emmené dans une prison le jour même. Sept jours plus tard, le 17 mars, Wang est venu m’emmener à l’hôpital pour un examen physique en vue d’une détention formelle.

Dans l’après-midi, Wang a essayé de prendre mes empreintes digitales, mais j’ai refusé de coopérer. Wang a fait appel à sept agents d’une vingtaine d’années pour me maintenir au sol et m’a passé les menottes dans le dos. Ils m’ont soutenu et m’ont tiré vers l’arrière jusqu’à un lecteur d’empreintes digitales. Ils ont fini par relever neuf empreintes digitales et ont abandonné le dernier doigt parce qu’il était cassé. Au cours de cette opération, mes poignets ont saigné à cause des menottes serrées qui m’ont entaillé la chair, et mes mains sont devenues violettes à cause du manque de circulation sanguine. Ensuite, on m’a prélevé de force un échantillon de sang sans mon consentement.

J’ai été emmené dans une salle d’interrogatoire et menotté à une chaise. Une policière est entrée et m’a fait une injection. Elle m’a dit qu’il s’agissait d’un vaccin et qu’ils n’avaient pas le privilège de se faire vacciner eux-mêmes. Wang est entré et m’a ordonné de signer l’avis de détention criminelle. J’ai refusé.

J’ai été transféré dans un centre de détention dans l’après-midi. Parce que j’ai refusé de porter l’uniforme des détenus, un gardien nommé Gao Wenqi m’a menotté à une chaise et m’a giflé à plusieurs reprises jusqu’à ce que j’appelle à l’aide. Gao m’a ensuite passé les menottes et les entraves, qui étaient reliées par une chaîne en acier.

Gao m’a placé dans une cellule et a dit aux détenus de « bien s’occuper » de moi. Quatre détenus se sont approchés de moi, l’un a tiré la chaîne métallique de mes menottes et m’a fait marcher en rond dans la cellule, tandis que les autres m’ont donné des coups de pied par derrière et des coups de poing dans le dos. Je sentais ma colonne vertébrale craquer sous les coups de poing, et mes chevilles commençaient à saigner à cause des lourdes chaînes.

Chaque fois que je méditais sur mon lit, ils me poussaient par terre. Ils me donnaient aussi des coups de poing si je refusais d’obéir aux ordres du gardien. Mon nez et mes oreilles ont alors saigné.

Un mois plus tard, l’agent qui s’est occupé de mon dossier m’a dit que j’étais officiellement arrêté. Le procureur Yang Guang du parquet de la ville d’Anda a pris ma déposition deux fois lors de réunions virtuelles. J’ai refusé de signer la déposition. Yang a recommandé de me condamner à huit mois de prison et à une amende de 3000 yuans parce que je refusais d’admettre ma culpabilité.

Le tribunal de la ville d’Anda a tenu une audience virtuelle sur mon affaire le 2 août 2022. Le président du tribunal, Yan Mingnv, a prétendu que l’audience virtuelle avait été organisée en raison de restrictions liées à la pandémie, mais le confinement avait été levé depuis longtemps et le tribunal tenait des audiences en personne pour d’autres affaires. Le tribunal n’a pas non plus informé ma famille des audiences. Je n’étais pas non plus représentée par un avocat. J’ai refusé de signer le procès-verbal de l’audience.

Le juge a tenu une autre audience virtuelle dix jours plus tard, qui n’a duré que quinze minutes. Le juge a déclaré qu’il avait reçu de nouvelles preuves contre moi et qu’il ajouterait deux mois à la peine de huit mois suggérée par le procureur.

Une troisième audience virtuelle a eu lieu quelques jours plus tard. Les objets confisqués par la police de Harbin en janvier ont été présentés comme de nouvelles preuves contre moi. La qualité de l’appel était très mauvaise et je ne pouvais pas entendre ce que les juges disaient.

Après que l’un des juges a fini de parler, ils ont ajusté l’équipement et m’ont demandé si je pouvais l’entendre à ce moment-là. J’ai répondu que je l’entendais clairement, et il a dit qu’il avait fini de parler. J’ai soudain réalisé que je venais de me faire piéger en reconnaissant ce qu’il avait dit.

Comme j’étais accusé de « sabotage des forces de l’ordre avec une organisation sectaire », j’ai demandé à la juge Yan qui présidait l’audience de me dire quelles forces de l’ordre j’avais sabotées. Elle a frappé le marteau à plusieurs reprises et m’a crié de cesser de parler : « Vous n’avez pas le droit de poser des questions à la cour. La séance est maintenant ajournée et la sentence sera annoncée à un autre moment. »

Le 1er novembre, un agent m’a apporté le procès-verbal de l’audience au centre de détention pour que je le signe. Je l’ai lu attentivement et j’ai constaté que les propos que j’avais tenus avaient été complètement modifiés. Je n’ai pas signé.

Trois jours plus tard, un autre agent est venu me demander de signer à nouveau le procès-verbal, et j’ai à nouveau refusé. Il s’est mis à maudire et à insulter ma mère. J’ai écrit au dos du procès-verbal : « La déclaration ne pourrait pas être plus éloignée de la vérité, et je ne suis pas d’accord. » Plus tard, j’ai été condamné à dix mois de prison.

Traduit de l’anglais