(Minghui.org) Le 28 juin 2024, une habitante de 78 ans de la ville de Luzhou, dans la province du Sichuan, a dû comparaître pour la deuxième fois devant un tribunal à cause de sa pratique du Falun Gong, une discipline méditative et spirituelle que le Parti communiste chinois persécute depuis juillet 1999.

Le procureur a plus que doublé la quantité de documents d’information sur le Falun Gong qui avaient prétendument été confisqués au domicile de Mme Fu Yizhi et qu’il avait cités comme preuves contre elle lors de sa première audience, le 5 janvier 2024. La juge a menacé de donner une peine d’au moins trois ans à Mme Fu, compte tenu du volume des documents qui lui aurait appartenu. Elle a ajourné l’audience lorsque Mme Fu a exigé de savoir sur quelle base juridique elle était poursuivie pour avoir exercé son droit constitutionnel à la liberté de croyance.

Mme Fu est toujours assignée à résidence après l’audience. Ce n’est pas la première fois qu’elle est prise pour cible en raison de sa croyance, à laquelle elle attribue d’avoir guéri d’une spondylose cervicale, du syndrome de Ménière, d’un prolapsus utérin, de fibromes utérins et d’une gastrite. Elle a déjà été arrêtée en septembre 2001 et a ensuite été condamnée à des travaux forcés (dont la durée n’est pas connue). Son mari a reçu l’ordre de divorcer, mais il a refusé.

La dernière persécution découle d’une arrestation en 2022

Environ huit agents du poste de police de Dashanping ont fait irruption au domicile de Mme Fu le 23 octobre 2022 et ont confisqué ses livres de Falun Gong, ses documents d’information, son lecteur de musique et d’autres effets personnels.

La police n’a pas présenté de mandat de perquisition (comme l’exige la loi) ni donné à Mme Fu une liste des objets confisqués. Ils ont affirmé avoir vu sur leurs vidéos de surveillance qu’elle avait placé des documents d’information sur le Falun Gong sur deux voitures à une station de bus locale. Ils l’ont emmenée au poste de police pour un bref interrogatoire avant de l’assigner à résidence pour une durée de six mois.

Le 4 novembre 2022, trois agents du même poste de police et une femme en civil ont fait irruption au domicile de Mme Fu. L’un des agents avait participé à son arrestation quelques semaines auparavant. La femme lui a posé des questions sur ses activités quotidiennes. Un autre policier a filmé leur conversation.

L’assignation à résidence a été renouvelée deux fois avant la première audience du tribunal

Le Département de police du district de Lu a ensuite repris l’affaire et a soumis une recommandation d’inculpation de Mme Yuan au parquet du district de Lu le 28 avril 2023. Le district de Lu est administré par la ville de Luzhou.

Mme Fu a été convoquée au parquet le 9 mai 2023 pour signer les documents nécessaires au renouvellement de son assignation à résidence de six mois.

Le 25 octobre 2023, le tribunal du district de Lu a notifié à Mme Fu qu’elle devait se présenter le lendemain, sans lui en donner la raison. Elle s’y est rendue le lendemain et a dû attendre de 10 h à 13 h. Un juge est arrivé et lui a ordonné de signer un avis d’assignation à résidence de six mois (sa deuxième assignation à résidence de six mois arrivant à échéance). Il a également ordonné qu’une copie de l’avis soit envoyée au poste de police de Dashanping, qui était chargé de la surveiller.

Inculpée et menacée par l’avocat commis d’office

Le juge a indiqué à Mme Fu que le parquet du district de Lu l’avait inculpée, mais elle n’a pas reçu de copie de l’acte d’accusation ce jour-là. Quelques semaines plus tard, elle a reçu l’acte d’accusation par la poste et a remarqué qu’il était daté du 26 octobre 2023.

Un autre juge, nommé Qin, a appelé Mme Fu le 27 novembre 2023 pour la rencontrer à un endroit près de son domicile. Il lui a alors remis un avis d’audience. L’avis était daté du 27 novembre 2020 et indiquait que Mme Fu devait être jugée le 5 janvier 2024.

Le tribunal a alors désigné un avocat pour représenter Mme Fu. L’avocat lui a rendu visite et a tenté de lui faire admettre sa « culpabilité » en pratiquant le Falun Gong. Elle a refusé, et l’avocat l’a menacée d’une peine de prison. Ses enfants, terrifiés, l’ont exhortée à se plier aux exigences de l’avocat. Elle n’était pas ébranlée, et ses enfants ont menacé de la mettre à la porte de leur résidence commune. Elle a compris la crainte de ses enfants de la voir emprisonnée et est partie vivre loin de chez elle pendant un certain temps.

Première audience au tribunal suivie d’un renouvellement de l’assignation à résidence

Les enfants de Mme Fu ont ensuite changé d’avis et l’ont accompagnée à l’audience du 5 janvier 2024. Ils n’ont cependant pas pu assister au procès.

Au cours de l’audience, Mme Fu a témoigné contre la police qui avait fabriqué des preuves contre elle. Elle a déclaré que si elle possédait bien les 50 livres de Falun Gong qui ont été confisqués, elle n’a jamais possédé les plus de cent exemplaires de documents de Falun Gong dont il est fait état dans l’acte d’accusation. Elle a souligné que la police ne l’a jamais autorisée à vérifier les objets confisqués à son domicile.

L’acte d’accusation indique également que Mme Fu a été vue en train de placer des documents d’information sur le Falun Gong sur deux voitures à la gare routière locale. Il n’est pas certain que cela soit vrai. Même si c’était le cas, il n’y a rien de répréhensible à distribuer des documents sur le Falun Gong, car aucune loi chinoise ne criminalise le Falun Gong.

Mme Fu a été autorisée à rentrer chez elle après l’audience. Le juge n’a pas prévu d’autre audience, mais le 24 avril 2024, il a prononcé une nouvelle assignation à domicile de six mois.

Tentative de la police de remettre Mme Fu en détention

Le poste de police de Yunlong a récemment convoqué Mme Fu et l’a emmenée à l’hôpital pour un examen médical physique. Elle a été jugée inapte à la détention, mais la police l’a tout de même conduite dans un centre de détention local après l’examen. Le centre de détention a refusé de l’admettre après qu’elle a échoué au bilan physique.

La police n’a eu d’autre choix que de renvoyer Mme Fu chez elle. Ils l’ont ensuite convoquée à nouveau et l’ont photographiée. Ils ont également essayé de recueillir ses empreintes digitales, mais n’y sont pas parvenus, même après avoir essuyé ses doigts et le matériel avec de l’alcool. L’officier Mao Kun a dit : « Pas de problème ! Nous pouvons utiliser les empreintes d’une autre personne pour son dossier ! »

Deuxième audience

Mme Fu a eu une deuxième audience le 28 juin 2024. Elle a été choquée d’entendre le procureur Zhang Yixing lire à haute voix les preuves révisées à son encontre. La quantité de documents sur le Falun Gong confisqués à son domicile s’élevait désormais à 250 exemplaires. Le procureur a affirmé qu’il avait vu certains des DVD, et qu’il avait compté chaque DVD comme plusieurs exemplaires de documents, compte tenu des informations contenues.

La juge Shen Xi a menacé de condamner Mme Fu à une peine d’au moins trois ans, compte tenu de la quantité de documents. Elle a ajourné l’audience dès que Mme Fu l’a mise au défi de présenter la base juridique des poursuites injustifiées.

Le procureur a ordonné à Mme Fu de signer des documents, ce qu’elle a refusé de faire. On a ensuite demandé à ses enfants de signer en son nom, mais elle les en a empêchés.

L’avocate commise d’office est restée silencieuse pendant toute l’audience. Après l’audience, elle a dit aux enfants de Mme Fu : « Votre mère a eu une très mauvaise attitude aujourd’hui. Préparez-vous à une lourde peine. Il n’y aura peut-être pas d’autre audience. Attendez le verdict. »

(Un article connexe est disponible dans la version chinoise.)

Traduit de l’anglais