(Minghui.org) Depuis décembre 2024, un stand d’information sur le Falun Gong a été mis en place à Saint-Pierre, dans le sud de l’île de La Réunion. Une fois par semaine, les pratiquants sur ce stand informent les gens sur le Falun Gong et recueillent des signatures sur des pétitions contre la persécution.

J’étais habituée à ce genre d’activité, à Paris, où je distribuais des flyers en masse. Malheureusement, de nombreuses personnes n’en ont pas bénéficié, car elles ne les lisaient pas ou les jetaient par terre un peu plus loin. Je n’ai jamais osé faire signer de pétition, car je ne me sentais pas à l’aise d’interpeller des inconnus et de leur parler.

Cela a été une épreuve pour moi de me confronter à faire signer une pétition. Au début, les gens nous fuyaient du regard, ils s’éloignaient des affiches, comme pour nous esquiver. Même en les interpellant, c’était difficile pour qu’ils acceptent le contact. À chaque fois que je participe à ce genre d’action pour faire connaître cette persécution, je passe systématiquement par ce processus : au début, les gens fuient, on les interpelle et on leur tend des flyers dans le vide et c’est gênant d’essuyer des refus. Au fur et à mesure que j’endure et que je raffermis ma pensée droite, je me détache et j’accepte la situation. En étant de moins en moins touchée, finalement de plus en plus de gens finissent par s’y intéresser, par répondre quand je les interpelle, et par demander des explications. Donc en faisant signer la pétition, je savais que je passerais par le même processus, alors je ne me suis pas découragée. Au début, je remplissais une page ou deux de signatures. Maintenant, c’est peut-être quatre ou cinq pages, et les pages se remplissent très rapidement.

Pour moi, signer la pétition contre la persécution est une façon pour les gens de soutenir Dafa, ce qui revient à leur donner le salut. Lorsque les personnes me demandaient ce que ça allait changer de signer la pétition, j’étais moi-même bien dans l’embarras pour répondre. Étonnamment, les réponses me sont venues petit à petit, au fur et à mesure que je parlais aux gens. Des propos auxquels je n’avais jamais réfléchi me sont souvent venus. Grâce à ce processus, mes arguments sont devenus plus clairs.

Par exemple, je leur réponds qu’aujourd’hui leur signature représente peut-être une goutte d’eau, mais c’est un ensemble de gouttes qui forme un océan. Et même si cela prendra des années pour y arriver, pour collecter un milliard de signatures, il faut commencer et sans attendre. Plus tard, lorsque la persécution cessera, chaque signature aura compté. D’autre part, c’est seulement en ayant un nombre considérable de signatures que le gouvernement de notre pays pourra porter notre voix. Il a également besoin du soutien des autres pays. Le fait que cette pétition soit signée à travers le monde fera que les dirigeants pourront, ensemble, se serrer les coudes et se sentir suffisamment forts pour demander au Parti communiste chinois de mettre fin à la persécution contre le Falun Gong. Ces arguments me viennent tout seuls à l’esprit. Comme j’en suis convaincue, le fait d’y croire fermement convainc aussi celui à qui je parle.

Quand les gens me font la remarque que « ça se passe en Chine, en quoi ça concerne les gens d’ici ? », je réponds que nous sommes tous « frères d’humanité », ne devrions-nous pas nous entraider ? D’autre part, on a une liberté (de religion, de pensée et d’expression) que l’on doit utiliser pas seulement pour nous-mêmes, mais pour les autres, pour leur venir en aide lorsqu’ils sont victimes de violations des droits de l’homme ailleurs dans le monde. Et si j’étais en Chine, torturée dans une prison, j’aimerais qu’une personne dans le monde tente de me sauver.

Parfois, j’explique aux gens que les victimes des tortures sont des personnes innocentes, car elles cultivent pour s’améliorer et être de bonnes personnes, tandis que ceux qui sont capables de s’en prendre à des personnes innocentes sont véritablement mauvais. Je leur fais comprendre alors qu’on peut facilement identifier dans cette situation où se trouvent le bien et le mal, que ce qui se passe en Chine est une bataille entre le bien et le mal.

J’ai de la chance d’être dans un environnement où cohabitent de multiples ethnies et confessions religieuses. Il y a un brassage ethnique et religieux depuis longtemps, qui procure ici un champ de tolérance mutuelle. Comme l’athéisme y est minoritaire, la plupart des gens sont croyants, il est alors très facile de parler de cet aspect spirituel du Falun Gong. Les gens y adhèrent sans difficulté, car cela renvoie à leur propre foi. Ils identifient facilement la droiture du Falun Gong et la perversité du régime communiste.

Je leur explique par exemple que le Falun Gong relie les Chinois à leurs racines issues du bouddhisme, du taoïsme et du confucianisme. Le Falun Gong leur permet de se relier « au divin » (pour éviter de parler des divinités aux personnes monothéistes). Comme le régime chinois est communiste, il est contre toute croyance religieuse ou pratique spirituelle, étant donné que le communisme prône l’athéisme. Rendre la population athée a été la première étape du communisme en arrivant au pouvoir, c’était l’étape préalable pour rendre un peuple docile et soumis au régime au point de persécuter de bonnes gens. En effet, si on ne croit plus au bien ni au mal, ni au paradis, ni à l’enfer, eh bien on peut tout faire, on peut se laisser corrompre à faire des choses mauvaises pour des gains matériels. Et en faisant participer le peuple à la persécution des pratiquants de Falun Gong, ce n’est pas uniquement ces pratiquants qui sont persécutés, mais l’ensemble du peuple à qui on demande d’œuvrer à la persécution. C’est extrêmement grave, car ils commettent des crimes en faisant cela, ce qui pourrait avoir de graves conséquences pour eux. Les gens peuvent donc accepter cette explication.

C’est la sagesse qui m’a été donnée par Dafa qui me permet de répondre aisément, avec des arguments qui touchent le cœur de compassion des gens, ils signent ensuite quasiment tous. Ceux qui ne peuvent pas signer n’en ont pas l’âge (moins de 16 ans). Certains préfèrent prendre le temps de lire et de se renseigner davantage.

Parmi ceux qui s’arrêtent volontiers et acceptent rapidement de signer, la plupart sont des gens modestes, voire très modestes. Il y a de nombreux jeunes, entre 15 et 25 ans. Ils sont très touchés, ils ont parfois les larmes aux yeux, car ce sont des atrocités commises dans le monde actuel qu’ils découvrent pour la toute première fois. Je peux percevoir leur réaction innocente et pure, ainsi que leur ferme volonté de se positionner en faveur du bien.

Cela fait près de deux mois que nous clarifions la vérité et que nous recueillons des signatures ici. Les gens ont commencé à s’arrêter et à lire les panneaux spontanément, et dans cette situation, il est devenu relativement facile de leur parler et de recueillir des signatures. Il y a aussi des gens qui veulent apprendre le Falun Gong, alors nous leur enseignons les exercices.

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