(Minghui.org) Dans la Chine ancienne, il était extrêmement difficile de devenir Jinshi [érudit impérial], le plus haut grade et la plus haute distinction décernés dans le cadre du système d’examens impériaux. Ce titre permet d’être nommé fonctionnaire impérial. Était-ce si difficile de devenir Jinshi ? Fan Jin, personnage fictif de la dynastie Ming, a passé des décennies à étudier, à écrire et à échouer à plusieurs reprises aux examens impériaux. Cependant, à sa vingt et unième tentative, il a finalement obtenu la plus haute distinction à un examen de district, ce qui a rendu Fan si euphorique qu’il en est devenu fou. La plupart des gens considèrent qu’il est presque impossible d’obtenir les meilleures notes à un examen impérial national.

Cela dit, sous la dynastie Ming, une famille de district de Xindu, dans la province du Sichuan, a déjoué les pronostics et a eu sept Jinshi. Yang Sheng’an, son grand-père, son père, son oncle, son frère cadet, son cousin et son fils étaient tous titulaires de diplômes de Jinshi.

Yang Sheng’an est considéré dans l’histoire comme le meilleur des trois talents de la dynastie Ming. Il est l’auteur de « Les Immortels au bord du fleuve », un poème ajouté au début du roman historique Roman des Trois Royaumes. Son père, Yang Tinghe, a été premier ministre de deux empereurs de la dynastie Ming.

Avoir sept Jinshi dans une même famille est un fait rare et un honneur important dans l’histoire chinoise. Cela est dû au passé vertueux de la famille.

1. Quatre valeurs familiales importantes

« Les membres doivent se concentrer sur leur carrière, vivre selon leurs moyens, respecter les règles pour maintenir l’harmonie entre les personnes, et éduquer et élever correctement les enfants. »

Les quatre valeurs familiales importantes ont été transmises par l’arrière-grand-mère de Yang. Les deux premières exigent des membres de la famille qu’ils gèrent une entreprise, soient travailleurs et économes. Les deux autres exigent qu’ils se respectent, soient bienveillants et se soucient les uns des autres, et qu’ils éduquent les jeunes générations pour qu’elles soient compétentes.

2. Quatre règles familiales pour le contentement

« Je vis dans une chaumière et je n’aime pas les maisons luxueuses. Les maisons magnifiquement peintes ne durent pas, et les poutres finement sculptées se brisent facilement. Je demande simplement que la maison me protège du vent et de la pluie. Je ne veux pas d’une grande demeure, mais d’un endroit étanche.

« J’ai seulement besoin de nourriture simple pour ne pas avoir faim, et je ne pense pas aux plats délicieux. La nourriture riche ne dure pas, et les mets délicats sont rares. Je ne demande que des aliments simples, faciles à trouver. Je ne pense pas aux pattes d’oie et aux pieds de porc [considérés comme des mets délicieux], je me contenterai de ne pas avoir faim.

« Ma femme n’est pas jolie, et je ne rêve pas d’une belle femme. Une jolie femme attirerait les ennuis, et une femme séduisante me tuerait. Je lui demande seulement d’être douce, gentille, économe et respectueuse envers mes parents. Je ne rêve pas d’une belle femme, une femme vertueuse et compréhensive me suffit.

« Mon fils n’est pas intelligent, je ne m’attends pas à ce qu’il soit vif d’esprit. Les plus intelligents créent des ennuis, et les plus durs brutalisent les autres. J’espère seulement qu’il mènera une vie respectueuse des lois. Je n’attends pas de lui qu’il soit un héros, un fils ayant de la piété filiale me suffit. »

Les enseignements et les règles de la famille Yang sont documentés dans la Généalogie des Yang, datant de la dynastie Qing, et dans l’Arbre généalogique des Yang de Xindu, datant de la République. Ces livres relatent également les actes honnêtes des ancêtres de Yang lorsqu’ils étaient fonctionnaires.

Les quatre règles familiales du contentement se concentrent sur le logement, la nourriture, la femme et les enfants. Une maison est censée être un abri, et non un luxe ; la nourriture ne doit pas nécessairement être un mets délicat, mais remplir l’estomac ; une femme n’a pas besoin d’être belle, mais douce et sage ; et les enfants n’ont pas besoin d’être trop rusés, mais doivent suivre les règles et respecter leurs parents.

3. Un enseignement familial qui privilégie la droiture à l’intérêt personnel

Avant sa mort, Yang Sheng’an résumait sa vie ainsi : « Face à l’intérêt personnel, je n’osais pas me placer devant les autres ; lorsqu’il s’agissait de faire le bien, je n’osais pas me laisser distancer. » Ces valeurs étaient celles auxquelles il croyait et qu’il attendait de ses descendants.

Yang Tinghe, le père de Yang Sheng’an, fut premier ministre sous deux empereurs. Soucieux des conditions de vie du peuple, il était connu pour ses actions dans la lutte contre la corruption.

Le grand-père de Yang Sheng’an, Yang Chun, était surintendant de l’éducation dans les provinces du Hubei et du Hunan. Après sa retraite, il retourna dans la province du Sichuan et fonda une école. Dans ses lettres, il rappelait souvent à son fils de diriger le pays avec le meilleur de lui-même et d’agir pour le bien du peuple. Lorsque Yang Sheng’an devint Jinshi, son grand-père lui suggéra d’utiliser les dons en argent de sa famille pour réparer les remparts délabrés de la ville.

L’arrière-grand-père de Yang Sheng’an, Yang Mei, était fonctionnaire à Yongning, dans la province du Guizhou. Yang Mei aidait souvent son peuple et n’acceptait pas de pots-de-vin des fonctionnaires locaux.

La famille Yang comptait de nombreux fonctionnaires, tous honnêtes et dévoués au service du peuple. À Xindu, leur ville natale, le pont Qingyuan construit par Yang Chun et le barrage Xuemen construit par Yang Tinghe sont remarquablement bien conservés [Qingyuan signifie « origine pure », Xuemen signifie « famille érudite »].

On dit souvent que la tradition familiale est une forme d’éducation silencieuse. Comment comptez-vous ancrer votre tradition familiale au profit des générations futures ?

Traduit de l’anglais