Le samedi 29 juin 2002

HONG KONG (AP) -- Pendant que Hong Kong termine sa cinquième année sous l'autorité de la Chine, certaines personnes craignent que les cinq prochaines années voient une grande érosion de liberté et d'autonomie sous le règne du haut dirigeant politique du territoire.

Tung Chee-hwa sera assermenté pour un deuxième mandat lundi, le cinquième anniversaire de la rétrocession de Hong Kong à la Chine par le gouvernement britannique en 1997. Cette fois-ci, l'ancien armateur a rationalisé son administration dans le but d'exercer plus de pouvoir en remplaçant des postes de haute direction autrefois occupés par des fonctionnaires de carrière par des candidats nommés pour des raisons politiques.

Maintenant, des législateurs prônant la démocratie et ceux qui militent pour les droits s'inquiètent que Tung soient moins tolérant envers des dissidents politiques, malgré les garanties de respect de la liberté d'expression conformément aux arrangements que Hong Kong a pris avec la Chine, appelés « un pays, deux systèmes ».

Le principe a été énoncé afin que Hong Kong demeure un territoire autonome pendant 50 ans suite à sa rétrocession à la Chine en 1997. Les résidents de Hong Kong jouissent de libertés civiles similaires à celles de l'occident, mais certains craignent une érosion de ces libertés sous le règne de la Chine.

Des critiques prédisent que Hong Kong promulguera bientôt une loi anti-subversive, qui est requise selon la mini-constitution du territoire, malgré que le gouvernement ne l'a pas fait d'une manière significative pendant le premier mandat de Tung en sa qualité de chef exécutif.

Les détracteurs de Tung disent que la loi anti-subversive réprimera les commentaires, mais la Secrétaire de la Justice de Hong Kong, Elsie Leung, a tenu à rassurer les intéressés en disant que des groupes considérés subversifs par Beijing, tels que Falun Gong ou d'autres groupes favorisant la démocratie, ne seront pas ciblés.

Les critiques ne sont pas convaincus.

«Il vous faudra beaucoup de courage pour critiquer le gouvernement quand elle sera passée, » a déclaré la législatrice prônant la démocratie, Margaret Ng. « Des gens comme moi sont coincés, ils ne peuvent intervenir, ni se faire entendre, et reçoivent un accueil froid. »

Des militants locaux prônant les droits ont cité deux cas criminels afin de prouver que Hong Kong réprime les voix que Beijing ne veut pas entendre.

Seize pratiquants du groupe de méditation Falun Gong -- incluant quatre Suisses -- passent en justice pour obstruction publique pendant une manifestation à l'extérieur du Bureau de Liaison du gouvernement chinois ici en mars.

C'est la première fois que Hong Kong a poursuivi en justice les pratiquants du Falun Gong, qui allègue que des agents ont forgé des accusations afin d'étouffer le message du groupe de méditation frappé d'interdiction en Chine continentale.

La pratique du Falun Gong est libre à Hong Kong, cependant le porte-parole Sophie Xiao a dit que 30 pratiquants se sont vu refuser l'entrée -- afin de s'assurer qu'ils ne puissent protester durant la visite attendue du Président chinois Jiang lors des célébrations d'anniversaire.

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Au bureau de Supervision des droits humains à Hong Kong, le directeur Law Yuk-kai a dit que Tung était réticent à défendre les libertés du territoire, car il était toujours prêt à plaire à Beijing « au détriment de l'autonomie de Hong Kong ».

Tung a été choisi par un comité composé de représentants ayant à cœur des intérêts spéciaux et non par des électeurs ordinaires, et malgré que Hong Kong peut en théorie aboutir à la démocratie à la fin de son deuxième mandat, peu de personnes pensent que cela va se réaliser.

Le vice-premier ministre chinois Qian Qichen a semé d'autres doutes sur cette perspective quand il a dit à un journal cette semaine que Hong Kong devrait garder intact ses méthodes électorales parce que sa position en Chine « détermine qu'il ne peut pas copier le système politique d'un autre pays ». Outrés, des législateurs de l'opposition ont accusé Qian de fourrer son nez dans un sujet qui devrait être abordé seulement par Hong Kong.

http://www.canoe.ca/WorldTicker/CANOE-wire.Hong-Kong-Five-Years.html