Qingxi Zang
Professeur d’ économie
de l’Université Nationale de Taiwan
Taiwan, ROC
La plupart du temps j’ai été trop préoccupé avec les problèmes imminents de l’économie de Taiwan pour jeter un regard à ceux de la Chine. Récemment je me suis intéressé de plus en plus à l’économie chinoise, quand j’ai vu son grand impact sur Taiwan.
J’ai passé en revue beaucoup de documents sur les problèmes de l’économie chinoise et à travers mes recherches j’ai découvert que le problème actuel est très sérieux. A n’importe quel moment l’économie chinoise pourrait s’effondrer. Cependant, plusieurs experts éminents de l’économie chinoise ont rejeté cette perspective.
Certains disent que si l’économie chinoise devait s’effondrer, cela aurait dû se faire depuis longtemps. Puisque la Chine a été capable de l’éviter jusque là, cela prouve en fait que la société a fini par s’adapter. Aussi les problèmes, qui auraient tourmenté n’importe quelle autre société, n’ont pas posé grande menace pour l’économie.
D’autres disent que le gouvernement chinois est centralisé et exerce un contrôle étroit sur les gouvernements locaux. Ceci protège la Chine des troubles économiques En plus, certains se réfèrent au fait que le gouvernement chinois possède toute la terre, et si des problèmes apparaissaient de façon sérieuse, ils pourraient toujours vendre la terre en dernier ressort.
Beaucoup d’études ont été menées afin de comparer la transformation de l’économie de l’Union soviétique et celle de la Chine. Elles démontrent que comparée à l’URSS la Chine a réussi sa transition à une société communiste. Certaines perspectives optimistes font croire que la Chine va devenir l’usine du monde entier et une puissance mondiale.
D’un autre côté, il y a des gens qui croient que l’économie chinoise chutera un jour. Au fur et à mesure que le temps passe, de plus en plus de gens partagent ce point de vue. Sans se soucier des différences entre les deux arguments, ils s’accordent sur le fait qu’il y a un problème économique imminent en Chine.
1) L’économie chinoise de surface
Depuis que le leader chinois Deng Xiaoping commença les réformes en 1978, la Chine a expérimenté vingt ans de croissance économique. Dans l’intervalle, l’économie a été capable de supporter des évènements tels que le mouvement étudiant de la Place Tiananmen et la Crise Financière Asiatique de 1997. Même si plusieurs nations industrielles asiatiques ont souffert d’une croissance négative en 2001, la Chine a toujours maintenu une croissance stable de 7% à 8%. En 2002 la Chine a vu une série d’investissements étrangers quand le pays a officiellement rejoint l’Organisation Mondial du Commerce (WTO). Beaucoup de ceux qui ont récemment visité la Chine ont trouvé que le pays est constamment en construction et que le développement global du pays a été très progressif.
En octobre 2002, le Département d’Etat de la Chine, bureau d’étude économique publia un rapport interne. Le rapport révélait que la Chine était économiquement saine et dans une période optimale de stabilité. Il prévoyait qu’au cours des dix à quinze prochaines années, s’il n’y a pas de gros changement dans l’environnement économique international ni aucun incident politique majeur, la Chine serait capable de maintenir un taux de croissance constant de 7% à 8%. En 2015, la Chine surpasserait le Japon dans sa force économique conjuguée, et prendrait la seconde place au niveau de la puissance mondiale. La moyenne des revenus serait équivalente à celle des pays européens moyens.
Les discours de différents leaders chinois qui parlaient de la croissance économique étaient plein de confiance. Beaucoup d’investisseurs étrangers, qui ont bénéficié d’un traitement spécial de la part du gouvernement, croient que la Chine est un paradis pour les investisseurs. La croissance économique de la Chine a fait une impression positive sur beaucoup de gens.
En dépit des apparences, il y a encore des problèmes derrière le progrès de la croissance. On les trouve dans les domaines de la croissance économique, de l’investissement étranger, du commerce, de la finance, des affaires, de la propriété, du chômage, de la distribution des revenus et des facteurs sociaux.
2) Les secrets de la “croissance progressive”
En 2001, l’économie taiwanaise affronta sa première croissance négative depuis celle de 1960, si bien que le taux de chômage battit un record. Singapour, avec la meilleure économie en Asie, vécut également une croissance négative. L’économie dans le monde entier accusa une croissance négative la même année. Seule la Chine à ce moment garda un taux de croissance de 7.3%.
Il y avait deux problèmes dans ce taux de croissance. Premièrement, cela contredisait les autres mesures économiques et en conséquence les gens commencèrent à douter de sa véracité. Deuxièmement, se pouvait-il que le régime totalitaire utilise son fort taux de croissance, comme le fit l’Union soviétique, afin de cacher son effondrement imminent ? Même si le taux de 7% à 8% était vraiment juste, c’était minime en comparaison aux autres pays asiatiques. Le Japon garda un taux de croissance supérieur à 8% pendant les années 50 et 60. A la même période, Taiwan garda un taux de 10%. La Corée du Sud a aussi maintenue une croissance de 9% durant les trente dernières années. De plus, la moyenne des revenus en Chine est toujours inférieure comparée aux revenus de ces pays à ce moment-là.
Un des experts en la matière est le Professeur Thomas Rawski de l’Université de Pittsburgh.
La réforme a permis un fort taux de croissance de 1978 à 1997 et là-dessus il n’y a pas de doute. Mais le taux de croissance de 1998 est difficile à croire. La raison en est simple : pour un pays au développement aussi rapide que la Chine, il est impossible d’atteindre un si fort taux de croissance (GDP a accumulé 24.7% de croissance entre 1997 et 2000) et en même temps de baisser sa consommation d’énergie (La consommation d’énergie avait une croissance négative de 12.8%). Le taux de croissance du transport, comme les compagnies aériennes, les autoroutes, et les trains était inférieur à celui de GDP. Egalement les prix de consommation ont chuté et le chômage a continué d’augmenter.
Au moment de calculer la moyenne des revenus pour cette période, le bureau des statistiques de la Chine n’avait pas inclu les rapports des provinces locales. En 2001, à l’exception de la province de Yunnan, toutes les provinces locales rapportaient des taux de croissance supérieurs à la moyenne nationale. Après plus ample investigation, le bureau des statistiques découvrit 62,000 faux rapports entre les mois de Mai à Octobre (Rawski 2002).
De plus, d’autres personnes se posent aussi des questions sur le taux de croissance de la Chine. Notamment : Lawrence Klein, Prix Nobel d’économie, Lester Thurow de MIT, Lehman Brothers du magazine des Economistes, l’agence de crédit Moody, etc. (GaoShang 2002).
Lester Thurow signalait que la Chine est composé à 80% de régions rurales qui n’ont pratiquement pas de croissance. Puisque les villes occupent seulement 20% du pays, les agglomérations urbaines doivent grandir substantiellement de façon à atteindre la croissance nationale de 7%. Gardez en mémoire qu’en 2001 Hong Kong et le centre financier chinois n’ont pratiquement pas eu de croissance. Comment les autres villes pouvaient-elles connaître un si rapide taux de croissance ? Arthur Waldron nous rappelle que Rongji Zhu déclara en public, « Si le gouvernement n’avait pas amorcé un grand emprunt de capital, l’économie de la Chine se serait déjà effondrée en 1998. » Est-ce possible d’atteindre un taux de croissance de 7% basé sur les emprunts du gouvernement ?
De plus, la Chine possède une grande quantité de marchandises invendues. Selon les études conduites de 1980 à 1993, la marchandise invendue constitue 7% du PIB (Sachs, Woo, Yang, 1999). En moyenne, un pays excède rarement 3%. Comparé à Taiwan, la marchandise invendue était de 1% du PIB durant les cinquante dernières années. Au bas mot, le compte des invendus de la Chine est actuellement d’au moins 4%. Respectivement, 4 points auraient dû alors être déduits et réduire le taux de croissance de 3%. Selon des documents internes, l’état possède des entreprises qui détiennent des invendus de plusieurs milliards de yuan (QuShan 2002).
Les experts étrangers ne sont pas les seuls à se poser des questions sur la croissance économique. Les propres experts de la Chine sont intrigués par ce phénomène, aussi Punai Dong, directeur adjoint de la commission économique de la Conférence Politique Consultative Publique, a mentionné huit problèmes majeurs dans l’économie de la Chine : (1) l’économie s’accroît de façon rapide, mais le prix des produits continue de chuter et le taux de chômage est en constante progression ; (2) les prix du logement sont toujours à la hausse, creusant un fossé entre les riches agglomérations urbaines et les régions rurales pauvres; (3) les dépôts bancaires augmentent, mais certaines corporations sont justes en capital ; (4) les fonctionnaires du gouvernement ont reçu des augmentations de salaires, bien que le déficit, spécialement sévère dans certaines régions, soit en progression ; (5) Depuis septembre 2001, la tendance au déficit total continue à être forte ; (6) depuis le boom des villes côtières, un trou dans la croissance de beaucoup de villes à l’intérieur des terres s’est développé ; (7) les ressources naturelles commencent progressivement à manquer et le dépôt des ordures commence à devenir un gros problème ; et (8) la pollution de l’environnement continue d’augmenter.
Selon l’estimation de Rawski, Durant les années 1998 et 1999, le taux de croissance de la Chine est tombé entre 2% et -2%, 2-3% dans l’année 2000, et 3-4% en 2001. Les estimations des autres économistes varient de façon insignifiante. Les fonctionnaires du gouvernement et les savants en Chine ont essayé de fournir une explication de ce problème, mais il est difficile de discerner le bien-fondé de leurs réponses.
(À suivre)
Source: http://www.washingtonchinareview.org/newsdetail.php?id=113
Traduit de l’anglais
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Catégorie: Opinions