(Minghui.org)

La première fois que j’ai appris les atrocités commises par la Parti communiste chinois (PCC) au camp de concentration de Sujiatun, ce camp où l’on prélève les organes des pratiquants de Falun Gong, je n’ai pas pu retenir mes larmes. Ca me rappelait ma propre expérience au centre de détention de Chaoyang, à la division de répartition du camp de travaux forcés de Tuanhe et au camp de travaux forcés de Xinan à Pékin où les pratiquants de Falun Gong étaient soumis à des examens médicaux forcés en 2000.

J’ai été détenue illégalement à trois reprises et chaque fois soumise de force à des examens médicaux. Je ne comprenais pas pourquoi on nous faisait passer des examens médicaux. Les gardiens répondaient : « c’est la procédure ». En observant la manière dont se déroulait l’examen je sentais que ce n’était pas pour notre bien, c’était plutôt parce qu’ils cherchaient quelque chose de bien précis en étudiant les résultats.

Fin septembre 2000, des policiers en civil et des gardes m’ont arrêtée alors que je quittais le domicile d’une amie pratiquante. Ils m’ont envoyée au centre de détention de Chaoyang. J’ai protesté contre cette détention illégale et refusé de décliner mon identité. On m’a attribué un numéro, dont je ne me souviens pas. J’ai essayé de stopper les gardiens du centre de détention qui incitaient les détenus à torturer les pratiquants de Falun Gong. C’est alors que six d’entre eux environ m’ont violemment battue. J’étais étourdie et tout mon corps était couvert de bleus. Les traces de coups ont mis une semaine à disparaître. J’ai entamé une grève de la faim pour protester de cette détention illégale.

Un jour, environ une semaine après, les gardiens m’ont appelée pour me passer de lourdes menottes et des chaînes. Une autre pratiquante qui avait également refusé de décliner son identité a aussi été menottée et on lui a passé des chaînes. Les gardiens nous ont emmenées dans une voiture. Une fois arrivées nous avons vu un hôpital. Je trouvais étrange de voir combien cet hôpital était calme. Les gardiens nous ont fait passer des examens minutieux, y compris cardiaque, électrocardiogramme, des tests sanguins et des examens des yeux.

Ensuite un des gardiens m’a dit : « Tu n’as pas mangé ni bu depuis longtemps, mais tu es toujours en bonne santé. » J’en ai profité pour lui parler du Falun Gong « Oui ! Bien sûr que je suis en bonne santé, c’est parce que je pratique le Falun Gong et que je suis une personne de bien. Nous n’avons pas de problème de santé et n’avons pas besoin d’examens médicaux. » Le gardien a demandé : « N’as-tu jamais été malade ? » J’ai répondu : « Je ne souffre d’aucune maladie. Je n’ai pas commencé à pratiquer le Falun Gong pour raisons médicales. J’ai juste trouvé que le principe « Vérité-Bonté-Patience » permettait d’être une personne de bien et que c’est formidable. » Il a demandé : « Et ton cœur ? » J’ai dit : « Mon cœur va très bien. Je crois que j’avais juste un léger problème d’arythmie avant de pratiquer. »

Le gardien est parti. J’ai dû attendre là sans savoir ce qu’ils allaient faire. Ensuite il est revenu avec quelques bouteilles de solution intraveineuse. Il a dit que c’était pour moi et l’autre pratiquante, et que c’était pour notre bien. Nous avons été ramenées au centre de détention et menottées à un encadrement de fenêtre. Les gardiens nous ont injecté de force le liquide intraveineux. Quand le liquide s’est mêlé à mon sang j’ai cru que mon cœur allait exploser et que mes veines allaient se déchirer tant c’était douloureux, et j’ai eu l’impression de suffoquer.

Quand un garde est passé il m’a demandé pourquoi j’étais hostile et que je refusais de donner mon nom. J’ai répondu : « Je ne suis pas hostile. » Il a dit : « Tu ne pourras pas rester ici si tu ne donnes pas ton nom, on va devoir t’envoyer ailleurs. » Il n’avait pas l’air trop méchant. Je lui ai dit que j’habitais à Pékin et je lui ai aussi donné mon nom. Il a aussitôt appelé la police de mon quartier pour leur demander de venir me chercher.

Entre février 2000 et mars 2001 j’ai été détenue à trois reprises au centre de détention de Chaoyang à Pékin. J’y ai rencontré beaucoup de pratiquants de Falun Gong venus de toute la Chine. Ils venaient à Pékin seulement pour dire au gouvernement : « Falun Dafa est bon ! Falun Dafa procure beaucoup de bienfaits et n’a aucun désavantage pour la société. Nous espérons que le gouvernement peut essayer d’en savoir plus sur le Falun Gong et restaure sa réputation ! » Ces pratiquants refusaient de dire leur nom quand ils étaient arrêtés. On leur collait un numéro sur le dos dès qu’ils étaient envoyés au centre de détention. Le soir, les gardiens les appelaient pour les soumettre à des interrogatoires. De toute évidence ils étaient battus. Ceux qui donnaient leur nom étaient détenus dans des camps de travaux forcés de Pékin, et depuis, beaucoup de ceux qui n’avaient pas donné leur nom ont disparu !

A cette époque, le soir les gardiens appelaient souvent les pratiquants qui avaient un numéro pour leur demander d’emballer leurs affaires. On croyait que ces pratiquants qui étaient appelés étaient relâchés, mais ce n’était pas le cas. Les détenus disaient : « Il vaut mieux emporter toutes vos affaires. Il semble que ces gens soient envoyés dans une région très lointaine. » On appelait ces pratiquants de nouveau très tôt le matin vers 4h. Il y avait alors un rassemblement d’urgence dans la cour. Les gardiens étaient très nerveux et armés jusqu’aux dents. Ils ne revenaient que plusieurs jours après. J’ai entendu que ces pratiquants étaient envoyés dans un camp de concentration réservé uniquement aux pratiquants de Falun Gong.

Les gardiens faisaient l’appel chaque matin. Un médecin de prison, une femme du nom de Wang, faisait l’appel uniquement pour les pratiquants de Falun Gong. Elle faisait semblant de se soucier de nous et demandait à chacun de faire des exercices « accroupi-debout » devant la cellule. Elle observait nos réactions physiques. Parfois ils nous appelaient un par un pour vérifier l’état de notre cœur et mesurer notre tension artérielle. A l’époque, les gardiens ont tout essayé pour trouver des torts au Falun Gong. Ils nous ont demandé d’écrire un document disant : « Nous ne voulons pas recevoir d’injection, ni de médicament ni de soin durant notre incarcération. Le centre de détention n’est pas responsable des problèmes de santé que nous pourrions avoir. » Maintenant que j’y pense, ils voulaient se déresponsabiliser de tout ce que nous pourrions attraper alors qu’ils nous torturaient, nous rendaient infirmes ou nous battaient à mort.

A l’époque, nous ne pouvions pas imaginer les atrocités dont était capable le PCC. Je ne pouvais pas imaginer que les pratiquants qui ne donnaient pas leur nom risquaient d’avoir leurs organes prélevés et être incinérés vivants. Quand j’y repense, je me souviens des gardiens qui nous disaient : « Si vous continuez de pratiquer et que vous ne nous donnez pas votre nom, nous allons vous envoyer dans un désert, un endroit totalement isolé du monde où il n’y a personne. Vous ne pourrez jamais en sortir, et vous pourrez pratiquer autant que vous voudrez là-bas ! »

Les gardiens et les détenus parlaient tous des bases (militaires) du PCC (camps de concentration), dans le Xinjiang, le Hebei et le Nord-est de la Chine qui étaient réservées exclusivement aux pratiquants de Falun Gong. Ils disaient : « Ne soyez pas bornés, ne vous accrochez pas comme ça à votre pratique ! Sinon vous allez voir ce qu’il va vous arriver là-bas ... »

Traduit de l`anglais le 9 mai