New Statesman (UK) : Être un pratiquant de Falun Gong

(Minghui.org)

18 août 2008

Souvent dans les infos mais rarement compris, le Falun Gong est régulièrement associé aux problèmes des droits de l'homme en Chine. Leeshai Lemish donne sa compréhension de ce à quoi croient vraiment les pratiquants de Falun Gong

J'aurais ri s'il y a dix ans vous m'aviez dit que ma recherche d'une pratique de méditation me ferait atterrir sur la liste noire de Pékin.

À ce moment-là j'étais un athlète ayant plus de détermination que de talent. Ma fascination pour le côté mental des sports et l'entreprise de traitements alternatifs pour une lésion dorsale m'ont amené aux techniques de visualisation, au yoga, et au tai chi. Ma recherche s'est ensuite tournée vers les pratiques bouddhistes - une retraite Vipassana ici, des sessions dans un centre zen là.

Falun Dafa, ou Falun Gong, était parmi les disciplines que j'ai expérimentées mais que j'avais d'abord mises de côté. Bien que j’apprécie le système holistique du Falun Gong pour l'esprit et le corps, les pratiquants amicaux et ouverts, et les enseignements toujours gratuits, je trouvais l'accent mis sur l'élimination de tous les attachements trop exigeant. Il y avait des attachements que je voulais encore garder. Je reviendrai sur cela plus tard, pensais-je, quand je me serai bien amusé.

Un incident mondain m'a de nouveau amené à Falun Dafa. Un soir, j'ai eu une discussion échauffée avec mon père. J'ai proposé que nous fassions une pause. Assis par terre, j'essayai de retrouver un meilleur état d'esprit : "Ok, que devrais-je faire ? Bien, ce livre de Falun Dafa dit que nous devrions agir avec authenticité, bienveillance, et patience (Zhen Shan Ren). Je pourrais agir de manière sincère, mais je ne suis pas très tolérant ni compatissant. Je vais essayer de garder ces principes à l'esprit". Je suis revenu à la cuisine et dans la minute qui a suivi nous nous sommes étreints. Peu après, je me suis connecté et ai trouvé la personne de contact locale de Falun Dafa

Cultivation quotidienne

Peu de temps auparavant, j'avais sollicité mon ordination dans un temple bouddhiste. Au lieu de cela, avec Falun Dafa j'ai trouvé une manière d'apporter l'engagement sacré d'un moine envers la perfection spirituelle, de la vie quotidienne dans le monde laïc.

Cet acte d'équilibre est à la fois exigeant et bénéfique. Toutes les choses auxquelles nous sommes profondément attachés- ce que nous désirons et ce qui nous énerve – se trouvent juste devant nous. Des publicités dénudées aux collègues désagréables - les tests quotidiens surgissent pour voir si nous pouvons couper les liens des attachements et des émotions qui enserrent nos cœurs. Tout en maintenant un travail et en élevant une famille, nous cherchons à abandonner l'égoïsme et orientons nos cœurs vers un plus grand bien. Nous essayons d'embrasser les difficultés qui surgissent comme des occasions de croissance spirituelle.

Normalement (comme avant que la persécution n'ait commencé en Chine), il n'y a que deux différences évidentes entre la vie des pratiquants de Falun Gong et celle des autres.

D'abord, nous pratiquons quatre exercices, qui ressemblent au tai chi, et une méditation. Quand je parviens à me lever le matin pour faire les exercices je me sens plus léger, empli d'énergie, et plus perspicace.

Comme dans la médecine chinoise, nous pensons que l'énergie du corps peut être raffinée et transformée d'une manière qui ne peut être vue. Comme la chaleur, cependant, l'effet en est souvent palpable.

Ensuite, nous étudions régulièrement les enseignements de Maître Li Hongzhi, fondateur de Falun Dafa. Nous pourrions lire un chapitre pendant la pause de midi ou écouter une conférence sur nos iPod dans le métro. Parfois, nous nous réunissons pour échanger des compréhensions des enseignements et comment nous les appliquons dans nos vies quotidiennes, en prenant plaisir à nous éveiller à de nouvelles compréhensions spirituelles.

Chemin de retour

Comme je les comprends, ces enseignements nous rappellent «de regarder à l'intérieur» et de trouver nos propres points faibles au lieu de blâmer les autres. Ils nous rappellent également la nature éphémère de la vie, les relations de cause à effet, et notre objectif ultime d'éveil.

Au niveau cosmologique, je dirais que nous croyons que nous les humains sommes venus dans ce monde de royaumes beaucoup plus purs. Nous pouvons retourner dans ces paradis, les véritables foyers de nos âmes, en élevant nos caractères moraux par un processus que nous appelons la «cultivation de soi» (xiu-lian). Nous faisons cela en nous efforçant de suivre les principes d’Authenticité-Bienveillance-Patience (Zhen Shan Ren). Nous regardons ces derniers comme les caractéristiques fondamentales de l'univers desquelles nous avons dévié par égoïsme.

Comme les bouddhistes, nous voyons la souffrance comme la base de l'expérience humaine, un résultat du karma issu de précédentes mauvaises actions dans cette vie ci ou d'autres vies. Nous n'avons aucun précepte contre la prise de médicaments, ni ne sommes découragés d'aider ceux dans le besoin. Mais nous croyons qu'un soulagement plus durable vient de l'élévation spirituelle par la 'cultivation' de soi.

Évidemment, les médias s'amusent de nous. Les enseignements de Falun Gong ont un goût de tradition chinoise, dont les vues conservatrices sur des questions comme le sexe prénuptial ou l'homosexualité ne diffèrent pas de celles de beaucoup de pratiques bouddhistes et taoïstes. Malheureusement, on se perd dans de telles parodies et on ne dit pas que nous ne jugeons pas les autres selon nos propres critères ni ne prêchons nos propres valeurs. Nous faisons bon accueil à chacun sans tenir compte de son orientation sexuelle, son sexe, sa race, son statut social, son contexte religieux, ou son handicap.

Quant aux extra-terrestres un autre sujet sur lequel les médias ont divagué - oui, comme l'ex-astronaute de la NASA, nous croyons qu'ils existent, mais des mois peuvent passer sans que nous y pensions jusqu'à ce que quelques journalistes clament que c'est la base de notre système de croyance. En fait, la cultivation de soi est vraiment le cœur pour un pratiquant de Falun Gong.

Puisque la plupart des gens connaissent le Falun Gong au travers de son activisme pour les droits de l'homme (discuté dans les prochains articles), il est facile d'oublier que cet activisme est quelque chose à quoi nous avons été forcés et dans lequel nous avons été contraints de nous lancer à cause de la persécution. Nous préférerions de loin passer nos samedi matins au parc, à méditer tranquillement sous un arbre.

Traduit de l’anglais le 1er septembre 2008