(Minghui.org)
Vendredi, deux pratiquants de Falun Gong vietnamiens devront comparaître devant les tribunaux à Hanoï, après que le Parti communiste chinois (PCC) se soit objecté aux émissions radiophoniques à ondes courtes qu'ils diffusaient vers la Chine. Les pratiquants vietnamiens considèrent ces arrestations comme l’exemple le plus dramatique d’une campagne inspirée par le PCC, destinée à réprimer Falun Gong au Vietnam.
L’acte d’accusation à leur encontre, fait clairement apparaître que le gouvernement vietnamien a arrêté les hommes suite à des pressions de Pékin, appliquées via une note diplomatique envoyée par l’ambassade chinoise au ministère vietnamien de l’investigation et de la sécurité.
«La note établissait que le département de police en Chine a découvert des signaux radio provenant du territoire vietnamien avec un contenu similaire à propos du Falun Gong à celui qu'on peut entendre sur la station radio ‘Sound Of Hope’» pouvait-on lire sur l'acte d'accusation. «Il était recommandé que toutes les activités illégales d'individus du Falun Gong sur le territoire vietnamien soient incriminées et arrêtées.»
Vu Duc Trung est PDG d’une compagnie dont le siège est à Hanoï et pratiquant de Falun Gong. Selon l’acte d’accusation, en avril 2009 Trung a installé des radios à ondes courtes au domicile de son beau-frère, Le Van Thanh et de son beau-père, Le Van Manh. Les radios à ondes courtes ont alors été utilisées pour diffuser vers la Chine.
Ci-dessous, une chronologie des événements ayant conduit à l’arrestation
Le 10 juin 2010, l’équipement de diffusion de Trung a été confisqué.
Également le 10 juin, des agents du Bureau de gestion des fréquences radios ont enregistré une note de «délit administratif» à l’encontre de M. Thanh pour avoir utilisé des installations de diffusion sans permis.
Le 11 juin, Trung, son beau-frère, qui est aussi pratiquant de Falun Gong, ainsi que son beau-père, ont été arrêtés
Le 19 juin, des accusations criminelles ont été engagées en vertu de l’article 226, qui interdit «la transmission illégale d’informations sur le réseau des télécommunications.»
Les trois hommes ont été détenus sans caution. Leurs familles ont été averties qu’elles ne pouvaient leur rendre visite, les accusations étant, parait-il, de nature politique.
Le 1er septembre, le beau-père, M. Manh, a été libéré de la détention. M. Trung et M. Thanh sont demeurés en prison.
Début 2011, le magazine Police du Peuple a publié un article déclarant que les diffusions à ondes courtes de Trung ont interféré avec le contrôle du trafic aérien et endommagé les relations diplomatiques du Vietnam.
La police qui a fait irruption aux domiciles de Trung et de Thanh a non seulement confisqué l’équipement de diffusion et les ordinateurs, ils ont aussi confisqué des livres et autres matériaux en rapport avec le Falun Gong.
Vu
Duc Trung, pratiquant
Le PCC exerce des pressions via les canaux diplomatiques
Dans leurs relations étrangères, les diplomates du PCC font clairement apparaître que la critique de leur politique envers le Falun Gong est inacceptable. Là où le régime a de l’influence, il essaie de réprimer la pratique.
Le Vietnam a cédé à l’influence du PCC. Alors que le Falun Gong est officiellement légal au Vietnam, l’État met systématiquement la pression sur les pratiquants de Falun Gong.
Une note de trois pages, en 2009, dédiée à la cessation des activités du Falun Gong, a été distribuée aux départements de police locaux par une division provinciale du ministère de l’investigation et de la sécurité publique.
Le mémo affirme en partie: «Diffuser le Falun Gong au Vietnam et diffuser des informations sur la persécution des pratiquants en Chine affecte directement les relations diplomatiques entre le Vietnam et la Chine…»
«Le gouvernement et le ministère de l’investigation et de la sécurité donnent des ordres directs pour empêcher la pratique de Falun Gong dans le pays, afin d’éviter des problèmes avec la Chine. Il ordonne que les fonctionnaires gèrent la situation, lorsqu’ils la détectent.»
Une note du Département provincial de l’éducation et de la formation à Bên Tre à ses bureaux de l’éducation et de la formation, émise le 30 mars 2011, corrobore l’image de répression d’État systématique de la note de 2009. La note 2011, établit qu’elle a été émise en accord avec un ordre officiel daté du 29 mars 2011 du comité officiel du peuple de Bên Tre dans le but d'arrêter toute diffusion des matériaux de Falun Gong.
Les pratiquants vietnamiens datent la tentative de réprimer le Falun Gong en 2006. La police de Hanoï s’est rendue dans un parc où les pratiquants effectuaient les exercices de Falun Gong et les ont arrêtés. Plus tard, la police est allé à leurs domiciles, a confisqué les matériaux relatifs au Falun Gong et a exercé des pressions sur les familles pour qu’elles tentent de leur faire abandonner la pratique.
Depuis lors, le harcèlement s’est graduellement intensifié, avec des incidents rapportés à travers le Vietnam. Dans quelques cas, les pratiquants ont été malmenés par la police.
Il y a deux semaines, 15 policiers ont détenu 11 pratiquants de Falun Gong à Bien Hoa. La police a confisqué tout leur matériel de Falun Gong et leur a demandé de signer des documents promettant de ne pas pratiquer Falun Gong et de ne pas distribuer d'information sur la persécution.
Détails sur le procès à venir
M. Trung et M. Tranh sont représentés par l’avocat Tran Dinh Trien. Ce dernier pense que la véritable raison de l’arrestation de ses clients implique les tentatives du Vietnam d’apaiser le PCC.
Dans une diffusion de Radio Free Asia, M. Trien indique un document émis par le Ministère de la sécurité publique, environ au même moment que la décision de l’État de poursuivre ses clients. Le document insiste sur le fait que propager Falun Gong a affecté les relations diplomatiques entre le Vietnam et la Chine.
Trien pense que le cas criminel contre ses clients ne se justifie pas
Dans une lettre du Ministère de l’investigation et de la sécurité et au Procureur suprême du peuple, M. Trien a expliqué comment l’accusation criminelle contre ses clients ne s’applique en réalité, à eux : à l’origine, l’article 226 ne s’applique pas aux diffusions radios. Elle a été révisée dans ce sens, avec la loi révisée prenant effet au 1 janvier 2010. Mais, avance Trien, ses clients ayant débuté les diffusions radios en 2009, la loi révisée n'est pas contraignante dans leur cas.
Au plus, affirme-t-il, ses clients devraient être accusés d’un délit administratif de diffusion sans licence, dont la punition serait la confiscation de leur équipement et une amende.
Quant à la déclaration selon laquelle les diffusions auraient interféré avec le contrôle du trafic aérien, les diffusions ont été faites sur les fréquences internationales à ondes courtes, et une telle interférence est impossible.
Note: Pour demander la libération de Vu Duc Trung et de Le Van Thanh, les lecteurs peuvent appeler le ministre adjoint des investigations et de la sécurité, Huong Van Nguyen au +84 438226602 ou au +84 6942545, ou faxer au +84 69 41038 ou au +84 439420223.
Traduit de l’anglais au Canada
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