(Minghui.org)

Quand j'étais petit enfant, j'habitais dans le nord de la Chine et le temps était très froid en hiver. Cependant, je n’avais pas à m’inquiéter des températures glaciales parce que ma mère avant chaque hiver me tricotait des chandails en laine et des pantalons en laine. Mes amis m'enviaient parce que chaque jour, je portais différents chandails de laine avec des dessins de lapin ou de cerf blanc mignon. Ma mère veillait souvent tard pour me tricoter des chandails. Elle m'amenait aussi aux classes de dessin, de danse pour développer mes talents. Elle voulait que j'excelle. Cependant, je sautais souvent ces activités pour jouer avec les autres enfants. Chaque fois qu'elle me parlait des cours que j’avais manqués, sa voix était forte avec un ton de blâme.


Malgré que ma mère n’avait pas beaucoup d'argent, elle a veillé à ce que je ne manque de rien. J'ai eu tout ce que les autres enfants, dans nos circonstances économiques, possédaient et également des choses qu'ils n'ont pas eues. Souvent ma mère faisait toute la ville pour me trouver une paire de chaussures rouges de danse ou une paire de bas blancs.


Ma mère et moi, nous avons commencé à cultiver Falun Dafa en 1997. Ce fut nos moments les plus heureux ensemble. Avant l’aube, elle m'amenait à l'emplacement d'exercices, en emportant un magnétophone et des coussins, beau temps, mauvais temps. Nous étions ensemble dans cet joyeux bout de vie jusqu'à ce que le Parti communiste chinois (PCC) commence à persécuter le Falun Gong en 1999. Après le début de la persécution, ma mère m'a emmenée chaque nuit sur sa bicyclette. Nous distribuions des documents de clarification de la vérité du Falun Gong pendant que nous étions sur la route.


Ma mère a été illégalement arrêtée et emprisonnée trois fois pour avoir validé Dafa. Quand j'étais au lycée et à l'université, j'avais des rapports très tendus avec elle. Quand je suis retournée à la maison pendant chaque vacances, je me disputais avec elle. En été de 2008, après m’être prise de bec avec elle, j'ai pris mes bagages et je suis retournée à l'école. Quand j'étais sur l'autobus, ma mère a appelé sur mon téléphone portable et a dit: «Pardon… je ne devrais pas te traiter comme cela. S’il te plaît, ne soit pas fâchée contre moi.» Mes larmes ont coulé. Malheureusement, je ne savais que c’était la dernière conversation que j’aurais avec ma mère en deux ans.


Au jour de Noël de cette année, qui est également l'anniversaire de ma mère, quelqu'un l’a rapportée à la police et elle a été arrêtée parce qu’elle distribuait des documents de clarification de la vérité. Elle a été alors emprisonnée au Camp provincial de travaux forcés numéro deux pour femmes de Shandong. J'ai eu un sentiment qu’il y avait quelque chose de mal, mais j'étais occupée avec mes études et n'ai pas appelé à la maison. Quand je suis arrivée à la maison pour les vacances d'hiver, mon père m'a dit: «Ta mère a été envoyée dans un camp de travaux forcés.»


Pendant beaucoup de nuits, j'ai pleuré pour ma mère dans mes rêves et quand je me réveillais, j’avais le visage recouvert de larmes. Chaque fois que j'ai téléphoné au camp de travaux forcés, ma demande de parler à ma mère a été rejetée parce qu'elle refusait d'être transformée. Je n’ai pas pu lui écrire, ni lui rendre visite. Plus tard, j'ai découvert qu'ils l'avaient torturée jusqu’à ce qu’elle soit handicapée. Au début de 2009, je suis allée au camp de travaux forcés pour la voir. Quand la porte lourde s'est lentement ouverte, j'ai été déçue de voir un policier émerger au lieu de ma mère. Après une longue conversation de style interrogatoire, le policier ne m'a toujours pas laissée voir ma mère. Le mur et la porte de fer nous ont séparé, ma mère et moi, dans deux mondes différents.


La première fois que j'ai entendu ma mère me parler, c’était quand j'étais aux États-Unis. Ma mère avait des pensées droites fortes et a crié: «Falun Dafa est bon!» chaque jour dans le camp de travaux forcés. Les fonctionnaires du camp de travaux forcés sont devenus effrayés et l’ont libérée en été 2010. Mon père l’a prise à la maison. Quand j'ai parlé à mon père, sa voix basse, laissait entendre que l’état de ma mère n'était pas bon. J'ai demandé à voir ma mère sur vidéo, mais à ma surprise, elle a refusé: «Je ne veux pas que tu me voies!» C’était la première phrase que j'ai entendu de ma mère, après deux ans de séparation! J'étais sur le point de m'effondrer. Mon cœur s'est brisé. Avec des grands efforts, je me suis retenue de pleurer à haute voix parce que je ne voulais pas que ma mère m'entende, ce qui aurait pu ajouter à sa douleur. Ma mère a continué de me dire doucement: «Ne soit pas triste! Ne soit pas triste!» En fait, dans mon esprit, peu importe comment elle avait changé, elle était la mère la plus belle au monde.


En janvier de cette année, grâce à la bienveillance du Maître, ma mère est venue aux États-Unis. Quand nous nous sommes retrouvées, ma mère m’a tenu la main. Toutes les deux nous étions silencieuses. Les autres pratiquants étaient en larmes.


Je n’ai pas pu célébrer la Fête des mères avec ma mère pendant les deux années où nous avons été séparées. Cette année, maman, s'il vous plaît laissez votre fille vous dire: «Joyeuse Fête des mères!»


Traduit de l’anglais au Canada