Par Zhang Yun, correspondant à Toronto, Canada
(Minghui.org) Depuis la publication de l’article Un appel à l'aide venant d’un camp de travaux forcés en Chine pousse à une enquête du gouvernement américain, sur Minghui, de nombreux pratiquants de Falun Gong qui ont été soumis à la persécution en Chine et qui vivent à présent à l’étranger se sont manifestés et ont témoigné des pratiques de travail d’esclave dans les prisons et les camps de travail chinois.
Voici des témoignages de première main de pratiquants de Falun Gong, rendant compte de leur expérience de travail forcé brutal dans les camps de travail et les centres de détention de la Chine.
Emballer des baguettes jetables « hygiéniques »
Baguettes jetables « hygiéniques » conditionnées dans des conditions précaires
M. Lu Fang de Pékin, a commencé à pratiquer le Falun Gong en 1995. En 1998, on lui a attribué la récompense de « Fonctionnaire remarquable du Ministère de la Construction. » Lorsqu’il a été illégalement arrêté en septembre 2001 pour ses convictions, il était le chef de section adjoint de la Section Qualité et Technique, du Bureau d’Étude et de design du ministère de la Construction.
« J’ai été arrêté le 23 septembre 2001, par des agents des Services de police de Mentougou à Pékin, » s’est rappelé M. Lu. « J’ai été condamné à 18 mois de travail forcé sans procédure légale ni procès.
« La soi-disant ré-éducation par le travail vise à forcer les pratiquants de Falun Gong à renoncer à leurs convictions via la torture physique et psychologique. Lorsque j’ai été détenu dans le Centre de répartition du Travail forcé de Pékin, nos besoins élémentaires, tels que le sommeil, l’utilisation des toilettes, étaient négligés ; mais nous n’en étions pas moins été forcés à effectuer un travail intensif quotidien.
« On m’a attribué un quota d’emballage de 8 000 baguettes jetables par jour. Le quota variait de 7 000 à 10 000 pour chaque personne. Nous travaillions de 7h à 22h, et avions une dizaine de minutes au moment du repas, pour faire la queue, manger, et faire la vaisselle. Seules quelques personnes étaient suffisamment rapides pour terminer leurs quotas, mais la plupart étaient incapables de suivre. Si une personne n’achevait pas son quota, personne n’était autorisé à retourner dans sa cellule. Tout en étant forcé à un travail quotidien intensif, nous n’étions rien payés du tout.
« On pouvait lire 'Hygiéniques' sur le papier d’emballage de chaque série de baguettes ; toutefois les conditions sanitaires étaient déplorables sur le site d’empaquetage. Les baguettes non-empaquetées étaient empilées à même le sol, à l’air libre. Nous n’étions pas autorisés à aller aux toilettes sans permission ; et il y avait une limite du temps autorisé pour y aller. Beaucoup de gens n’avaient pas le temps de se laver les mains après être allés aux toilettes, et évidemment nous empaquetions communément les baguettes avec des mains sales. Nous n’étions pas non plus autorisés à prendre une douche de tout le mois. Beaucoup d’entre nous développions la gale dans des conditions sanitaires si adverses. J’ai eu moi aussi la gale. La peau nous démangeait quand nous avions la gale. Certains avaient même des pustules sur tout le corps. Nous devions continuer à empaqueter les baguettes après nous être grattés, n’ayant pas la possibilité de nous laver les mains. C’était le fait de beaucoup de gens. Après avoir été libéré, je n’ai plus jamais osé utiliser de baguettes jetables. »
L’obscur secret des parapluies Tiantang
Parapluies Tiantang. L’intérieur est peint avec de l’argent colloïdal toxique
Mme Huang Zhijiao, qui vit aujourd’hui au Canada, a été arrêtée trois fois en Chine pour sa pratique du Falun Gong. Elle a été détenue au Centre de détention Laodongyue durant ses deux arrestations les plus récentes. Elle a dû y fabriquer les fameux parapluies Tiantang (paradis célestes).
Mme Huang Zhijiao a failli devenir professeur pour une célèbre académie des arts, mais après que la persécution du Falun Gong a commencé en 1999, elle n’a pas été autorisée à enseigner. En août 2000 des agents des Services de police du district de Shangcheng dans l’agglomération de Hangzhou, province de Zhejiang, sont entrés chez elle par effraction sous le prétexte d’un recensement, et l’ont emmenée au Centre de détention de Laodongyue.
« Je comprends fort bien la situation décrite dans la lettre d’appel provenant du Camp de travail de Masanjia, car j’y ai moi aussi été soumise au travail forcé pendant ma détention, » a déclaré Mme Huang.
« Les parapluies Tiantang sont protégés aux ultraviolets et l’intérieur est peint avec de l’argent colloïdal, qui est toxique. En fabriquant les parapluies, nos mains frottaient souvent l’intérieur des parapluies. Ayant à travailler constamment pour ne pas perdre de temps, nos mains étaient souvent tâchées de sang. Alors l’argent colloïdal pénétrait ainsi dans notre sang de cette façon ; Cela démangeait et était douloureux. On nous demandait de fabriquer 50 à 60 parapluies par jour et de travailler plus de 15 heures. Celles qui étaient lentes étaient battues ou avaient le corps aiguillonné avec une aiguille ou des ciseaux.
« Tout est conduit par le profit en Chine. Les centres de détention y exploitent les détenus en les utilisant comme esclaves sans les payer, alors les entreprises en profitent en passant des contrats avec les centres de détention. Les gardiens de prison profitent de ces opérations de business. Les chefs des détenus supervisent d’autres détenus effectuant le travail d’esclaves en échange de réductions de peine. Les parties prenantes ne visent que le profit et travaillent dur en exploitant les détenus. Normalement, je devais fabriquer plus de 50 parapluies. Si je travaillais 15 heures par jour sans manger ni boire, je terminais un parapluie toutes les 18 minutes. Lorsque j’ai été emprisonnée [pour la pratique du Falun Gong] la première fois, les agents de police du district de Shangcheng de l’agglomération de Hangzhou ne me laissaient pas porter mes lunettes. Comme j’étais très myope, ils savaient qu'on allait m'obliger à coudre. C’était pour moi un défi de maintenir la qualité du travail en cousant sans mes lunettes. En conséquence, la chef des détenues m’attaquait souvent verbalement et physiquement. Une chef détenue en particulier était spécialement cruelle. Lorsque je n’arrivais pas à suivre ou ne cousais pas bien, elle me giflait au visage, me pinçait, ou m’aiguillonnait avec des aiguilles ou des ciseaux. Elle utilisait tout ce qu’elle avait à portée de mains pour me battre.
« Une femme enfermée dans la même cellule que moi ne pouvait plus supporter le travail forcé. Un jour, alors que personne ne regardait après le travail, elle a avalé une paire de ciseaux pour en finir. La chef détenue n’a pas cru qu’elle avait avalé des ciseaux. Elle a continué à battre férocement ma compagne de cellule avec un bambou de la grosseur d’un bras jusqu’à ce que le bambou se fende. Sa tête saignait. Néanmoins, elle était déterminée à mourir, et elle n’a pas pleuré aussi durs fussent les coups. Une gardienne de prison lui a alors ordonné de faire des pompes jusqu’à ce que les ciseaux pointent de son estomac. Ensuite elle l’a forcée à s’accroupir. Finalement elle a cédé et demandé pitié alors qu’elle était accroupie. Les centres de détention, les prisons et les camps de travaux forcés sont un enfer sur terre sous les règlements du Parti communiste chinois. Chaque jour semblait un an dans de tels endroits. Mais les pratiquants de Falun Gong incarcérés étaient soumis à une torture mille fois pire que les détenus ordinaires. »
Mme Huang a ajouté que les parapluies Tiantang ont une grande part de marché. À la recherche de profits, la société des parapluies Tiantang a signé de nombreux contrats avec les centres de détention. Après avoir signé les contrats, les gardiens de prison assignent le travail à chaque cellule afin de s’acquitter de ces gros contrats. Afin de réduire leurs peines de prison, les chefs détenus doivent s’assurer que les contrats sont remplis à temps. Par conséquent, ils travaillent très dur en poussant les détenus à leurs limites.
Mme Huang a assisté à une exposition de marques connues à Pékin, envoyée par son entreprise en décembre 2003. Lorsqu’elle a vu que les parapluies Tiantang y étaient un des exposants, elle s’est rappelé ses souvenirs douloureux dans le centre de détention.
« Je me suis rappelée ce que les autres prisonniers m’avaient dit: 'Si nous avons une chance de sortir d’ici, nous devons révéler les crimes des parapluies Tiantang, lorsque nous en aurons l’occasion,' » a-t-elle dit.
Des ballons de football et des herbes pour l’exportation
M. He Lizhi, ancien ingénieur en chef au ministère de la Construction de Chine
M. He Lizhi était un ingénieur en chef au ministère de la Construction de Chine. Il a été une fois incarcéré dans une des prisons de la Chine pendant trois ans et demi, pour avoir avoir écrit à un ami l’informant des faits concernant le Falun Gong. Il a enduré toute une série de méthodes de torture alors qu’il était emprisonné. M. He a dit avoir souffert la torture et l’esclavage dans la prison Chadian à Tianjin et on lui a fait coudre des ballons de football pendant plusieurs mois en 2001. On lui a dit que les ballons seraient exportés en Corée du Sud pour la Coupe du monde 2002 de la FIFA. Pour faire un ballon de foot, le processus nécessite une alêne et une cordelette fine pour coudre des douzaines de morceaux de cuir. Ses mains saignaient souvent blessées par l’alêne. A force de tirer les cordelettes pendant de longues périodes ses doigts étaient aussi déformés.
« Lors de l’épidémie de SRAS en Chine, on nous forçait à rester dans des pièces closes à longueur de journée, » a déclaré M. He. « Ils vaporisaient constamment de l’acide pour désinfecter le dortoir dans la prison, mais nous n’étions pas autorisés à ouvrir les fenêtres. les vapeurs toxiques rendaient difficile de garder les yeux ouverts. Ma gorge était sèche et je n’arrivais pas à respirer parce que mes poumons avaient déjà souffert de la torture antérieure que j’avais subie en prison. Je faisais des efforts permanents seulement pour respirer au milieu des vapeurs d’acide. Un autre pratiquant de Falun Gong dans la même cellule a presque perdu la vue d’un œil durant les précautions prises contre le SRAS. La prison n’a pas eu de contact avec le monde extérieur pendant ces mois-là.
« Nous, pratiquants de Falun Gong, devions aussi emballer de l’herbe mugwort (Artemisia vulgaris) pour la moxibustion [une thérapie médicinale chinoise) qui était exportée en Corée du Sud. Je me souviens qu'on m'a forcé à empaqueter 8 000 à 10 000 bâtons d’herbe mugwort dans un tel environnement. Nous étions privés de nourriture et de sommeil lorsque nous ne remplissions pas nos quotas. Si vous faites une recherche Google avec les mots clés 'Corée, exportation, sans fumée, bâtons d’herbe mugwort, application pour soi' vous trouverez des photos des mêmes bâtons de mugwort que ceux qu'on nous forçait à empaqueter en prison. »
Un symbole du crime—Les fleurs plastique Made in China
Fleurs plastique made in China
Jane est une pratiquante de Falun Gong qui a immigré de Guangzhou, en Chine, à Toronto, au Canada.
« Un bouquet de fleurs plastiques made in China est vendu où que ce soit entre $1.99 et $9.99 CAD, mais personne ne sait qu’ils sont fabriqués en Chine, » a-t-elle déclaré. « Je ne le savais pas non plus avant 1999. J’étais une étudiante de troisième cycle en Chine lorsque j’ai été arrêtée et emprisonnée à répétition en septembre 1999 pour ma pratique du Falun Gong. J’ai été jetée dans un centre de détention avant d’être transférée dans un camp de travaux forcés où on m'a forcée à fabriquer des fleurs en plastique pendant de longues périodes. C’est comme ça que je sais de première main comment ces fleurs sont faites. Ces fleurs plastiques ont depuis perdu tout caractère esthétique pour moi. Elles sont le symbole des crimes commis par le Parti communiste chinois.
« Je travaillais de 6h du matin à 23h au centre de détention. Nous étions privées de toute liberté. On nous faisait asseoir sur un sol de ciment mouillé avec les matériaux bruts pour ces fleurs de plastique empilés autour de nous. Il n’y avait qu’une faible lumière dans la pièce toute la journée. Nous continuions à fabriquer les feuilles, les pétales et les sépales avec nos mains, puis nous les assemblions rapidement en fleurs. Nous travaillions 16 heures par jour. On nous passait du riz éventé cuit à la vapeur avec dessus quelque tranches de melons d’hiver ou de pousses de haricots verts. Il n’y avait ni huile ni gras dans les repas. Quasiment tout le monde souffrait d’une constipation douloureuse dès la première semaine, et on ne nous laissait qu’un temps très court pour aller aux toilettes. Il est difficile de décrire un tel inconfort avec des mots.
« Un jour, Zhu, le gardien du centre de détention est entré dans la pièce l’air furieux. Il nous a montrées du doigt, nous, les pratiquantes de Falun Gong, et s’est mis à crier. Lorsque nous avons relevé la fausseté de ses accusations, il a donné des coups de pied à la gorge d'une pratiquante assise à côté de moi. Elle a immédiatement perdu la capacité de parler. J’ai dit d’une voix forte 'Ne frappez pas les gens.' Il a rétorqué 'Belle parleuse, je vais te montrer la violence.' Il a immédiatement ordonné à plusieurs gardiens de nous mettre de lourdes chaînes à moi et à une autre pratiquante. Ces chaînes pesaient presque cinq kilos et nous devions nous déplacer simultanément afin de pouvoir marcher.
« Lorsque les gardes sont venus m’interroger le lendemain, l’autre pratiquante n’a pas eu d’autre choix que de venir avec moi. Le couloir faisait à peine dix mètres de long mais il nous a fallu 20 minutes pour arriver à la salle d’interrogatoire. Le garde a eu un sourire satisfait en nous voyant nous déplacer avec tant de peine. Cela fait 11 ans mais je peux encore me souvenir de la scène. »
Jane a conclu : « J’espère que tous les pratiquants de Falun Gong en Chine seront libres le plus tôt possible. J’espère que toutes les personnes dans le monde qui ont une conscience travailleront ensemble pour mettre fin à cette persécution maléfique. »
Traduit de l'anglais en Europe
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