(Minghui.org) Une habitante de Qiqihar a été jugée le 9 octobre sur des accusations d’ « utiliser une secte pour saper l’application de la Loi », un prétexte standard utilisé par le régime communiste chinois pour emprisonner les pratiquants de Falun Gong, dans sa campagne pour éradiquer la pratique spirituelle.

Le procès de Mme Qu Shurong a eu lieu après que le Parquet du district de Longsha a renvoyé son cas au poste de police de Wulong quatre fois, invoquant des preuves insuffisantes.

Les avocats de Mme Qu ont avancé qu’aucune loi en Chine ne criminalise le Falun Gong et qu’elle n'aurait jamais dû être poursuivie pour l’exercice de son droit constitutionnel de liberté de croyance.

Les avocats ont ensuite interrogé le témoin à charge, un agent ayant participé à l’interrogatoire de Mme Qu. Lors du contre-interrogatoire, ce dernier a admis que la police n’avait aucun mandat de perquisition pour leur descente au domicile de Mme Qu et qu’ils lui avaient soutiré des aveux sous la torture.

Le juge président a approuvé la motion des avocats de la défense de supprimer la preuve de l’accusation, concluant que celle-ci avait été obtenue illégalement et était par conséquent inadmissible. Il a ajourné la séance sans émettre de verdict.

La famille de Mme Qu a récemment appris que la cour avait décidé de classer l’affaire, mais avait laissé la décision concernant la mise en libération de Mme Qu au poste de police. La police, néanmoins, a refusé de la libérer, prétendant que la décision en revenait à la cour et au parquet.

Mme Qu reste détenue suite à son arrestation le 8 novembre 2015.

Un « procès ouvert » fermé au public

Seuls l’époux de Mme Qu et sa fille ont été autorisés à être présent dans la galerie, qui était remplie de 34 agents de différents départements.

Les autres proches de Mme Qu, dont beaucoup avaient parcouru des centaines de kilomètres pour assister au procès, ont été bloqués à l’extérieur.

Des pratiquants de Falun Gong locaux qui étaient venus pour manifester leur soutien ont été interrogés et chassés par la police, un policier les a menacés : « Vous feriez mieux de partir maintenant ! Nous avons encore plus d’agents en chemin ! »

Mme Qu témoigne contre la police

Mme Qu était émaciée et ses cheveux étaient devenus gris lorsqu’elle a été amenée dans la salle d’audience. Sa fille a éclaté en larmes en voyant sa mère qui avait encore des cheveux noirs et un teint rose juste avant son arrestation.

Mme Qu a témoigné des violences qu’elle avait subies en garde à vue policière.

« J’ai été arrêtée après que deux lycéens m’aient dénoncée à la police parce que j'avais ramassé des calendriers qu’ils avaient déchirés et jetés par terre. Quelques instants plus tôt, un autre pratiquant de Falun Gong que je ne connaissais pas avait donné aux gosses ces calendriers avec une information à propos du Falun Gong.

« La police a commencé à me battre dans leur voiture. Dès que nous sommes arrivés au poste de police, ils m’ont fait descendre dans leur salle d’interrogatoire au sous-sol. J’ai été attachée à une chaise avec mes mains menottées derrière mon dos et mes jambes ligotées.

« J’ai donné mon adresse à la police quand ils me l’ont demandée, mais ils m’ont accusée de mentir. Ils ne cessaient de me gifler au visage.

« L’agent Xia Yingjie a déclaré : "Si vous ne coopérez pas avec nous, nous allons vous casser les dents !" Mais ils n’ont toujours pas voulu me croire lorsque j’ai dit que j’avais ramassé les calendriers par terre.

« Ju Xingming, le chef de la police, a ordonné à ses agents : "Soumettez-la à un bon passage à tabac dans les toilettes où il n’y a pas de caméra de surveillance.

« Quatre agents m’ont soulevée en l’air avant de me laisser retomber par terre. Puis ils m’ont mis un casque sur la tête sur lesquels ils ont commencé à asséner des coups violents. Je me suis sentie étourdie et ma tête me faisait terriblement mal. »

L’agent de l’interrogatoire admet la torture

Mme Qu a embauché deux avocats, M. Yu Wensheng de Pékin et M. Hu Linzheng de la province du Hunan. Le juge président, Sun Xiaoguang, a accepté de convoquer le témoin de l’accusation, l’agent Yin Cicai pour un contre-interrogatoire.

M. Hu a demandé si la police avait un mandat d’arrestation lors de leur descente au domicile de Mme Qu. Yin a répondu que non.

M. Hu a alors demandé pourquoi la police avait gardé Mme Qu détenue sans mandat d’arrestation officiel après qu’elle ait été emmenée en garde-à-vue. M. Hu a indiqué que, selon la loi, Mme Qu aurait dû être relâchée alors qu’aucune confirmation officielle n’avait été émise plusieurs semaines après son arrestation.

Yin n’a rien dit lorsque le juge a demandé pourquoi lui et ses collègues avaient continué à battre Mme Qu même après qu’elle ait répondu à leur demande de donner son adresse et l'origine des calendriers.

Les tentatives du procureur de discréditer Mme Qu

Le procureur Du Yanhong est intervenu : « Mais on l'a trouvée en bonne santé lors du processus d'admission au centre de détention ! »

Mme Qu savait que Du essayait de nier que la police l’avait torturée. Elle a dit au juge : « J’avais des contusions au visage et des traces de sang sur mes mains et mon cou lorsque j’ai été envoyée au centre de détention trois jours après mon arrestation. Mes entrailles étaient douloureuses. Le médecin du centre de détention a dit que j’avais des problèmes cardiaques et de l’hypertension lors de l’examen médical. »

Le juge a reconnu que Mme Qu disposait de preuves suffisantes pour étayer son accusation de torture.

Demande de suppression de la preuve de l’accusation

À mi-chemin du procès, les deux avocats ont déposé une demande urgente de rejeter la preuve de l’accusation. Le juge, ayant entendu Mme Qu, l'agent Yin et les avocats, a été d'accord.

Le procureur Du a contesté : « La police a interrogé Qu trois fois en tout. Ils l’ont torturée les deux premières fois, mais pas la troisième. Comment a-t-elle pu faire ces aveux que ses avocats essaient à présent de rejeter ? »

Un avocat a répondu : « Elle avait probablement peur d’être à nouveau torturée si elle ne leur obéissait pas. »

Les avocats ayant pu réfuter chaque élément de preuve de l’accusation, le juge a demandé à Mme Qu si elle avait quoi que ce soit à dire. Elle a réitéré qu’elle n’avait enfreint aucune loi ni causé de tort à personne en essayant de suivre le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance du Falun Gong.

Traduit de l'anglais en Europe