(Minghui.org) Lorsque la persécution du Falun Gong (aussi appelé Falun Dafa) a commencé il y a dix-sept ans, j'avais neuf ans. Ma vie a été depuis remplie de terreur, de désespoir, de nuits sans sommeil et de tristesse sans fin.

Mon père, qui pratique le Falun Gong, a été récemment arrêté à nouveau pour avoir refusé de renoncer à sa croyance. Il est torturé en prison et est dans un état grave.

Je regarde par la fenêtre pour voir la pluie battante tomber, tout comme les larmes coulant sur mes joues. Je ne veux pas que ma mère me voit pleurer. Elle-même pratiquante, elle a tant souffert. L'emprisonnement récent de mon père l'a placée dans une situation désastreuse.

Une famille qui était heureuse

Je suis Hua Xue, la fille de M. Hua Lianyou, qui était un comptable dans une usine de CRT à Tianjin. Il était chaleureux, positif et gentil. Il aimait le sport et avait du talent pour concevoir des chandails artistiques.

M. Hua Lianyou

J'étais la prunelle des yeux de mes parents. Mon père me concevait et fabriquait souvent de charmants chandails. Après que mon père a pris sa retraite, mes parents ont tenu un petit magasin de vêtements. Leur entreprise allait assez bien parce que mon père concevait des chandails si uniques.

À mon sixième anniversaire, mes parents m'ont fait cuire six grosses crevettes. Alors que nous mangions ensemble, je me souviens de m'être sentie si chanceuse et de penser à quel point ma vie était merveilleuse. Mon père prenait du temps pour m'enseigner le ping-pong et nous jouions souvent dans les parcs.

Un jour, il est rentré et ne pouvait plus se tenir debout. Il avait une hernie discale lombaire. Aucun traitement ne fonctionnait et mon père était alité. Mes parents ont dû fermer leur boutique. Nous étions dans une situation financière difficile.

Deux mois après que mon père a été alité, son cousin lui a donné un exemplaire du Zhuan Falun. Quand il a eu fini juste un tiers de celui-ci, il est sorti de son lit par lui-même et a emporté un seau d'eau à l'extérieur. Ma mère et moi ne pouvions pas en croire nos yeux. Il nous a dit : « Alors que je lisais, un flux de chaleur est descendu du haut de ma tête et s'est propagé jusqu'à mes orteils. Je savais simplement que j'étais guéri. »

Quelques jours plus tard, il a déclaré qu'il allait arrêter de fumer. Il avait l'habitude de commencer à fumer dès qu'il se réveillait le matin et fumait deux paquets de cigarettes par jour. Rien de ce que nous faisions ou disions pouvait le faire arrêter. En voyant des changements drastiques chez mon père, ma mère a commencé à lire le Zhuan Falun. C'était le jour où ma famille a été sauvée. Mon père a reparti son entreprise. Ma mère et moi avons bénéficié du Falun Gong.

Seulement vouloir être une bonne personne

Mon grand-père a acheté une maison et avait besoin d'argent. Malgré le fait que son entreprise était en plein essor, mon père a vendu son magasin et a donné l'argent à mon grand-père.

Mon père a commencé à vendre des légumes sur un tricycle. Il ne faisait pas d'argent. Un jour, il a croisé une ancienne collègue. Mon père lui avait déjà sauvé la vie en l'emmenant à l'hôpital alors qu'elle s'était évanouie au travail. Elle a dit à mon père où il pourrait gagner plus d'argent.

Mon père a commencé à livrer du lait le matin et des journaux le soir. Le travail était dur, mais il gagnait bien sa vie. Le propriétaire du journal considérait mon père comme son bras droit et disait qu'il était difficile de trouver quelqu'un comme lui.

Les abonnés aimaient mon père, parce qu'il les aidait s'ils en avaient besoin. Ils lui ont dit qu'ils étaient abonnés au journal seulement pour lui. Mon père recrutait tant d'abonnés chaque année que le propriétaire a exposé le trophée de mon père à la gare.

Une famille déchirée

Des dizaines de milliers de familles ont été déchirées après que la persécution a commencé en 1999, dont la mienne. La police a emmené mes parents en février 2001. J'avais onze ans cette année-là.

Mes parents étaient partis quand je suis un jour rentrée de l'école. La nuit venue, je pleurais si fort que les voisins m'ont trouvée et ont appelé mon oncle. J'ai vécu dans le désespoir et la peur à partir de ce jour. Tout le monde me regardait bizarrement. Je ne pouvais pas comprendre comment mes parents avaient pu m'abandonner. Je ne pouvais pas comprendre comment le monde pouvait être si cruel.

Hua Xue

J'ai terminé l'école élémentaire avec des notes remarquables. Le directeur était désolé pour moi et m'a emmenée au centre de détention pour rendre visite à mes parents. Il m'a acheté le déjeuner ce jour-là. Il a dit à quelqu'un qui travaillait là que mes parents étaient de bonnes personnes et ne devraient pas être là. La personne lui a dit que c'était sur les ordres « d'en haut ». Ils ne m'ont pas laissé voir mes parents pendant plus d'un an après cette visite.

Ma grand-mère était âgée de soixante-dix ans. Chaque jour, elle devait parcourir un long chemin à vélo pour prendre soin de moi et revenir pour prendre soin de mon grand-père. Elle devait aussi obtenir de l'aide pour mes parents. Elle devait faire des allers-retours si souvent que même les fonctionnaires étaient désolés pour elle. Je n'étais plus la fille obéissante que j'avais été en raison de l'énorme pression que je subissais. J'ai causé beaucoup de soucis à ma grand-mère pendant cette période.

Mon père a été condamné à cinq ans de prison et ma mère à quatre ans. En dépit de cette situation horrible, j'ai quand même réussi à entrer dans une école secondaire. En raison de la vaste propagande calomniant le Falun Gong, un enseignant à l'école m'intimidait souvent et disait aux autres élèves de ne pas s'associer avec moi. Il m'appelait souvent par des noms, tels que « folle ».

En conséquence, je devenais parfois outrageusement en colère et m'évanouissais à l'école. Le médecin a dit que j'étais trop réprimée psychologiquement. Pendant ces jours, j'étais remplie de haine et de colère.

Cinq ans s'étaient écoulées et il était enfin temps pour mon père de rentrer à la maison. Après l'école, j'ai couru aussi vite que je pouvais pour le voir. Avant que je puisse reprendre mon souffle, j'ai été horrifiée par ce que j'ai vu. Mon père ne pouvait reconnaître personne à cause d'un médicament qu'on lui avait injecté à la prison, qui endommageait les nerfs. Il était gravement amaigri et avait un trou dans la tête. Il ne pouvait se tenir debout qu'en étant contre un mur et essayait de se cacher si quelqu'un l'approchait. Cela n'était pas le père dont je me souvenais. J'étais à nouveau traumatisée et déchirée à l'intérieur.

Mon père était toujours terrifié et paranoïaque. Il ne voulait pas manger et se frappait souvent la tête contre le mur. Il se réveillait au milieu de la nuit blasphémant, jetant des objets, et essayant de boire de l'urine et de l'eau sale. En le voyant ainsi, de nombreux proches nous ont simplement donné un peu d'argent et ont cessé de nous contacter.

Ma mère a quitté son emploi. Elle a lu le Zhuan Falun à mon père et a fait les cinq exercices avec lui tous les jours. Il a recouvré progressivement la santé et sa stabilité mentale.

Un jour, mon père était sur un vélo quand une voiture l'a frappé. Un os dans sa jambe a été brisé et il avait besoin d'une intervention chirurgicale majeure. Il a dit au chauffeur : « Je suis un pratiquant de Falun Gong. Il suffit de m'emmener à la maison et je vais bien aller. »

Malgré la douleur extrême, il a quand même réussi à expliquer au conducteur la façon dont le Falun Gong était persécuté. Sans prendre une pilule, sa jambe a complètement guérie en dix jours. Le chauffeur est venu lui rendre visite et a dit : « C'est un miracle ! Je vais parler à tout le monde du Falun Gong. »

Mon père travaillait dans un magasin de textile. Son patron lui faisait confiance et lui faisait gérer la totalité du stock. Son patron a dit plus tard à tout le monde : « Je veux seulement embaucher des pratiquants de Falun Gong ici. »

Quelques années plus tard, en avril 2012, la police a arrêté à nouveau mes parents pour avoir résisté à la persécution. À ce moment, je savais déjà que mes parents ne m'avaient pas abandonnée, que c'était le Parti communiste chinois qui nous avait séparés de force. Je ne me sentais plus honteuse ; j'étais fière de mes parents et de ce qu'ils avaient fait. J'ai fait de mon mieux pour essayer de les secourir.

J'ai embauché un avocat et j'ai plaidé non coupable pour mon père. Même s'il n'avait enfreint aucune loi, mon père a été condamné à sept ans et ma mère à un an. Les autres pratiquants de Falun Gong ont commencé à demander la libération de mon père. Plus de 8 000 citoyens à Tianjin ont signé une pétition. Les autorités ont finalement accepté de le libérer pour raison médicale après qu'il a fait une grève de la faim pendant 671 jours.

Mon père ne pesait que trente-cinq kilogrammes de retour à la maison. Il ne réagissait pas à nos voix. Ma mère et moi avons commencé à crier : « Falun Dafa est bon » à plusieurs reprises. Après un certain temps, il a ouvert lentement les yeux. Nous avons assisté à nouveau au miracle du Falun Gong.

Deux ans plus tard, alors que mon père recouvrait la santé, la police l'a arrêté à nouveau en avril 2016. Il fait une grève de la faim depuis ce temps. Ma mère lui a rendu visite en mai. Il était très maigre et ne pouvait même pas tenir le téléphone vers le haut. Il a dit à ma mère qu'il était attaché à un lit et gavé de force avec de l'eau de chili. En juillet, il a été hospitalisé. Ma mère et moi l'avons vu et il avait l'air encore pire. Ils le gavaient de force encore régulièrement. Voyant à quel point mon père était misérable, j'étais extrêmement blessée et en colère.

Prier pour les persécuteurs et prier pour les inébranlables pratiquants de Falun Gong

J'ai regardé le visage de mon père. Il avait l'air si paisible. Tout à coup, je me suis souvenue qu'il m'a souvent dit de garder ma nature bienveillante. Ma colère a disparu. Je ne déteste plus la police. En fait, je suis désolée pour eux. Ils ont été trompés et utilisés par le Parti communiste pour commettre un crime odieux. Mon père, d'autre part, exprime sa foi avec sa vie. Caché sous son corps émacié se trouve sa volonté toujours aussi puissante.

Ce que ma famille a enduré est juste une goutte dans l'océan. Beaucoup d'autres familles traversent une souffrance encore pire.

La pluie a cessé et l'aube est venue. Une pie gazouillait dehors à la fenêtre. J'ai essuyé les larmes sur mon visage et j'ai dit à la pie : « S'il vous plaît apportez mes prières à mon père et à tous ceux qui souffrent de la persécution pour avoir foi en Authenticité-Bienveillance-Tolérance. »

Voir aussi :

En français :

Torturé au point d’avoir frôlé la mort à deux reprises, un pratiquant de Falun Gong porte plainte contre l’ancien dictateur chinois

Un pratiquant fait une grève de la faim depuis 500 jours pour dénoncer son incarcération – 8 000 personnes signent une pétition pour sa libération

Les 500 jours de grève de la faim de M. Hua Lianyou, son épouse privée de ses droits de visite

La grève de la faim de M. Hua Lianyou, protestant de sa détention illégale, a duré plus de 30 jours

Hua Lianyou de Tianjin fait une grève de la faim pour protester contre une nouvelle arrestation et une peine de prison

En anglais :

Mr. Hua Lianyou in Critical Condition and Family Visitation Forbidden

Mr. Hua Lianyong and Wife Ms. Tian Zongli Arrested Again

Traduit de l'anglais au Canada