(Minghui.org) Note de la rédaction : M. Jiang Guobo, un ancien fonctionnaire du gouvernement au niveau du canton, se souvient de son vécu avant et après la pratique du Falun Dafa, et de la façon dont il est passé du statut de fonctionnaire corrompu à celui de personne honnête et droite qui a gagné le respect de ses collègues, de ses superviseurs et des villageois qu’il a aidés. Cependant, après que le régime communiste a commencé à persécuter la pratique spirituelle, M. Jiang a été renvoyé de son poste, arrêté, détenu, condamné et brutalement torturé pour sa croyance dans le Falun Dafa.

Des tortures inimaginables

Depuis que le régime communiste chinois a lancé la persécution nationale contre le Falun Gong en juillet 1999, j’ai été arrêté treize fois, incarcéré trois fois dans un camp de travaux forcés et condamné à une peine de cinq ans de prison pour avoir défendu ma croyance en « Authenticité-Bienveillance-Tolérance ». En plus, le régime m’a extorqué plus de 30 000 yuans en espèces et en objets de valeur.

Pendant que j’étais détenu dans les centres de détention, les camps de travaux forcés et les prisons, j’ai subi un total de 77 types différents de torture : j’ai été soumis à des décharges électriques à l’aide de matraques, immobilisé sur une chaise de fer, menotté à un lit de mort dans la position de l’aigle déployé, attaché à un banc du tigre, et gavé de substances inconnues et d’eau pimentée. J’ai été poussé au bord de la mort 39 fois.

La cruauté inimaginable et la douleur atroce que j’ai connues dans un centre de détention particulier ont fait de ma vie un véritable enfer. On m’a fait ingérer de force un poison violent et de l’eau épicée au chili, ce qui m’a fait vomir du pus vert. J’ai été enchaîné à une croix dans la position de l’aigle déployé pendant vingt jours. Mon compagnon de cellule m’a dit que personne auparavant n’avait tenu plus de deux jours sur la croix sans implorer la pitié. Quand on m’a enlevé de la croix, je ne pouvais plus me tenir debout et j’ai dû ramper jusqu’à ma cellule.

Trois parties de ma colonne vertébrale se sont brisées après avoir été serrées contre un bloc de bois horizontal. J’ai perdu la vue de l’œil droit à cause de la torture, et je ne m’en suis pas remis avant longtemps. Je ne pouvais pas uriner et devais utiliser un cathéter pour me soulager. Je n’ai pas été à la selle pendant vingt-six jours consécutifs. Au bout de vingt jours, j’avais perdu plus de 30 kilos, et je me suis évanoui d’innombrables fois pendant les séances de torture.

Voici cependant ce que j’ai enduré au cours de ma dernière arrestation en 2009, et lors de la détention et de l’emprisonnement qui ont suivi.

Arrestation

Il est ironique que la veille de mon arrestation en février 2009, mon supérieur m’ait dit : « M. Jiang, travailler avec vous est l’une des choses que j’attends avec impatience cette année. Je suis très heureux que vous fassiez partie de mon équipe. »

Le lendemain matin, je suis arrivé au travail vers 7 h 50, comme d’habitude. Alors que je verrouillais ma moto sur les râteliers devant l’immeuble de bureaux, une camionnette de taille moyenne est apparue derrière moi.

J’ai entendu quelqu’un appeler mon nom, je me suis retourné et j’ai vu six jeunes hommes marcher vers moi. Celui de devant m’a fait une prise d’étranglement, deux m’ont tordu les bras, deux m’ont tenu les jambes et un m’a attrapé par la taille. Ils m’ont soulevé et m’ont fait tomber sur le visage. On m’a menotté les mains dans le dos, et on m’a mis une capuche noire sur la tête. On m’a jeté dans une voiture, qui a rapidement démarré.

L’ensemble du processus a duré moins d’une minute et j’ai compris que j’étais à nouveau arrêté pour ma pratique du Falun Dafa (également appelé Falun Gong).

Nous sommes arrivés à un hôpital au bout de vingt minutes environ. On m’a sorti de la voiture, porté à l’intérieur et jeté au sol. Quelqu’un m’a pris le pied et m’a tiré sur le sol à travers tout l’hôpital vers différents services pour un examen physique complet. J’étais menotté et ma tête était couverte pendant tout ce temps.

Environ trente minutes après, on m’a de nouveau tiré par un pied jusqu’à une voiture. Lorsque nous sommes sortis du bâtiment de l’hôpital, ma tête a heurté chacune des cinq marches en pierre. Ma tête bourdonnait et j’avais des vertiges comme si le ciel tournait. C’était horrible.

Reconstitution de torture : Traîner

Mais les jeunes hommes ont ri lorsque ma tête a heurté les escaliers avec un bruit sourd. Ils m’ont traîné pendant plus de 30 mètres sur le chemin de gravier de la cour. On m’a de nouveau hissé, puis jeté dans la voiture.

« Nous veillerons à ce que tu meures cette fois »

La capuche noire a finalement été enlevée une fois que nous étions dans la salle de garde du centre de détention du district de Changle. J’ai reconnu les agents qui m’ont arrêté comme étant des divisions de la sécurité intérieure de la ville de Weifang et du district de Kuiwen. L’un d’eux m’a dit : « Nous voulions t’attraper depuis longtemps, mais nous n’avons pas pu réunir suffisamment de preuves contre toi. Un des pratiquants de Falun Gong nommé Cao t’a tout mis sur le dos cette fois-ci et tu es dans un sacré pétrin. Nous savons très bien que tu n’as commis aucun crime, mais nous veillerons à ce que tu meures cette fois-ci. »

Le centre de détention du district de Changle était à l’abri des regards du public, ce qui permettait à la police d’utiliser les méthodes de torture les plus cruelles sur moi. J’ai été immobilisé sur une chaise de fer la nuit de mon arrivée, je n’ai reçu ni nourriture ni boisson pendant trente-trois heures et je n’ai pas été autorisé à utiliser les toilettes.

Suivant les directives des divisions de la sécurité intérieure de la ville et du district, on m’a laissé sur la chaise de fer pendant les six mois qui ont suivi. La police a mené de longs interrogatoires, parfois toute la nuit. J’étais enfermé en permanence en position assise et ne pouvais pas m’allonger pour me reposer. Pendant ces six mois, j’ai dû endurer un froid extrême et une chaleur étouffante. Mes pieds étaient enflés et extrêmement douloureux. J’avais aussi des palpitations cardiaques.

Aspergé de désinfectant concentré

Un jour, l’agent Sun a pris la relève et m’a demandé quelque chose, de manière grossière. Comme je ne répondais pas, il s’est levé d’un bond et m’a insulté furieusement. Complètement absorbé par sa colère, Sun a attrapé une bouteille de désinfectant qui se trouvait sur le rebord de la fenêtre. Il a versé le produit chimique hautement concentré dans le manchon en plastique d’une grande bouteille thermos, l’a fait passer par un grand trou de la clôture métallique qui nous séparait et m’a éclaboussé la tête et le visage.

Bloqué sur la chaise de fer, je ne pouvais pas esquiver et j’ai été éclaboussé. Sun ne s’est pas laissé abattre : il a utilisé le même manchon de thermos pour aller chercher de l’eau froide dans la cour et m’a éclaboussé une dizaine de fois de plus.

Mes vêtements étaient trempés à l’intérieur. Le désinfectant et l’eau ruisselaient sur mon corps, remplissant mes chaussures et inondant le sol. C’était l’hiver, et il faisait très froid. J’étais gelé et je frissonnais. Sun m’a laissé enchaîné à la chaise.

Mes vêtements, mes chaussures et mes chaussettes ont fini par sécher. La peau de mon corps, ainsi que mes cheveux et mon cuir chevelu étaient brûlés. J’ai perdu 70 % de mes cheveux au cours des six mois suivants, j’ai souffert de démangeaisons du cuir chevelu et j’ai développé un excès de pellicules.

Enchaîné à un « lit de mort » pendant trois semaines

Le « lit de mort » était un grand lit en bois fait maison avec quatre anneaux en fer intégrés aux quatre coins. Il y avait un trou de la taille d’un lavabo au milieu du lit pour que la personne puisse se soulager. Le trou était généralement recouvert d’une planche de bois maintenue en place à l’aide de broches métalliques. Cependant, lorsque j’ai été enchaîné au lit, les broches métalliques ont été remplacées par des bâtons de bambou qui se sont usés et cassés en une journée. Mes fesses sont tombées dans le trou et sont restées coincées.

Reconstitution de torture : Attaché à un lit de mort

Être enchaîné à un lit de mort est similaire à être enchaîné à une croix. Mes mains et mes pieds étaient écartés et attachés aux quatre anneaux dans les coins, et je ne pouvais pas bouger les pieds. Les anneaux métalliques m’entaillaient les chevilles et provoquaient des saignements. Tout mon corps est devenu raide au bout d’un moment et la douleur était insupportable. J’ai serré les dents et compté les minutes. Le fait de ne pas pouvoir bouger les jambes pendant une période prolongée a entraîné une perte de sensation à l’extérieur de ma cuisse gauche, qui a mis trois ans à se rétablir.

Le fait d’être enchaîné sur le lit de mort a rendu la tâche de me soulager très difficile. Je me suis retenu aussi longtemps que possible. Lorsque je n’ai plus pu me retenir, j’ai déféqué dans mon pantalon et me suis souillé. À force d’essayer de me retenir, je suis devenu incontinent. Parfois, je ne pouvais pas uriner, même si j’en avais besoin, ce qui faisait gonfler mon ventre. La douleur était indescriptible.

Immobilisé sur une chaise de fer pendant des mois

Pendant au moins cinq des six mois de mon interrogatoire, j’ai été immobilisé sur une chaise de fer dans la salle d’interrogatoire, à l’exception du fait que j’ai été enchaîné à un « lit de mort » pendant trois semaines, que j’ai passé trois nuits sur le lit superposé de ma cellule et qu’à sept reprises j’ai été perfusé dans un hôpital, pendant dix heures environ chaque fois.

Mise en œuvre de la torture : Chaise de fer

Il a neigé trois fois pendant que j’étais immobilisé sur la chaise, et la température dans la salle d’interrogatoire descendait souvent au-dessous de zéro la nuit. La police a pris ma veste d’hiver et ne m’a laissé que deux pantalons fins. J’arrivais à le supporter pendant la journée, mais pendant les heures les plus froides de la nuit, je gelais et tremblais de façon incontrôlable. À la mi-mars, un garde a ouvert la fenêtre au-dessus de la porte derrière moi et l’a laissée ouverte de sorte qu’il y avait un courant d’air constant qui me glaçait jusqu’aux os. Je perdais souvent connaissance à cause du froid glacial.

Les moustiques

J’ai passé tout l’été sur la chaise de fer dans la salle d’interrogatoire. L’été, il fait une chaleur insupportable et tout le monde essaie d’éviter les moustiques. Toutes les cellules du centre de détention avaient des portes et des fenêtres grillagées, à l’exception de la salle d’interrogatoire. Les agents responsables de mon dossier passaient beaucoup de temps dans la cour à s’éventer, ou bien ils restaient dans la salle de garde avec porte et fenêtres grillagées. Même pendant le court laps de temps qu’ils passaient dans la salle d’interrogatoire, ils s’aspergeaient d’antimoustique. Mais la porte de la salle d’interrogatoire était laissée grande ouverte. J’étais immobilisé sur la chaise de fer avec les mains menottées dans le dos et je me faisais constamment piquer par des moustiques.

Les mains menottées dans le dos

Pour protester contre ce traitement inhumain, j’ai entamé une grève de la faim. Une sonde d’alimentation a été insérée par le nez jusque dans mon estomac et fixée à ma tête avec du tissu et du ruban adhésif. On m’a menotté les mains dans le dos, car les gardes ont eu pour raisonnement : « Vous allez retirer le tube si nous ne le faisons pas. »

Mise en place de la torture : Mains menottées dans le dos

Mes mains étaient menottées derrière le dos 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Lorsque je m’endormais, je me réveillais au bout de quelques minutes à cause de la douleur. Cela a progressivement augmenté de cinq à dix minutes avant que je ne me réveille sous l’effet de la douleur. Pendant les plus de cinq mois où j’ai été menotté dans le dos et immobilisé sur la chaise de fer, je n’ai pas dormi plus de deux heures avant mon transfert hors du centre de détention en 2010.

Après avoir été menottés dans le dos pendant une longue période, les bras sont généralement si engourdis qu’il est impossible de les bouger lorsque les menottes sont soudain retirées. Après une semaine de menottage, il est impossible de lever les bras pendant trois jours. Après dix jours de menottage avec les mains derrière le dos, on ne peut pas lever les bras au-dessus de l’épaule pendant cinq jours.

J’ai été menotté avec les mains derrière le dos pendant cinq mois. Beaucoup m’ont dit que mes bras seraient handicapés de façon permanente.

Menaces et intimidation

On m’a dit plus de 40 fois au cours de la période de deux mois allant de la mi-mai à la mi-juillet 2009, que les responsables de la ville avaient donné des directives à propos de mon cas ‒il suffisait que je dise que j’arrêtais de pratiquer le Falun Gong. Si je disais cela, je serais libéré le lendemain et je retrouverais mon travail le surlendemain en tant que fonctionnaire du gouvernement cantonal. Je recevrais tout mon salaire qui avait été retenu et l’on m’attribuerait une unité de logement. Cependant, j’ai gardé le silence.

Avant de pratiquer le Falun Dafa, j’avais des maladies en phase terminale et j’étais sur le point de mourir. J’étais moralement corrompu et je me dirigeais vers l’autodestruction. Mais Dafa m’a changé du fond du cœur et m’a transformé en une personne attentionnée et honnête et un bon fonctionnaire. Comment pourrais-je abandonner la pratique de Dafa ? Comment une personne éveillée peut-elle abandonner sa croyance en Authenticité-Bienveillance-Tolérance ?

Voyant que je n’étais ému par aucun des attraits proposés, la police est revenue à sa vraie nature. L’adjoint du chef d’équipe, Sun m’a menacé cinq fois. Voici ce qu’il a dit.

1. « Tu penses que tu es toujours le chef ? Tu penses que tu es toujours le chef ? Que tu es toujours responsable des autres fonctionnaires qui t’ont toujours fait de la lèche ? Laissez-moi te dire que tu vaux maintenant moins qu’une crotte de chien. Ces gens peuvent t’accuser de tous les crimes qu’ils veulent et tu ne peux rien y faire. »

2. « Ne pense pas une seconde que tu ne seras pas condamné juste parce que tu ne parles pas. Laisse-moi te dire que nous pouvons facilement fabriquer des preuves contre toi tant que les agents responsables de cette affaire les signent tous. Ce serait un jeu d’enfant de te mettre derrière les barreaux pour quinze ou même dix-huit ans. » Ce qu’il a dit à propos de « fabriquer des preuves contre toi » est exactement ce qu’il a fait.

3. « Te tuer est aussi facile que de tuer une fourmi. Nous n’en subirons aucune conséquence et nous pourrions même être promus. »

4. « N’as-tu pas réalisé pendant toutes ces années que les affaires de Falun Gong sont traitées de la même manière que la politique de l’enfant unique ? Il n’y a pas de bases légales ni de conséquences quelconques. On peut te condamner à quinze ans pour les mêmes chefs d’accusation qui t’ont envoyé dans le camp de travaux forcés. Tu ne peux rien y faire. Même si vous avez été accusés à tort et que vous êtes mort injustement, personne n’ose vous aider, à moins de ne pas vouloir survivre sous le Parti communiste chinois (PCC). »

5. « Tu penses que tu vas être libéré après seulement quelques jours de détention ou quelques jours de travaux forcés comme avant ? C’est impossible. Peut-être même que tu ne sortiras pas vivant du centre de détention. Même si tu sors d’ici vivant, tu ne pourras pas sortir de la prison. Supposons que tu as la chance de finir ta peine avant de mourir, ils te condamneront à quelques années de plus, en fabriquant une accusation au hasard. Si tu es toujours en vie après ça, ils prolongeront simplement ta peine. C’est si facile de trouver des fautes pour prolonger ton mandat ; n’importe quelle accusation aléatoire ferait l’affaire. Tout ce que je dis, c’est qu’il n’y a aucune chance que tu sois libéré vivant et que tu sois à nouveau une personne libre. »

Après la finalisation de ma condamnation à cinq ans de prison en décembre 2009, les interrogatoires ont cessé et les policiers ont quitté le centre de détention. J’ai été transféré hors du centre au bout de huit mois et demi.

Emprisonnement

En raison des tortures subies au centre de détention, j’étais extrêmement faible lorsque je suis arrivé à la prison pour hommes du Shandong et j’ai été immédiatement hospitalisé. Les gardiens de la prison m’ont rendu visite et m’ont harcelé à l’hôpital pour que je renonce à ma croyance. Leur tentative ayant échoué, on m’a ramené à la prison.

J’ai ensuite été transféré à la prison provinciale du Shandong en mars 2020. Cette prison a détenu un grand nombre d’hommes pratiquant le Falun Gong depuis 2002. Des pratiquants ont été envoyés de toute la province pour y être emprisonnés.

En contraste frappant avec le fait d’être « moderne et civilisé » comme l’affirme le ministère des Prisons, toutes sortes de crimes organisés ont été commis entre les quatre murs de cet établissement, ciblant les pratiquants de Falun Gong. Les administrateurs et les gardiens utilisaient la violence et le lavage de cerveau pour amener les pratiquants à renoncer à leur croyance. Avant mon arrivée, douze pratiquants de Falun Gong étaient morts pendant leur emprisonnement.

J’ai parlé de Dafa à un gardien le tout premier jour sur place. J’ai partagé mon expérience de gardien de prison et je lui ai expliqué que devenir une meilleure personne grâce à la cultivation de Dafa n’est pas mauvais, que c’est la persécution qui l’est. Quiconque participe à la persécution devra en supporter les conséquences un jour, lui ai-je dit.

Cependant, jamais personne ne m’a écouté.

Châtiments corporels, privation de sommeil et passages à tabac

Afin de me « transformer » et de me faire renoncer à ma croyance, les gardiens ont utilisé diverses méthodes méprisables et maléfiques, notamment les châtiments corporels, les coups et les agressions sexuelles.

Le directeur adjoint Zhang et d’autres m’ont fait asseoir sur un petit tabouret ou rester debout pendant de longues périodes. Tous les jours, on me faisait asseoir sur un petit tabouret en plastique sans me laisser bouger, la séance la plus longue ayant duré dix-sept heures d’affilée. Des détenus criminels étaient chargés de me surveiller 24 heures sur 24. Si je bougeais un tant soit peu, j’étais frappé et parfois passé à tabac. J’ai été battu plus de 60 fois pendant ma détention, y compris le tout premier jour où j’ai été battu à terre.

Reconstitution de tortures : Rester assis pendant de longues périodes

Rester en position assise sans pouvoir bouger m’a épuisé. J’ai eu des plaies sur les fesses qui étaient extrêmement douloureuses. Cependant, j’ai été obligé de continuer à m’asseoir. En conséquence, mes fesses ont pourri à certains endroits.

Les gardiens m’ont également fait rester debout à côté de mon lit pendant de longues périodes, la plus longue étant de onze heures. Le soir, quand mes compagnons de cellule allaient se coucher, je n’avais pas le droit d’y aller. C’était au directeur Zhang de décider quand je pouvais aller me coucher.

Mes pieds n’ont jamais complètement récupéré des blessures passées, et maintenant le gonflement et l’engourdissement sont devenus plus graves. Après quarante jours passés debout ou assis pendant de longues périodes, mes pieds sont devenus violet et noir, et j’ai lentement perdu toute sensation dans les pieds. Ils sont devenus enflés et je ne pouvais plus porter de chaussures. Mais le directeur Zhang n’a pas laissé tomber, et l’on m’a obligé à rester assis ou debout pendant des périodes de plus en plus longues.

Une nuit, après être resté debout pendant onze heures, mes pieds se sont complètement engourdis. Je ne pouvais plus me tenir debout et je suis tombé sur le sol. Cependant, je n’ai pas eu le droit d’aller me coucher. Le détenu Liu m’a soutenu et m’a fait asseoir sur un petit tabouret jusqu’à 2 heures du matin.

Un mois après mon incarcération, les détenus Liu et Sun m’ont agressé verbalement et battu. Liu m’a frappé si fort que mon oreille droite est devenue complètement sourde. Un mois plus tard, le détenu Yan m’a donné un coup de pied dans l’entrejambe et m’a blessé les parties génitales. J’ai mis plus de trois ans à m’en remettre.

Passages à tabac et agressions

Les gardiens de la Division no 11 ont fait en sorte que les détenus Wei, Liu et Sun m’humilient et me maltraitent. Liu et Sun ont essayé de me gaver avec une substance inconnue contenue dans une grande bouteille de Sprite. J’ai résisté et ils ont fini par abandonner. Liu a tenté de baisser mon pantalon et de toucher mes parties intimes, comme il l’avait fait avec d’autres pratiquants de Falun Gong. Je lui ai dit sévèrement : « Liu, tu as le même âge que mon fils. Je suis plus âgé que ton père. Si tu m’insultes, n’est-ce pas la même chose que d’insulter ton père ? » Alors seulement, il s’est arrêté.

Au moment où Liu s’est arrêté, Sun m’a giflé violemment, rendant mon oreille droite définitivement sourde. Sun et Liu m’ont emmené sur le lit. Sun s’est assis sur le haut de mon corps, Liu s’est assis sur mes genoux, a enlevé mes chaussettes et a utilisé un bâton en plastique cassé provenant d’un cintre pour gratter le centre de mes pieds avec beaucoup de force. Il a fait plus de 30 allers-retours, provoquant un gonflement de la plante des pieds. J’ai eu du mal à marcher pendant les cinq jours suivants.

Au début du mois d’avril 2010, les gardes de la division ont désigné un autre criminel, Yan, âgé d’environ 36 ans, pour me battre et me torturer. Yan était impitoyable et me battait plus fort que Liu et Sun ne l’ont jamais fait. Un coup de poing ou de pied de sa part me faisait trébucher en arrière de plus de trois mètres. En l’espace de deux semaines, Yan m’a battu et agressé verbalement plus de 40 fois.

Reconstitution de tortures : Passages à tabac

Un matin, Yan m’a donné un coup de pied brutal dans l’entrejambe avec des orteils pointus. Je me suis accroupi sur le sol, transpirant de douleur. Cela m’a fait perdre ma fonction sexuelle pendant trois ans et demi. Mes organes génitaux sont devenus noir et violet. Le détenu Ren, qui a vu mes organes génitaux dans la douche, a prédit que je n’avais plus beaucoup de temps à vivre, affirmant qu’il avait vu des organes génitaux de personnes mortes et qu’ils étaient de la même couleur.

Menaces de mort

Le détenu Zhang et d’autres personnes chargées de me surveiller m’ont menacé de mort à plusieurs reprises. Lorsque Zhang a vu que mes pieds étaient enflés, noir et violet, il m’a dit les choses suivantes à cinq occasions différentes.

« Il n’y a pas de remède pour tes pieds ‒ tu attends seulement d’être amputé. En fait, tu aurais de la chance si tu étais amputé et que tu finissais avec un simple handicap. Le pire qui peut t’arriver, c’est que tu ne puisses pas vivre. Je te le dis, le procureur a une boîte (une urne) et un morceau de papier (un avis de décès) prêts pour toi lorsque tu rendras ton dernier souffle. Une fois que tu l’auras rendu, le rapport d’autopsie sortira et dira que tu es mort de causes naturelles. La prison n’aura rien à voir avec cela. Personne n’est à blâmer et personne ne sera tenu pour responsable. Ta femme et ton fils viendront chercher la boîte, et ton père et ta mère pleureront pendant un certain temps. »

« C’est aussi facile de te tuer, que de tuer une fourmi. »

Le détenu Teng m’a aussi dit à plusieurs reprises : « Frère, je vais te dire la vérité. Cette fois, les policiers t’ont envoyé ici pour mourir. Ils n’ont jamais prévu que tu sortes d’ici vivant. Chaque prison a un quota de 5 morts sur 1000. Si tu meurs ici, c’est bien dans le cadre du quota et la prison ne sera pas tenue pour responsable. »

Institution psychiatrique

Jusqu’en mai 2012, j’ai été placé dans une division dédiée aux détenus atteints de maladies mentales. Pendant cette période, j’ai été menacé par le détenu Jin, un criminel quinquagénaire qui souffrait de troubles bipolaires. À trois reprises, lorsque Jin m’a croisé aux toilettes, il a crié devant tout le monde et a juré qu’il allait me tuer.

Administration d’une substance inconnue

J’ai été à nouveau transféré dans une division ordinaire vers la fin du mois de mai 2012. Les gardiens et les détenus ont commencé à mettre une substance inconnue dans mon eau et ma nourriture. J’ai été victime du plus insidieux et du plus cruel empoisonnement.

En 2013, le sixième jour du Nouvel An chinois, à l’instigation d’un agent correctionnel de la division, le détenu Fengzi m’a gavé à l’aide d’un tube inséré dans mon nez. Je n’ai plus pris de nourriture ni d’eau pendant le reste de la journée. Je me suis réveillé au milieu de la nuit avec un violent mal de tête et, en ouvrant les yeux, j’ai eu l’impression que le monde tournait. J’ai immédiatement fermé les yeux et je n’ai pas osé les rouvrir pendant les trois heures suivantes. J’avais un mal de tête lancinant et je me sentais malade. Mon estomac s’est mis à se contracter si violemment que j’ai sorti la tête du lit pour vomir. À 7 h 10, j’avais vomi une dizaine de fois et j’ai compté sept fois où il y avait du sang dans mon vomi.

Le chef de la division Li est arrivé un peu après 9 heures et a demandé : « Qu’est-ce qui se passe ? Devons-nous aller à l’hôpital ? » Je lui ai répondu : « Je pense que quelqu’un a mis du poison dans ma nourriture. Je me sens étourdi et j’ai un gros mal de tête. J’ai aussi trouvé du sang dans mon vomi. »

J’ai été alité pendant les trois jours suivants et je n’ai pas été gavé. Je ne suis allée aux toilettes qu’une fois par jour, en me tenant au lit. Mes urines étaient rouges, ce qui indiquait qu’elle pouvait contenir du sang.

À partir du troisième jour après avoir été empoisonné, j’ai trouvé du sang dans mes selles pendant neuf jours d’affilée. J’ai également eu des vertiges intenses. Comme une personne âgée de 80 ans, je m’asseyais, je sortais du lit et je marchais lentement, mais au bout de quelques minutes seulement, je me sentais à nouveau étourdi.

J’ai connu des récurrences de tels épisodes environ tous les mois pendant les six mois qui ont suivi, chacun d’eux durant environ cinq jours. L’un d’entre eux s’est produit le 17 mars 2013, vers 10 h 30 du soir. J’étais couché dans mon lit à ce moment-là et, tout à coup, je me suis senti étourdi et j’ai vomi. La fréquence des épisodes a diminué et s’est produite tous les deux mois pendant les six mois suivants.

Trois jours après ma sortie de prison, je me suis senti si étourdi que je ne pouvais pas sortir du lit ni manger. Je ne pouvais pas ouvrir les yeux. Cela a duré cinq jours, puis s’est reproduit tous les cinq jours. Une fois, j’étais hors de la ville pour une formation, et deux jours après, j’ai commencé à me sentir extrêmement étourdi et j’ai vomi dans la salle de bain. Je me suis allongé pour me reposer et j’ai perdu connaissance pendant cinq heures.

J’ai lu récemment de nombreux rapports du Minghui sur des cas de pratiquants de Falun Gong empoisonnés en détention ou en prison. L’un de ces rapports concerne une pratiquante qui a été empoisonnée en prison, et après sa libération, ses pieds sont devenus noirs et ont fini par tomber. Il est difficile pour les gens d’imaginer ou de croire sans voir les photos. Cependant, comme j’ai moi-même éprouvé des symptômes très similaires, je sais que c’est réel.

Mes jambes et mes pieds sont devenus très enflés en mars 2016. J’ai remarqué un jour que la partie inférieure de mes jambes avait pris une couleur gris sombre, par opposition à la couleur pâle normale de la peau sur le reste de la jambe.

Ce que j’ai révélé ici n’est que la partie visible de l’iceberg en ce qui concerne les innombrables crimes que le régime communiste chinois a commis contre les pratiquants de Falun Gong. La persécution se poursuit encore en Chine jusqu’à ce jour. J’espère qu’en partageant ce que j’ai vécu, les gens verront la nature maléfique du PCC, et j’espère que le peuple chinois se désolidarisera de ce Parti maléfique.

(Écrit le 31 août 2020. Depuis, M. Jiang Guobo est décédé le 29 avril 2021.)

Traduit de l’anglais