(Minghui.org) (Suite de la 1re partie)

Persécution continue à la prison de Lanzhou

M. Gao Feng a été transféré à la prison de Lanzhou en décembre 2002 et détenu dans le quartier no 2. Les gardiens ont incité les détenus à le surveiller de près en leur promettant des réductions de peine. Les détenus ont interféré avec M. Gao lorsqu’il faisait les exercices de Falun Gong. Ils l’ont aussi piégé et signalé aux gardiens. Deux détenus, dont Dai Jianlong, ont bénéficié d’une réduction de peine en raison de leurs activités de dénonciation.

Afin de transformer M. Gao, le gardien Li Shengyong l’obligeait souvent à mémoriser les règles de la prison et à regarder des vidéos qui diffamaient le Falun Gong. Les gardiens Wang Weihong et Liu Yongsheng ont menotté M. Gao et l’ont enfermé dans une cellule d’isolement, pendant dix-huit jours, en invoquant son insistance à faire les exercices de Falun Gong et son refus de mémoriser les règles de la prison ou à renoncer à sa croyance. M. Gao a entamé une grève de la faim pour protester contre la persécution. Il a été brutalement gavé et réprimandé. On lui a aussi ordonné de se tenir debout et de faire des exercices militaires.

Après avoir été libéré de la cellule d’isolement, M. Gao a été surveillé et signalé en permanence par une dizaine de détenus dans une cellule ordinaire. Il a été forcé de faire de lourds travaux pendant un mois et demi. Il n’a pas été autorisé à écrire des lettres ni à déposer des plaintes contre les mauvais traitements. On lui a refusé les visites de sa famille. Il n’a pas été autorisé à descendre à l'étage inférieur et à rencontrer d’autres pratiquants. Il a été souvent fouillé et les enseignements du Falun Gong qu’il a écrits de mémoire ont été confisqués.

Persécution dans le centre de lavage de cerveau de Gongjiawan dans la ville de Lanzhou

La peine de quatre ans d’emprisonnement de M. Gao devait expirer le 19 novembre 2004 mais, au lieu d’être libéré ce jour-là, il a dû attendre dans sa cellule de 8 h à 14 h, heure à laquelle un gardien l’a laissé sortir de l’enceinte de la prison pour se rendre dans un bureau à l’extérieur de la prison afin de terminer les procédures de sortie. Une voiture de police s’est alors arrêtée et cinq agents en sont sortis. M. Gao a appris plus tard qu’il s’agissait du directeur Long, de la Commission des affaires politiques et juridiques du district d’Anning et de quatre policiers du poste de police de Liujiapu, dont le policier Zhao Hui, un autre policier s’appelant Cui, un troisième policier dont le nom est inconnu et un chauffeur.

Long et ses quatre compagnons ont forcé M. Gao à monter dans leur voiture. Ils se sont arrêtés en chemin, et Long est sorti de la voiture pour passer un coup de fil au secrétaire Xia du Bureau 610 du district d’Anning. M. Gao a entendu Xia dire à Long de le conduire directement au centre de lavage de cerveau de Gongjiawan.

La persécution par lavage de cerveau a commencé dès l’arrivée de M. Gao au centre de lavage de cerveau. Pour le forcer à se transformer, les gardiens de prison l’ont menotté dans le dos et l’ont pendu dans une cellule d’isolement, le 1er décembre 2004. À la suite de ces tortures, M. Gao a commencé à présenter des symptômes de tuberculose grave, à tousser et à vomir du sang. Il a souffert de graves maux de tête, de vertiges, de douleurs thoraciques et de tremblements dans tout le corps. Ses mains et ses jambes sont devenues extrêmement enflées.

M. Gao a été libéré le 4 avril 2005, après que le gardien Qi Ruijun a extorqué 1000 yuans à sa sœur aînée, qui l’a emmené à l’hôpital pour un examen. On lui a diagnostiqué une atrophie de la vésicule biliaire et un vaisseau sanguin bouché dans le cœur. Le médecin a recommandé un examen plus complet, mais le coût était trop élevé pour se le permettre.

En raison de la persécution à long terme, M. Gao se sentait toujours faible, fatigué et anxieux. Il était incapable de faire des travaux lourds. Il ne supportait pas les aliments chauds. Il souffrait aussi de douleurs aux jambes. En outre, il ressentait un inconfort inhabituel dans ses vaisseaux sanguins, bien qu’il ne puisse pas expliquer cette sensation avec des mots.

Le directeur Long a confisqué tous les documents de sortie de prison de M. Gao, ce qui l’a empêché d’obtenir son inscription au registre des ménages, qui est nécessaire pour obtenir un emploi à plein temps et une licence de mariage en Chine. Par conséquent, M. Gao a eu du mal à trouver un emploi ou même à se marier après avoir été finalement autorisé à rentrer chez lui.

Arrêté et torturé à nouveau

M. Gao a eu des difficultés à trouver un emploi en raison de l’absence d’enregistrement du ménage et de sa faiblesse physique. Il se déplaçait d’un endroit à l’autre. Le 19 mai 2006, il s’est retrouvé, en train d’errer à la gare de train de Pékin, n’ayant pas les moyens de se payer un hôtel. N’ayant aucun parent à Pékin, il s’est soudain souvenu de M. Cao Dong, qui avait été une fois, emprisonné avec lui. Il a retrouvé M. Cao, ce jour-là et s’est installé temporairement chez lui.

Deux jours plus tard, M. Cao est sorti pour faire quelque chose, mais il n’est jamais rentré. Le soir du 26 mai 2006, six agents en civil du Bureau de la sécurité nationale et une femme du comité de quartier ont ouvert la porte avec un passe-partout. Ils ont illégalement saccagé la maison et confisqué de nombreux biens de M. Cao, notamment des livres sur le Falun Gong, sa carte d’identité, un lecteur MP3, des disques et d’autres articles.

Ils ont aussi arrêté M. Gao et confisqué son lecteur MP3 et sa radio, sa carte d’identité, sa carte de téléphone, des factures et 2000 yuans en espèces. M. Gao a ensuite appris que M. Cao avait été arrêté après avoir parlé de la persécution du Falun Gong en Chine à M. Edward McMillian-Scott, vice-président du Parlement européen.

M. Gao a été emmené dans une base secrète appartenant à la police de Pékin. Dès son arrivée, il a été menotté à une chaise pendant cinq jours d’affilée. Neuf agents se sont relayés pour l’interroger et le frapper 24 heures sur 24. Ils lui ont aussi fait subir toutes sortes de tortures mentales, notamment de l'intimidation et des réprimandes.

Le soir du 29 mai, M. Gao a été emmené dans un hôpital situé dans un endroit isolé. Il a entamé une grève de la faim. Ils l’ont attaché et l’ont gavé avec un tube en plastique sans lubrifiant. L’insertion du tube a provoqué chez M. Gao des étourdissements, des nausées, des douleurs à l’estomac et une transpiration abondante.

Le gavage a duré environ une heure. Ils ont jubilé : « Ce n’était pas confortable, n’est-ce pas ? Vous feriez mieux de commencer à manger. »

Un policier a crié : « Les pratiquants de Falun Gong ne sont pas les bienvenus à Pékin. Nous allons nous débarrasser de vous tous avant les Jeux olympiques... »

Le 31 mai, M. Gao a été assigné à résidence par le Bureau de la sécurité nationale et raccompagné à Lanzhou par deux agents de la brigade de sécurité du district d’Anning. Il a été forcé de s’asseoir sur le banc du tigre et a été réprimandé.

La police a confisqué sa carte d’identité, 2000 yuans en espèces et un lecteur MP3, sans lui donner de reçu. Ils l’ont averti de ne plus se rendre à Pékin, puis l’ont relâché.

Harcèlement après 2006

Un jour de septembre 2007, une femme du comité de quartier de Liujiapu a appelé les parents de M. Gao pour les harceler. Elle a aussi demandé le numéro de téléphone et le lieu de travail de M. Gao. Un mois plus tard, ses parents ont reçu un appel leur demandant des informations sur M. Gao. Au moins trois hommes ont parlé au téléphone. Les parents âgés ont été harcelés deux fois, le 15 novembre par deux agents du poste de police du bourg de Qingcheng, dans leur ville natale du district de Yuzhong.

La sœur aînée de M. Gao a aussi été harcelée plusieurs fois en 2007.

En avril 2008, les parents de M. Gao ont été harcelés à leur domicile par trois policiers en civil et un policier en uniforme du poste de police du bourg de Qingcheng. On leur a dit de ne pas permettre à M. Gao de se rendre à Pékin pendant les Jeux olympiques.

En mai 2009, M. Gao a fait une demande d’enregistrement de ménage et de carte d’identité dans l’espoir de pouvoir trouver un emploi. Plus de dix personnes de la Commission des affaires politiques et juridiques, du comité de quartier et du Bureau 610 du district d’Anning ainsi que le chef du poste de police de Liujiapu se sont réunis pour discuter de la demande de M. Gao. Le chef de la police a affirmé que l’ancien registre des ménages de M. Gao avait été perdu lors de la mise à jour de l’ordinateur.

Une femme du comité de quartier a déclaré que M. Gao ne leur avait jamais montré de papiers de sortie de prison, M. Gao a expliqué que le directeur Long du Bureau 610 local avait emporté tous ses papiers en l’emmenant au centre de lavage de cerveau.

Une autre femme du comité de quartier a demandé à M. Gao d’admettre « avoir été transformé [i.e d’avoir abandonné sa croyance] » sur un morceau de papier avant qu’ils puissent procéder à sa demande. M. Gao a refusé. La femme lui a alors proposé de signer sur un papier en blanc et qu’ils allaient inscrire qu’il avait été transformé. Il a de nouveau refusé et sa demande a donc été jugée incomplète.

Au cours des quelques années qui ont suivi, M. Gao n’a pu faire que de petits boulots pour survivre. La police a fréquemment appelé son patron, forçant éventuellement M. Gao à démissionner pour ne pas impliquer son patron. La même chose s’est produite en 2010 et 2011, lorsque ses nouveaux patrons ont à nouveau été harcelés au téléphone par la police et qu’il a dû, à nouveau, quitter son emploi.

En 2012, la sœur aînée de M. Gao a été contrainte de signer une « garantie de supervision » promettant de le surveiller, ce qui lui a causé un énorme stress.

Le 11 juillet 2013, des policiers de Liujiapu, la Commission des affaires politiques et juridiques et le comité de quartier se sont rendus sur le lieu de travail de la sœur aînée de M. Gao, qui se trouvait alors en voyage d’affaires à l’extérieur de la ville. Ils ont ensuite parlé à son mari et au patron de M. Gao, exigeant de voir M. Gao. Le patron n’a eu d’autre choix que d’organiser une rencontre.

Le policier He Yong a crié après M. Gao lorsque celui-ci a raconté comment il avait été persécuté pour sa croyance. M. Gao a ensuite demandé où en était sa demande de carte d’identité, il n’a reçu aucune réponse. Le harcèlement a mis le patron de M. Gao sous une pression énorme ; M. Gao a fini par quitter à nouveau son emploi.

À l’époque, les parents de M. Gao avaient plus de 70 ans. Pendant toutes ces années, ils ont été harcelés et ont subi des dommages physiques et mentaux. Depuis 2007, la tension artérielle de son père s’élevait et il ne pouvait pas s’endormir chaque fois qu’il recevait un appel téléphonique ou était harcelé en personne. Sa santé a décliné rapidement. Lorsqu’il a appris que M. Gao était à nouveau harcelé le 11 juillet 2013, sa santé physique et mentale s’est encore détériorée. Le 6 septembre de la même année, il est décédé d’une chute causée par la peur et les inquiétudes.

En 2014, le même groupe de policiers est allé harceler au travail la troisième sœur de M. Gao et l’a forcée à signer « une garantie de supervision ». Ce harcèlement a exercé une forte pression sur elle et son mari. Elle a également demandé où en était la demande de carte d’identité de son frère et on lui a répondu que les hauts responsables réfléchissaient encore à la question.

Vers le 16 septembre 2017, deux policiers (un homme et une femme) du poste de police de Liujialu ont harcelé le patron et les collègues de M. Gao (pour avoir proposé à M. Gao le petit boulot). Ils ont aussi harcelé ses proches dans sa ville natale. Plus tôt, ils avaient appelé sa sœur aînée pour savoir où il se trouvait. Ils ont également harcelé sa deuxième sœur aînée au cours de ces années.

Le 18 septembre 2019, le chef Yuan Yun (un quinquagénaire) du poste de police de Liujiapu a appelé, sous le couvert du poste de police de Xiqu, pour attirer le neveu de M. Gao (le fils de sa sœur aînée) au poste de police. Ils ont forcé le neveu à divulguer le nouveau numéro de téléphone de sa mère. Ils ont ensuite forcé la sœur aînée à communiquer l’état actuel de M. Gao. Une femme du comité de la rue Fuxing a également appelé pour la harceler le 14 novembre.

Entre février 2020 – lorsque le PCC a confiné Wuhan en raison de la pandémie du coronavirus – et juillet 2020, certains des policiers susmentionnés ont appelé la sœur aînée de M. Gao, quatre fois, pour la harceler et lui demander où se trouvait M. Gao.

En mars 2021, des personnes du Bureau de gestion globale des rues du district d’Anning ont trouvé la sœur aînée de M. Gao à Lanzhou. Ils lui ont menti, en lui disant que le gouvernement ne persécutait plus le Falun Gong. Ils ont pris des photos d’elle et de sa petite-fille de 4 ans et lui ont demandé de signer des déclarations. Le 28 mai, une femme et quatre hommes ont harcelé la mère octogénaire et les deux autres sœurs de M. Gao dans le bourg de Qingcheng et leur ont demandé des informations sur la situation de M. Gao, notamment son numéro de téléphone et son lieu de travail. Ils lui ont aussi menti en disant qu’ils avaient besoin de la photo de M. Gao pour traiter sa demande de carte d’identité.

Persécution financière

M. Gao est retourné au siège de l’usine d’instruments électroniques de Zhongxing de la succursale de la province du Hebei en novembre 1999. Pour éviter d’être mise en cause pour sa croyance, son entreprise a dépêché quatre personnes pour le conduire chez ses parents, sous prétexte qu’il refusait de remettre les livres de Falun Gong et d’arrêter de cultiver. Ils ne lui ont pas versé son salaire en 2019, qui était de plus de 8000 yuans.

En février 2000, M. Gao a été licencié par le secrétaire du Parti de son entreprise au motif que l’entreprise ne se portait pas bien. Avec l’aide d’un ami, il a trouvé un emploi dans une entreprise étrangère à Pékin, car le directeur général de cette entreprise savait que les pratiquants de Falun Gong étaient tous dignes de confiance.

En mai 2000, le nouvel employeur de M. Gao a été piégé par des personnes qui ne connaissaient pas les faits. La police a fait pression sur le directeur général pour qu’il licencie M. Gao, et il a été contraint de démissionner. Il a continué à errer dans Pékin pour trouver un emploi, mais en vain.

En juin 2000, M. Gao est retourné à Lanzhou et a demandé à être réintégré dans son ancien poste à l’usine d’instruments électriques Zhongxing et que le paiement de son salaire pour l’année 1999 lui soit versé. L’usine a prétendu que son salaire avait été retenu pour couvrir l’argent qu’il devait à l’usine. Mais M. Gao ne croyait pas qu’il devait quoi que ce soit à l’usine. L’usine a assigné de nombreuses personnes, dont le secrétaire du Parti, pour le rencontrer.

Le secrétaire du Parti a défendu sa décision de licencier M. Gao : « Nous vous avons secrètement licencié et n’avons pas rendu votre dossier public. Vos dossiers seront supprimés dès que vous aurez trouvé un nouvel employeur. Vous avez fait un bon travail en 1999, mais vous pratiquiez le Falun Gong et nous avons subi d’énormes pressions pour vous de la part des supérieurs... Nous avons fait le calcul, vos gains en 2019 étaient juste suffisants pour compenser l’argent que vous deviez à l’usine. Nous sommes quittes maintenant et nous ne nous devons plus rien. »

Le tribunal local a informé l’usine de sa peine de quatre ans de prison en 2001 et l’usine s’en est servie comme excuse pour licencier officiellement M. Gao cette année-là. Il n’a pas reçu l’indemnité de licenciement offerte aux employés dans des situations similaires.

Traduit de l’anglais