(Minghui.org)
Nom : Jiang Haiying
Nom chinois :江海滢
Sexe : Féminin
Âge : 55 ans
Ville : Baotou
Province : Mongolie intérieure
Profession : Enseignante
Date du décès : 10 juillet 2021
Date de la dernière arrestation : 1er septembre 2014
Dernier lieu de détention : Un centre de détention local
Quand Mme Jiang Haiying, une habitante de la ville de Baotou en Mongolie intérieure, a été enceinte de sa fille à l’âge de 44 ans, elle était déterminée à donner à son enfant le meilleur qu’elle pouvait lui offrir. Mais un voyage qu’elle a fait quatre ans après la naissance du bébé, pour rendre visite à sa mère, a changé à jamais le destin de sa famille.
Le 1er septembre 2014, Mme Jiang et sa fille alors âgée de quatre ans attendaient de monter dans le train à la gare de Baotou, lorsque la police l’a interpellée et arrêtée sous les yeux de la fillette.
Après cela, la petite était trop effrayée pour se rendre à nouveau à la gare. Elle tremblait également dès qu’elle voyait un policier. La fillette, qui était autrefois extravertie, s’est renfermée sur elle-même et parlait rarement. Son père a travaillé sans répit pour tenter de sauver sa mère, mais en vain.
La police a maintenu Mme Jiang sous écrous pendant deux ans et a essayé de la faire condamner à la prison pour son refus d’abandonner sa croyance dans le Falun Gong, une discipline méditative et spirituelle ancestrale persécutée par le régime communiste chinois.
En 2016, même après que la police a finalement libéré Mme Jiang faute d’avoir pu réunir suffisamment de preuves pour l’inculper, ils ont continué à la harceler régulièrement à son domicile.
En 2019, trois ans seulement après le retour de Mme Jiang dans sa famille et alors que sa fille avait neuf ans, son mari est soudainement tombé dans un état grave. Bien qu’il ait survécu, il est devenu invalide depuis et avait besoin qu’elle s’occupe de lui.
Pour soutenir sa famille, Mme Jiang a repris son ancienne profession d’enseignante et a commencé à proposer des cours de soutien scolaire pour avoir des revenus.
Mais le harcèlement continuel de la police a fini par l’épuiser. Elle a développé des grosseurs dans la poitrine et a dû engager une nounou pour s’occuper de sa fille, tandis qu’elle emménageait chez ses parents, tous les deux approchant des 80 ans. Sa mère âgée a dû s’occuper d’elle, ainsi que de son père, qui luttait contre les effets secondaires d’une thrombose cérébrale.
Mme Jiang est décédée le 10 juillet 2021. Elle n’avait que 55 ans.
Son frère s’occupe à présent de son mari et sa mère prend soin de sa fille de 13 ans.
Deux années de détention illégale
Mme Jiang a été arrêtée à la gare de la ville de Baotou, le 1er septembre 2014 par Chen Huijun, chef du Bureau de la sécurité intérieure du district de Qingshan et directeur du Bureau 610 du district de Qingshan.
Créé le 10 juin 1999, un mois avant que le Parti communiste chinois ne lance la persécution du Falun Gong, le Bureau 610 avait pour unique mission d’éradiquer le Falun Gong en Chine.
Au début du mois d’octobre 2014, le parquet du district de Qingshan a approuvé l’arrestation de Mme Jiang. Bien que le procureur ait renvoyé plusieurs fois son dossier à la police, en invoquant un manque de preuves, Chen a toujours refusé de la libérer et a persisté dans ses efforts pour essayer de la faire condamner.
Le mari de Mme Jiang s’est adressé à diverses agences gouvernementales pour obtenir sa libération tout en essayant de garder son emploi à plein temps. Il n’avait souvent pas d’autre choix que de laisser sa fille de quatre ans seule à la maison, et de lui dire de bien prendre soin d’elle.
Lorsque la fillette est entrée à l’école maternelle, elle devait parfois rester avec son institutrice lorsque son père devait partir en voyage d’affaires en dehors de la ville.
Pour prendre soin de la fillette, la mère de Mme Jiang et son père handicapé ont ensuite parcouru près de 900 kilomètres, de la Bannière de Hexigten en Mongolie intérieure à Baotou. La grand-mère était si bouleversée par les épreuves de la famille qu’un jour, elle est tombée alors qu’elle passait la serpillière et n’a pas pu marcher pendant longtemps.
Sa chute a amplifié le stress de son gendre, qui devait alors s’occuper de sa fille et de ses beaux-parents, en même temps que d’essayer de secourir sa femme et de travailler. Ses cheveux sont devenus gris en quelques jours seulement.
Pendant ce temps, Chen a fait admettre à Mme Jiang par tromperie les accusations fabriquées contre elle. Il a promis de la libérer une fois passé le processus des poursuites judiciaires.
Le tribunal du district de Qingshan a jugé quatre fois Mme Jiang. La dernière séance du 21 juillet 2016 n’a duré que dix minutes, dix minutes au cours desquelles le juge Sun Jinmin n’a cessé d’ordonner à Mme Jiang de plaider coupable, ce qu’elle a refusé de faire.
Le 1er décembre 2016, après deux ans et trois mois de détention, Mme Jiang a été libérée lorsque le juge a échoué à recueillir suffisamment de preuves pour la condamner.
La situation critique du mari
Pendant que Mme Jiang était incarcérée, son mari a dépensé toutes leurs économies et a même emprunté de l’argent pour soudoyer la police, espérant la faire libérer. Il a souvent perdu espoir et se sentait impuissant.
Son épuisement mental et physique ainsi que le harcèlement continuel de sa famille, même après le retour à la maison de Mme Jiang, ont eu un impact énorme sur sa santé. Le soir du 23 juin 2019, il est soudain tombé malade et a été transporté d’urgence à l’hôpital.
Après quelques jours de traitement, l’hôpital a voulu le renvoyer bien qu’étant toujours dans le coma parce que sa famille n’avait pas les moyens de payer. Mme Jiang a demandé de l’aide à travers une plateforme de financement participatif et l’hôpital a finalement permis à son mari de rester. Le médecin a dit que son état était très préoccupant. Même s’ils pouvaient le garder en vie, il serait dans un état végétatif pour le restant de sa vie.
Avant le réveil de son mari, de nombreux agents de recouvrement sont venus trouver Mme Jiang. C’est à ce moment-là qu’elle a su le mal que son mari s’était donné pour essayer de la secourir. Mais il ne lui a jamais dit combien il avait versé à la police.
Pendant les quelques mois où son mari a été hospitalisé, Mme Jiang est allée tous les jours s’occuper de lui. Elle préparait généralement les repas le matin, ajoutant la quantité limitée de viande qu’elle pouvait se permettre d’acheter. Elle mangeait ensuite elle-même les légumes les moins chers, comme des pommes de terre.
Après la sortie de l’hôpital de son mari, elle a engagé quelqu’un pour l’aider à s’occuper de lui. Elle a installé une barre dans la maison afin qu’il puisse pratiquer la marche. En même temps, elle a commencé à proposer des cours de soutien scolaire pour avoir des revenus.
Un harcèlement continuel
Peu de temps après le retour à domicile du mari de Mme Jiang, la police locale et les membres de l’équipe du comité résidentiel, parfois plus de dix en même temps venaient pour la harceler à nouveau, lui ordonnant de renoncer au Falun Gong. Le harcèlement a duré jusqu’en août 2020.
Lorsqu’elle refusait de faire entrer les agents, ils martelaient la porte et criaient après elle. Lorsqu’ils entraient, ils restaient des heures, ignorant à quel point ce harcèlement affligeait son mari invalide.
Le harcèlement était si stressant que Mme Jiang a commencé à avoir des hallucinations et pensait que la police frappait en permanence à sa porte. En même temps, elle a continué à travailler avec l’aide-soignante pour aider à la rééducation de son mari, même lorsqu’une masse dans sa poitrine a commencé à grossir et à lui causer des douleurs atroces sur le côté gauche du corps.
Comme sa condition physique continuait à se détériorer, elle n’avait plus la force de s’occuper de son mari. Pour éviter davantage de harcèlement, elle a laissé son mari et sa fille avec l’aide-soignante et a parcouru des milliers de kilomètres pour rejoindre la maison d’une parente, espérant se rétablir. Lorsqu’elle est arrivée devant l’immeuble de sa parente, elle était si épuisée qu’elle n’avait pratiquement pas la force de monter les escaliers.
Quelques jours après avoir quitté son domicile seulement, les autorités sont de nouveau venues la harceler.
Pour éviter que sa parente ne soit impliquée, elle est partie ensuite chez sa mère pour qu’elle puisse s’occuper d’elle. Lorsque les autorités l’ont su, ils ont commencé à appeler sa mère et la harceler.
Lorsque sa mère a dit aux policiers à quel point Mme Jiang allait mal, ils ont demandé un diagnostic de l’hôpital et des photos. Même après que sa famille a envoyé les informations demandées, cinq fonctionnaires de la Commission des affaires politiques et juridiques sont venus au domicile de sa mère pour contrôler son état.
À ce moment-là, Mme Jiang était déjà alitée et ne pouvait plus se mouvoir. Sa poitrine était dure et extrêmement gonflée.
À leur retour à Baotou, les fonctionnaires de la Commission des affaires politiques et juridiques ont renvoyé l’aide-soignante que Mme Jiang avait engagée et ont placé son mari dans un foyer communautaire pour sans-abri.
Peu de temps après, Mme Jiang est décédée, laissant derrière elle sa fille encore jeune, son mari invalide et ses parents âgés.
Traduit de l’anglais
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