(Minghui.org) En août 2014, à la suite d’une arrestation pour avoir distribué des documents sur le Falun Gong, une enseignante d’école primaire de la ville de Kunming, dans la province du Yunnan, a été condamnée à sept ans et demi à purger à la deuxième prison pour femmes de la province du Yunnan. Les gardiennes l’ont forcée à effectuer des travaux intensifs sans rémunération, l’ont torturée, ont essayé de lui faire subir un lavage de cerveau, lui ont donné peu de nourriture et l’ont à peine autorisée à se laver ou à utiliser les toilettes.
Lorsque Mme Wang Juzhen a été libérée en août 2020, avec un an et demi d’avance, elle s’est rendu compte que son école l’avait licenciée, alors qu’elle était une enseignante exceptionnelle ayant à son actif plusieurs prix du bureau de l’éducation du canton et du bureau de la province. Sans aucun moyen de subvenir à ses besoins, elle lutte désormais pour retrouver une vie normale.
Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une discipline méditative et spirituelle ancestrale que le régime communiste chinois persécute depuis 1999.
Dernières arrestations et condamnations
Mme Wang et trois autres pratiquants de Falun Gong, M. Wang Zhengli, Mme Bi Jinmei et Mme Li Xiaoling, se sont rendus dans le district voisin de Xundian le 16 août 2014 pour sensibiliser les gens à la persécution.
Ils ont remis par hasard une brochure à Gui Mingxing, le secrétaire de la Commission locale des affaires politiques et juridiques, un organisme extrajudiciaire chargé de superviser la persécution. Gui les a dénoncés, et des agents du poste de police de Xianfeng sont rapidement arrivés. Pour empêcher les pratiquants de s’enfuir, les policiers ont tiré sur leurs pneus et les ont arrêtés. Un policier les a battus et giflés. Une des dents de Mme Bi est tombée.
Les policiers et les agents du Bureau 610 ont retenu les pratiquants toute la nuit dans le Département de police de Xundian, menottés à des chaises de fer. Le lendemain, la police a transféré les trois femmes au centre de détention pour femmes de la ville de Kunming et M. Wang au centre de détention du district de Xundian.
La police des districts de Songming et de Xundian est entrée par effraction et a mis à sac les maisons des pratiquants. Ils ont confisqué des biens pour une valeur de 10 000 yuans, notamment des ordinateurs, des graveurs de DVD, des imprimantes, des livres de Falun Gong et de l’argent liquide.
Outil de torture : La chaise de fer, un des outils utilisés par les autorités chinoises pour torturer les pratiquants de Falun Gong
Les pratiquants ont comparu devant le tribunal du district de Xundian le 10 avril 2015, accusés de « saboter l’application de la loi », le prétexte standard utilisé pour criminaliser le Falun Gong. À l’extérieur du tribunal, des centaines de policiers ont encerclé le bâtiment, et la salle d’audience était occupée par la police et des fonctionnaires de la justice. Seuls deux membres de la famille par pratiquant ont été autorisés à entrer dans la salle d’audience.
Le procureur a cité plusieurs témoins dans l’acte d’accusation, mais aucun d’entre eux ne s’est présenté au tribunal pour accepter un contre-interrogatoire. L’avocat de Mme Wang a demandé que les preuves soient exposées dans la salle d’audience, mais le juge a ignoré sa requête.
Les avocats ont plaidé non coupables pour les pratiquants. Ils ont fait valoir que la liberté de croyance des pratiquants était protégée par la Constitution et que le gouvernement ne pouvait pas y porter atteinte. Ils ont insisté sur le fait que le procureur n’avait pas présenté de preuves démontrant que leurs clients avaient porté atteinte à l’application de la loi par leur croyance spirituelle. Ils ont demandé que les pratiquants soient acquittés.
Lorsque Mme Wang a témoigné pour sa défense, le juge l’a interrompue à plusieurs reprises et ne lui a pas permis de continuer.
Le juge a prononcé les peines le 4 mai 2015 : Mme Wang, M. Wang et Mme Bi ont été condamnés chacun à sept ans et demi de prison, et Mme Li à trois ans avec quatre ans de probation. Mme Wang a fait appel devant la cour intermédiaire de la ville de Kunming, qui a décidé de maintenir le verdict initial le 20 juillet.
Les administrateurs du Bureau de l’éducation du district rural de Songming ont licencié Mme Wang le 17 septembre 2015, alors qu’elle avait consacré vingt-sept années de sa vie à l’enseignement public.
Un an de travaux forcés dans un centre de détention
Avant d’être transférée en prison, Mme Wang a passé plus d’un an au centre de détention pour femmes de Kunming, où elle a dû travailler dans un atelier clandestin. Tous les jours, de 6 h 30 à 18 h 30, elle assemblait des ampoules électriques et les insérait dans les douilles des lampes. Elle devait en faire plus de 1000 par jour et faire des heures supplémentaires si la demande était plus forte. Ses doigts se sont mis à se couvrir de cloques et à saigner jusqu’à ce que des callosités se forment. Certains des produits étaient exportés.
Illustration de torture : Les ateliers de confection clandestins dans les centres de détention et les prisons
Mme Wang devait travailler douze heures par jour, mais on ne lui donnait pratiquement rien de comestible, comme des choux couverts d’insectes ou de la courge pendant plusieurs mois d’affilée. Les pommes de terre étaient considérées comme un luxe, car elles n’étaient offertes que lorsque les responsables de la surveillance venaient inspecter le lieu ou pendant les vacances.
Torturées dans la prison pour femmes
Mme Wang et Mme Bi ont été emmenées à la deuxième prison pour femmes de la province du Yunnan le 23 septembre 2015. Les gardiennes ont ordonné à une détenue de déshabiller Mme Wang et de prendre ses vêtements et son shampoing. Elle a découvert plus tard que la détenue avait donné ses affaires à d’autres détenues, il ne lui restait donc que quelques sous-vêtements et un pain de savon.
Une gardienne a ordonné à deux détenues de surveiller Mme Wang jour et nuit. Contrairement aux autres nouvelles détenues, qui pouvaient utiliser les bols de riz fournis par la prison, les pratiquantes recevaient leur nourriture dans des bols à nouilles instantanées usagés.
Pendant les neuf premiers mois de son emprisonnement, les gardiennes ont soumis Mme Wang à une gestion stricte. Elle devait rester assise sur un minuscule tabouret pendant treize heures par jour, ce qui lui faisait très mal au dos et aux jambes. Lorsqu’elle a refusé d’apprendre par cœur le règlement de la prison, les gardiennes ne l’ont pas laissée dormir. Elles ont également essayé de la forcer à lire des livres calomniant le Falun Gong et à écrire des rapports sur ses pensées. En hiver, alors que les autres détenues devaient porter deux manteaux pour rester au chaud, Mme Wang n’avait qu’une fine chemise. Les détenues l’agressaient verbalement jour et nuit, et les gardiennes fermaient les yeux.
Présentation de torture : Rester assise sur un petit tabouret
Les gardiennes ont essayé de marquer des points auprès de leurs supérieurs hiérarchiques en faisant renoncer publiquement les pratiquantes à leur croyance. Dans une salle pleine de monde, Mme Wang est montée la première sur le podium et a déclaré : « Les pratiquants de Falun Gong ne sont pas coupables de ce qu’ils croient. Lorsque je quitterai cette prison, je passerai le reste de ma vie à poursuivre les autorités pénitentiaires pour avoir persécuté les pratiquantes. » Les gardiennes l’ont tout de suite placée sous le régime de la gestion stricte.
Pendant cette période, on lui a interdit de parler à qui que ce soit, y compris à sa famille. Si elle voulait écrire ou recevoir des lettres ou avoir des visites de sa famille, elle devait en faire la demande. Cette demande devait être approuvée par une dizaine de gardiennes et examinée lors d’une réunion. Les gardiennes ne la laissaient pas aller chercher ses repas ou son eau par elle-même, et les détenues chargées de la surveiller devaient le faire pour elle. Ces dernières n’étant pas contentes de ce travail supplémentaire ont réduit la quantité de nourriture qu’elle recevait et limité son utilisation de l’eau chaude.
Elle devait rester assise sur un minuscule tabouret de 6 h 30 à 22 h 30, avec seulement deux heures de marche entre les deux. Les gardiennes lui donnaient un seau d’eau propre par semaine et l’obligeaient à se laver et à laver ses vêtements en une demi-heure. Les autres jours, elle recevait juste assez d’eau pour se brosser les dents. Elle ne pouvait aller aux toilettes que six fois par jour, sous la surveillance des détenues. Elles lui interdisaient de parler aux autres ou de regarder autour d’elle.
Les détenues, dont la plupart étaient incarcérées pour trafic de drogue, disposaient d’un pouvoir absolu et pouvaient s’emparer à volonté des biens des pratiquantes. Parmi elles figuraient : Wang Ping, condamnée à perpétuité ; Song Jing, Wang Ruxin, Gu Shangqiong et Yu Boxiang, toutes condamnées à quinze ans ; et Gui Fen, condamnée à douze ans. Elles trouvaient constamment de nouvelles façons de piéger les pratiquantes afin que les gardiennes puissent les soumettre à une gestion stricte et les torturer.
Après avoir découvert que Mme Bi avait donné un rouleau de papier de soie à une autre détenue, celles qui la surveillaient l’ont accusée de communiquer sans autorisation. Mme Bi a alors été placée sous surveillance stricte.
La persécution continue après la libération
Un mois seulement après la libération de Mme Wang, le 17 août 2020, les autorités sont venues la harceler. Le 16 septembre, le directeur du Bureau 610 a envoyé quelqu’un pour menacer sa famille. La personne en question a dit qu’elle devait se présenter à la police et que si elle ne le faisait pas, ils surveilleraient sa famille et couperaient leur service de téléphonie cellulaire. Des agents du poste de police du faubourg de Songyang ont appelé six jours plus tard, lui ordonnant de se présenter à nouveau devant eux.
En octobre 2020 et janvier 2021, les fonctionnaires et la police ont appelé et rendu visite à Mme Wang et sa famille pour les harceler.
En décembre 2021, un fonctionnaire de la Commission des affaires politiques et juridiques lui a téléphoné et lui a dit de se rendre au poste de police. Mme Wang a expliqué à cette personne que la pratique du Falun Gong est un droit garanti par la Constitution et que le harcèlement devrait s’arrêter. La personne l’a alors menacée : « Vous venez d’indiquer que vous pratiquez encore le Falun Gong. Je vais envoyer la police chez vous. »
Voir aussi :
Quatre personnes jugées pour avoir distribué des informations dénonçant la persécution du Falun Gong
Traduit de l’anglais
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