(Minghui.org) La famille de Mme Jin Hong n’a pas pu la ramener immédiatement chez elle le 3 décembre 2023, lorsqu’elle a achevé une peine de prison de quatre ans pour sa croyance dans le Falun Gong, une discipline méditative et spirituelle ancestrale que le Parti communiste chinois persécute depuis juillet 1999. Au lieu de cela, elle a été remise à la police, qui l’a conduite au poste pour qu’elle remplisse quelques formalités administratives avant de la relâcher plus tard dans la journée.

Rappel rapide de l'affaire de Mme Jin

Mme Jin, 56 ans, vit dans le district de Tiexi de la ville de Shenyang, dans la province du Liaoning. Elle a été arrêtée le 4 décembre 2019 pour avoir distribué des calendriers contenant des informations sur le Falun Gong. Le tribunal du district de Tiexi l’a condamnée à quatre ans en septembre 2020 et elle a été transférée à la deuxième prison pour femmes de la province du Liaoning le 18 mars 2021.

Mme Jin a subi d’atroces tortures en prison pour ne pas avoir renoncé à sa croyance et sa jambe a été gravement blessée. Les demandes de sa famille visant à demander des comptes aux auteurs de ces actes, à obtenir une copie du rapport d’évaluation de ses blessures et à lui rendre visite en prison ont été rejetées à plusieurs reprises. Elle n’a eu droit qu’à quatre visites en personne et deux appels téléphoniques avec sa famille après son admission en prison.

Malgré les tortures incessantes qu’elle a subies, Mme Jin n’a jamais faibli dans sa croyance pendant toute la durée de sa détention. La Commission des affaires politiques et juridiques du district de Tiexi (PLAC), un organisme extrajudiciaire chargé de superviser la persécution du Falun Gong, a donc ordonné à la prison de la remettre au poste de police de Xinggong, qui était responsable de son arrestation en 2019, à l’expiration de son mandat, le 3 décembre 2023. La police a ensuite travaillé main dans la main avec la prison pour assurer le transfert, malgré les vives protestations de la famille de Mme Jin.

Mme Jin a refusé de faire une déclaration de renoncement au Falun Gong après avoir été emmenée au poste de police. Elle a déclaré qu’elle continuerait à demander justice, car elle n’aurait jamais dû être emprisonnée pour sa croyance. Elle s’est également réservé le droit de porter plainte contre la police et le PLAC pour l’avoir saisie le jour de sa libération.

Bataille entre la famille de Mme Jin et la police

Les proches et les amis de Mme Jin sont arrivés à la prison le matin du 3 décembre 2023 juste avant 9h, impatients d’aller la chercher après quatre longues années de séparation.

Lorsque l’horloge a sonné neuf heures, une voiture de police s’est soudainement arrêtée et s’est garée sur le côté devant la porte principale. Trois hommes et une femme en sont sortis et sont entrés dans la prison par une porte latérale.

La famille de Mme Jin a vu les quatre personnes parler aux gardiens, mais n’a pas pu comprendre ce qu’ils disaient. Les quatre personnes sont ensuite sorties et sont restées près de leur voiture de patrouille.

La famille de Mme Jin s’est inquiétée et a demandé aux quatre personnes qui elles étaient. Il s’est avéré que deux d’entre elles, Liu Xin et Wang Yonggang, étaient du poste de police de Xinggong ; le troisième homme était Gao Linze, secrétaire de la communauté de Huabei, où réside Mme Jin; et la femme était Wang Li, du bureau d’appel du comité de la rue Xinghua.

L’agent Wang Yonggang, responsable de la sécurité publique dans le quartier de Mme Jin, a laissé Liu parler. Liu a déclaré qu’ils étaient venus chercher Mme Jin. Son mari n’en a pas cru ses oreilles. Furieux, il a demandé : « Qu’est-ce qui justifie que vous veniez chercher ma femme ? J’ai déposé de nombreuses plaintes contre vous, la police et la prison, pour l’avoir arrêtée et torturée. Comment avez-vous pu débarquer ici sans même prévenir sa famille ? »

Liu a insisté pour que Mme Jin les accompagne. Son mari lui a montré des confirmations de courrier de diverses agences gouvernementales accusant réception des plaintes déposées contre ses agresseurs. Liu l’a repoussé et lui a dit : « Ce n’est pas la peine de me montrer ça. Cela ne sert à rien. Poursuivez-moi où vous voulez. »

Wang a ajouté : « Nous devons l’emmener aujourd’hui. »

Le mari de Mme Jin a alors demandé aux deux agents pourquoi ils ne portaient pas leur uniforme lorsqu’ils appliquaient la loi. Liu a répondu qu’aller chercher Mme Jin n’était pas appliquer la loi.

Le mari de Mme Jin a demandé à voir les pièces d’identité des agents. Liu a admis qu’il n’était en fait qu’un agent auxiliaire du poste de police de Xinggong. Wang a montré sa carte de police.

Le mari de Mme Jin a demandé sur quelle base légale la police la saisissait alors qu’elle avait déjà purgé sa peine. Liu a sorti son téléphone pour montrer une page web sur l’article 300 du Code pénal, qui stipule que toute personne utilisant une organisation sectaire pour nuire à l’application de la loi doit être poursuivie avec toute la rigueur de la loi. Il a déclaré que cela suffisait pour qu’ils emmènent Mme Jin.

Son mari a fait valoir qu’aucune loi ne criminalise le Falun Gong ni ne le qualifie de secte. En outre, comment Mme Jin pourrait-elle saper l’application de la loi alors qu’elle est encore en prison? Il a exhorté Liu, Wang et les deux autres à ne pas persécuter à nouveau Mme Jin, alors qu’elle avait à peine survécu à quatre années de torture et qu’elle avait subi de graves blessures.

Il les a implorés de laisser sa femme rentrer chez elle avec lui. Liu maintenait fermement que Mme Jin devait se rendre au poste de police.

Le mari de Mme Jin a finalement décidé de céder, car il ne voulait pas d’une issue pire encore.

Le plan minutieux de la prison pour assurer le transfert de Mme Jin à la police

Selon les règles de la prison, les détenus dont la peine se termine un jour donné doivent être libérés tous ensemble à 9 h 30 ce jour-là. Cependant, le 3 décembre 2023, la prison a libéré tous les autres détenus éligibles à 8 h 30 tout en gardant Mme Jin à l’intérieur afin que les autres détenus ne s’aperçoivent pas qu’elle était transférée à la police.

Lorsque les proches de Mme Jin ont parlementé avec la police à l’extérieur, la prison a envoyé quelques gardiens en civil pour se fondre dans la foule et se faire passer pour ses amis. Ils ont crié : « Coopérons avec la police ! » Plusieurs autres gardiens en civil ont également été vus quittant la prison et se tenant à deux mètres de distance derrière la foule.

Lorsque la porte principale a finalement été ouverte pour Mme Jin, plus de vingt gardiens et quatre agents armés se sont précipités à l’extérieur, suivis par Mme Jin, qui était encadrée par quelques autres gardiens. Seuls son mari et son fils ont été autorisés à la saluer brièvement, tandis que le reste de sa famille et ses amis ont été tenus à l’écart.

Malgré les demandes répétées du mari de Mme Jin d’obtenir une copie du rapport d’évaluation de ses blessures au cours des dernières années, les gardiens ne lui ont montré le rapport que rapidement, sans lui en donner une copie, après qu’elle a quitté la prison.

Le fils de Mme Jin a été autorisé à l’accompagner dans la voiture de police. Sa famille a alors vu un gardien principal crier : « Rentrons tous à l’intérieur ! ». Tous les gardiens, en uniforme et en civil, se sont alors retirés à l’intérieur de la prison.

Mme Jin réaffirme son innocence au poste de police

Mme Jin a eu chaud et soif pendant le trajet. Elle avait également le mal des transports. Lorsqu’elle a demandé à sortir du véhicule pour se rafraîchir et boire de l’eau, l’agent Wang a bloqué la porte-passager à droite et le secrétaire Gao à gauche. Cette dernière lui a demandé quel crime elle avait commis qui l’empêchait de sortir du véhicule. Wang a menti en disant que les portes-passagers étaient cassées, mais a cédé devant l’insistance de la jeune femme. Dès qu’elle est sortie, Wang et les autres ont sauté et l’ont surveillée de près pour l’empêcher de s’enfuir.

Lorsque Mme Jin a hésité à remonter dans la voiture de patrouille, Wang l’a menacée : « Quelle que soit la durée de votre pause, vous devez vous rendre au poste de police aujourd’hui ».

Mme Jin s’est exécutée. Dès leur arrivée, Wang ne s’est pas montré. Liu s’est plaint que Wang se déchargeait de la tâche de « travailler sur » Mme Jin sur lui, un agent auxiliaire.

Liu a ensuite ordonné à Mme Jin de rédiger une déclaration dans laquelle elle renonçait à sa croyance et a déclaré que tous les pratiquants du Falun Gong nouvellement libérés devaient se soumettre aux mêmes formalités avant de pouvoir rentrer chez eux. Mme Jin a écrit : « Je n’ai enfreint aucune loi, mais j’ai été condamnée à quatre ans de prison par le tribunal du district de Tiexi. J’ai été brutalement torturée et humiliée dans la deuxième prison de la province du Liaoning. Je ferai tout ce qu’il faut pour que les coupables soient tenus pour responsables ». Son fils a averti Liu de ne plus la harceler, elle et sa famille.

Voir aussi :

Une femme du Liaoning privée de visites familiales et maltraitée depuis son admission en prison en avril 2023

Une femme du Liaoning subit de terribles tortures en prison

Une femme du Liaoning torturée en prison pour ne pas avoir renoncé à sa croyance

Traduit de l’anglais