(Minghui.org) Le 9 septembre 2023, la famille de Mme Liu Guohua a finalement été autorisée à lui rendre visite en personne pour la première fois depuis plus de deux ans, c’est-à-dire depuis son arrestation, en raison de sa croyance dans le Falun Gong, une discipline méditative et spirituelle ancestrale que le Parti communiste chinois persécute depuis juillet 1999. Avant cela, Mme Liu n’avait été autorisée qu’à une brève rencontre virtuelle avec sa famille.

Mme Liu, âgée de 55 ans et originaire du district de Binchuan, dans la province du Yunnan, a été arrêtée le 14 mai 2021, puis condamnée secrètement à quatre ans de prison. La police locale, le parquet et le tribunal ont tenu sa famille dans l’ignorance de son lieu de détention, de son inculpation, de son procès et de sa condamnation. Ils n’ont informé la famille de son verdict qu’au début du mois de mars 2022, mais ont refusé de révéler son lieu de détention.

Ses proches n’ont cessé de demander où elle se trouvait, et le poste de police local de Gong'an a menti en disant qu’elle avait été emmenée à la prison de Qujing, dans la province du Yunnan. La famille s’est rendue à la prison, mais on lui a dit qu’elle n’y était pas.

Ce n’est que le 15 mars 2022 que la famille de Mme Liu a appris où elle se trouvait. Elle a été autorisée à téléphoner ce jour-là et a dit à sa famille qu’elle était détenue à la deuxième prison pour femmes de la province du Yunnan.

Depuis, sa famille s’est rendue à plusieurs reprises à la prison, mais n’a pas été autorisée à lui rendre visite. Elle s’est ensuite adressée au bureau judiciaire local, qui l’a aidée à organiser une rencontre virtuelle avec elle.

Les proches de Mme Liu ont continué à demander des visites en personne avec elle et en ont finalement obtenu une le 9 septembre 2023. Ils ont remarqué qu’elle avait l’air fragile et qu’elle subissait beaucoup de pression. Ils soupçonnent qu’elle a dû recevoir l’ordre de renoncer au Falun Gong en prison.

Mme Liu avait déjà passé trois ans et demi dans la même prison (de 2012 à 2016), également pour sa croyance dans le Falun Gong. Elle a été torturée et droguée. Sa famille craint qu’elle ne soit à nouveau soumise à de mauvais traitements similaires.

Dernière arrestation

Le 14 mai 2021, Mme Liu s’apprêtait à aller travailler dans la ferme familiale lorsque la police a soudain frappé à la porte, menaçant de la défoncer si elle ne la laissait pas entrer.

Dès que le mari de Mme Liu a ouvert la porte, plus de 20 policiers ont fait irruption, y compris le maire adjoint de la commune, Huang Chengxing. Yang Yu, le chef du Bureau de la sécurité intérieure du district de Binchuan, a d’abord présenté une demande de convocation. Ensuite, l’agent Xiang Yongxiang a menotté Mme Liu, après avoir montré sa carte d’identité, et a ordonné à deux agents armés de traîner Mme Liu jusqu’à la voiture de police.

Pour protester contre cette arrestation arbitraire, Mme Liu a crié : « Falun Dafa est bon ! Authenticité-Bienveillance-Tolérance est bon ! Le ciel éliminera le Parti communiste chinois ! Abandonnez vos adhésions pour vous protéger ! » La police l’a alors accusée d’être contre le Parti communiste chinois et a émis un mandat d’arrêt à son encontre.

Lors de l’arrestation de Mme Liu, plusieurs agents ont fouillé sans mandat plus de dix pièces de sa maison de trois étages. La fouille s’est poursuivie après que Mme Liu a été emmenée. Plus de 50 livres de Falun Gong, des dizaines de cartes d’information sur le Falun Gong, un ordinateur portable, une tablette, un DVD, plus de dix MP3, plusieurs lecteurs audio, un livre électronique et un téléphone portable ont été emportés. Avant de partir, Yang a menacé sa famille : « Ne signalez pas cela au site web de Minghui ! »

Un agent a dit à la famille de Mme Liu : « Nous ne voulons pas faire cela, mais c’est un ordre venu d’en haut. Nous avons reçu un quota d’arrestation de cinq pratiquants. »

Après l’arrestation de Mme Liu, la police a refusé de donner des nouvelles à sa famille. Il a fallu près de deux semaines pour qu’elle apprenne qu’elle était détenue au centre de détention de la préfecture de Dali. Lorsque sa famille a demandé pourquoi elle n’avait pas reçu une copie de son avis de détention, la police a prétendu qu’elle ne connaissait pas son adresse.

L’arrestation de Mme Liu a terrifié sa belle-mère, âgée de près de 80 ans. Elle a souffert de problèmes cardiaques et a été hospitalisée. Le mari de Mme Liu souffrant lui-même d’une maladie, la famille, qui comptait sur Mme Liu pour la plupart des tâches ménagères, se trouve maintenant dans une situation désastreuse.

La police a ensuite soumis le cas de Mme Liu au parquet du district de Binchuan. Mme Liu a ensuite été inculpée et condamnée secrètement à quatre ans de prison par le tribunal du district de Binchuan.

Période d’emprisonnement précédente

Mme Liu a commencé à pratiquer le Falun Gong en 2007, ses maladies initiales, notamment les calculs biliaires, les ulcères gastriques et la gastroptose, ont toutes été guéries. Elle vit selon le principe du Falun Gong, Authenticité-Bienveillance-Tolérance, sa relation avec sa belle-mère s’est également améliorée.

Pour avoir distribué des documents d’information sur le Falun Gong, Mme Liu a été signalée par Ye Yong, le secrétaire de la Commission des affaires politiques et juridiques du faubourg de Qiaodian ; elle a été arrêtée le 24 juillet 2012.

Plus de dix agents ont saccagé sa maison dans l’après-midi sans sa présence, confisquant ses livres de Falun Gong, des photos du fondateur du Falun Gong, une broderie avec les mots « Authenticité-Bienveillance-Tolérance », plus de 100 boîtiers DVD, plus de 400 cartes d’information sur le Falun Gong, un MP3, et deux haut-parleurs. Le lendemain, elle a été emmenée au centre de détention du district de Binchuan, après avoir passé la nuit au Bureau de la sécurité intérieure.

Mme Liu a comparu devant le tribunal du district de Binchuan le 24 janvier 2013. Son avocat a plaidé non coupable pour elle. Le juge l’a condamnée à trois ans et demi de prison deux mois plus tard. À l’insu de sa famille, elle a ensuite été emmenée à la prison pour femmes no 2 de la province du Yunnan. Il leur a fallu plus de six mois pour savoir où elle se trouvait.

Mme Liu a rédigé une demande de réexamen de sa condamnation et l’a envoyée à sa famille pour qu’elle la remette au tribunal. Mais sa famille ne l’a jamais reçue. Les autorités ont également refusé de fournir une copie de son verdict, et ne l’ont fait que lorsque sa famille l’a demandé à plusieurs reprises.

Mme Liu a subi diverses méthodes de torture dans la prison. Les gardiens n’ont pas autorisé ses deux fils à lui rendre visite, jusqu’à ce qu’il ne lui reste plus que quelques mois à purger.

Son fils aîné, Zou Yongfeng, s’est souvenu : « J’ai été très triste en voyant ma mère. Elle était émaciée et ses yeux étaient gonflés. Elle a d’abord hésité à nous raconter ce qu’elle avait enduré. Lorsque nous lui avons posé des questions, elle nous a dit que, parce qu’elle avait refusé de renoncer au Falun Gong, les gardes lui avaient aspergé les yeux d’une sorte d’eau épicée. Ils portaient eux-mêmes des masques à gaz. Elle avait ressenti une énorme douleur et sa vue a rapidement baissé par la suite. Aujourd’hui, elle ne peut même plus nous voir clairement. »

Mme Liu a également raconté à ses fils qu’on l’avait gardée menottée si longtemps que les gardes avaient dû utiliser une tronçonneuse pour ouvrir les menottes et les enlever. Ses poignets étaient gravement blessés et la cicatrice est très profonde. Mme Liu avait également été contrainte de s’asseoir sur un petit tabouret pendant de longues heures et ses fesses avaient suppuré. Ses pieds étaient tellement engourdis qu’elle était incapable de descendre seule les escaliers.

Ses fils ont également remarqué que les dents de Mme Liu étaient déchaussées et lui ont demandé ce qui s’était passé. Elle s’est mise à pleurer, mais sans répondre à la question.

Elle a ensuite raconté à ses fils que les gardiennes ne les avaient pas autorisées, elle et les autres détenues, à utiliser du papier hygiénique, mais qu’elles avaient placé des livres de Falun Gong dans les toilettes et les avaient obligées à utiliser le papier de ces livres pour se nettoyer. Mme Liu et d’autres pratiquantes de Falun Gong ont refusé de le faire, mais elle a été très peinée de voir les autres déchirer les livres.

« La visite d’une demi-heure est vite passée. Nous avions tant de questions, mais notre mère était très triste et ne pouvait pas tout nous dire. Nos cœurs étaient très lourds lorsque nous avons quitté la prison », a déclaré M. Zou.

Afin d’obtenir justice pour Mme Liu, il a écrit au Bureau provincial de la justice, mais on lui a répondu qu’ils étaient trop occupés pour examiner son cas. Il a également contacté le parquet provincial et le bureau de l’administration pénitentiaire, qui ont affirmé que les mauvais traitements subis en prison étaient autorisés si elle refusait de renoncer au Falun Gong. Ils ont affirmé détenir des documents juridiques à l’appui de ces mauvais traitements, mais ont refusé d’en fournir une copie. Dans une autre tentative, M. Zou a contacté le Congrès provincial du peuple, qui lui a dit qu’il n’examinait que les affaires injustifiées et que le cas de Mme Liu ne remplissait pas les conditions requises.

Lorsque la Cour suprême de Chine a publié une nouvelle politique le 1er mai 2015, selon laquelle toute plainte déposée par des citoyens serait acceptée et examinée, M. Zou a déposé une plainte contre Jiang Zemin, l’ancien chef du Parti communiste chinois, pour avoir lancé la persécution du Falun Gong. Sa plainte a été acceptée à la fois par la Cour suprême de Chine et par le Parquet suprême de Chine.

« Après que ma mère a commencé à pratiquer le Falun Gong, elle en a tiré des bienfaits physiques et spirituels. Elle n’a rien fait de mal en choisissant sa propre croyance ou en pratiquant le Falun Gong. Nous la soutenons tous. La persécution qu’elle a subie pendant toutes ces années nous a permis de voir clairement qui sont les vrais criminels », a ajouté M. Zou.

Voir aussi :

Après avoir purgé une peine de trois ans et demi, une femme du Yunnan a été secrètement condamnée à quatre ans de plus en raison de sa croyance

Emprisonnée pour sa croyance, Mme Liu Guohua de la province du Yunnan intente une action en justice contre l’ancien dirigeant chinois

Traduit de l’anglais