(Minghui.org) Nous avons récemment reçu confirmation qu’un homme venant du district de Jingning, dans la province du Gansu, a été condamné à trois ans et trois mois de prison pour avoir informé des gens de la persécution de sa croyance dans le Falun Gong par le Parti communiste chinois.

M. Wang a été arrêté le 22 mars 2023 quand quelqu’un a signalé qu’il parlait du Falun Gong à des élèves à l’extérieur d’une école. Les agents de la Division de la sécurité intérieure du district de Jingning qui ont procédé à son arrestation l’ont emmené au centre de détention du district de Jingning. On ne sait pas exactement quand il a été inculpé, jugé ou condamné, mais on sait qu’il a été transféré à la prison de Lanzhou et qu’il n’a pas le droit de recevoir la visite de sa famille.

M. Wang, un ancien enseignant de l’école du village de Yanmiao dans la ville de Bali, district de Jingning, a commencé à pratiquer le Falun Gong en 1994 et a rapidement recouvré la santé. Il est devenu un enseignant beaucoup plus consciencieux et était bien considéré par ses élèves, leurs parents et ses collègues. Après le début de la persécution en 1999, il est resté fidèle à sa croyance et a été arrêté à maintes reprises. Il a purgé trois ans de travaux forcés (de novembre 2000 à novembre 2003) et a été licencié en décembre 2000. Après une nouvelle arrestation en mars 2005, il a été condamné à une peine de prison (la durée exacte n’est pas claire). Il a été torturé presque jusqu’à la mort, puis libéré plus tôt que prévu. Son épouse a fait de son mieux pour s’occuper de leurs enfants et de leurs parents âgés pendant sa détention. Elle a commencé à avoir des rhumatismes et souffrait tout le temps. Elle est décédée à une date inconnue.

Pris pour cible avant même le début officiel de la persécution

Le Parti communiste chinois a créé le Bureau 610 le 10 juin 1999, avant de lancer officiellement une campagne nationale contre le Falun Gong un mois plus tard, le 20 juillet. Le Bureau 610 est habilité à passer outre les systèmes judiciaires et d’application de la loi dans la persécution des pratiquants de Falun Gong.

Zhu, du Bureau 610 du district de Jingning, s’est présenté à l’école de M. Wang à la mi-juin 1999 et lui a posé de nombreuses questions, notamment pour savoir à quelles dates et à quelles conférences données par le fondateur du Falun Gong il avait assisté. Quelques jours plus tard, Wang Bin (sans lien de parenté avec M. Wang) du conseil de l’éducation de la ville de Bali s’est présenté au bureau de M. Wang et a confisqué les documents de Falun Gong qu’il avait en sa possession. Le 22 juin 1999, les autorités du district de Jingning ont entamé une descente massive aux domiciles des pratiquants de Falun Gong. Le capitaine adjoint Liu Wenfeng, de la Division de la sécurité intérieure du district de Jingning, a confisqué les livres de Falun Gong et d’autres documents de M. Wang à midi ce jour-là.

M. Wang a été chargé de surveiller un examen final le 10 juillet 1999. Le conseil d’éducation a envoyé trois personnes pour le surveiller ce jour-là.

Le 20 juillet 1999, le régime communiste a officiellement annoncé que toute personne pratiquant le Falun Gong serait persécutée. L’agent Liu Xinyu a arrêté M. Wang à son domicile et l’a emmené à la prison locale, où il a vu de nombreux autres pratiquants également détenus.

La police a ensuite remis M. Wang au poste de police de la ville de Bali. Il y a été détenu pendant dix jours avant d’être redirigé vers une salle du conseil de l’éducation. Il n’a été libéré qu’à la fin de l’été.

L’épouse de M. Wang, Mme Wang Guojin, a également été arrêtée à la même époque pour sa pratique du Falun Gong et a été détenue dans le bâtiment du gouvernement local. Les jeunes enfants du couple et leurs parents âgés ont dû se débrouiller seuls et faire face à la saison agricole chargée.

Après la libération de M. Wang, le capitaine Wu Wenzheng de la Division de la sécurité intérieure du district de Jingning s’est souvent rendu à son école et lui a ordonné de rédiger des rapports de pensée.

Arrêté en février 2000 après être allé faire appel à Pékin

En février 2000, M. Wang s’est rendu à Pékin pour faire appel au droit de pratiquer le Falun Gong et il a été arrêté. On l’a emmené au Bureau de liaison de la province du Gansu à Pékin. Environ cinq jours plus tard, le capitaine Wu, l’agent Yan Guosuo et un autre homme sont venus le chercher. Wu a fouillé son sac et confisqué une lettre qu’il avait écrite au gouvernement central, demandant la fin de la persécution. Le groupe a ensuite pris un train pour retourner dans le Gansu.

Dès leur arrivée à Lanzhou (capitale de la province du Gansu), M. Wang a été embarqué dans une voiture de police et conduit à la prison locale du district de Jingning. Les frais de détention de 265 yuans (environ 35 euros) ont été déduits de son salaire. Le secrétaire du district, Li Xuefeng, a tenu une réunion et a annoncé que son salaire serait suspendu pour le reste de l’année. Il n’a été libéré qu’en mai 2000.

M. Wang a cependant été contraint de travailler pendant l’été 2000, sans rémunération.

Condamné à trois ans de travaux forcés après une nouvelle arrestation en novembre 2000

M. Wang a remis des documents de Falun Gong au comité du village de Yanmiao en novembre 2000. Le comité a remis les documents à son école. Le lendemain, le directeur de l’école Li Changsheng en a informé le conseil de l’éducation, qui a appelé la police. Le capitaine Wu et le secrétaire Chen Shangkong se sont précipités à l’école de M. Wang et l’ont arrêté.

Wu a attaché M. Wang sur une chaise métallique, et lui et d’autres agents l’ont interrogé pendant quatre jours d’affilée. Il n’a pas été autorisé à dormir. Il a ensuite été victime d’une intoxication au monoxyde de carbone et a perdu connaissance pendant plusieurs heures.

En décembre 2000, trois personnes, dont le secrétaire Jing Zhongzheng et le comptable Wang Guozhu (qui se trouvait être le frère de l’épouse de M. Wang) du conseil de l’éducation, sont venues au centre de détention pour annoncer qu’il avait été licencié, mais qu’on lui rendrait le salaire suspendu en 2000.

M. Wang a ensuite été condamné à trois ans de travaux forcés. Le médecin du camp de travail de Ping'antai a constaté qu’il souffrait d’une infection pulmonaire, et n’a donc pas accordé son incarcération. Wu l’a emmené à l’hôpital, mais là aussi il a été déclaré qu’il souffrait d’une infection pulmonaire. Les frais d’examen de 147 yuans ont été déduits de son salaire.

En avril 2001, Wu a réussi à faire incarcérer M. Wang dans le camp de travail, bien qu’un autre examen médical effectué le même mois ait montré qu’il souffrait toujours de la même infection pulmonaire.

Torturé dans le camp de travail

M. Wang a été frappé au visage par le chef des détenus dès son premier jour dans le camp de travail alors qu’il tentait de clarifier les faits concernant le Falun Gong.

Les codétenus se relayaient pour surveiller M. Wang 24 heures sur 24, généralement par deux. Il n’avait pas le droit de parler aux autres pratiquants de Falun Gong détenus ni de faire les exercices de Falun Gong. Une fois, alors qu’il avait salué un autre pratiquant, le chef des détenus Lai Gengcheng lui a donné un coup de pied dans la poitrine, ce qui l’a fait souffrir pendant les mois qui ont suivi. Il était également contraint de nettoyer les vitres ou de passer la serpillière lorsque les détenus non pratiquants faisaient la sieste.

Ma, un détenu âgé de 20 ans, a été chargé de surveiller M. Wang au cours de l’automne 2001. M. Wang devait effectuer la même quantité de travaux forcés que Ma. Comme il ne pouvait pas suivre le rythme, Ma le frappait à la poitrine et au ventre chaque jour, parfois deux fois par jour. Il estime que Ma l’a battu au moins 100 fois en quelques mois. Ma a déclaré qu’il ne voulait pas faire cela, mais qu’il craignait d’être lui-même battu par le chef des détenus s’il ne « faisait pas son travail ».

La santé de M. Wang s’est dégradée au fil du temps. Il avait parfois l’impression qu’il allait s’évanouir s’il restait encore debout plus longtemps. Un soir, un instructeur lui a ordonné de prendre un médicament inconnu. Il a refusé et a été emmené dans une autre cellule où on lui a menotté les mains dans le dos à un lit superposé. Il a alors perdu connaissance. Lorsqu’il est revenu à lui, il était dans un lit et un médecin du camp de travail vérifiait son pouls et sa respiration.

L’instructeur l’a laissé menotté au lit, mais avec les mains devant lui. Il ne recevait qu’un demi pain à la vapeur par repas. Le détenu chargé de le surveiller se sentant mal à l’aise, lui donnait en secret un autre petit pain. Les mains de M. Wang sont devenues extrêmement enflées. L’instructeur a fini par lui retirer les menottes huit jours plus tard. À ce moment-là, il n’était pas allé à la selle depuis huit jours.

Après avoir été ramené dans sa cellule, un détenu qui passait par là a fait remarquer à quel point « ce vieil homme » était émacié. M. Wang n’avait que 45 ans à l’époque, mais il n’avait plus que la peau sur les os à cause des tortures incessantes qu’il avait subies.

Le travail forcé auquel étaient astreints M. Wang et les autres pratiquants, quel que soit leur âge, comprenait toutes sortes de travaux physiques, que ce soit transporter des engrais ou élever du bétail. On leur donnait des coups de poing et de pied lorsqu’ils ne parvenaient pas à suivre le rythme et on leur donnait très peu à manger.

Au cours du printemps de 2003, alors que le sol était encore gelé, M. Wang a été contraint de creuser des trous pour planter des arbres. Le détenu principal Wang Gang le battait tous les jours parce qu’il était trop lent. Il a commencé à souffrir de maux de ventre et de diarrhée. Les gardiens l’ont alors emmené à l’hôpital, mais l’ont forcé à travailler et l’ont torturé à nouveau après qu’il se soit un peu rétabli.

Une nuit, M. Wang a été emmené dans les sanitaires, où il a été contraint de se pencher à 45 degrés, la tête appuyée contre le mur. Il a été contraint de rester dans cette position pendant plusieurs heures avant que deux détenus ne le ramènent dans la cellule et ne le forcent à rester debout pour l’empêcher de dormir. Dès le lever du jour suivant, il a de nouveau été astreint à des travaux de force.

Un jour, un gardien a emmené M. Wang dans un bureau et l’a giflé pendant plus d’une heure. Dès qu’une des mains du gardien était fatiguée, il faisait une pause avant de passer à l’autre main pour gifler à nouveau M. Wang.

Après avoir été libéré en novembre 2004, M. Wang a appris de son épouse qu’elle avait été arrêtée au début de l’année 2003. La police avait exigé 2500 yuans en échange de sa libération. Son père avait fini par vendre sa vache pour payer l’amende nécessaire à sa libération.

Condamné à de la prison après son arrestation en 2005

M. Wang a de nouveau été arrêté en mars 2005 et condamné à une peine de prison. Trois versions de sa peine de prison ont été communiquées à Minghui.org : trois ans, trois ans et demi et quatre ans. La durée exacte de la peine doit encore faire l’objet d’une enquête.

Pendant qu’il purgeait sa peine à la prison de Tianshui, M. Wang a été torturé comme il l’avait été dans le camp de travail, si bien que son état de santé n’a cessé de se dégrader. Il est devenu si faible qu’il ne pouvait plus tenir un balai pour balayer le sol ni parler de manière audible. La prison a alors demandé à un représentant du gouvernement local de venir le chercher.

Deux agents ont harcelé M. Wang chez lui à cinq reprises au cours des années suivantes. Le bureau des prisons de la province du Gansu a également envoyé à deux reprises des personnes à son domicile pour vérifier s’il était toujours fidèle à sa croyance.

(Un article connexe est disponible en chinois.)

Traduit de l’anglais