(Minghui.org) Le 2 avril 2024, Tang Yijun, l’ancien ministre de la Justice du Parti communiste chinois (PCC), a été placé sous enquête disciplinaire pour des soupçons de violations graves de la discipline et de la loi. Il est le troisième ministre de la Justice à faire l’objet d’une enquête disciplinaire depuis 2017 après Wu Aiying et Fu Zhenghua. Wu a été exclu du PCC pour corruption et Fu a été condamné à la prison à vie pour corruption.

Wu Shaoping, un avocat chinois spécialisé dans les droits de l’homme, a déclaré que le fait que trois ministres de la Justice aient fait l’objet d’une enquête sérieuse ne montre pas seulement la corruption généralisée au sein du PCC, mais met également en évidence l’impossibilité pour le PCC de gouverner selon la loi.

Tang a été nommé maire de la ville de Ningbo, dans la province du Zhejiang, en août 2016. Il a ensuite été secrétaire adjoint du Parti communiste du Zhejiang et gouverneur du Liaoning entre 2017 et 2020. Il a pris ses fonctions de ministre de la Justice en avril 2020, jusqu’à son éviction en février 2023. Son dernier poste était celui de président du Comité de la conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) de la province du Jiangxi avant sa chute.

À chaque rôle, Tang a participé activement à la persécution du Falun Gong, ce qui a entraîné l’arrestation, la condamnation et la torture de nombreux pratiquants.

Élaborer des activités de persécution ciblant les pratiquants de Falun Gong

Le 25 mars 2020, le site web du ministère de la Justice a publié les « Opinions sur le renforcement de la construction de zones rurales dans le cadre de l’État de droit » émises par le Comité pour gouverner le pays par la loi du Comité central du PCC. L’avis indique qu’il est nécessaire de réprimer sévèrement les organisations sectaires rurales, une étiquette que le Parti applique faussement au Falun Gong.

Le Falun Gong n’est pas une secte, mais le PCC et sa Commission des affaires politiques et juridiques (PLAC), ainsi que le ministère de la Justice, ont cité l’avis pour justifier leur nouveau cycle de persécution du Falun Gong. Après la publication de l’avis, celui-ci a été distribué aux départements judiciaires à tous les niveaux du PCC, qui ont alors introduit diverses mesures pour coopérer à la mise en œuvre de l’avis. Bien que cet avis ait été publié un mois avant que Tang ne devienne ministre de la Justice, il a été mis en œuvre pendant le mandat de Tang.

Le 24 août 2021, le ministère de la Justice a annoncé le nouveau « Règlement sur le travail de notation et d’évaluation des criminels dans les prisons », qui est entré en vigueur le 1er octobre 2021. Pour la première fois, les règles nouvellement révisées d’évaluation des détenus ont classé le Falun Gong dans la catégorie des sectes. Le règlement a calomnié le Falun Gong dans le point 5 de l’article 23, catégorisant toute personne faisant la pratique comme « échouant la norme d’évaluation » et donnant ainsi droit à l’intensification de la persécution des pratiquants détenus illégalement dans les prisons.

Pour les prisonniers, les règles de notation et d’évaluation déterminent les peines qui leur sont infligées. La « transformation des pratiquants de Falun Gong » étant liée aux résultats de l’évaluation et à la commutation des peines, des prisonniers sont incités à coopérer avec les gardiens pour persécuter les pratiquants de Falun Gong afin d’obtenir une réduction de peine.

La torture des pratiquants de Falun Gong dans les prisons

Dans le système juridique chinois, les prisons sont supervisées par les bureaux d’administration pénitentiaire, qui sont affiliés au ministère de la Justice ou au Département provincial de la Justice.

Les prisons sont des lieux clés où le PCC détient et persécute les pratiquants de Falun Gong. La plupart des pratiquants condamnés illégalement subissent toutes sortes d’abus physiques et mentaux en prison. Le ministère de la Justice et les bureaux de l’administration pénitentiaire qui lui sont affiliés incitent régulièrement les détenus à torturer les pratiquants de Falun Gong dans les prisons.

De janvier 2020 à avril 2022, au moins 278 pratiquants sont morts des suites de tortures à travers la Chine. La plupart d’entre eux ont été détenus, persécutés et torturés dans des prisons ou d’autres lieux de détention. Parmi eux, 37 ont été torturés à mort en prison. Voici quelques-uns de ces cas.

1) M. Liu Xiyong habitait la ville de Dalian, dans la province du Liaoning. En février 2017, il a été condamné à une peine de trois ans de prison pour avoir parlé du Falun Gong à des personnes. Le 9 avril 2018, il a été admis à la prison de Dongling dans la ville de Shenyang. Le 8 avril 2021, sa peine a expiré, mais au lieu d’être libéré, il a été transféré au centre de détention du district de Jinzhou, dans la ville de Dalian. Il a alors été condamné à une peine de quatre années de prison supplémentaires et, le 28 septembre 2021, a été admis dans la Troisième prison de Dalian. Le 9 décembre 2021, il a été transporté d’urgence à l’hôpital central de Dalian en raison de la détérioration de son état de santé. Sa famille a demandé à plusieurs reprises qu’il bénéficie d’une libération conditionnelle pour raison médicale, mais la Troisième prison de Dalian a rejeté leurs demandes. Il est décédé le 29 décembre 2021 à l’âge de 81 ans.

2) M. Lv Guanru habitait la ville de Daqing, dans la province du Heilongjiang. Le 1er juillet 2019, il a été condamné à une peine de sept ans de prison par le tribunal du district de Ranghulu de la ville de Daqing. Il a fait une grève de la faim pour protester et a été gavé. L’alimentation forcée a provoqué une défaillance cardiaque et des saignements d’estomac. Il a été envoyé à l’hôpital à plusieurs reprises pour être réanimé. Le 30 juillet 2019, il a été transféré directement de l’hôpital à la prison de Hulan. Il a ensuite été transféré à la prison de Tailai en novembre 2019. Malgré son état de santé, la prison de Tailai a continué à le torturer et l’a maintenu dans une petite cellule pendant plus d’un mois. Il a souffert d’une hémorragie cérébelleuse et est décédé en prison le 4 avril 2021 à l’âge de 69 ans.

3) M. Yin Guozhi travaillait pour la ferme Bajia dans le district de Jianping, dans la province du Liaoning. Le 26 septembre 2019, il a été arrêté par des agents du poste de police de Bajianfang de la ville de Lingyuan et du poste de police de la ferme Bajia dans le district de Jianping. Il a d’abord été détenu à la prison de Jinzhou, puis transféré à la Prison no 1 de Shenyang, où il est décédé des suites de tortures le 22 mai 2022 à l’âge de 56 ans.

4) M. Gong Piqi, de la ville de Qingdao, province du Shandong, était le chef d’état-major adjoint de la division de réserve de l’artillerie antiaérienne de la province du Shandong, avec le grade de colonel, avant de prendre sa retraite. Le 20 juillet 2018, il a été condamné à une peine de sept ans et six mois de prison par le tribunal du district de Shibei à Qingdao. Le 12 avril 2021, il est mort des suites de tortures à la prison de Jinan, dans la province du Shandong, à l’âge de 66 ans. Sa tête était enflée et il saignait des oreilles.

    5) Mme Fu Guihua, de la ville de Jiaohe, province du Jilin, a été condamnée à une peine de sept ans et demi de prison par le tribunal du district de Lishu, province du Jilin, le 26 février 2021. Le 27 mai de la même année, elle a été transférée à la huitième division de la Prison provinciale pour femmes du Jilin. Moins de deux mois plus tard, elle est décédée des suites de tortures le 25 juillet 2021 à l’âge de 56 ans.

6) Mme Su Yunxia, de la ville de Harbin, province du Heilongjiang, a été arrêtée par des agents du poste de police de Sankeshu dans le district de Daowai, ville de Harbin, le 7 septembre 2016. Le 31 mars 2017, elle a été condamnée à une peine de cinq ans de prison par le tribunal du district de Daowai et admise à la Prison pour femmes de la province du Heilongjiang, où elle a été brutalement torturée. Deux jours avant sa date de libération, le 4 septembre 2021, elle est décédée à l’âge de 67 ans.

Mise en œuvre de la politique de persécution dans la province du Liaoning (janvier 2018 - avril 2020)

Entre 2018 et 2020, Tang a été secrétaire adjoint du Comité du Parti de la province du Liaoning, gouverneur et secrétaire du Groupe de direction du Parti du gouvernement provincial. Pendant son mandat, les incidents de persécution des pratiquants de Falun Gong dans la province du Liaoning ont augmenté de manière significative.

Selon Minghui.org, en 2018, un total de 663 pratiquants dans la province du Liaoning ont subi divers degrés de persécution. Parmi eux, 23 sont morts, 131 ont été condamnés, 164 ont été arrêtés et 108 ont été harcelés. De janvier à décembre 2019, dans la province du Liaoning, 12 pratiquants sont morts à cause de la persécution, 91 ont été condamnés et 445 ont été arrêtés, dont un pratiquant âgé de 83 ans.

Persécution des pratiquants de Falun Gong dans la ville de Ningbo, province du Zhejiang

Pendant le mandat de Tang (avril 2010 - février 2011) en tant que secrétaire de la Commission des affaires politiques et juridiques de Ningbo dans la province du Zhejiang, au moins neuf pratiquants, dont Yu Yongyuan, Li Yaling et Yue Xiuping, ont été arrêtés, deux ont été condamnés à des peines de prison et cinq ont été détenus dans des centres de lavage de cerveau. Mme Jiang Xiaoying, originaire de la ville de Jiujiang, dans la province du Jiangxi, a été arrêtée dans la ville de Ningbo et détenue pendant plus de trois semaines. Elle a ensuite été emmenée au Cinquième hôpital de Jiujiang (un hôpital psychiatrique) et traitée comme si elle était atteinte d’une maladie mentale.

Traduit de l’anglais