(Minghui.org) Il y a dix ans, mon directeur général m'a demandé de venir à une réunion. J'ai levé les yeux juste à temps pour voir le regard suffisant du directeur des achats qui se dirigeait vers la salle de réunion. J'ai soupçonné qu'un fournisseur s'était plaint de moi. J'ai rapidement saisi mon stylo en me levant et griffonné les mots : « Authenticité-Bienveillance-Tolérance », sur ma paume. Je voulais me rappeler de m'abstenir de toute accusation ou condamnation.

Lors de la réunion, j'étais assise en face du directeur des achats et le directeur général était assis au milieu. Il est allé droit au but : « Pourquoi n'avez-vous pas vérifié les comptes comme l'a demandé le fournisseur ? » J'étais plutôt ennuyée et ça s'est vu. J'ai dit : « J'étais occupée à cet instant, alors j'ai dit que je n'avais pas le temps de le faire à ce moment-là. Il est sorti du bureau en trombe. »

Le directeur des achats a également évoqué quelque chose, bien que je ne me souvienne plus de quoi. Mais je me rappelle très bien que j'avais beaucoup de choses à dire. Sauf que je savais que si j'avais parlé dans le feu de l'action, ça aurait empiré les choses. J'ai donc choisi de me retenir et de ne pas m'exprimer. Ce n'était pas facile pour moi de m'abstenir dans cette situation. Je sentais que je n'étais pas à la hauteur du critère requis pour un pratiquant :

« … n'éprouver aucune colère et aucune haine, n'avoir aucun sentiment d'injustice c'est le Ren du pratiquant. » (« Ce qu'est le Ren », Points Essentiels pour avancer avec diligence)

Tout ce que je pouvais faire, c'était de serrer mon poing contre les mots « Authenticité-Bienveillance-Tolérance » griffonnés sur ma paume et de me forcer à endurer tout cela.

Plus tard, j'ai écrit un rapport au directeur général présentant ma version de l'histoire, mais je n'ai accusé personne. Je pouvais le faire parce que je me considérais comme une pratiquante de Falun Dafa et que j'avais à cœur les enseignements de Maître Li :

« “Ah, il me cherche des histoires, je vais lui rendre la pareille. Il a du soutien, moi aussi, alors allons-y.” Si vous agissez ainsi parmi les gens ordinaires, on dira que vous êtes quelqu’un de fort. Mais comme pratiquant de gong vous serez vraiment déplorable. Si vous vous bagarrez comme une personne ordinaire, vous serez une personne ordinaire, si vous y mettez encore plus de zèle que lui, vous vaudrez encore moins que cette personne ordinaire. » (Quatrième Leçon, Zhuan Falun)

Quelque temps plus tard, j'ai quitté ce travail parce que je ne voulais pas travailler le samedi. Lorsque la nouvelle de ma démission s'est répandue, un fournisseur qui n'avait normalement que peu de mots à dire est venu à mon bureau et m'a dit : « J'ai entendu dire que vous partiez. Ce sera une perte pour l'entreprise. »

Un jour, ce fournisseur a demandé l'adresse de mon domicile. Il m'a dit : « Vous avez refusé tous les cadeaux et les cartes-cadeaux que je vous ai offerts, alors j'ai pensé vous les envoyer chez vous. » J'ai dit : « Non, merci. S'il vous plaît, ne faites pas ça. Je n'ai rien fait de plus pour vous et je ne vous ai accordé aucun traitement de faveur. Tout cela faisait partie de mon travail. Je ne peux pas accepter vos cadeaux. En fait, je n'accepte aucun cadeau de qui que ce soit, alors n'ayez pas l'impression d'avoir été lésé. »

L'entreprise pour laquelle je travaille fait partie d'un conglomérat d'entreprises qui en compte deux autres. J'ai travaillé pour la première entreprise qui a fusionné avec une deuxième trois ans après mon arrivée. Mon homologue dans la deuxième entreprise était Mme Zhen, qui était revenue au travail après avoir officiellement pris sa retraite. Elle travaillait pour cette entreprise depuis plus de dix ans. Son supérieur immédiat était la sœur cadette du président de la société. Mon supérieur immédiat était le directeur général adjoint, l'un des anciens cadres de la première compagnie. Il était également au service de l'entreprise depuis plus de dix ans.

Avec la fusion imminente, l'une de nous deux, soit Mme Zhen, soit moi allai perdre son emploi, alors je ne savais pas ce que je devais faire. Je savais qu'une décision de licencier l'une d'entre nous serait prise au niveau de l'entreprise et donc hors du contrôle de nos directeurs locaux. J'aimais mon travail et l'endroit où je travaillais, mais, en tant que pratiquants de Falun Dafa, nous sommes censés adhérer aux enseignements du Maître pour être prévenants envers les autres, et ne pas être en compétition. J'ai décidé de partir parce que j'étais beaucoup plus jeune que Mme Zhen et qu'il serait plus facile pour moi de trouver un autre emploi. J'ai réglé les derniers détails et j'ai attendu le bon moment pour remettre ma démission.

Quelques jours plus tard, mon directeur général adjoint m'a demandé si je voulais être mutée à un autre poste au ministère. J'ai répondu : « Je crois qu'il ne me serait pas difficile d'assumer un autre rôle. Je ne vous ai pas causé d'ennuis pendant toutes ces années où j'ai travaillé pour vous. » Il a dit : « Oui, c'est exactement pour ça que je voulais vous changer de rôle. » Je me suis alors empressée de dire : « Merci, mais j'ai déjà décidé de quitter l'entreprise. Je suis plus jeune que Mme Zhen, il me sera donc plus facile de trouver un autre emploi. Même si j'acceptais un autre rôle, quelqu'un d'autre devrait perdre son emploi. » Un autre gestionnaire qui était présent a dit : « Vous êtes si gentille ! » Le directeur général adjoint m'a demandé d'y réfléchir, mais je lui ai dit que ce n'était pas nécessaire.

Je suis revenue à mon bureau et je me suis préparée à remettre ma démission. Le lendemain, Mme Zhen a été convoquée dans le bureau de son superviseur pour rencontrer mon directeur général adjoint et l'autre directeur de la deuxième compagnie. Lorsque Mme Zhen est sortie de la réunion, elle nous a dit : « J'ai été surprise que l'entreprise me verse autant d'indemnités de départ. Les travailleurs « réemployés » n'ont généralement pas droit à un contrat de travail formel assorti d'une assurance sociale, ce qui signifie que nous n'avons droit à aucune indemnité de départ. » Elle était heureuse de cette manne financière inattendue, mais je pouvais dire que c'était triste pour elle de partir après tant d'années passées dans l'entreprise.

Après le départ de Mme Zhen, ma charge de travail a augmenté. Pire encore, j'ai dû appliquer de nouvelles politiques qui n'avaient pas encore été documentées. Certains membres du personnel du bureau étaient mécontents des changements et m'ont fait part de leurs frustrations : « Regarde le désordre que tu as mis. Ce n'était pas comme ça avant. » Un autre employé m'a regardé dans les yeux et m'a dit : « De quelles nouvelles politiques parles-tu ? Tu les as imaginées pour obtenir ce que tu voulais. »

Malgré tout cela, j'ai gardé une attitude amicale : « Ce sont des politiques de la haute direction. Les changements prennent du temps et je suis sûr que vous vous y habituerez en temps voulu. » Je voulais dissoudre leur insatisfaction avec de la gentillesse et une approche positive. Ça a marché. Voyant lui-même les changements, le directeur général adjoint m'a dit : « Si cela avait été Mme Zhen, je suis sûr qu'il y aurait eu de nombreuses polémiques en cours de route ».

Après avoir mis en œuvre les nouvelles politiques, j'ai pensé que je pourrais enfin jouir d'un peu de paix au travail. Ce n'était pas le cas. La sœur cadette du président de la société m'a demandé de venir dans son bureau. Elle m'a montré un formulaire de révision des salaires et m'a dit : « Je le présente au directeur général pour lui demander une augmentation de salaire pour vous. J'ai écrit que vous aviez menacé de partir si vous n'en aviez pas. » Je n'étais pas d'accord, « Non, je n'ai rien dit ou sous-entendu de tout cela. » Elle a ensuite dit : « Vous êtes une personne très gentille, vous avez une grande personnalité et vous êtes très compétente. Mais je ne vous aime pas. » Je lui ai souri et lui ai dit tranquillement : « S'il n'y a rien d'autre, je vais retourner à mon travail. » Mon calme l'a arrêtée et elle m'a dit que je pouvais partir.

J'ai pensé à sa position précaire dans l'entreprise. Après la fusion, il y a eu des changements au conseil d'administration de la société. Le président initial a vendu ses actions et un nouveau directeur général, un inconnu, a été nommé dans notre département. Le statut dont elle jouissait en tant que sœur de l'ancien président n'était plus aussi largement reconnu. Par conséquent, il y avait une tension constante entre elle et le nouveau directeur général. De plus, elle était presque toute seule après le départ de ceux qui avaient travaillé sous ses ordres pendant de nombreuses années.

Quant à moi, bien que j'ai fait de mon mieux pour me conduire selon le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance, j'avais encore beaucoup d'attachements humains, comme être trop prudente et soucieuse de me protéger. Je ne l'avais pas convaincue, même si elle m'avait reconnue comme une personne gentille et une employée compétente. Je n'avais que moi à blâmer pour la façon dont elle me traitait.

Il s'est avéré plus tard qu'au lieu d'être licenciée, on m'a accordé une augmentation de salaire. Elle a quitté l'entreprise un an plus tard et nous sommes maintenant de bonnes amies. Elle me rapporte toujours des cadeaux de ses voyages à l'étranger.

Après des années de cultivation, je n'ai plus besoin d'écrire « Authenticité-Bienveillance-tolérance » sur ma paume, j'ai juste besoin de me souvenir d'eux dans mon cœur et de faire de mon mieux pour assimiler ce principe dans tout mon être. Je crois que si nous mettons tous en pratique les enseignements du Maître, cela contribuera à résoudre beaucoup de problèmes et de conflits entre les gens.

Traduit de l'anglais