(Minghui.org) Une habitante de la ville de Jiamusi, dans la province du Heilongjiang, âgée de 62 ans, a été jugée par le tribunal du district de Xiangyang le 27 octobre 2020 pour sa croyance dans le Falun Gong. L’avocat de Mme Sun Yanhuan a plaidé non coupable pour elle. Le juge a fait deux tentatives pour empêcher Mme Sun de lire sa défense, mais elle a insisté et l’a terminée.

Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une discipline méditative et spirituelle ancestrale que le régime communiste chinois persécute depuis 1999.

Mme Sun a souligné qu’aucune loi n’a jamais criminalisé le Falun Gong en Chine et que le procureur n’a pas fourni de preuves à l’appui de l’accusation portée contre elle selon laquelle elle a sapé l’application de la loi.

« Quelle loi ai-je sapée et à quel point a-t-elle été sapée ? » a demandé Mme Sun au procureur, mais il est resté silencieux.

Le procureur a ensuite accusé Mme Sun d’avoir des livres du Falun Gong à la maison. Le juge lui a également demandé : « Pourquoi pratiquez-vous encore le Falun Gong alors que vous avez déjà été condamnée à une peine avec sursis pour cela ? »

Mme Sun a répondu qu’il est tout à fait normal pour un pratiquant de Falun Gong d’avoir des livres du Falun Gong à la maison, car la Constitution protège sa croyance spirituelle et sa liberté d’expression. « Si je n’avais pas pratiqué le Falun Gong, je serais peut-être déjà morte. Je pratique le Falun Gong pour améliorer ma santé et être une bonne personne. Je n’avais pas l’intention de causer des ennuis à la société ou de saper l'application de la loi. Au lieu de cela, ceux qui pratiquent le Falun Gong transforment la société en un meilleur endroit comme nous nous efforçons tous d’être de bonnes personnes », a-t-elle dit.

Elle a ajouté : « Si les tribunaux chinois condamnent quelqu'un parce qu'il suit le principe universel “Authenticité-Bienveillance-Tolérance”, il embrouillera le jugement des gens par rapport au bien et au mal. C’est dire aux gens que ce pays ne permet pas d’être vrai, gentil et tolérant, mais qu'il encourage à suivre la tromperie, la malveillance et la lutte du Parti communiste chinois. Si “la tromperie, la malveillance et la lutte” deviennent répandues dans la société, comment une société pourra-t-elle encore maintenir sa stabilité ? »

Mme Sun a énuméré des exemples de problèmes sociaux, y compris les aliments contrefaits, la toxicomanie et l’huile recyclée, comme étant des produits de la dégénérescence morale dans la société. « Les gens ne s’arrêtent à aucun mal pour faire de l’argent. Les fonctionnaires sont tous corrompus. Et la prostitution devient une mode. Ceux qui font de bonnes actions et aident les personnes âgées sont traités comme des imbéciles et ridiculisés par les autres. Qui se sentirait bien ou en paix dans une telle société ? »

Elle a conclu que la culture chinoise croit que les catastrophes naturelles sont des avertissements ou des punitions du ciel pour la corruption humaine et les méfaits. Elle a exhorté toutes les personnes présentes à l’audience à choisir la bonté et à ne pas suivre le Parti communiste chinois en faisant le mal.

Récapitulatif

Mme Sun a été arrêtée pour la première fois le 8 novembre 2016 pour avoir tenté de secourir des pratiquants de Falun Gong détenus. Elle avait des douleurs thoraciques brûlantes et une faible fièvre après des mois de détention. Le 18 octobre 2017, elle a été condamnée à trois ans de prison par le tribunal du district de Dongfeng. Alors que son état ne cessait de s’aggraver, le centre de détention et la cour intermédiaire locale de Jiamusi ont décidé de passer son verdict à cinq ans de prison avec sursis. Elle a été libérée le 27 novembre 2017.

Peu de temps après le retour de Mme Sun à la maison, elle est devenue paralysée et a eu une opération du cœur.

Après avoir reçu son congé de l’hôpital deux mois plus tard, le bureau de la justice locale l’a contactée et lui a ordonné d’assister à un programme de correction communautaire et de rédiger des rapports de réflexion réguliers. Mme Sun a soutenu qu’elle n’avait enfreint aucune loi et que, comme elle souffrait encore d’une douleur atroce, elle n’était pas en mesure de satisfaire aux exigences de sa peine avec sursis. Les fonctionnaires du bureau de justice l’ont menacée et harcelée à plusieurs reprises.

Le 31 juillet 2019, un fonctionnaire du bureau de justice et plusieurs policiers ont saccagé le domicile de Mme Sun sans mandat de perquisition. Tous ses livres du Falun Gong, la photo du fondateur du Falun Gong et quelques peintures sur le thème du Falun Gong ont été confisqués. Les policiers l’ont transportée du huitième étage au rez-de-chaussée et l’ont emmenée au poste de police.

Bien que la police ait tenté d’envoyer Mme Sun au centre de détention, elle s’est vu refuser l’admission parce qu’elle était toujours paralysée. Puis ils l’ont libérée sous caution avec une limite d’un an et ont désigné son plus jeune frère comme son garant.

Entre-temps, la cour d’appel a révoqué la peine avec sursis de Mme Sun et rétabli sa peine initiale de trois ans le 11 octobre 2019. Elle a reçu l’ordre de purger une peine du 11 octobre 2019 au 16 juillet 2021.

Mme Sun a été ramenée au centre de détention le jour de la décision, puis son admission a été rejetée en raison de son hypertension artérielle. Quand elle a été renvoyée chez elle, le bureau de justice local a ordonné à son frère de la forcer à prendre des comprimés pour faire baisser sa tension artérielle.

Mme Sun a été emmenée au parquet du district de Xiangyang le 7 août 2020 et a appris que la police entamait une nouvelle affaire contre elle, parce qu’elle avait commis un autre crime, celui d'être en possession des livres du Falun Gong. La police a ajouté que le fait qu’elle n'avait pas coopéré avec les autorités pendant sa peine avec sursis faisait également partie de son « nouveau crime ».

Le parquet de Xiangyang l’a assignée à résidence le 13 août et le 22 octobre, elle a été informée par le tribunal du district de Xiangyang qu’elle devait comparaître au tribunal cinq jours plus tard.

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Traduit de l’anglais