(Minghui.org) Dans une interview accordée à New Tang Dynasty TV le 11 décembre 2020, au lendemain de la Journée internationale des droits de l’homme, Irwin Cotler, ancien ministre de la Justice, procureur général du Canada et parlementaire de longue date, a condamné les vingt et un ans de persécution du Falun Gong par le Parti communiste chinois et appelé le gouvernement canadien à prendre des mesures contre le PCC.
M. Cotler a déclaré que la campagne d’éradication contre le Falun Gong viole les « droits fondamentaux et les libertés fondamentales des pratiquants, parmi lesquelles les libertés d’expression, de religion, de croyance, d’association et de réunion, où un groupe de méditation d’exercice spirituel est déshumanisé et diabolisé ».
M. Cotler a déclaré que le Falun Gong est basé sur les valeurs traditionnelles chinoises Authenticité, Bienveillance et Tolérance, mais ce groupe spirituel a été ciblé par l’exclusion et l’élimination. « Les membres du groupe ont été la cible continuelle d’arrestations illégales et de détentions arbitraires, de torture en détention, d’accusations fausses inventées de toutes pièces, du déni de toute présomption d’innocence, du refus de tout droit de réfuter toute accusation, du refus de tout semblant de procédure régulière, du refus du droit à l’assistance d’un avocat, du droit à un procès équitable, ou du droit à une audience devant un tribunal indépendant, là où 99,9 % d'entre eux voient leurs chefs d’inculpation considérés comme des condamnations. »
« Pas de contradiction entre les questions de commerce et de droits de l'homme »
M. Cotler a rappelé que peu de temps après son élection au Parlement en novembre 1999, des pratiquants de Falun Gong sont venus le trouver et lui ont parlé de l’arrestation du professeur Zhang Kunlun, qui était son collègue à l’université McGill et qui a été arrêté lorsqu’il est retourné en Chine pour rendre visite à sa famille. Il a été soumis à la détention arbitraire et à la torture, ainsi qu’à toutes les inégalités décrites ci-dessus – la privation d’une procédure régulière et de la dignité humaine.
En collaboration avec ses deux collègues députés, Mme Judy Sgro et M. David Kilgour, M. Cotler a organisé une série de conférences de presse et d’initiatives pour s'exprimer au nom du professeur Zhang. Mais les responsables gouvernementaux lui ont conseillé de ne pas tenir ces conférences de presse, parce que le gouvernement était sur le point de se lancer dans une mission commerciale en Chine.
M. Cotler a répondu qu’il n’y avait « aucune contradiction entre la promotion du commerce et la promotion des droits de l’homme. La contradiction se situe entre la promotion du commerce et la compromission ou l’exclusion des questions relatives aux droits de l’homme ». Lui, Mme Sgro et M. Kilgour ont poursuivi leur plaidoyer et réussi à sauver le professeur Zhang. La mission commerciale s’est également poursuivie.
Il a dit : « Les relations entre le Canada et la Chine ne peuvent être solides ou se poursuivre [s'il y a] une quelconque compromission des droits de l'homme et de la dignité humaine. »
Différence entre la Chine et le peuple chinois
En parlant des relations entre le Canada et la Chine, M. Cotler a précisé qu’il est nécessaire de distinguer le Parti communiste chinois (PCC) et le peuple chinois, qui est la cible permanente de la répression intérieure.
« Si nous soutenons l'engagement avec la Chine et le commerce avec ce pays, cela ne peut se faire au détriment de la protection des droits de l'homme, au détriment de la protection de la dignité humaine. La Chine constitue aujourd'hui la plus grande menace pour l'ordre international fondé sur des règles », comme le ciblage accru des groupes minoritaires sous le couvert de la pandémie, notamment les Ouïghours, les Hongkongais, les pratiquants de Falun Gong et les Tibétains. Le PCC prélève aussi illégalement des organes, en particulier sur des pratiquants de Falun Gong, ainsi que des Ouïghours, des Tibétains et des chrétiens. Ce crime a été décrit par Sir Geoffrey Nice au China Tribunal de crime contre l'humanité.
M. Cotler a également critiqué l'attaque du PCC contre la liberté des médias et les avocats des droits de l'homme. Il a déclaré que le PCC emprisonne plus de journalistes que tout autre pays dans le monde. Il a également donné l'exemple de la pratiquante de Falun Gong et Canadienne d'origine chinoise Mme Sun Qian, dont il a assuré la défense. Après avoir discuté avec ses avocats en Chine, il a constaté qu'une succession de sept avocats qui cherchaient à la représenter ont fini par être arrêtés ou ont eux-mêmes disparu. Certains ont été inculpés, détenus au secret ou contraints d'abandonner la représentation de son affaire.
Imposer des sanctions aux fonctionnaires chinois
M. Cotler a applaudi l'adoption par l'Union européenne de la Loi Magnitsky globale avant la Journée des droits de l'homme, qui, selon lui, constitue un changement transformateur. Il a quadruplé le nombre de pays qui peuvent désormais invoquer et appliquer de telles sanctions, ce qui rend l'effet de levier beaucoup plus puissant.
Il a déclaré que le Canada a également adopté une législation semblable et il espère que le gouvernement actuel pourra imposer des sanctions aux fonctionnaires chinois responsables de violations flagrantes des droits de l'homme, notamment la privation massive de liberté et les arrestations et détentions arbitraires, la torture en détention et le prélèvement illégal d'organes.
« Nous avons soumis aux autorités gouvernementales canadiennes, avec des preuves détaillées et documentées, les noms de 14 hauts fonctionnaires chinois à l'égard desquels des sanctions Magnitsky peuvent et doivent être prises. J'espère donc que notre gouvernement commencera à agir en vue d'une sanction Magnitsky et je suis encouragé par l'internationalisation de ces sanctions et par leur adoption par l'UE. »
Il a également mentionné qu'un projet de loi contre le tourisme d'organes a été examiné au Parlement, afin d'empêcher les Canadiens de se rendre en Chine pour recevoir des organes illégaux.
Actions pour contrer les violations des droits de l'homme
Quant à ce qui peut être fait pour mettre fin à la persécution du Falun Gong, M. Cotler a déclaré : « Il est de notre responsabilité d’exposer et de démasquer la culture de criminalité et de corruption, et l’impunité qui la sous-tend, qui peut être vue à travers les lunettes que j’ai mentionnées, de la persécution et des poursuites contre le Falun Gong. Malheureusement, cela a disparu de l’écran radar international, mais doit revenir sur la scène publique, sur l'agenda des droits de l'homme et devenir une priorité en ce qui concerne nos préoccupations et notre plaidoyer. »
Alors que la Chine communiste intimide l’Australie, le Japon et le Canada, M. Cotler a déclaré qu’une alliance interparlementaire a été formée il y a six mois, visant à renverser le rapport de force asymétrique où la Chine utilise son pouvoir économique pour intimider les pays un par un. Aujourd’hui, plus d’une centaine de législateurs de plus de 25 pays démocratiques ont rejoint l’alliance pour la coopération intergouvernementale.
Il a également été rapporté que de plus en plus de résidents canadiens, y compris les pratiquants de Falun Gong et leurs sympathisants, sont intimidés et menacés par le PCC ici au Canada. M. Cotler a déclaré qu'ils suivent les recommandations de la Coalition chinoise pour les droits de l'homme pour contrer cette pénétration étrangère sur le sol canadien, quelque chose de semblable à la loi australienne sur l'ingérence étrangère pour protéger contre l'intimidation et le harcèlement des Canadiens par des étrangers.
En outre, un groupe d'experts juridiques de haut niveau sur la liberté des médias, dont M. Cotler est membre, a été constitué. L'une des recommandations récentes de ce panel est d'adopter des programmes d'urgence pour fournir une aide et un refuge aux journalistes en danger pour avoir couvert les questions de persécution du Falun Gong et d'autres cibles des droits de l'homme en Chine.
Traduit de l'anglais
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