(Minghui.org) Mme Zhao Feiqiong, 50 ans, de la ville de Xuanwei, province du Yunnan, a été arrêtée à plusieurs reprises pour sa croyance dans le Falun Gong (également connu sous le nom de Falun Dafa), une pratique de l'esprit et du corps que le régime communiste chinois persécute depuis 1999. Elle a déjà été condamnée à deux ans de travaux forcés et emprisonnée trois fois pour un total de quatorze ans et demi. Elle a été libérée le 7 juin 2020, après avoir purgé une dernière peine de prison de quatre ans et demi.
Alors qu’elle était incarcérée dans la prison pour femmes n o 2 du Yunnan, Mme Zhao a été menottée et enchaînée à un lit et, lorsqu’elle a insisté pour pratiquer les exercices du Falun Gong, a été forcée de porter une camisole de force et aspergée d’eau pimentée.
Voici un récit de sa dernière arrestation et de son incarcération :
Arrêtée et condamnée à la prison
Détenue un an dans un centre de détention
Mme Zhao a été arrêtée le 7 décembre 2015, à la gare de Kunming, après que le personnel de sécurité ait trouvé dans son sac à main 13 800 billets de banque sur lesquels étaient imprimées des informations sur le Falun Gong. Ils l’ont emmenée à leur bureau dans la gare et menottée.
Six policiers sont arrivés peu après. Ils ont vidé le sac de M e Zhao et confisqué ses documents et DVD relatifs au Falun Gong. Ils ont aussi pris ses empreintes digitales sans son accord.
Ce soir-là, Mme Zhao a été conduite au deuxième hôpital affilié de l’université médicale de Kunming pour un examen physique. Les agents ont utilisé un large ruban adhésif transparent pour lui sceller la bouche lorsqu’elle a crié : « Falun Dafa est bon ! » Le ruban adhésif n’a pas été retiré durant l’examen.
Cette nuit-là, Mme Zhao a été emmenée dans le centre de détention ferroviaire. Le centre de détention a d’abord refusé de l’admettre parce qu’il manquait une section du rapport d’examen physique, mais, après avoir subi des pressions de la police, il a fini par céder.
L’après-midi suivant, Mme Zhao a été ramenée chez elle les mains liées et les pieds enchaînés. Sans mandat de perquisition, la police a saccagé son domicile et confisqué ses livres et documents de Falun Gong, son ordinateur portable, sa tablette et son téléphone portable. Mme Zhao ayant refusé de signer la liste des objets confisqués, la police a trompé son père pour qu'il signe. Elle a ensuite été ramenée au centre de détention ferroviaire et, le lendemain, transférée dans le centre de détention de la ville de Xuanwei.
Les gardes du centre de détention de la ville de Xuanwei l’ont frappée et giflée trois fois au visage pour avoir crié : « Falun Dafa est bon ! » Sa bouche a commencé à saigner.
Le 10 décembre, Mme Zhao a été conduite à l’hôpital Remin de la ville de Xuanwei pour un examen physique alors qu’elle était encore menottée. Après l’examen, elle a été ramenée au centre de détention de Xuanwei. Le 29 décembre, la police a saccagé son domicile sans l’en informer. Son arrestation a été approuvée à la mi-janvier 2016.
Mme Zhao a été détenue pendant un an et un mois dans le centre de détention et a été forcée de faire du papier d'aluminium. La police l’a interrogée à plusieurs reprises.
Condamnée à quatre ans et demi de prison
Mme Zhao a ensuite été inculpée par le parquet de la ville de Xuanwei. Après avoir vu qu’elle avait utilisé de la craie pour écrire des informations sur le Falun Gong sur le tableau noir du centre de détention, le procureur l’a menacée d’une lourde peine. Ils ont pris une photo de ce qu’elle avait écrit et l’ont incluse comme preuve dans les accusations portées contre elle.
Le 2 août 2016, Mme Zhao a été jugée au tribunal municipal de Xuanwei et, le 17 août, elle a été condamnée à quatre ans et demi. Le 24 août, elle a fait appel du verdict, mais la cour intermédiaire de la ville de Qujing a décidé de maintenir sa peine.
Torturée dans la prison pour femmes no 2 du Yunnan
Le 10 janvier 2017, Mme Zhao a été admise à la prison pour femmes no 2 du Yunnan, où elle avait déjà passé huit ans et subi des tortures inimaginables.
Mme Zhao a refusé de porter l’uniforme de la prison ou de faire le travail non rémunéré. Au lieu de cela, elle a pratiqué les exercices de Falun Gong et crié : « Falun Dafa est bon ! »
Les autorités pénitentiaires ont réagi en plaçant Mme Zhao en « gestion stricte » dans une cellule proche du bureau de la prison. Plusieurs détenues ont été affectées à sa surveillance. Les gardes les encourageaient à l’humilier et à calomnier le Falun Gong.
Comme les gardiens ne laissaient pas Mme Zhao prendre ses propres repas, ils ont ordonné aux détenues de les prendre pour elle. Lorsque les plats étaient bien cuisinés, les détenues lui apportaient très peu de nourriture ou un grand bol, si les plats étaient mal cuits. Ils ont également restreint son utilisation des toilettes. En signe de protestation, Mme Zhao a mené pendant cinq jours, une grève de la faim.
Premier confinement solitaire
Le 18 septembre 2017, Mme Zhao et deux autres pratiquantes ont été placées en isolement pour avoir parlé du Falun Gong. La cellule n’avait qu’un lit et une petite fenêtre pour la ventilation. Les trois pratiquantes ont été détenues séparément. Les autorités ont commencé par prendre la tension artérielle de Mme Zhao, puis les gardes ont menotté sa main gauche à sa jambe gauche et sa main droite à sa jambe droite pendant une journée.
Celles qui étaient détenues en isolement n’ont reçu que du riz nature, sans légumes ni viande. Les gardes décidaient quand et combien d’eau elles pouvaient avoir. Bien que la cellule d'isolement soit très froide, les gardes n’ont pas fourni à Mme Zhao de couvertures ou de vêtements supplémentaires et l’ont laissée frissonner. Elle y a été détenue pendant douze jours.
C'est lors de la fête de la Mi-Automne que les trois pratiquantes ont été libérées de l'isolement. Pour célébrer cette fête, la prison a donné à chaque détenue un gâteau de lune et des fruits, mais pas aux trois pratiquantes. Par la suite, les gardiens ont continué à refuser aux trois pratiquantes la nourriture distribuée pendant les fêtes.
Hallucinations à la suite d'une possible administration de drogues
Le site Minghui.org a déjà signalé que la prison pour femmes no 2 du Yunnan avait administré des substances à des pratiquantes qui avaient endommagé leur système nerveux central.
Dés 2018, Mme Zhao, qui était en bonne santé avant d’être incarcérée, a commencé à se sentir faible et avait des symptômes de gorge sèche. Elle avait souvent un goût de médicaments dans la bouche et n'arrêtait pas de saliver. Des scènes effrayantes apparaissaient aussi dans son esprit et elle sentait un courant électrique traverser son corps. Elle avait peur de regarder la caméra de surveillance parce qu’elle pensait que quelque chose en sortait et frappait son visage. Elle avait aussi la sensation que sa tête était perforée même quand elle dormait. Elle souffrait tant qu’elle ne pouvait décrire ce qu’elle ressentait.
Second confinement solitaire
Le 13 avril 2018, Mme Zhao a de nouveau été mise en isolement pendant deux semaines. Cette fois-ci, elle était sans cesse transférée entre deux cellules. Elle ne recevait pas de repas réguliers et était souvent affamée.
Elle pleurait sans raison et avait l'impression que son tympan avait été perforé. Sa voix avait également changé et des scènes effrayantes continuaient à apparaître dans sa tête. Elle a commencé à halluciner et vu ses organes être extraits et vendus. Ses os étaient douloureux pendant qu’elle dormait.
Le 27 avril 2018, lors de sa libération, Mme Zhao était extrêmement faible. Elle était handicapée parce que les tendons de ses mains et de ses pieds avaient rétréci. Elle n’avait même pas suffisamment de force pour se tenir debout.
En juin 2018, le directeur de la prison, titulaire d’un certificat de psychologue, un gardien de prison et une troisième personne qui prétendait être psychiatre sont venus parler à Mme Zhao. Le psychiatre a posé des questions à Mme Zhao au sujet de sa famille et a conclu qu’elle allait bien. Cependant, Mme Zhao a expliqué qu’ils l’avaient effrayée et qu’elle n’osait pas s’asseoir à côté d’eux.
La gardienne Xie Ling a injurié Mme Zhao lorsqu'elle a pratiqué les exercices de Falun Gong. Xie a également ordonné à une détenue de mettre par écrit les « crimes » de Mme Zhao et a demandé à celle-ci de signer. Mme Zhao a écrit « je suis innocente », ainsi que quelques informations sur le Falun Gong. Xie était furieuse et a déchiré le document.
Le confinement solitaire a causé à Mme Zhao de grands dommages physiques et psychologiques. Elle n'a cessé d’avoir des hallucinations qu'environ quatre mois plus tard.
Tortures supplémentaires
Mi-juin 2019, la prison a transféré plus de 1000 des 3000 détenues dans d’autres prisons. Les gardes ont annoncé à Mme Zhao qu’ils avaient maintenant davantage de main-d’œuvre pour la persécuter.
Reconstitution de torture : Être suspendue
Mme Zhao a été suspendue à plusieurs reprises pour avoir pratiqué les exercices de Falun Gong. Ses deux mains étaient parfois menottées au lit et elle ne pouvait que se tenir debout toute la nuit. À d’autres moments, alors qu’elle était couchée, ses mains étaient menottées à la tête du lit et ses pieds, au bout du lit. Une fois, elle a été menottée pendant dix-huit heures et quand elle a été libérée, son corps était devenu raide.
Si elle faisait la méditation, les gardes la menottaient et l’enchaînaient. Elle a perdu le compte du nombre de fois où elle a été menottée parce qu'elle faisait les exercices.
Dans la nuit du 20 juin 2019, Mme Zhao faisait les exercices dans la pièce lorsqu’une gardienne l’a vue. Elle a demandé à une détenue de confisquer la couverture de Mme Zhao et elle a dû utiliser ses vêtements pour se couvrir la nuit.
Lorsque Mme Zhao a continué à faire les exercices, la gardienne a demandé aux détenues d’enlever son oreiller et son édredon, ne laissant qu’un lit nu. Après avoir pratiqué les exercices, Mme Zhao dormait sur le lit nu. Voyant que Mme Zhao refusait de céder, la gardienne a demandé à la détenue d’enlever sa planche à coucher. Malgré cela, Mme Zhao a continué à méditer et, plus tard, s'est endormie, assise sur le sol et appuyée contre le cadre du lit. La gardienne l’a ensuite menottée et a incité une détenue à la frapper lorsqu'elle a fait les exercices pendant la journée. Alors que Mme Zhao refusait toujours de céder, ses pantoufles, ses vêtements et son tabouret en plastique ont tous été enlevés.
Un jour, alors que Mme Zhao se débattait avec la détenue, le lit superposé de la cellule s’est renversé. La prison a tenté de blâmer Mme Zhao pour l’incident, mais n’a pas réussi.
Afin de punir Mme Zhao, les gardes ne lui donnaient que du riz nature, sans rien d’autre. Elle a mené une grève de la faim pendant trois jours avant que les gardes acceptent de lui donner davantage de nourriture.
Ils ont également obligé Mme Zhao à faire du travail non rémunéré dans l’atelier de la prison.
Après cet incident, les gardes ont déplacé Mme Zhao et ses compagnes de cellule dans une autre pièce, ont enlevé tous les lits de la précédente cellule et en ont fait un endroit pour persécuter les pratiquantes de Falun Gong. Les pratiquantes placées en gestion stricte dans cette pièce ont dû dormir sur le sol avec seulement une fine couche de rembourrage en coton et un édredon. On ne leur a pas donné de couvertures, peu importe le froid qu'il faisait. Elles n’étaient pas non plus autorisées à avoir quoi que ce soit, sauf une tasse pour boire et un petit tabouret.
Forcée de porter une camisole de force, pulvérisée avec de l’eau pimentée
Dès le 8 juillet 2019, Mme Zhao a reçu l’ordre de se rendre à l’atelier de la prison pendant la journée et de retourner dans sa cellule la nuit. Quand elle a dit qu’elle voulait plutôt pratiquer les exercices de Falun Gong, les gardiens ont demandé aux détenues de fabriquer une camisole de force et de la lui mettre. Mme Zhao n’a pas pu bouger et a dû la porter pendant deux jours.
Le 9 août, lors d’un rassemblement de la prison, Mme Zhao a crié : « Falun Dafa est bon ! Authenticité-Bienveillance-Tolérance est bon ! » Une autre pratiquante lui a emboîté le pas.
Les deux pratiquantes ont été rapidement ramenées dans leurs cellules. Mme Zhao n’a été autorisée à participer à aucune activité par la suite.
En représailles, trois jours plus tard, les gardes ont mis Mme Zhao et l’autre pratiquante en gestion stricte.
Mme Zhao a continué à faire les exercices dans la cellule et a été menottée au lit pendant dix-huit heures. Les menottes étaient si serrées que, pour les ouvrir, les gardes ont dû utiliser une paire de pinces.
En septembre, parce qu'elle pratiquait à nouveau les exercices, Mme Zhao a été aspergée d’eau pimentée, menottée au lit la nuit et n’a pas été autorisée à utiliser les toilettes. Tout le monde dans la chambre suffoquait à la suite de la pulvérisation et l’odeur s’attardait sur tout le sol.
Après l’apparition du coronavirus, une détenue a pris la température de Mme Zhao alors qu’elle dormait encore. Dans son sommeil, Mme Zhao a touché la détenue, qui a prétendu que Mme Zhao l’avait frappée. Sans essayer de déterminer ce qui s’était passé, les gardes ont menotté Mme Zhao au lit et lui ont aspergé le visage et le cou d’eau pimentée.
Pendant dix mois, de juillet 2019 à mai 2020, la police a refusé de laisser Mme Zhao acheter des produits de première nécessité. Elle a dû utiliser son seul rouleau de papier toilette avec parcimonie pendant un mois. En mai, elle a finalement été autorisée à acheter un ensemble de vêtements.
En mars 2020, trois mois avant sa libération, les gardiens de prison lui ont parlé pour tenter de la forcer à renoncer au Falun Gong, mais elle a refusé d’obtempérer. La veille de sa libération, ils lui ont à nouveau parlé ; mais en vain.
Le matin du 7 juin, jour de sa libération, des membres du bureau judiciaire et du comité communautaire sont venus chercher Mme Zhao. Un de ses proches est également venu. Malheureusement, son père n’était pas présent, car il était décédé en 2018, alors que Mme Zhao purgeait toujours sa peine et elle n’a pas pu le voir une dernière fois.
Voir aussi :
(D'autres articles connexes sont disponibles dans la version anglaise.)
Traduit de l'anglais
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