(Minghui.org) Mme Che Jinxia a fait sa deuxième apparition au tribunal du district de Xiangyang le 30 novembre 2020, pour avoir refusé d'abandonner sa croyance dans le Falun Gong, une discipline spirituelle qui est persécutée par le régime communiste chinois depuis 1999.

Mme Che, qui est originaire de la ville de Jiamusi, dans la province du Heilongjiang, a assisté à l'audience vidéo à huis clos au centre de détention de la ville de Jiamusi, où elle est détenue depuis 17 mois, soit depuis son arrestation le 25 juillet 2019. Sa famille n'a pas pu assister à l'audience.

L'audience de novembre a eu lieu un mois après sa première audience du 26 octobre, également par vidéoconférence au centre de détention et à laquelle ont assisté deux membres de sa famille.

Selon la famille de Mme Che, le procureur, Li Lifeng, a présenté une quantité importante de documents sur le Falun Gong comme preuve pour l'accusation. Mme Che a fait valoir que, à l'exception des livres et des magazines de Falun Gong qui étaient destinés à son usage personnel, les 150 banderoles de Falun Gong que la police a prétendu avoir trouvées dans son sac n'étaient pas les siennes et le graveur de DVD confisqué à son père n'était pas non plus pertinent. Elle a ajouté que la liberté de croyance est son droit constitutionnel et que le fait de lire des livres de Falun Gong chez elle n'a causé de tort à personne ni attenté à l'application de la loi.

Un témoignage de la voisine de Mme Che, Mme Song Yuhua, a également été utilisé pour l'inculper. Mme Song Yuhua a affirmé que Mme Che sortait souvent pour distribuer des imprimés et des DVD de Falun Gong et qu'elle lui en avait donné. Mme Che a nié l'allégation et a dit qu'elle ne lui avait jamais donné aucun document de Falun Gong et qu'elle la connaissait à peine.

Après l'audience, le mari de Mme Che est allé voir Mme Song pour vérifier sa déclaration. Mme Song Yuhua a déclaré que la police l'avait interrogée le 25 décembre 2019. Elle a dit qu'ils lui ont demandé si elle avait vu des pratiquants de Falun Gong rendre visite à M. Che (le père de Mme Che) dans l'appartement 201 (où vit Mme Che) ou si elle avait remarqué que M. Che et sa fille imprimaient et distribuaient des documents de Falun Gong. Elle a dit à la police qu'elle ne les connaissait pas et qu'elle ignorait ce qu'ils faisaient à la maison. Elle a dit qu'elle avait signé le procès-verbal d'interrogatoire sans le lire et qu'elle ne s'était pas rendu compte que la police avait fabriqué un témoignage. Elle a dit au mari de Mme Che qu'elle était prête à accepter un contre-interrogatoire au tribunal.

Après que le mari de Mme Che a soumis la réfutation de Mme Song, le procureur a renvoyé le dossier de Mme Che à la police pour vérification.

Lorsque Mme Che a de nouveau comparu devant le tribunal le 30 novembre, le juge président, Song Tao, n'a pas autorisé sa famille à assister à l'audience. Ils ont soupçonné le juge et le procureur de vouloir dissimuler les preuves fabriquées contre leur proche et ont craint que Mme Che ne soit condamnée à tort pour sa croyance.

Torturée après son arrestation, sa famille menacée pour avoir cherché à obtenir justice

Mme Che Jinxia et sa famille

Mme Che, 54 ans, a été arrêtée le 25 juillet 2019, alors qu'elle rendait visite à une amie. Les agents du poste de police de Changqing l'ont forcée à tenir en équilibre sur les mains et lui ont écarté les jambes. Ils l'ont également agressée sexuellement et l'ont torturée de diverses manières. Une grande partie de ses cheveux ont été arrachés et elle était couverte de bleus.

Le 22 octobre 2019, le parquet de Jiaoqu a accusé Mme Che de « saper l'application de la loi », un prétexte habituel utilisé pour condamner les pratiquants de Falun Gong. Son dossier a ensuite été transféré au parquet du district de Xiangyang, qui l'a transmis au tribunal du district de Xiangyang à la mi-mars 2020.

Le mari de Mme Che a déposé des plaintes auprès de plusieurs organismes gouvernementaux contre les neuf policiers impliqués. Il a également signalé les brutalités policières sur le site web spécial du gouvernement. Au lieu de donner suite à ses plaintes, la police l'a menacé et lui a soustrait les preuves de l’agression.

Le père de Mme Che, alors âgé de 86 ans, M. Che Weiqi, s'est également rendu à plusieurs reprises au poste de police local pendant l'hiver enneigé pour demander justice pour elle, mais en vain.

Lorsque l'avocat de Mme Che lui a rendu visite au centre de détention de la ville de Jiamusi le 22 juillet 2020, il a appris que Mme Che ne s'était jamais remise des tortures subies. Elle était alitée depuis six mois. Elle avait des difficultés à prendre soin d'elle, à marcher et à aller aux toilettes. Elle avait également des blessures au crâne, à la jambe droite, à l'auriculaire et à la colonne au niveau des lombaires. En outre, elle avait des difficultés à respirer et à manger. Elle souffrait de partout et ne pouvait pas dormir la nuit.

Elle a dit qu'elle avait demandé à voir un médecin plusieurs fois, mais le centre de détention ne cessait de trouver des excuses pour la décourager.

Apprenant sa situation, sa famille a chargé l'avocat de demander sa libération pour raison médicale auprès du parquet du district de Xiangyang et du tribunal du district de Xiangyang. L'avocat a également porté plainte contre la police pour torture, mais en vain.

Représentation légale bloquée

La famille de Mme Che est allée trouver le procureur Li et lui a raconté comment elle avait été torturée. M. Li a déclaré : « J'ai vu Che Jinxia au centre de détention. Elle ne m'a pas dit qu'elle avait été torturée. »

M. Li a également dit à la famille de Mme Che que le fait d'engager un avocat entraînerait une peine de prison plus longue pour elle. S'ils renvoyaient l'avocat, le juge lui donnerait une peine plus légère et elle pourrait rentrer chez elle plus tôt.

Sa famille a cru le procureur Li et a renvoyé l'avocat. Le juge Song a donc nommé un avocat du gouvernement pour représenter Mme Che et lui a demandé de plaider coupable pour elle.

Lorsque l'avocat désigné par le tribunal a rendu visite à Mme Che au centre de détention, il l'a trompée, en disant que son mari avait été arrêté à cause d'elle. Ce n'est qu'après qu'elle a écrit une déclaration de renonciation au Falun Gong et plaidé coupable qu'il serait libéré. Mme Che l'a cru et a écrit la déclaration requise.

Depuis juillet 2019, la plupart des cas de Falun Gong dans la région de Jiamusi ont été soumis au parquet et au tribunal du district de Xiangyang et traités par le procureur Li et le juge Song. Ils utilisent parfois des réductions de peine ou d'autres tactiques pour convaincre les familles des pratiquants de renvoyer leurs avocats ou d'empêcher les avocats de représenter les pratiquants.

Voir aussi :

Une femme, torturée et rendue invalide en détention, jugée pour sa croyance

Un mari menacé par les policiers qui ont torturé sa femme

La famille dépose une plainte contre la police pour torture d'une femme à qui on a refusé un traitement médical

La police refuse de libérer une femme du Heilongjiang torturée en détention, son dossier retourné pour manque de preuves

Traduit de l'anglais