(Minghui.org) Une femme de 83 ans de la ville de Luzhou, dans la province du Sichuan, n’est jamais rentrée chez elle après avoir été embarquée par des membres du personnel du tribunal du district de Jiangyang, le 10 novembre 2021, pour subir un examen physique.

La famille de Mme Zhao Zhaoquan a appris plus tard, grâce à une lettre qu’elle leur a écrite, qu’elle avait été emmenée au centre de détention de Hejiang le même jour. Sa détention a été confirmée après qu’ils ont reçu son avis d’arrestation. Sans en informer la famille, le tribunal l’a condamnée en secret à deux ans de prison.

La famille de Mme Zhao a appris par une personne bien informée qu’elle souffrait d’un problème de santé pendant sa détention. Mais une personne connaissant bien son dossier a déclaré à la famille que, comme elle est une prisonnière politique en raison de sa croyance dans le Falun Gong, il n’y a aucun moyen de la faire sortir. Un autre fonctionnaire a dit directement à la famille qu’ils pouvaient simplement attendre de récupérer les cendres de Mme Zhao.

Depuis juin 2021, des membres du personnel du tribunal du district de Jiangyang se sont rendus à plusieurs reprises au domicile de Mme Zhao pour lui faire passer divers examens physiques. Un jour, elle est rentrée chez elle avec toutes sortes de tubes sur le corps, dont un qui surveillait son rythme cardiaque. Elle s’est sentie mal et a retiré le tube. Lorsqu’un membre du personnel du tribunal l’a ramenée à l’hôpital le lendemain pour lire le résultat, le médecin a dit que le résultat n’était pas exact et qu’il devait refaire le test.

Un mois et demi après le dernier examen physique de Mme Zhao, sa famille a reçu une lettre de sa part le 24 décembre 2021. Elle raconte que lorsque les membres du personnel du tribunal, nommés Li et Fang, sont venus le matin du 10 novembre, ils lui ont dit que si tous les résultats étaient bons, ils ne l’emmèneraient pas faire d’autres examens physiques à l’avenir. Ils ont également acheté un petit-déjeuner à Mme Zhao, car elle n’avait rien mangé ce matin-là.

Après que deux hôpitaux ont confirmé que Mme Zhao était en parfaite santé, les membres du personnel du tribunal l’ont emmenée au centre de détention du district de Hejiang pour une quarantaine de quatorze jours. Elle a ensuite été transférée au centre de détention de la ville de Luzhou, où elle est détenue depuis.

La famille de Mme Zhao était très inquiète à son sujet et a demandé sa libération, mais elle a appris qu’elle avait été condamnée à une peine de deux ans de prison.

Deux décennies de persécution

Mme Zhao, une enseignante d’école primaire à la retraite, a commencé à pratiquer le Falun Gong en mai 1996. Elle attribue à cette discipline méditative et spirituelle ancestrale la guérison de son arthrite, de son épaule gelée, de sa néphrite et de son inflammation des os.

Parce qu’elle n’a pas renoncé à sa croyance, elle a été détenue dans des centres de détention et de lavage de cerveau à plusieurs reprises depuis le début de la persécution en 1999. Elle a été condamnée à deux peines de camp de travail de deux et trois ans respectivement, et à une peine de prison de deux ans et demi. En raison de son état de santé, son admission a été refusée et elle a été dispensée de purger la peine de trois ans de camp de travail et de deux ans et demi de prison. Ces deux incidents ont finalement donné lieu à une série d’examens physiques avant sa dernière condamnation, le tribunal ayant l’intention de s’assurer qu’elle serait emprisonnée la prochaine fois.

Mme Zhao s’est rendue à Pékin en novembre 2000 pour demander le droit de pratiquer le Falun Gong et a été presque battue à mort par la police. Nullement découragée, elle est revenue un mois plus tard pour poursuivre son appel, mais elle a été emmenée dans une prison de la banlieue de Pékin. Elle et une autre pratiquante ont été contraintes de s’asseoir, dos contre dos, sur le sol en béton, sous le vent glacial. Des agents de police armés montaient la garde à l’extérieur.

Après avoir été ramenée à Luzhou, elle a été condamnée à une amende de 20 000 yuans et détenue dans divers centres de détention. Même si elle était obligée de payer 20 yuans pour la nourriture chaque jour, elle n’a reçu que des cornichons puants. Comme elle restait ferme dans sa croyance dans le Falun Gong, les autorités ont prolongé sa détention d’un mois supplémentaire et l’ont affamée.

Le 18 mai 2001, Mme Zhao a été condamnée à deux ans de détention dans le camp de travaux forcés pour femmes de Nanmusi. Elle a été forcée de regarder des vidéos de propagande diffamant le Falun Gong et a reçu l’ordre d’écrire des déclarations pour renoncer au Falun Gong tous les jours. L’énorme détresse mentale a eu des répercussions sur sa santé et elle a développé de l’hypertension. Pourtant, les gardes l’ont quand même obligée à rester debout pendant deux heures et demie, face au mur, tous les jours pendant trois mois.

Pendant sa peine, les autorités locales et la police ont obligé l’école d’où elle avait pris sa retraite à prélever 20 800 yuans de son fonds de pension pour payer l’amende. Sa fille s’est également vu extorquer 20 000 yuans comme « future » amende si Mme Zhao se rendait à Pékin pour faire appel à nouveau.

Quand Mme Zhao a été libérée, l’école ne lui a pas versé de pension pendant sept ans et elle n’a reçu qu’un paiement minimal de 200 yuans par mois.

Mme Zhao a été arrêtée à nouveau le 28 septembre 2004. Elle a été détenue pendant trois semaines après que la police a trouvé dans son sac sept autocollants portant l’inscription « Falun Dafa est bon ». Ses livres de Falun Gong et la photo du fondateur du Falun Gong ont également été confisqués. La police l’a menacée de la détenir jusqu’à sa mort si elle ne renonçait pas au Falun Gong cette fois-ci.

Pendant sa détention, le Bureau de l’éducation a chargé deux personnes de lui faire subir un lavage de cerveau chaque jour. Ses deux mois de revenus, soit 400 yuans au total, ont servi à acheter de nouvelles couvertures et de nouveaux draps pour les personnes qui lui ont fait subir un lavage de cerveau.

Mme Zhao et une autre pratiquante, Mme Gu Yuanjie, se sont rendues dans le district de Pingtang, dans la province du Guizhou, le 16 août 2005, pour voir la pierre portant naturellement l’inscription « Le Parti communiste chinois va être éliminé ». Toutes deux ont été arrêtées pour avoir parlé du Falun Gong à d’autres touristes.

Lorsque Mme Zhao a refusé la fouille corporelle, les policiers l’ont battue, giflée, ont marché sur ses pieds et l’ont brûlée au visage avec de l’eau bouillante.

Quelques jours plus tard, les autorités du Guizhou ont condamné Mme Zhao, alors âgée de 66 ans, à une peine de trois ans de camp de travail et Mme Gu, alors âgée de 60 ans, à une peine de deux ans de camp de travail. Les deux femmes ont été emmenées au camp de travaux forcés pour femmes de la province du Guizhou le 15 septembre. Mais comme elles souffraient d’hypertension et de problèmes cardiaques, le camp de travail a refusé de les admettre et elles ont été libérées.

En 2006, la plupart des anciens collègues de Mme Zhao ont bénéficié d’une augmentation considérable de plus de 2000 yuans par mois de leur pension. Mais Mme Zhao n’a pas bénéficié de cette augmentation. Lorsqu’elle a finalement recommencé à percevoir sa pension en janvier 2010, elle n’a reçu qu’environ 1000 yuans par mois.

Mme Zhao a été arrêtée une nouvelle fois le 19 novembre 2015. Comme elle n’a pas satisfait à l’exigence physique de la détention, elle a été libérée le même jour et assignée à résidence.

Plusieurs responsables du comité résidentiel ont appelé Mme Zhao dans la soirée du 30 mars 2016. Ils ont affirmé qu’ils étaient intéressés à apprendre le Falun Gong et ont demandé à Mme Zhao de leur enseigner. Elle s’est rendue à leur bureau, pour y être arrêtée et retenue toute la nuit. Le lendemain, la police l’a emmenée au centre de détention de Naxi, prétendant qu’elle devait répondre à certaines questions. Elle s’y est rendue, mais a découvert que le tribunal tenait une audience à son sujet au centre de détention.

Le 20 septembre 2016, deux agents de police se sont présentés au domicile de Mme Zhao et l’ont emmenée au tribunal du district de Jiangyang. Ils lui ont fait croire qu’elle était autorisée à assister à l’audience d’une autre pratiquante Mme Luo Shuizhen. Il s’est avéré que l’audience concernait à nouveau Mme Zhao. Comme la dernière audience, la seconde s’est également terminée en dix minutes.

Qiao Jianhua, le chef du Bureau de la sécurité intérieure du district de Jiangyang, a prononcé le verdict de Mme Zhao à son domicile le 25 novembre 2016. La femme, alors âgée de 77 ans, a été condamnée à une peine de deux ans et demi et à une amende de 3000 yuans. Comme elle a échoué une nouvelle fois à l’examen physique, elle a été autorisée à purger sa peine par intervalles.

Ces dernières années, les autorités de Luzhou ont condamné plusieurs pratiquants âgés à la prison, simplement pour leur croyance. Deux exemples sont Mme Gao Xianying, 76 ans, qui a été condamnée à sept ans, et Mme Zhao Wenxiu, 77 ans, qui a été condamnée à sept ans et demi en 2019. Avant la dernière condamnation, les deux femmes ont été condamnées deux autres fois et ont subi des tortures brutales en détention.

Voir aussi :

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Traduit de l’anglais