(Minghui.org) Une femme de 46 ans de la ville de Jilin, dans la province du Jilin, a été admise à la prison pour femmes de la province du Jilin, dans la capitale de Changchun, le 13 octobre 2023, pour purger une peine de quatre ans en raison de sa croyance dans le Falun Gong, une discipline méditative et spirituelle ancestrale que le Parti communiste chinois persécute depuis juillet 1999.

Les autorités n’ont jamais informé la famille de Mme Wang Chunling de l’état d’avancement de son dossier. L’un de ses amis a appris sa condamnation par hasard lorsqu’il s’est récemment rendu au centre de détention local pour lui rendre visite et que les gardiens lui ont dit qu’elle avait été transférée en prison.

La condamnation de Mme Wang fait suite à son arrestation le 3 janvier 2022 pour avoir distribué des documents sur le Falun Gong. La police l’a battue et lui a cassé le pouce alors qu’elle tentait d’apposer ses empreintes digitales sur certains documents. Elle a été détenue pendant trois mois et libérée sous caution. Par la suite, la police l’a trompée en l’amenant au parquet local pour qu’elle signe son dossier. Elle a été inculpée et a reçu une nouvelle caution d’un an. Le 4 mai 2023, elle est sortie pour distribuer des documents sur le Falun Gong, avant d’être à nouveau arrêtée. Son amie s’est récemment rendue au centre de détention de la ville de Jilin pour lui apporter des produits de première nécessité et a appris qu’elle avait été transférée en prison le 13 octobre.

Arrêtée en janvier dernier et brutalisée par la police

Le 3 janvier 2022, Mme Wang est sortie pour distribuer des documents d’information sur le Falun Gong, lorsqu’une femme l’a signalée. Environ quatre agents du poste de police de Xinghua, dans le district de Changyi, sont venus l’arrêter. Lorsqu’elle a refusé de les suivre, l’un d’entre eux l’a frappée à coups de pied et l’a poussée à l’intérieur de leur voiture de patrouille.

Mme Wang a été détenue au poste de police de Xinghua pendant près de trente heures. Le lendemain, lorsqu’elle a refusé de répondre à leurs questions, un agent l’a giflée au visage. Un autre l’a frappée à l’abdomen et lui a demandé si elle croyait au Parti communiste. Elle a répondu qu’elle croyait en l’enseignant du Falun Gong.

Un jeune agent, Yang Zhongyu, a ordonné à Mme Wang d’apposer ses empreintes digitales sur les documents relatifs à son dossier. Lorsqu’elle a refusé, Yang a convoqué trois autres agents, qui lui ont tenu les bras et les mains et ont tenté de la forcer à apposer ses empreintes sur les documents. L’un d’eux a usé d’une telle force qu’il lui a cassé le pouce. Ce n’est qu’ensuite qu’ils se sont arrêtés.

Cet après-midi-là, les policiers ont saisi l’autre main de Mme Wang et ont posé son doigt sur le tampon encreur. Alors que les policiers forçaient Mme Wang à apposer ses empreintes digitales sur les documents, Yang a tenté de la frapper à la main. Mme Wang a réussi à retirer rapidement sa main, et le poing de Yang a atterri sur la table si violemment qu’il a arraché une grande partie de la peau. Yang a également tenté de donner un coup de pied à la jambe de Mme Wang, mais pour garder l’équilibre, Mme Wang a fait un pas en arrière au moment où elle a retiré sa main, et Yang a donné un coup de pied au pied de la table à la place. Il a hurlé de douleur.

Yang a emmené Mme Wang dans les toilettes, où il n’y avait pas de caméra de surveillance. Il l’a giflée au visage et l’a frappée à la poitrine et à l’épaule. Il lui a également ordonné de réciter des poèmes du Falun Gong pendant trois minutes. Soupçonnant qu’il essayait d’enregistrer sa voix, soit pour fabriquer des preuves contre elle, soit pour l’utiliser à des fins de surveillance, elle n’a pas obtempéré.

Plus tard, la police a retrouvé dans sa base de données les informations relatives à Mme Wang, qui avaient été enregistrées lors d’une précédente arrestation en 2020 et d’une détention de dix jours. Ils ont appelé son mari, sa fille et sa belle-mère pour confirmer son identité, puis l’ont emmenée au centre de détention de la ville de Jilin.

Trois mois de souffrance au centre de détention

Les gardiens du centre de détention ont soumis Mme Wang à un lavage de cerveau intensif visant à la contraindre à renoncer au Falun Gong. Elle est restée fidèle à sa croyance et n’a pas été autorisée à faire les exercices de Falun Gong, à parler ou à prendre une douche. Elle devait demander la permission avant d’aller aux toilettes.

Deux mois après le début de sa détention, la ville de Jilin a connu une épidémie de COVID-19, et les conditions de vie déjà déplorables se sont encore aggravées. La nourriture était composée de pâte de maïs aigre et épaisse et d’un peu de soupe. Mme Wang et de nombreuses autres détenues ont souffert de brûlures d’estomac, de vomissements et de constipation après avoir mangé cette nourriture.

Les gardiens ont emporté tous les papiers hygiéniques, si bien que les détenues ont dû faire preuve d’imagination pour se nettoyer après être allées aux toilettes. Il y avait une caméra de surveillance dans les toilettes.

Harcelée après sa libération

Mme Wang a été libérée sous caution le 16 avril 2022. Lorsque la police l’a ramenée chez elle, elle a fouillé les lieux. Par la suite, ils sont revenus plusieurs fois pour la harceler. Vers la mi-août 2022, deux agents du poste de police de Shanqian, dans le district de Longtan, ont frappé à sa porte. Seule sa fille était à la maison. Les policiers sont partis après qu’ils n’aient pas trouvé d’objets liés au Falun Gong.

Inculpée alors qu’elle était en liberté sous caution

La famille de Mme Wang a reçu un appel de l’agent Yang en janvier 2023. Il a dit qu’ils rendaient la caution de 1000 yuans que la famille avait payée pour Mme Wang et qu’elle devait venir la chercher au poste de police.

Mme Wang s’y est rendue, mais Yang l’a emmenée au parquet du district de Changyi. Le procureur Li Xiaozhao lui a ordonné de signer son dossier, mais elle a refusé. Li l’a menacée de se rendre une nouvelle fois au parquet avant que l’argent ne lui soit restitué.

Yang a rappelé Mme Wang en février et lui a ordonné de se rendre au parquet. Mme Wang s’y est rendue avec sa belle-mère, mais la femme plus âgée n’a pas été autorisée à entrer avec elle.

Le procureur Li a demandé à Mme Wang si elle plaidait coupable. Elle a insisté sur le fait qu’elle n’avait violé aucune loi et a refusé de signer quoi que ce soit. Sa belle-mère est entrée dans la pièce et a dit à Li que sa belle-fille était une merveilleuse personne qui traitait très bien sa belle-mère. Li leur a dit de rentrer chez elles et de revenir le lendemain matin.

Le lendemain, Mme Wang est retournée au parquet avec sa fille. Li les a emmenées toutes les deux au tribunal du district de Changyi. Au lieu de restituer la caution de 1000 yuans qu’ils avaient promise, ils ont ordonné à Mme Wang de payer 2000 yuans supplémentaires et de faire signer son dossier par sa fille en tant que garante. Dans le cas contraire, ils l’emmèneraient au centre de détention.

Craignant que Mme Wang ne soit détenue, sa fille leur a donné son numéro de téléphone et a signé son nom de famille « Chen » sur le document.

Mme Wang a reçu deux notifications. L’une d’entre elles était un acte d’accusation du parquet du district de Changyi. Le procureur Li l’a accusée de ne pas plaider coupable et a recommandé une peine de quatre ans d’emprisonnement. Le tribunal a également imposé une caution d’un an et lui a ordonné de se présenter au tribunal à chaque fois qu’elle était convoquée. Mme Wang s’est également vu interdire de voyager en dehors de la ville.

Remise en détention le 4 mai 2023

Mme Wang a été de nouveau arrêtée le 4 mai 2023 pour avoir diffusé des informations sur le Falun Gong. Les agents du poste de police de Xin’an, dans le district de Longquan, l’ont emmenée au centre de détention de la ville de Jilin.

Les autorités n’ont pas donné de nouvelles sur son affaire. Lorsqu’un ami est allé lui apporter des choses au centre de détention, il a appris que Mme Wang avait été transférée à la prison pour femmes de la province du Jilin le 13 octobre 2023. Sa famille n’a jamais été informée de son procès (le cas échéant) ni de sa condamnation.

Persécution passée

Mme Wang a commencé à pratiquer le Falun Gong peu après le début de la persécution, après avoir vu comment sa mère, qui était bossue et souffrait de divers maux, s’était relevée et avait recouvré la santé après avoir appris la pratique. En vivant selon le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance du Falun Gong, elle a amélioré son caractère et est devenue plus attentionnée.

La police locale a considéré Mme Wang comme une cible privilégiée pour la persécution après avoir découvert qu’elle avait déposé une plainte pénale début 2015 contre l’ancien dictateur chinois Jiang Zemin pour avoir ordonné la persécution. Vers juillet 2015, l’agent Li Yanchun du poste de police de la ville de Gangyao l’a appelée et l’a menacée de l’arrêter pour avoir déposé cette plainte.

Chaque fois que la police a reçu l’ordre d’arrêter un certain nombre de pratiquants de Falun Gong, elle est venue la chercher. Parfois, ils restaient à l’extérieur de son immeuble pendant plusieurs jours d’affilée pour tenter de l’attraper lorsqu’elle sortirait (puisqu’elle refusait d’ouvrir la porte). Le 18 janvier 2016, l’agent Zhu Hongyu du poste de police de la ville de Gangyao s’est présenté à son domicile. Comme elle n’était pas là, Zhu a intimidé son beau-père, qui s’y trouvait.

Pendant le 19e congrès national du Parti communiste chinois en octobre 2017, la police a harcelé Mme Wang au moins cinq fois. Une fois, ils ont intimidé le mari de Mme Wang alors qu’elle n’était pas à la maison. Ils lui ont ordonné de dire à Mme Wang de se présenter au poste de police et lui ont promis de ne plus la harceler. Pourtant, ils n’ont pas arrêté et se sont mis en travers de son chemin en rentrant chez elle à plusieurs reprises ou ont garé leur voiture de police devant son immeuble pendant des heures. Mme Wang a été obligée de vivre loin de chez elle pour se cacher de la police, ce qui a beaucoup contrarié son mari et son enfant.

Le 10 novembre 2020, Mme Wang a été signalée à la direction de l’immeuble pour avoir distribué des documents sur le Falun Gong dans un quartier et a été arrêtée. Au poste de police, elle a été attachée sur une chaise métallique, les mains menottées dans le dos. Les policiers l’ont saisie par les cheveux et l’ont prise en photo. Lorsqu’elle a résisté à l’ordre des policiers de prendre ses empreintes digitales sur un document, ils ont essayé, sans succès, de la forcer à se soumettre. Ils lui ont fait mal aux doigts.

Elle a été arrêtée le 10 novembre 2021 pour avoir distribué des documents d’information sur le Falun Gong et a été détenue pendant dix jours à la prison de la ville de Jilin.

Voir aussi :

Une femme est agressée sexuellement par la police après son arrestation ; elle risque d’être jugée pour sa croyance

Une femme du Jilin détenue pendant deux semaines pour avoir distribué des documents du Falun Gong

Traduit de l’anglais