(Minghui.org) En février 2023, 110 cas de pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance ont été signalés.
Parmi les cas nouvellement signalés, 15 ont eu lieu entre 2014 et 2021, 66 en 2022, 4 en janvier 2023 et 24 en février 2023. Dans un cas, il manque des informations sur le moment de la condamnation et la durée de la peine.
Les pratiquants condamnés proviennent de douze provinces et de trois municipalités sous contrôle central (Pékin, Chongqing et Tianjin). La province du Shandong a enregistré le plus grand nombre de cas (37), suivie de la province du Heilongjiang (19). Les autres régions ont enregistré entre 1 et 9 cas.
Les peines prononcées à l’encontre des pratiquants varient de deux mois à huit ans. Parmi les 45 pratiquants dont l’âge est connu, ils avaient entre 25 et 88 ans au moment de la condamnation, dont huit septuagénaires et cinq octogénaires. Parmi les condamnés figurent un directeur adjoint d’une école primaire, un professeur d’université, un ingénieur à la retraite et un ancien secrétaire du service des archives du ministère des Affaires étrangères.
Ce qui suit est un aperçu de certaines condamnations. La liste complète des pratiquants condamnés peut être téléchargée ici (PDF).
Jeunes pratiquants condamnés
Le 15 février 2023, après près de deux ans de garde à vue, un habitant de 34 ans de la ville de Chengdu, province du Sichuan, a été condamné à huit ans de prison et à 30 000 yuans d’amende.
M. Qu est originaire de la ville de Shenyang, province du Liaoning. Il s’intéresse à la culture spirituelle depuis son adolescence. Il a étudié le bouddhisme et s’est également rendu au Tibet pour apprendre le tantrisme. Il s’est ensuite rendu au Népal et a essayé d’étudier auprès d’un moine célèbre. Le moine n’a pas précisé s’il acceptait de prendre M. Qu comme disciple, mais il l’a gardé au monastère pendant plus d’un an. M. Qu vivait dans une tente en bambou et menait une vie très simple.
En 2018, il a découvert le Falun Gong sur Internet. Il était très enthousiaste après avoir lu le Zhuan Falun, le texte principal du Falun Gong. Il a dit que le Falun Gong était exactement ce qu’il recherchait. Il a dit au moine qu’il avait décidé de pratiquer le Falun Gong. Le moine a été très heureux pour lui.
M. Qu est donc retourné en Chine. Après un bref arrêt à Chengdu, il a aimé la ville et a décidé d’y rester, avant d’être arrêté le 8 juin 2021, quand quelqu’un a signalé qu’il avait posé des affiches du Falun Gong alors qu’il livrait de la nourriture.
Le 15 février 2023, lors du procès de M. Qu, le tribunal était lourdement gardé par les huissiers. Sa famille, y compris sa mère, n’a pas eu l’autorisation d’assister à la séance. Son avocat a plaidé non coupable en son nom. Le juge l’a condamné à huit ans de prison.
Un homme de 25 ans condamné à trois ans et demi de prison
M. Sun Yushan, 25 ans, un habitant de la ville de Changsha, province du Hunan, a été condamné le 15 février 2023 à trois ans et demi de prison. M. Sun a été arrêté le 20 janvier 2022 et emmené deux jours plus tard au centre de détention n o 2 de la ville de Changsha.
Le juge Chen Yuchao avait initialement prévu une audience pour le 28 juillet, mais l’avait annulée la veille de la date du procès, sans fournir aucune explication. La famille de M. Sun a demandé la révocation de son affaire, mais en vain.
Le 15 février 2023, jour du procès, le tribunal était encerclé par des véhicules de police et une ambulance. Plusieurs représentants du gouvernement étaient également présents.
Le tribunal n’a initialement autorisé que dix personnes à assister au procès, mais a ensuite laissé entrer la plupart des membres de la famille de M. Sun en raison de leur forte protestation. Le juge Chen a interrompu à plusieurs reprises la plaidoirie de l’avocat de la famille de M. Sun.
M. Sun a insisté sur le fait qu’il n’avait violé aucune loi en pratiquant le Falun Gong. Il a révélé que pendant les trois jours où il avait été détenu au poste de police, la police ne lui avait fourni qu’un seul repas.
À l’issue du procès, le juge a condamné M. Sun à une peine de trois ans et demi et à une amende de 10 000 yuans.
Refus de représentation légale
Privé de représentation légale depuis son arrestation en juillet dernier pour sa pratique de Falun Gong, un habitant de 47 ans de la ville de Changchun, province du Jilin, a été condamné à un an et demi de prison vers février 2023.
Cao Hui, chef adjoint du poste de police de la rue Caiyu, a emmené un policier chez M. Wang le 20 juillet 2022, pour y chercher sa mère, qui pratique le Falun Gong comme lui. Après avoir découvert que sa mère, qui vivait autrefois avec M. Wang, vivait loin de la maison pour se cacher de la police, la police a saccagé le lieu et a emporté les ordinateurs, le téléphone portable et les livres de Falun Gong de M. Wang.
Le domicile de M. Wang a été mis à sac.
La police a placé M. Wang en détention criminelle au centre de détention de Weizigou. Sa famille a rapidement engagé un avocat pour lui. Lorsque l’avocat s’est rendu au centre de détention pour lui rendre visite, les gardes ne l’ont pas laissé voir M. Wang, sous prétexte qu’il devait obtenir l’autorisation du Bureau de la sécurité intérieure.
La famille de M. Wang a alors engagé un autre avocat. Mais le Bureau de la sécurité intérieure a refusé d’approuver la demande de visite de l’avocat.
La famille a appelé la ligne directe du maire pour déposer plainte contre la police, mais on leur a répondu que la Commission des affaires politiques et juridiques de la ville de Changchun avait une politique interdisant aux pratiquants de Falun Gong d’être représentés par des avocats.
Le 21 novembre 2022, le tribunal du district de Kuancheng a tenu une audience sur le cas de M. Wang au centre de détention. Sa famille a récemment confirmé qu’il avait été condamné à un an et demi de prison.
Vers février 2023, un vétéran de 40 ans du district de Miyi, province du Sichuan, a été condamné à trois ans de prison pour sa croyance dans le Falun Gong.
M. Luo Banglin a été arrêté chez lui le 15 mars 2022. Un mois plus tard, à la mi-avril 2022, il a été transféré au centre de détention de Mianshawan. Un procureur du parquet du district de Miyi l’a interrogé et a dit qu’il recommanderait une peine de trois ans ou de trois ans et demi de prison.
Sa femme, M me Hong, s’est rendue au parquet et a déposé une demande pour être son défenseur non avocat. Hu Shouhua, le procureur chargé de l’affaire, a exigé qu’elle signe un document promettant de ne pas engager d’avocat pour son mari. Elle a refusé de faire une telle promesse.
M me Hong a soumis sa déclaration de défense le 12 août et a reçu un appel de Hu trois jours plus tard. Hu a dit qu’elle n’était pas autorisée à représenter son mari en tant que défenseur non avocat ni à lui rendre visite au centre de détention.
Le 23 décembre 2022, le tribunal du district de Miyi a condamné M. Luo sans que celui-ci puisse bénéficier des services d’un avocat.
M. Luo a servi deux ans dans l’armée au Tibet, entre 2003 et 2005. Il a souffert du mal des hauteurs et a lutté contre une mauvaise santé après avoir terminé son service. Il est devenu insomniaque et avait un niveau d’énergie très bas. Il s’est ensuite mis au Falun Gong sur la recommandation d’un ami et a recouvré la santé. Il a mis sur pied une ferme de mangues et a ouvert une boutique en ligne pour vendre les fruits.
La situation des familles
M. Zhang de la ville de Chifeng en Mongolie intérieure a été arrêté le 22 juillet, quelques jours avant son 70 e anniversaire. Le tribunal local l’a rapidement condamné à un an et demi de prison. Sa condamnation a dévasté sa femme. Sa santé s’est rapidement détériorée et elle est décédée le 30 octobre 2022. Elle avait 65 ans.
La dernière arrestation de M. Zhang découle de son arrestation antérieure survenue le 18 octobre 2019 à un marché agricole. La police avait pris les clés de son domicile après l’avoir kidnappé et avait procédé à une descente chez lui alors que personne ne s’y trouvait. En raison de son hypertension, le centre de détention local avait refusé son admission et il avait été libéré sous caution dans la soirée.
En 2020, M. Zhang a été convoqué au parquet. Le procureur a mentionné son intention de l’inculper. Afin d’éviter la persécution, M. Zhang a décidé de se cacher. Depuis, sa pension est suspendue.
Pendant que M. Zhang se cachait, la police a fouillé son domicile et celui de sa fille à plusieurs reprises. La police s’est même rendue à l’hôpital pour le chercher, en apprenant que sa mère octogénaire était hospitalisée.
Une nuit, alors que la femme de M. Zhang, M me Lu Lianli, se trouvait seule à la maison, la police a fait venir un serrurier et est entrée par effraction pour essayer de trouver M. Zhang. Après avoir découvert qu’il ne se trouvait pas chez lui, ils se sont rendus dans sa ville natale durant la nuit et ont fouillé les maisons de ses oncles.
La famille de M. Guo Yuanrong a récemment confirmé qu’il avait été condamné à deux ans de prison pour sa croyance dans le Falun Gong.
La condamnation de M. Guo, 59 ans, originaire du district de Wei, ville de Zhangjiakou, province du Hebei, découle de son arrestation du 30 août 2019. Son épouse M me Cai Jinchuan et lui-même ont tous deux été visés par une arrestation collective de huit personnes à la fois dans le Hebei et dans le district voisin de Guangling, ville de Datong, province du Shanxi.
M. Guo a souffert d’hypertension, d’hyperglycémie et de palpitations cardiaques pendant sa détention au centre de détention du district de Hunyuan, province du Shanxi. Il a été libéré sous caution trente jours plus tard. M me Cai a fait une grève de la faim au centre de détention pour femmes de la ville de Zhangjiakou, province du Hebei, et a été libérée sous caution huit jours plus tard. Pour éviter de nouvelles persécutions, ils ont dû vivre loin de chez eux.
Le 8 septembre 2022, M. Guo a été de nouveau arrêté, alors qu’il était chez son neveu dans le district de Guangling. Il a été détenu au centre de détention du district de Hunyuan, dans le Shanxi. Peu de temps après, en raison de son état de santé, on l’a transféré dans un hôpital pénitentiaire.
Le 12 janvier 2023, lorsque la famille de M. Guo a contacté le juge Sun Jianjiang du tribunal de Yungang dans la ville de Datong, Sun a promis qu’il les informerait de la date de l’audience pour le cas de M. Guo. Mais le 2 février, lorsque la famille a rappelé Sun, ce dernier a révélé qu’il avait condamné M. Guo à deux ans de prison et qu’il n’avait pas informé la famille du procès. Il a prétendu que M. Guo était un adulte et qu’il n’avait donc pas l’obligation d’informer sa famille de sa condamnation.
La famille de M. Guo a également confirmé qu’il avait quitté l’hôpital et était retourné au centre de détention de Hunyan, mais que les gardiens leur interdisaient toujours de lui rendre visite.
M me Cai est toujours en fuite à l’heure où nous écrivons ces lignes.
M. Tang Lirong, de la ville de Deyang, province du Sichuan, a récemment été secrètement condamné à quatre ans de prison pour sa pratique du Falun Gong. La fille de M. Tang, qui vit actuellement aux États-Unis, demande aux autorités chinoises de le libérer.
Le 2 avril 2020, M. Tang, environ 60 ans, a été arrêté au travail. La police a fait irruption dans son bureau, l’a giflé et l’a menotté. Ce jour-là, ses deux résidences ont été saccagées. Ses papiers d’identité et son passeport ont été confisqués. Pendant la mise à sac de son domicile, les policiers lui ont rapidement montré un mandat de perquisition, mais ils l’ont rangé sans le lui laisser lire.
Avant d’assigner M. Tang à résidence le lendemain après-midi, la police a pris sa photo et prélevé ses empreintes digitales et un échantillon de sang.
Entre le 20 avril et le 18 mai, la police a convoqué M. Tang à cinq reprises. Ils ont tenté d’en savoir plus sur une autre pratiquante, M me Zhao Jie. La police a également montré à M. Tang un papier contenant plus de vingt noms anglais et lui a demandé qui ils étaient.
Le 27 avril 2020, pendant qu’ils l’interrogeaient, la police a appelé la fille de M. Tang, M me Tang Rui, sachant qu’elle pratique également le Falun Gong. Ils ont demandé à Mme Tang ce qu’elle faisait aux États-Unis et quels pratiquants elle connaissait. Ils ont dit à M. Tang : « Nous ne pouvons rien faire à votre fille pour le moment parce qu’elle est aux États-Unis, mais dès qu’elle reviendra, nous l’arrêterons. »
Le 8 février 2023, M. Tang a été convoqué au tribunal du district de Jingyang. À son arrivée, il a été emmené à l’hôpital pour un examen médical, puis au Département de la police locale. Un policier dénommé Diao a révélé que c’était le tribunal qui avait ordonné à la police de l’arrêter avant d’entendre sa cause.
M. Tang a ensuite été secrètement condamné à quatre ans de prison. Le tribunal n’a jamais informé sa famille du verdict. Une personne bien informée a confirmé le verdict le 20 février.
La famille de M. Wu a récemment confirmé qu’il avait été secrètement condamné à quatre ans pour sa croyance dans le Falun Gong. M. Wu de la ville de Jiaohe, province du Jilin, a été arrêté chez lui le 13 mai 2022. Son domicile a été mis sens dessus dessous lors de la descente de police.
La sœur septuagénaire de M. Wu a appelé plusieurs fois le policier Zhu Siyu, qui est le responsable du dossier de M. Wu, afin de prendre des nouvelles de son frère. Zhu lui a d’abord répondu, puis il a refusé de lui fournir quelque information que ce soit. Alors qu’elle continuait d’appeler, Zhu a cessé de répondre. Elle a dû passer l’appel avec un autre téléphone pour que celui-ci décroche. Elle a contacté plusieurs cabinets d’avocats, mais aucun avocat n’a voulu prendre en charge le dossier de son frère. Elle a dit que chaque fois qu’elle pensait à l’arrestation de son frère, elle avait des sueurs froides et n’arrivait pas à dormir de la nuit.
Le 9 février 2023, le frère cadet de M. Wu a reçu un message texte du tribunal de la ville de Shulan. Le message disait que M. Wu avait été condamné à quatre ans et à une amende de 5000 yuans. Le 18 février, un gardien de la prison de Gongzhuling a téléphoné au frère de M. Wu et lui a confirmé que M. Wu avait été admis.
M. Wu a commencé à pratiquer le Falun Gong en juin 1996. Quand le régime communiste a lancé la persécution en 1999, il a été arrêté et détenu à maintes reprises pour avoir maintenu sa croyance. Il a purgé une peine dans trois camps de travail pour un total de quatre ans. Il a fait l’objet de violents passages à tabac, de décharges électriques et de gavages pendant sa détention.
Pris pour cible pour s’être exprimés
Le 17 janvier 2023, une septuagénaire de la ville de Harbin, province du Heilongjiang, a été condamnée à trois ans de prison pour avoir parlé du Falun Gong.
Le 3 mars 2022, la police a d’abord arrêté le mari de M me Jiang Yifen alors qu’il rentrait chez lui après avoir travaillé dans un centre local de contrôle des pandémies. Il a été renvoyé de son travail peu de temps après. La police a ensuite fait irruption au domicile du couple et a confisqué les livres de Falun Gong de Mme Jiang, une photo du fondateur du Falun Gong et plusieurs téléphones portables.
Alors que M. Kan a été libéré peu après son arrestation, M me Jiang a été placée en garde à vue. Lorsque la police a envoyé le dossier de Mme Jiang au parquet, elle a inclus dans les preuves de l’accusation une vidéo de surveillance de la rue la montrant en train de distribuer des documents sur le Falun Gong près du bureau de poste du district d’Acheng, les données de localisation suivies par son téléphone portable et ses empreintes digitales qui correspondaient à celles recueillies sur les documents sur le Falun Gong. La police a également accusé Mme Jiang d’être une récidiviste, car elle avait déjà été condamnée à quatre ans de prison pour sa pratique du Falun Gong.
Le 17 janvier 2023, le tribunal local a condamné M me Jiang à trois ans de prison.
Une habitante de Pékin a été condamnée récemment à deux ans et trois mois de prison, quand la police a affirmé avoir trouvé son ADN sur des documents relatifs au Falun Gong distribués à l’extérieur du quartier.
M me Zhao Xiuhuan
M me Zhao Xiuhuan, 68 ans, a été arrêtée le 21 novembre 2020. Depuis, elle est détenue au centre de détention du district de Haidian. La police a dit qu’une caméra de surveillance l’avait filmée pendant qu’elle distribuait des documents de Falun Gong. De plus, la police prétend avoir trouvé son ADN sur l’un des sept documents de Falun Gong qu’elle a recueilli dans des paniers de vélo et sous l’essuie-glace d’une voiture à l’extérieur du quartier.
Le 11 juin 2021, le tribunal du district de Haidian a tenu une audience sur l’affaire de M me Zhao. Après cela, le juge a programmé deux autres audiences, mais a annulé les deux séances sans fournir d’explication. Depuis 2022, l’avocat de Mme Zhao n’a pas été autorisé à lui rendre visite, en raison des restrictions strictes imposées par la COVID. Ce n’est que récemment que l’avocat a confirmé que Mme Zhao avait été condamnée. Mais les autres détails restent flous.
Une femme de 68 ans de la ville de Macheng, province du Hubei, a été arrêtée par la police de la ville de Nanjing, dans la province du Jiangsu, pour avoir mis en ligne des informations sur le Falun Gong. M me Zou Guixiang a été soumise à une torture brutale et contrainte de renoncer au Falun Gong alors qu’elle purgeait une peine de dix mois.
M me Zou, ouvrière retraitée d’une usine de bobinage de soie, attribue au Falun Gong la guérison de sa maladie en phase terminale. En raison de sa croyance dans le Falun Gong, elle a été visée à maintes reprises au cours des deux dernières décennies.
À 20 h, le 10 décembre 2021, des policiers de Nanjing et de Macheng ont trompé M me Zou pour qu’elle ouvre sa porte. Après un bref interrogatoire au poste de police de Nanhu à Macheng, elle a été emmenée à Nanjing pour la nuit. La police l’a ensuite transférée dans un centre de détention secret où elle a été fréquemment interrogée pendant les cinq mois de sa détention.
Comme M me Zou avait envoyé des informations sur le Falun Gong sur WeChat (une plateforme de médias sociaux), la police et la direction de la sécurité nationale de Nanjing ont jugé que son cas était important et l’ont accusée de « collusion avec des forces étrangères anti-chinoises » et de « diffusion de discours réactionnaires ». Ils ont formé une équipe spéciale et n’ont pas arrêté de l’interroger sur sa « collusion » avec les « forces étrangères ».
Après des mois d’enquête, la police a confirmé que M me Zou avait acheté tous ses téléphones portables et cartes SIM sans contacter de personnes vivant à l’extérieur de la Chine. Sans preuves suffisantes, le tribunal de Nanjing l’a finalement condamnée à dix mois de prison pour « diffusion de discours réactionnaires ».
Même après la condamnation de M me Zou, les agents de la sécurité nationale ont continué à l’interroger. Ils ont laissé la lumière de sa chambre allumée 24 h sur 24 et l’ont forcée à regarder jusqu’à dix heures par jour des vidéos de propagande dénigrant le Falun Gong et faisant l’éloge du régime communiste.
Pendant la détention de M me Zou, le directeur adjoint du Département de police de Gaochun s’est rendu trois fois à Macheng pour harceler son mari et leur fille. Même le frère de Mme Zou n’a pas été épargné par le harcèlement. La police a filmé les membres de sa famille et a tenté de les forcer à fournir des informations contre elle.
M me Zou a également remarqué que les gardiens ajoutaient une substance semblable à du cristal dans son eau potable. Elle a commencé à souffrir d’hypertension artérielle occasionnelle. Une fois, elle s’est sentie oppressée dans la poitrine. Son corps était froid et elle avait des difficultés à respirer.
En plus de l’administration de substances inconnues, les autorités ont également rationné la nourriture donnée à M me Zou et l’ont affamée. Son poids est passé de 57 kg à 45 kg en cinq mois. Ce n’est que lorsqu’elle a fait une grève de la faim que les autorités ont commencé à lui fournir une quantité régulière de nourriture.
Pendant les cinq mois qu’elle a passés dans le centre de détention secret, les autorités n’en ont compté que la moitié dans le calcul de sa peine. Sa peine a finalement été prolongée de deux mois et demi et elle a été libérée le 21 décembre 2022.
Arrestation et condamnation collectives
Deux habitantes de la ville de Daqing, dans la province du Heilongjiang, ont été condamnées à la prison pour leur croyance dans le Falun Gong. M me Cheng Qiaoyun a été condamnée à huit ans de prison et Mme Du Chunxiang à quatre ans.
Le 12 juillet 2022, les deux pratiquantes ont été arrêtées lors d’une opération de ratissage de la police, visant au moins 135 pratiquants de Falun Gong. Quatre-vingt-neuf autres pratiquants ont été harcelés et 156 ont vu leur maison saccagée.
L’opération a eu lieu huit jours avant le 23 e anniversaire du début de la persécution de cette discipline spirituelle, le 20 juillet 1999, par le Parti communiste chinois (PCC). Cette arrestation massive visait à contraindre les pratiquants ciblés à renoncer à leur croyance et à les empêcher de s’exprimer avant la date anniversaire.
Selon un policier, les autorités avaient commencé, neuf mois avant l’opération, à suivre et à enregistrer les pratiquants sur vidéo. La date de l’opération des arrestations n’a été annoncée qu’une semaine avant qu’elle ait lieu. Les policiers n’ont donné ni leur nom, ni leur quartier, ni leurs coordonnées lors des arrestations, affirmant que ces informations étaient un secret d’État.
La plupart des arrestations ont eu lieu tôt le matin, entre 5 h et 7 h, lorsque les pratiquants étaient chez eux. De nombreux biens personnels ont été confisqués, notamment des livres du Falun Gong, des photos du fondateur du Falun Gong, des ordinateurs portables, des téléphones portables et des dépliants que les pratiquants utilisaient pour informer le public de la persécution. Ces articles ont été utilisés comme preuves à charge pour que la police puisse prononcer des peines de prison à leur encontre.
Outre M mes Cheng et Fu, deux autres pratiquantes visées par l’opération de police, Mmes Tang Zengye et Li Dongju, ont aussi été condamnées à des peines de deux ans et demi et cinq ans et demi respectivement.
Persécution répétée
En février 2023, un employé retraité du centre de prévention des épidémies de la ville de Jingmen, province du Hubei, a été condamné à une peine de quatre ans de prison pour sa pratique du Falun Gong.
Avant sa dernière condamnation, M. Liu Deyu, 67 ans, a été incarcéré à de multiples reprises. Il a purgé une peine de travaux forcés et deux peines de prison, pour un total de douze ans. Il s’est également trouvé dans l’obligation de disparaître à plusieurs reprises pour éviter la persécution, dormant dans des grottes, au bord de la route ou sous les ponts.
Le 8 juillet 2022, M. Liu a été arrêté alors qu’il parlait du Falun Gong à des gens dans la rue. La police a saccagé son domicile et a emporté ses livres de Falun Gong et d’autres biens. Il a refusé de répondre aux questions posées par la police.
Le 28 octobre 2022, le tribunal du district de Dongbao a tenu une audience virtuelle sur le dossier de M. Liu. Sa famille n’a pas été autorisée à assister à l’audience. Il a rejeté l’avocat commis d’office et a lui-même plaidé non coupable. Sa famille a récemment confirmé qu’il avait été condamné à quatre ans de prison.
Voir aussi :
Traduit de l’anglais