(Minghui.org) Mme Huang Zhiping, habitant la ville de Nanchong, dans la province du Sichuan, a été libérée en mars 2023 après avoir purgé une peine d’emprisonnement de trois ans et demi pour sa croyance dans le Falun Gong, une discipline méditative et spirituelle ancestrale qui affine l’esprit et le corps, que le régime communiste chinois persécute depuis juillet 1999.

Le 9 septembre 2019, la peine de prison de Mme Huang a été prononcée à la suite de sa dernière arrestation. Elle a été détenue au centre de détention de la ville de Nanchong jusqu’au 29 avril 2021, date à laquelle elle a été transférée à la prison pour femmes de la province du Sichuan à Chengdu, aussi connue sous le nom de prison de Longquanyi. Elle était devenue si faible en raison des mauvais traitements subis au centre de détention que la police l’a conduite à la prison dans une ambulance avec une bombonne d’oxygène. Son calvaire s’est poursuivi à la prison, où les gardiennes l’ont aussi soumise à diverses formes de sévices.

La famille de Mme Huang n’a jamais été autorisée à lui rendre visite pendant ses trois ans et demi de détention.

Avant sa dernière incarcération, Mme Huang a été condamnée à trois reprises à des travaux forcés et détenue à trois reprises dans un centre de lavage de cerveau en raison de sa croyance. Son domicile a été saccagé au moins dix fois. Elle n’est pas la seule de sa famille élargie à avoir été visée en raison de sa pratique du Falun Gong. Son mari, sa sœur et son beau-frère ont tous été arrêtés à plusieurs reprises en raison de leur croyance commune dans Dafa.

Son père a été traumatisé par les persécutions répétées dont ont été victimes ses deux filles et ses deux gendres. Il est décédé en avril 2004, lorsque Mme Huang a été emmenée pour la troisième fois dans un camp de travail.

L’état de santé du mari de Mme Huang s’est dégradé au fur et à mesure que les persécutions s’éternisaient. Il est décédé le 21 octobre 2017. Leur fille et leur fils ont grandi dans la peur.

Une fois, la police a emmené de force la sœur de Mme Huang dans un hôpital psychiatrique, alors qu’elle était saine. On lui a injecté des substances inconnues qui ont endommagé son système nerveux central et provoqué des troubles mentaux. À un moment donné, son mari a aussi été arrêté, laissant leur jeune fils livré à lui-même.

Condamnée sur la base de preuves fabriquées, appel rejeté

Le 9 septembre 2019 au matin, Mme Huang s'est rendue sur un marché de fermier pour faire ses courses. Un vendeur lui a demandé si elle avait de la monnaie supplémentaire. Comme elle avait quelques billets de 20 yuans, elle a répondu par l’affirmative. Alors qu’elle et le vendeur comptaient les billets, un groupe de personnes l’ont soudain attrapée par les bras et se sont emparées de l’argent.

Mme Huang a d’abord pensé qu’il s’agissait de voleurs. Ce n’est qu’après avoir été conduite au poste de police de Longmen qu’elle les a entendus dire qu’ils étaient des policiers du Bureau de la sécurité intérieure de Gaoping. Afin de la piéger, la police a fait pression sur quelques vendeurs pour qu’ils affirment qu’elle avait utilisé du papier-monnaie imprimé avec des informations sur le Falun Gong lors de ses transactions avec eux. En raison de la censure stricte en Chine, les pratiquants de Falun Gong utilisent des moyens créatifs pour sensibiliser à la persécution, notamment en imprimant des messages du Falun Gong sur du papier-monnaie.

La police a aussi trouvé du papier-monnaie de différentes dénominations et a prétendu que Mme Huang l’avait fait circuler sur le marché des agriculteurs. En fait, Mme Huang n’avait parlé qu’à deux personnes sur le marché avant son arrestation, l’une de ces personnes étant le vendeur qui l’avait abordée et l’autre étant une personne qu’elle avait abordée après avoir remarqué qu’elle était blessée à un pied.

Après avoir fabriqué des preuves contre Mme Huang, la police l’a conduite à son domicile dans une voiture civile. Ils ont trouvé la clé de son domicile dans son sac à main et ont ouvert la porte. Ils ont confisqué chez elle des dizaines de livres de Falun Gong, le portrait du Maître (fondateur du Falun Dafa), une imprimante, un ordinateur portable, une tablette, plusieurs lecteurs audio MP3 et plus de 30 000 yuans en espèces.

La police a aussi fait appel aux collègues du quartier résidentiel de Mme Huang pour qu’ils viennent témoigner de leurs « preuves » contre elle. La police a ensuite pris de force des photos d’elle et a recueilli ses empreintes digitales et celles de ses orteils. Le soir, ils l’ont conduite au centre de détention de la ville de Nanchong. Les gardiennes ont refusé de l’admettre parce qu’elle n’avait pas signé le procès-verbal de l’interrogatoire. Chen Zhoujun, vice-capitaine du Bureau de la sécurité intérieure de Gaoping, a fait pression sur le centre de détention pour qu’il l’admette.

Le 3 septembre 2020, Mme Huang a été jugée par le tribunal du district de Gaoping. Ses enfants et certains de ses proches étaient présents. Ses deux avocats ont plaidé non coupable en son nom.

Au cours du procès, ses avocats ont fait valoir qu’aucune loi en Chine ne criminalise le Falun Gong et que leur cliente n’aurait pas dû être poursuivie pour avoir exercé son droit constitutionnel de liberté de croyance.

Les avocats ont aussi souligné que quatre des cinq vendeurs contraints de témoigner contre Mme Huang n’avaient aucune preuve qu’elle avait échangé des billets de banque avec eux. La police du Bureau de la sécurité intérieure a affirmé qu’elle disposait d’une vidéo de Mme Huang sur le marché ce jour-là, mais aucune vidéo n’a été présentée ni diffusée au tribunal.

Mme Huang a préparé sa défense écrite, mais pour des raisons inconnues, elle n’a pas pu parler pendant le procès. Elle ne pouvait qu’écrire, hocher la tête ou secouer la tête. Le juge a demandé à l’huissier de lire, au nom de Mme Huang, sa déclaration de défense. Cependant, l’huissier s’est arrêté après quelques phrases, car Mme Huang avait écrit dans son introduction qu’elle suivait le principe du Falun Gong Authenticité-Bienveillance-Tolérance pour être une bonne personne.

Après que le juge a donné l’ordre à l’huissier de cesser de lire sa déclaration, Mme Huang a écrit un message à l’huissier à plusieurs reprises, lui demandant de terminer la lecture de sa déclaration, mais le juge ne l’a pas autorisé. À la fin de l’audience, Mme Huang a écrit à sa famille : « Je ne suis pas coupable et l’histoire prouvera tout. »

Peu de temps après l’audience, Mme Huang a été condamnée à trois ans et demi de prison et à une amende de 10 000 yuans.

Mme Huang a interjeté appel du verdict et le tribunal intermédiaire local a tenu une audience virtuelle quelques jours plus tard pour annoncer sa décision de maintenir le verdict initial. À son insu, le tribunal a ordonné à sa banque de lui transférer 10 000 yuans à titre d’amende. Ce n’est qu’après le virement que le tribunal a demandé au centre de détention de montrer le reçu à Mme Huang pour qu’elle y appose sa signature.

Sévices subis au centre de détention de la ville de Nanchong

Une fois, la gardienne Li Jiangxia a vu sur la caméra de surveillance qu’une détenue avait les jambes croisées et bavardait avec Mme Huang. Li a appelé la détenue dans son bureau et lui a demandé si Mme Huang lui enseignait les exercices de Falun Gong. La détenue a réussi à éviter de répondre directement à la question. Li a ensuite demandé à Mme Huang si elle avait enseigné les exercices de Falun Gong à cette détenue. Là encore, Li n’a pas obtenu la réponse positive qu’elle souhaitait. Néanmoins, Li a demandé au chef des détenues d’imposer une interdiction de parler pendant un mois à Mme Huang, laquelle serait punie si elle essayait de parler à quelqu’un.

Le centre de détention étant bondé, les gardiennes ont divisé les détenues en groupes et les ont fait dormir à tour de rôle. Chaque groupe ne dormait que trois ou quatre heures à la fois, puis laissait le lit aux autres pour qu’elles se reposent. Lorsqu’elles ne dormaient pas la nuit, les détenues avaient l’ordre de se promener dans le couloir.

La gardienne Li a dit que toute détenue qui oserait parler à Mme Huang serait privée de son tour de sommeil la nuit ou empêchée de manger le plat de viande au déjeuner. De nombreuses détenues ont déclaré que Li était déraisonnable et ridicule.

Mme Huang a refusé d’apprendre par cœur les règlements du centre de détention et a été privée de son tour de sommeil la nuit et autorisée à ne manger que du riz (sans viande ni légumes) à chaque repas.

Une autre fois, Mme Huang a reçu l’ordre d’essuyer le sol. C’était l’été et il n’y avait ni climatiseur ni ventilateur. Elle s’est sentie si étouffée qu’elle a failli s’évanouir. Elle a alors enlevé sa veste de détenue pour se rafraîchir. Une gardienne l’a vue de la caméra de surveillance et lui a ordonné de transcrire trente fois les règlements du centre de détention. Elle a refusé d’obtempérer et la gardienne lui a immédiatement dit qu’elle ne pouvait manger que du riz pour ses repas et l’a empêchée d’acheter des produits de première nécessité. La gardienne a aussi ordonné à d’autres détenues de lui retirer tous les produits de première nécessité qu’elle avait achetés auparavant, y compris le papier hygiénique. Pendant plus d’un mois, la gardienne n’a autorisé personne à partager les produits de première nécessité avec elle. Quiconque défiant l’ordre était privée de son tour de sommeil cette nuit-là.

Mme Huang a dû utiliser des cartons de lait jetés par d’autres pour s’essuyer après avoir fait ses besoins. Elle a aussi fouillé dans la poubelle pour récupérer des bouteilles usagées de shampoing avec des restes de shampoing, pour laver ses cheveux et ses vêtements.

Les gardiennes ont insisté pour que Mme Huang rédige une déclaration dans laquelle elle admettait son erreur. Elle a refusé et a déclaré qu’elle porterait plainte contre elles. Après un mois d’inimitié, le directeur Wang a ordonné l’arrêt des punitions. Ses plaintes n’ont pas pu quitter le centre de détention, car les gardiennes ont refusé de transmettre les documents aux agences concernées.

Les gardiennes ont aussi forcé toutes les détenues à s’accroupir sur le sol pour plier des serviettes en petits carrés. Celles qui ne parvenaient pas à faire des carrés parfaits étaient privées de leur tour de sommeil la nuit ou interdites de manger des mets avec de la viande. Celles qui marchaient sur les serviettes par inadvertance subissaient la même punition.

Mme Huang n’a pas été autorisée à faire les exercices de Falun Gong pendant sa détention, ce qui, ajouté aux mauvais traitements qu’elle a subis, a nui à sa santé. Elle s’est sentie étourdie et faible, et on a constaté qu’elle avait également un apport sanguin insuffisant à son cœur.

Sévices subis dans la prison

Le 29 avril 2021, Mme Huang a continué à subir diverses formes de maltraitance après avoir été admise à la prison pour femmes de la province du Sichuan.

Placée en isolement dès son arrivée

Dès son admission, Mme Huang a été immédiatement placée dans ce que les détenues appelaient « la quatrième division des démons ». Elle a été placée dans une petite cellule sous la surveillance permanente de deux détenues. L’une des détenues était Xie Jing, une ancienne fonctionnaire condamnée pour corruption, et l’autre Liu Wenzhen, une trafiquante de drogue. Les deux détenues ont forcé Mme Huang à se déshabiller et à revêtir l’uniforme de la prison dès qu’elle y a été amenée.

Elles l’ont forcée à lire et à regarder des documents calomniant le Falun Gong toute la journée. Mme Huang a refusé de renoncer à sa croyance et elles l’ont obligée à s’accroupir sur un pied sans changer de position ou à s’asseoir sur un tabouret de trois centimètres de haut sans bouger pendant de longues périodes. Elles qualifiaient ces deux formes de sévices de « douces », car ces tortures ne provoquaient pas de blessures externes, mais entraînaient souvent des évanouissements ou des fractures osseuses chez les personnes âgées.

Avant d’être autorisée à aller aux toilettes, on ordonnait à Mme Huang de prononcer des mots insultants envers elle-même et envers le Falun Gong. En été, elle n’était autorisée à se brosser les dents et à se laver le visage qu’une fois tous les deux jours.

Tactique d’implication

Les gardiennes utilisaient aussi des tactiques d’implication pour monter certaines détenues contre d’autres. Elles formaient des groupes de trois à six détenues, et quiconque ne respectait pas les règles de la prison ou les ordres des gardiennes entraînait la punition de tous les membres du même groupe.

Souvent, ce sont les pratiquantes de Falun Gong, comme Mme Huang, qui étaient considérées comme non coopératives parce qu’elles refusaient de renoncer à leur croyance. Les gardiennes privaient alors tout le monde de la possibilité de gagner des points pour obtenir des réductions de peine. Certaines détenues maudissaient le fondateur du Falun Gong et accusaient les pratiquantes d’être méchantes parce qu’elles ne pouvaient pas bénéficier de réductions de peine.

En fait, il faut généralement au moins un an pour que les demandes de réduction de peine soient approuvées, même si les détenues sont autorisées à gagner des points à cette fin. Les demandes doivent être examinées et approuvées par la prison, puis par le parquet avant que le tribunal ne rende une décision irrévocable.

Lavage de cerveau

Liao Qiongfang, chef de la section éducation, a ordonné aux pratiquantes de Falun Gong de rédiger des déclarations dans lesquelles elles renonçaient à leur croyance et de les lire à haute voix devant d’autres pratiquantes. Elle a ensuite enregistré les séances de lecture.

Tous les mardis après-midi, toutes les pratiquantes et leurs surveillantes étaient contraintes d’écouter Liao calomnier le Falun Gong et son fondateur. Liao et d’autres gardiennes avaient reçu des documents d’information sur le Falun Gong et de nombreux appels téléphoniques de la part des pratiquants à l’extérieur de la prison, mais elles ont refusé de cesser de participer à la persécution par intérêt personnel. Elles ont même inclus une question qui dénigrait le Falun Gong dans le test politique annuel obligatoire que les détenues devaient passer.

Le travail forcé

Les détenues devaient se lever tous les matins un petit peu passé 6 h. Elles ne disposaient que de quelques minutes pour prendre leur petit-déjeuner, et les personnes âgées et les infirmes avaient souvent du mal à terminer leur repas à temps.

Elles devaient ensuite travailler de 7 h à midi et reprendre le travail à 13 h après le déjeuner. Elles n’étaient pas autorisées à regagner leur cellule avant près de 20 h. Celles qui n’avaient pas terminé leur quota de travail devaient continuer à travailler jusqu’à 23 h ou plus tard.

Selon des personnes bien informées, chaque division de la prison pouvait gagner des millions de yuans chaque année en vendant des produits fabriqués par les détenues. Les gardiennes touchaient des salaires beaucoup plus élevés et des primes plus importantes que les employés moyens des grandes entreprises d’État. Le travail forcé concernait principalement la confection de vêtements et la production de pièces pour des produits électroniques. Les vêtements portaient tous la marque Binjiang Clothes Manufacturer dans la ville de Chengdu, dans la province du Sichuan.

Avant d’être libérée, chaque détenue devait signer toutes sortes de documents, y compris un accord de non-divulgation promettant de ne pas révéler ce qui s’était passé dans la prison.

Voir aussi :

Après de nombreuses arrestations et incarcérations pour sa croyance, une femme du Sichuan est à nouveau condamnée à une peine de trois ans et demi

Traduit de l’anglais