(Minghui.org) Le 27 juin 2024, une femme de 75 ans de la ville de Suining, dans la province du Sichuan, a été emmenée de force au tribunal du district de Gaoxin pour y être jugée pour sa croyance dans le Falun Gong, une discipline méditative et spirituelle que le régime communiste chinois persécute depuis 1999. Auparavant, la police locale harcelait constamment Mme Zhang Suying, restant parfois chez elle toute la nuit pour la surveiller.

Le mari et le fils de Mme Zhang sont décédés il y a de nombreuses années. Elle a vécu plusieurs années avec sa fille à Hong Kong et elle est retournée à Suining il y a trois ans, mais elle a dû faire face à un harcèlement incessant.

Harcèlement fréquent

Le 17 mars 2023, Mme Zhang a été appréhendée à l’entrée de son appartement lorsqu’elle rentrait chez elle. Les agents du Département de police du district de Gaoxin qui l’ont arrêtée l’ont emmenée au poste de police de Xining pour l’interroger. Ils lui ont dit qu’ils savaient qu’elle distribuait des documents sur le Falun Gong et lui ont demandé où elle se procurait ces documents. Au même moment, un autre groupe d’agents a saccagé son domicile, confisquant ses livres de Falun Gong, le portrait du fondateur du Falun Gong et trois lecteurs multimédias. Les 100 000 yuans en liquide qu’elle avait économisés pour rénover l’appartement ont également été confisqués.

Mme Zhang a été libérée au bout d’un temps indéterminé. Un jour de juillet 2023, elle a reçu un appel du poste de police de Baosheng et a reçu l’ordre de s’y rendre avec sa carte d’identité et son téléphone portable. Elle s’y est rendue. La police a fait quelque chose sur son téléphone et l’a laissée partir. Elle soupçonne la police d’avoir installé une application de surveillance sur son téléphone pour la contrôler.

Un an plus tard, le 13 mars 2024, des agents du poste de police de Xining ont appelé Mme Zhang, qui n’a pas répondu. Le lendemain, alors qu’elle finissait de préparer le déjeuner, l’électricité et l’eau ont été coupées à son domicile. Comme le courant n’était toujours pas rétabli à 18 heures, elle est sortie chercher quelque chose pour le dîner. Dès qu’elle est sortie, elle a vu un homme assis dans les escaliers en face de chez elle. Elle s’est retournée pour entrer à l’intérieur. Mais l’homme l’a attrapée et lui a serré les poignets. Il a téléphoné et quatre agents sont arrivés. Ils l’ont transportée dans une voiture et l’ont conduite au Département de police du district de Gaoxin.

Un agent a demandé à Mme Zhang si elle avait récupéré les 100 000 yuans qui lui avaient été confisqués l’année dernière. Elle a répondu par l’affirmative. L’agent lui a alors ordonné de signer un certain document, la menaçant de lui reprendre l’argent si elle ne s’exécutait pas. Terrifiée, elle s’est pliée à la demande. À une heure du matin, la police l’a ramenée chez elle et lui a ordonné de se présenter au tribunal le lendemain. Elle ne s’y est pas rendue.

Mme Zhang a confirmé plus tard que, parce qu’elle avait refusé d’ouvrir la porte à la police lorsqu’elle était venue le 13 mars 2024, celle-ci avait ordonné à la sécurité de son quartier de lui couper l’eau et l’électricité. La police a également fait en sorte que des personnes restent à l’extérieur de son domicile pendant une journée, afin de l’arrêter lorsqu’elle sortirait.

Emmenée au parquet

Le 16 mars 2024 à 9 h 30, quelqu’un a de nouveau frappé à la porte de Mme Zhang. Elle a persisté dans son refus d’ouvrir la porte. Le lendemain, elle a vu deux voitures de police garées devant son immeuble. Lorsqu’elle s’est aperçue que les voitures avaient disparu vers 18 heures, elle est sortie pour jeter des ordures, mais elle a été de nouveau arrêtée et emmenée dans un bureau du parquet. Terrifiée par la police, elle ne se souvenait plus de quel parquet il s’agissait et avait seulement vu qu’il se trouvait près d’une rivière. Elle s’est également souvenue que la police l’avait filmée pendant tout le trajet jusqu’au parquet.

Le 12 avril, plusieurs agents sont venus dans deux voitures de police. Comme Mme Zhang n’ouvrait pas la porte, ils ont engagé un serrurier pour entrer par effraction et l’arrêter. En voyant un ordinateur, les policiers ont tenté de vérifier s’il contenait des informations relatives au Falun Gong, mais ils ont cédé lorsque Mme Zhang a déclaré qu’il s’agissait d’un ordinateur cassé appartenant à sa petite-fille.

La police a ramené Mme Zhang au même parquet pour signer les documents relatifs à son dossier. Vers 16 heures, lorsqu’ils l’ont ramenée, ils lui ont tenu les bras derrière le dos et l’ont fait attendre à l’entrée de son immeuble. Ce n’est qu’après avoir installé une nouvelle serrure numérique sur sa porte que la police l’a autorisée à rentrer chez elle.

Quelques jours plus tard, trois travailleurs sociaux et deux agents de police ont entré le mot de passe et sont entrés chez elle sans frapper à la porte. Ils l’ont accusée d’avoir enfreint la loi en lisant des livres de Falun Gong et l’ont forcée à signer d’autres documents.

Emmenée au tribunal

Un jour, vers 19 heures, à la mi-mai 2024, deux hommes se sont postés à l’extérieur de l’immeuble de Mme Zhang et l’ont suivie jusqu’à son domicile lorsqu’elle est revenue de l’extérieur. Ils lui ont volé son sac à main et sont entrés chez elle avec sa clé. Lorsqu’elle leur a demandé de partir, ils lui ont répondu qu’ils avaient été envoyés par le tribunal du district de Chuanshan pour la surveiller.

Les deux hommes ont dormi sur son canapé pendant la nuit et l’ont emmenée au tribunal le lendemain matin. Elle a refusé de signer son dossier et a été emmenée au comité résidentiel de Liangshuijing vers 11 heures. Les employés ont fait appel à la femme de son fils décédé pour signer son dossier.

Le 13 mai, Mme Zhang a reçu une convocation du tribunal du district de Chuanshan, lui ordonnant de se présenter au tribunal le 27 mai à 14 h 30. La convocation a été signée par les juges Wang Shasha et Yang Qiaoshun.

Bien qu’il ne soit pas certain que Mme Zhang se soit présentée au tribunal le 27 mai comme ordonné, elle a reçu le 18 juin une notification du parquet du district de Chuanshan pour le transfert de son dossier au parquet du district de Gaoxin. Le procureur Huang Hailin a signé le document.

Procès au tribunal

À 19 heures le 26 juin, deux hommes se sont de nouveau présentés au domicile de Mme Zhang et y ont passé la nuit. Le lendemain, après le déjeuner, ils ont emmené Mme Zhang au tribunal du district de Gaoxin pour une audience prévue à 16 heures. En raison de sa mauvaise audition, elle n’a pas entendu ce que le juge ou le procureur ont dit.

Vers la fin de l’audience, quelqu’un s’est approché de Mme Zhang et lui a demandé si elle avait quelque chose à dire. Elle a répondu qu’elle n’avait violé aucune loi en pratiquant le Falun Gong et en suivant son principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance. Elle a ajouté que c’était la police qui avait violé la loi en saccageant sa maison, en la harcelant, en forçant sa serrure et en coupant l’eau et l’électricité. Avant qu’elle ne termine, cette personne l’a interrompue et lui a interdit de parler à nouveau. Elle a été ramenée chez elle après l’audience.

Quelques jours plus tard, un employé du Bureau de la justice de Suining a appelé Mme Zhang et lui a dit qu’il viendrait enquêter sur son dossier dans l’après-midi. Vers 14 h 50, six personnes sont arrivées, dont des agents du Bureau de la justice, du poste de police de Baosheng et du comité résidentiel.

Le fonctionnaire du Bureau de la justice a déclaré qu’ils avaient l’intention de la placer en détention dans un établissement situé en dehors de la ville et lui a demandé quel était son état de santé. Mme Zhang a répondu qu’elle avait des vertiges et qu’elle s’était blessée aux jambes et aux bras après avoir fait une chute. Le fonctionnaire du Bureau de la justice lui a alors dit qu’il pourrait envisager qu’elle purge sa peine à domicile, mais qu’elle devrait se présenter au poste de police de Baosheng tous les mois. Elle a dit qu’elle ne le ferait pas. Les agents sont partis sans rien dire. À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous ne savons pas si Mme Zhang a reçu son verdict.

Traduit de l’anglais