(Minghui.org) Le 25 juin 2025, deux habitantes de la ville de Maoming, dans la province du Guangdong, ont été jugées pour leur croyance commune dans le Falun Gong, une méthode de méditation spirituelle et ancestrale, basée sur le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance, que le Parti communiste chinois persécute depuis juillet 1999.

Mme Tao Yonghong

Mme Wang Ying

Quatre avocats ont représenté Mme Wang Ying, 66 ans, et Mme Tao Yonghong, 64 ans. Ils ont fait leur défense basée sur le droit constitutionnel pour les deux femmes, plaidant la liberté de croyance, et ont demandé leur acquittement. Le procureur n’a pas été en mesure de répondre aux questions des avocats de la défense, et les juges sont intervenus pour l’aider alors qu’ils sont censés être impartiaux lors des plaidoiries entre l’accusation et la défense.

Arrestations et mises en accusation

Les poursuites engagées contre Mme Wang, née en mars 1959, et Mme Tao, née en août 1960, ont été déclenchées par une enquête de police sur les efforts déployés par Mme Tao pour obtenir le rétablissement de sa pension.

La pension de Mme Tao a été suspendue en janvier 2022, après qu’elle a purgé une peine de prison de trois ans pour sa croyance. Elle a engagé un avocat pour l’aider à rédiger et à envoyer près de 180 lettres de réclamation et d’appel à diverses agences gouvernementales. Certaines agences ont remis les lettres au poste de police de Guandu et ont demandé à Xu Yue’e, directeur du comité local de la rue Shida, de signaler Mme Tao au Département de police du district de Maonan. Une enquête a suivi et la police a découvert que Mme Tao et Mme Wang avaient aussi travaillé ensemble pour contacter des avocats afin d’obtenir justice pour d’autres pratiquants de Falun Gong illégalement détenus.

Le 13 décembre 2023, la police aillégalement arrêté Mme Wang et Mme Tao alors qu’elles se rendaient chez Mme Ding Jiaxi, la mère de Mme Tao, âgée de 90 ans. L’instructeur Wang Jinhai et l’agent Yang Xiaosi du Département de police du district de Maonan et l’agent Zhang Chong du poste de police de Guandu ont effectué une descente au domicile de Mme Ding avant de mettre à sac les domiciles de sa fille et de Mme Wang. Les agents Wei Zuzhen, Zou Qiang, Zhang Zhiqi et Xu Mingmao ont participé au saccage du domicile de Mme Wang. Les ordinateurs, les téléphones portables, les cartes TF, les clés USB, les DVD, les livres de Falun Gong et le matériel d’information des pratiquantes ont été saisis.

Le 14 décembre 2023, Mme Tao et Mme Wang ont été placées en détention criminelle et illégale au premier centre de détention de la ville de Maoming. Elles ont toutes deux refusé de signer l’avis de détention, car elles n’avaient enfreint aucune loi en pratiquant le Falun Gong.

Le 28 décembre 2023, l’instructeur Wang, les agents Tang Yanfeng, les chefs d’équipe Su Guojia et Yang Jianwei de l’équipe de surveillance d’Internet ont publié un rapport de vérification indiquant que les objets saisis au domicile des deux pratiquantes étaient des objets détenus illégalement. Selon la loi, seule une agence indépendante et tierce est autorisée à vérifier les preuves de l’accusation. Mmes Tao et Wang ont donc refusé de signer le rapport de vérification.

Le 19 janvier 2024, le procureur du district de Maonan a émis des mandats d’arrêt formels à l’encontre des deux femmes et a reçu leur dossier commun de la police à la fin du mois de mars 2024.

Mmes Tao et Wang ont engagé un avocat en dehors de la ville pour les représenter. Le 2 avril 2024, l’avocat s’est rendu au parquet du district de Maonan, mais il lui a été interdit d’examiner les dossiers de ses clientes. Pour plus de détails sur la rencontre de l’avocat avec le procureur, lire le premier article de la liste « Voir aussi » à la fin de ce présent article.

Le procureur Yang Xiande a procédé à l’inculpation de Mmes Tao et Wang et a écrit sur le document d’inculpation que « j’ai incorporé l’avis juridique des accusés », alors que l’avocat s’est vu refuser l’accès au dossier et n’a pas été en mesure de soumettre un avis juridique.

L’avocat a déposé une plainte contre Yang et a demandé la libération inconditionnelle de ses clientes.

Le procès

Le 25 juin 2025, le tribunal du district de Maonan a jugé Mmes Tao et Wang. L’audience a débuté vers 9 h 45. Le juge Tan Wei a présidé le procès, assisté des juges Chen Lei et Ke Xuejun, de l’assistant du juge Liu Xianhua et du greffier Shao Liang. Le procureur Cai Linhui était aussi présent.

Trois autres avocats se sont joints à l’avocat de l’extérieur pour défendre Mmes Tao et Wang. Deux membres de la famille ont été autorisés à assister à l’audience et deux autres personnes dont l’identité n’est pas connue y ont aussi été vues.

Les deux pratiquantes et leurs avocats ont demandé que le procureur Cai soit récusé parce que le parquet du district de Maonan a émis des mandats d’arrêt formels sans base légale et a inculpé les pratiquantes sans permettre à leur défense d’examiner les dossiers. De ce fait, aucun procureur du parquet n’était qualifié pour poursuivre les deux pratiquantes.

La défense a aussi demandé la récusation de tout juge ou assistant membre du Parti communiste chinois (PCC), au motif que les membres athées du PCC n’étaient pas aptes à poursuivre une personne pour ses convictions spirituelles.

Le juge Tan a annoncé une brève suspension d’audience en réponse à ces demandes. À la reprise de l’audience, il a rejeté les demandes et ordonné la poursuite du procès. Il a promis d’offrir un déjeuner aux avocats s’ils acceptaient de ne plus faire de pause. Les avocats ont estimé que de nombreuses questions juridiques n’étaient pas claires et qu’ils avaient besoin de pauses pour parler entre eux. Tan a accordé une pause à tout le monde, mais a refusé d’offrir un déjeuner aux avocats en guise de représailles.

Après la reprise de la séance, le juge Tan n’a autorisé les avocats qu’à réfuter les allégations figurant dans l’acte d’accusation. Il a interrompu les avocats lorsqu’ils ont évoqué le fait que la persécution du Falun Gong était une persécution politique qui violait de nombreux traités internationaux et que les forces de l’ordre et le système judiciaire n’étaient que des outils utilisés par le PCC pour orchestrer cette persécution.

Le juge Tan a aussi interrompu Mmes Tao et Wang lorsqu’elles ont tenté de raconter comment le Falun Gong avait amélioré leur santé et leur caractère.

Le procurateur Cai a lu des déclarations préparées à l’avance et ne savait pas comment répondre aux questions de la défense. Les juges sont intervenus pour l’aider à répondre aux questions alors qu’ils sont censés être impartiaux pendant l’argumentaire entre l’accusation et la défense.

Tan a mis fin à l’audience vers 16 h 45.

Persécution antérieure

Ce n’est pas la première fois que Mmes  Wang et Tao sont prises pour cible en raison de leur croyance.

Mme Wang était experte en jade et ingénieur à l’Institut de géochimie de Guangzhou de l’Académie chinoise des sciences. Elle a été illégalement condamnée à deux ans de travaux forcés et à trois ans de prison pour sa pratique du Falun Gong. Son employeur l’a licenciée en mai 2011 après sa sortie de prison. Il a aussi réduit ses années de service à zéro dans le calcul de sa pension, ce qui lui a fait perdre toutes ses prestations de retraite.

Mme Tao est une retraitée de Sinopec Maoming Petrochemical Company. Elle a purgé trois ans de prison pour sa croyance (2011-2014) et a été illégalement détenue brièvement à plusieurs reprises. Vers juin 2022, le bureau local de la Sécurité sociale a ordonné à Mme Tao de rembourser plus de 102 000 yuans de prestations de retraite (dont environ 50 000 yuans de paiements effectués pendant sa peine de trois ans de prison et plus de 52 000 yuans d’augmentation annuelle de prestations qu’elle a reçus depuis sa libération de prison). Ils l’ont menacée de suspendre sa future pension si elle ne s’exécutait pas. Il n’est pas certain qu’elle ait versé l’argent comme on le lui avait ordonné.

Lorsque Mme Tao n’était pas incarcérée, sa mère et elle étaient constamment harcelées par les autorités.

Voir aussi :

Deux femmes du Guangdong risquent dêtre inculpées pour leur croyance et leur avocat na pas accès à leur dossier

Après trois ans de détention, deux femmes du Guangdong sont de nouveau emprisonnées en raison de leur croyance dans le Falun Gong

Traduit de l’anglais