(Minghui.org) Une femme de 68 ans de la ville de Shenyang, province du Liaoning, a été soumise à une administration forcée de médicaments, à un gavage et à des brutalités collectives alors qu’elle était détenue pour sa pratique de Falun Gong. Sa famille a porté plainte contre ses persécuteurs.

Mme Wang Shuhua

Mme Wang Shuhua, ancienne enseignante primée puis directrice adjointe du collège du bourg de Daxing, dans le district de Changtu, province du Liaoning, a commencé à pratiquer le Falun Gong en mai 1998. Elle s’est rapidement remise d’une hépatite A dont elle souffrait depuis des décennies. Après le début de la persécution du Falun Gong par le régime communiste en juillet 1999, elle a refusé de renoncer à sa croyance et a été condamnée à trois ans de travaux forcés en 2002.

Sa dernière arrestation illégale a eu lieu le 23 août 2025, après avoir parlé du Falun Gong à Liu Yuqing près d’une zone résidentielle. Liu l’a saisie par le col et l’a signalée à la police.

Mme Wang a été emmenée au poste de police de Wanlian et son domicile a été fouillé quelques heures plus tard. Elle a été admise au premier centre de détention de la ville de Shenyang vers 4 heures du matin, le 24 août 2025. Dix jours plus tard, le parquet du district de Dadong a émis un mandat d’arrêt officiel illégal à son encontre et elle risque désormais d’être inculpée illégalement en raison de sa croyance.

Incarcérée au centre de détention malgré une tension artérielle dangereusement élevée

À minuit, le 24 août 2025, Mme Wang a été conduite à l’hôpital 739 de Shenyang pour un examen médical. Sa pression artérielle systolique était de 210 mmHg (une valeur normale est de 120 mmHg ou moins). La police a toutefois demandé au médecin d’inscrire 194 mmHg sur son rapport d’examen et l’a conduite au premier centre de détention de la ville de Shenyang. Pendant le trajet, l’agent Dong Chenghe a enfoncé un comprimé contre l’hypertension dans la bouche de Mme Wang. Elle l’a recraché.

Un médecin de grande taille, en service au centre de détention, a pris la tension artérielle de Mme Wang. Il n’a pas annoncé le chiffre et s’est contenté de dire : « Elle est tellement élevée, comment pouvons-nous l’accepter ? » Il a demandé à la police de l’emmener à l’hôpital populaire no 4 de Shenyang pour un autre examen médical. Quand ils sont arrivés, il était plus de 2 heures du matin. Le médecin de cet hôpital n’a pas informé Mme Wang de sa tension artérielle. Sa famille a vu plus tard dans son dossier médical qu’elle était de 181 mmHg.

Le médecin a conseillé à Mme Wang de se reposer pendant trois jours. La police a dit qu’elle devait être placée en détention, même si elle devait recevoir des injections intraveineuses. Le médecin a dit qu’ils pouvaient d’abord lui donner un comprimé contre l’hypertension. La police l’a forcée à avaler deux comprimés avant de la ramener au centre de détention.

Le médecin du centre de détention a demandé à la police pourquoi il n’y avait aucune trace indiquant une baisse de la tension artérielle de Mme Wang à un niveau normal. La police a répondu qu’elle lui avait administré des injections intraveineuses. Elle a réfuté cette affirmation et a dit qu’on lui avait plutôt donné deux comprimés. Le médecin a mesuré sa tension artérielle sur place, mais n’a pas communiqué le résultat. Lui et la police l’ont ensuite officiellement incarcérée au centre de détention vers 4 heures du matin, le 24 août 2025.

Obligée de prendre des comprimés tous les jours

Depuis son incarcération, le centre de détention oblige Mme Wang à prendre des médicaments contre l’hypertension. La gardienne Tian Lei lui a pincé les joues pour lui ouvrir la bouche et lui faire avaler les comprimés. Elle lui a ensuite versé de l’eau pour la forcer à les avaler. Tian a ensuite demandé aux détenues de forcer Mme Wang à prendre ses médicaments. Elles ont également pris sa tension artérielle 3 à 4 fois par jour.

Après la prise des comprimés, Mme Wang s’est sentie somnolente. De plus, elle a éprouvé une baisse de mémoire, de l’insomnie et de l’anxiété après avoir ingéré les comprimés.

Brutalité collective et gavage

Le matin du 6 septembre 2025, Mme Wang a entamé une grève de la faim pour protester contre son arrestation illégale, sa détention et l’administration forcée de médicaments. Du Yan, une détenue qui partageait avec elle la cellule 302, a signalé la situation à la gardienne gardien Tian. Cette dernière est rapidement venu et a dit à toutes les détenues : « Je vais voir si vous êtes capables de la faire manger à nouveau. » Les détenues ont alors insulté Mme Wang et lui ont ordonné de manger.

Cette nuit-là, elle a été emmenée au bureau des gardiennes. Environ quatre gardiennes l’ont attachée à un lit. Le médecin du centre de détention l’a gavée avec de la nourriture pilée et des comprimés contre l’hypertension à l’aide d’une sonde d’alimentation. Elle a eu des nausées et a vomi la sonde à deux reprises. À chaque fois, le médecin l’a réinsérée. Elle était extrêmement mal à l’aise et a eu des renvois. Elle sentait quelque chose bouger dans son estomac.

Mme Wang a demandé à voir Zhao Ying, la directrice du centre de détention. Zhao est venue et a dit : « Si vous refusez de manger, nous devrons vous nourrir de force. » Elle a également nargué Mme Wang en lui demandant : « Aimez-vous être nourrie de force ? »

Vers 17 h, le 10 septembre 2025, Mme Wang a refusé de dîner et les détenues Jin Yu, Zhang Siyi, Ma Ke, Xu Xiaohang et une femme du nom de Ji l’ont battue. Elles l’ont plaquée au sol. Jin s’est assise sur ses jambes tandis que les autres la frappaient à coups de poing et de pied. Elles l’ont également frappée à la tête avec des bouteilles remplies d’eau. Elle avait de multiples bosses de la taille d’un œuf sur la tête, s’étendant du sommet du crâne jusqu’aux tempes. La douleur persiste encore aujourd’hui.

Cette nuit-là, Mme Wang a été transférée dans la cellule 408. Le gardien Qi Jiatong l’a forcée à porter un gilet rouge tous les jours et a demandé aux détenues Wu Ying et He Jing de la surveiller 24 heures sur 24. Elle était également très faible et titubait en marchant, mais Qi l’obligeait quand même à s’asseoir tous les jours sur un petit tabouret.

Au moment où nous écrivons ces lignes, Mme Wang est toujours soumise à une surveillance 24 heures sur 24, à l’administration forcée de médicaments et à l’alimentation forcée tous les jours.

La famille réclame justice

Après avoir appris les mauvais traitements infligés à Mme Wang, sa famille s’est rendue au centre de détention le 8 septembre 2025 afin de demander à rencontrer le directeur et de lui soumettre une requête urgente visant à garantir la sécurité de Mme Wang et à traduire en justice les personnes impliquées dans les mauvais traitements. Le directeur a refusé de les rencontrer.

Le capitaine Chuo Xiaodong a nié que Mme Wang ait été médicamentée de force, et n’a pas fourni la base juridique pour l’administration involontaire de médicaments comme l’exigeait sa famille. Il a affirmé que le centre de détention l’avait admise légalement. Lorsque sa famille a demandé pourquoi Mme Wang n’avait pas été autorisée à se reposer pendant trois jours comme l’indiquaient ses dossiers médicaux, Chuo a répondu que l’avis du médecin était partial et inutile.

Jiang Shuang, une instructrice a dit qu’elle était responsable de la division féminine et qu’elle pouvait attester que l’hypertension artérielle ne figurait pas parmi les trois conditions rendant un suspect inadmissible au centre de détention. Elle a ajouté que le fait de forcer Mme Wang à prendre des comprimés contre l’hypertension était pour son bien, sinon elle risquait de faire une hémorragie et de mourir.

La famille de Mme Wang a demandé pourquoi le centre de détention refusait de la libérer sous caution compte tenu de son hypertension artérielle. Jiang a affirmé qu’elle ne remplissait pas les conditions requises pour bénéficier d’une libération sous caution.

Jiang a refusé de révéler son numéro de téléphone professionnel ou celui du procureur en résidence. Elle a seulement donné à la famille de Mme Wang le numéro principal du centre de détention. Elle a également refusé de divulguer davantage d’informations sur la gardienne Tian, l’une de ses subordonnés. Elle a insisté sur le fait que ses décisions reposaient sur une base juridique, mais lorsqu’on lui a demandé de montrer les documents juridiques, elle a répondu : « N’avez-vous pas un avocat ? Demandez à votre avocat de se renseigner sur la base juridique ! »

Jiang a réaffirmé que la famille de Mme Wang avait tout à fait le droit de porter plainte contre elle, contre la gardienne Tian, voire contre le centre de détention. Elle serait favorable à une enquête menée par les instances supérieures, le tribunal ou d’autres organismes gouvernementaux compétents.

Une femme portant le badge numéro 104594 accompagnait Jiang. Elle a mentionné être médecin au centre de détention, mais ne pas avoir participé à l’administration forcée de médicaments à Mme Wang. Elle a refusé de révéler son nom ou son numéro d’enregistrement, affirmant que la famille « n’avait pas le droit d’accéder à ces informations ». Elle a en outre affirmé que le centre de détention était autorisé à admettre des suspects dont la pression artérielle systolique était supérieure à 200 mmHg. Elle a ajouté qu’elle soupçonnait l’avocat de la famille de leur avoir donné des informations inexactes sur le centre de détention.

Li Ming, directeur adjoint du centre de détention, a refusé de divulguer la tension artérielle de Mme Wang mesurée lors de son incarcération et a dit que l’affirmation de la famille selon laquelle elle avait été incarcérée malgré sa tension artérielle élevée manquait de preuves. Tout comme ses subordonnés, il a vigoureusement contesté avoir incarcéréillégalement Mme Wang.

Li a ajouté qu’ils avaient dû gaver Mme Wang, car elle refusait de prendre ses médicaments. Il a affirmé que sa tension artérielle s’était stabilisée et qu’elle ne remplissait donc pas les conditions requises pour être libérée sous caution.

Un autre médecin, portant le nom de Zhao Yannan, a montré à la famille une copie du dossier médical de Mme Wang, qui avait été examinée dans un hôpital externe le 8 septembre 2025, le jour de la visite de sa famille au centre de détention. Li n’a pas autorisé la famille à prendre une photo du dossier. Il leur a demandé de signer le compte rendu de la réunion, mais a également refusé de leur en remettre une copie. Quant aux autres dossiers médicaux de Mme Wang, il a dit qu’il ne pouvait les communiquer qu’à d’autres agences gouvernementales, mais à aucun individu.

Li a promis à la famille qu’il mènerait une enquête plus approfondie et leur a demandé d’attendre son appel. Comme il n’appelait pas, la famille est retournée au centre de détention le 11 septembre 2025. Li les a rencontrés et leur a encore promis de discuter avec d’autres personnes de la possibilité de divulguer davantage d’informations sur la détention de Mme Wang. Il a demandé à sa famille de revenir le 15 septembre, mais il les a appelés ce jour-là pour leur dire qu’il ne pouvait plus les rencontrer en raison d’autres engagements.

La famille de Mme Wang a porté plainte contre Li et d’autres persécuteurs pour la violation du droit pénal, notamment l’article 234 (coups et blessures volontaires), l’article 248 (maltraitance en détention), l’article 397 (abus de pouvoir), l’article 238 (détention illégale), l’article 243 (fausse accusation et incrimination), l’article 251 (privation de la liberté de croyance religieuse des citoyens) et l’article 399 (abus de pouvoir à des fins personnelles).

Traduit de l’anglais