(Minghui.org) Trois habitantes de la ville de Mishan, dans la province du Heilongjiang, ont comparu pour la troisième fois devant le tribunal le 30 septembre 2020 pour leur croyance dans le Falun Gong, une discipline du corps et de l'esprit que le Parti communiste chinois (PCC) persécute depuis juillet 1999. Mme Wang Yali a demandé à plusieurs reprises une enquête pour les preuves fabriquées contre elle, mais la juge présidant et le procureur ont insisté sur le fait que les preuves étaient valables.

Mme Wang a été arrêtée vers 14 heures le 8 novembre 2018 dans son immeuble d'habitation par deux policiers en civil alors qu'elle sortait. Les policiers l'ont amenée à une voiture de police et lui ont pris ses clés. Ils ont ensuite saccagé son domicile sans sa présence et lui ont demandé de signer la liste des objets confisqués.

Les deux autres pratiquantes, Mme Wang Shugui et Mme Sun Jinkui, ont été arrêtées respectivement les 9 et 10 novembre 2018.

Les arrestations des trois pratiquantes ont eu lieu dans le cadre d'un ratissage policier entre le 8 et le 10 novembre dans le district de Jiguan. Sept autres pratiquants ont également été arrêtés au cours de ces trois jours, mais seulement trois d'entre eux sont restés en garde à vue et ont fait l'objet de poursuites judiciaires.

Bien que Mme Sun et Mme Wang Yali ne se connaissent pas l'une ni l'autre, la police a regroupé les dossiers des trois pratiquantes et les a envoyés à un procès commun. Le 17 juillet 2019, le parquet de la ville de Mishan a inculpé les pratiquantes et a transféré leurs dossiers au tribunal de la ville de Mishan.

Première audience

Lors de la première audience, le 5 novembre 2019, les avocats de Mme Sun et de Mme Wang Yali ont plaidé non coupable en leur nom. L'avocat de Mme Wang Shugui a plaidé coupable en son nom.

Mme Wang Yali a fait remarquer que dans la description de son cas, la police a dit qu'elle avait été arrêtée le 9 novembre, alors qu'elle a été en fait arrêtée le 8 novembre. La police lui a demandé de signer trois feuilles, énumérant les objets confisqués, mais elle a uniquement signé une feuille qui énumérait son ordinateur et son téléphone portable. Elle a également nié qu'elle avait en sa possession les 230 livrets de Falun Gong et les 19 paquets de livres que la police prétend avoir confisqué chez elle.

Lorsque les deux procureurs ont présenté à Mme Wang les trois feuilles énumérant les objets confisqués, elle a répété qu'elle avait seulement signé l'une d'elles et que les signatures des deux autres étaient fausses. Elle a demandé un examen de l'écriture des signatures. L'un des procureurs s'est mis à rire et lui a marmonné : « Alors, je vais devoir refaire les documents de mise en accusation. »

À la demande de l'avocat de Mme Wang, la juge présidant, Zhang Ying, a diffusé la vidéo de la police saccageant le domicile de Mme Wang. L'avocat a fait remarquer que la vidéo indiquait que la fouille du domicile avait eu lieu entre 14 h 40 et 15 h 25, mais qu'il était indiqué sur le document de la cause qu'il s'agissait de 15 h 30 à 16 h 25. La juge Zhang a rigolé du commentaire de l'avocat et a déclaré : « Peu importe l'heure qu'ils inscrivent. Ce n'est qu'un numéro. »

Dans la vidéo du saccage du domicile, seuls deux policiers étaient présents au domicile de Mme Wang, mais le document d'accusation indique que sept policiers étaient présents. L'avocat a demandé à tous les sept de se présenter au tribunal pour accepter un contre-interrogatoire.

L'avocat a également fait le suivi du commentaire de Mme Wang selon lequel les 230 livrets de Falun Gong et les 19 paquets de livres n'étaient pas les siens. Il a déclaré qu'il était impossible pour une petite armoire, où le procureur a prétendu que les livres avaient été trouvés, de contenir autant de livres. Et la vidéo du saccage du domicile n'a pas non plus montré les policiers confisquant les documents présumés.

L'avocat a ajouté que le bureau de publication chinois a abrogé l'interdiction des livres et du matériel de Falun Gong en 2011 et qu'il n'y a jamais eu de base légale pour la persécution. Il a présenté des exemples de tribunaux ayant rejeté des dossiers de Falun Gong ces dernières années et a demandé l'acquittement de sa cliente.

La juge Zhang a renvoyé le dossier à la police pour vérification des preuves avant d'ajourner l'audience.

Deuxième audience

Deux mois plus tard, le tribunal de la ville de Mishan a tenu une deuxième audience le 9 janvier 2020. Zhang Ying était toujours la juge présidant, mais il y avait deux nouveaux procureurs, qui ne portaient pas de porte-nom et il n'y avait aucune information en ligne à leur sujet pour vérifier leur identité.

La police a soutenu qu'elle avait examiné les signatures de Mme Wang Yali sur la liste de confiscation et en avait conclu qu'elle provenait de la même personne. Ils ont également ajouté de nouvelles vidéos du saccage du domicile, qui n'ont pas pu être ouvertes sur le site Web de la police. La police a également soutenu qu'avec les notes détaillées prises lors du saccage du domicile, il n'était pas nécessaire que les témoins (les sept agents mentionnés dans l'acte d'accusation) comparaissent au tribunal.

Lorsque Mme Wang a de nouveau demandé une vérification indépendante de son écriture, l'un des nouveaux procureurs a semblé irrité et lui a crié : « La police avait dit que c'était votre signature et les documents ont été trouvés chez vous ! » Elle a tenté d'empêcher Mme Wang de parler.

À la demande répétée de l'avocat, le procureur de sexe masculin a révélé son nom comme étant Zhang Jingyi, mais le procureur de sexe féminin n'a jamais révélé son nom.

Mme Wang a de nouveau évoqué la fabrication évidente de preuves contre elle, notamment une date d'arrestation erronée, une signature contrefaite et les prétendus documents. Elle a soutenu qu'elle n'avait violé aucune loi et qu'elle était innocente.

D'une voix élevée, la juge Zhang a dit à Mme Wang : « Quel est le problème avec cette date ? Si vous insistez pour examiner les preuves, je vous donnerai une peine lourde, c'est sûr. Je ne sais pas quand nous pourrons avoir la prochaine audience. Cela pourrait prendre beaucoup de temps. Nous pouvons renvoyer le dossier pour un examen de preuves, si vous le dites. Je n'ai aucun problème à jouer à ce jeu avec vous. »

La juge a ajourné l'audience d'une heure et a dit qu'elle aurait la troisième audience après que la police ait fini la vérification de l'écriture.

Troisième audience

Les trois pratiquantes ont comparu au tribunal pour la troisième fois le 30 septembre 2020. La juge Zhang a encore refusé d'examiner les preuves erronées contre les pratiquantes.

Mme Wang Yali a continué à argumenter sur le fait que la police avait fait faire l'examen de l'écriture par le Département de police de la ville de Jixi, plutôt que par une agence tierce. Elle a ajouté que ses 3000 yuans et un téléphone portable disparu lors du saccage de son domicile ne figuraient pas sur la liste de confiscation, mais la juge Zhang l'a accusée de ne pas avoir de preuves à l'appui.

La juge Zhang a rapidement ajourné l'audience et a déclaré qu'elle débattrait du dossier avec le panel collégial.

Traduit de l'anglais