(Minghui.org) M. Xie Yiqiang, 56 ans, de la ville de Yinchuan, dans la province du Ningxia, a été libéré le 10 mars 2020, après avoir purgé trois ans et demi de prison pour sa croyance dans le Falun Gong (également connu sous le nom de Falun Dafa), une pratique du corps et de l'esprit que le régime communiste chinois persécute depuis 1999. Depuis sa libération, il a été sévèrement harcelé dans le cadre de la campagne nationale «Plan zéro » du régime chinois, qui vise à forcer tous les pratiquants de Falun Gong inscrits sur la liste noire du gouvernement à renoncer à leur croyance.
Avant sa dernière peine, M. Xie, ingénieur chevronné pour l'inspection des équipements électromécaniques spéciaux, a été condamné à trois ans de travaux forcés en 2001 et à quatre ans de prison en 2008. Il a failli mourir à cause des tortures subies dans le camp de travaux forcés et a été licencié. Sa mère est décédée alors qu'il était en prison, à cause de son inquiétude et de son chagrin.
Le récit personnel de M. Xie sur les persécutions récentes
Arrêté et condamné
Je marchais dans la rue à la recherche d'un bus pour retourner à la ville de Yinchuan dans la nuit du 4 septembre 2016, quand un véhicule de police s'est soudainement arrêté à côté de moi. Quatre policiers sont descendus et ont ouvert de force mon sac pour un contrôle. Ils ont trouvé quelques DVD sur le Falun Gong, et m'ont donc arrêté.
On m'a emmené au poste de police de la ville de Jingui et on m'a interrogé pendant une heure. Un agent de la division de la sécurité intérieure est venu m'interroger pendant un moment avant de partir. J'ai été menotté à une chaise en métal pendant toute la nuit, et transféré au centre de détention du canton de Helan le lendemain.
Au centre de détention, j'ai fait une grève de la faim, et j'ai été gavé dans un hôpital quelques jours plus tard. Après mon retour au centre de détention, la police a utilisé l'excuse que je pourrais sortir le tube d'alimentation comme justification de me menotter à la chaise en métal. Je n'ai pas pu dormir cette nuit-là.
Reconstitution de la torture : Chaise en métal
Deux mois plus tard, j'ai été transféré au centre de détention de Yinchuan, car le centre de détention de Helan a été démoli. J'ai refusé de coopérer avec les gardiens lors de l'appel nominal, et un directeur adjoint a menacé de me punir. J'ai été envoyé dans le quartier n° 8. Malgré cela, j'ai refusé de coopérer et un superviseur m'a donné un coup de pied pendant qu'un gardien tirait violemment sur mes vêtements, ce qui a provoqué la déchirure de ma nouvelle veste rembourrée.
J'ai rédigé un appel alors que j'étais au centre de détention, mais le directeur m'a dit qu'il y avait une section du document qui n'était pas conforme pour être soumis, et l'a confisqué. Je lui ai dit que c'était le tribunal qui prendrait la décision, et non le centre de détention. Il a refusé d'écouter et m'a menacé lorsque je méditais la nuit.
Le superviseur m'a placé sous un contrôle strict en juillet 2017, car je méditais toutes les nuits. La salle de contrôle strict faisait environ cinq mètres carrés, avec trois fixations au sol : l'une pour tenir les jambes en position et les deux autres pour les mains. Après avoir été attaché à ces fixations, je ne pouvais que m'allonger par terre, sans pouvoir me retourner ni m'asseoir. Les menottes étaient ouvertes une fois tous les matins et le soir pendant quelques minutes pour manger ou aller aux toilettes. On me donnait un demi-pain et une petite tasse d'eau pour chaque repas. Quelques minutes plus tard, on me remettait les menottes. Ces quelques minutes étaient le seul moment où j'étais autorisé à utiliser les toilettes. Les autres fois, j'étais obligé de faire mes besoins dans mon pantalon.
Pendant que j'étais menotté, j'ai dit au gardien les principes selon lesquels le bien est récompensé par le bien et le mal est puni par le mal. Il m'a donné un coup de pied au corps et m'a frappé au visage. J'ai ensuite été envoyé pour un examen physique avant d'être admis à la prison de Shizuishan. Comme j'étais couvert de bleus, le centre d'admission de la prison a refusé de m'accepter. Ils m'ont accepté la deuxième fois.
Les biens d'une mère décédée sont utilisés comme preuve à charge
Lorsque j'étais encore détenu au poste de police après ma dernière arrestation en 2016, la police a pris les clés de ma maison et a saccagé mon appartement sans la présence de ma famille ou de mes voisins. Ils ont également endommagé ma porte et changé ma serrure.
Lors de ma première audience au tribunal, le parquet a utilisé les biens de ma défunte mère, qui avaient été laissés derrière elle, comme preuve contre moi.
Ma mère était également une pratiquante du Falun Gong. Lorsque j'ai été condamné pour la première fois à quatre ans de prison en mai 2008, j'étais détenu au centre de détention de Yinchuan. Le centre était très loin de chez moi, mais ma mère, qui avait 70 ans, venait toujours me rendre visite au moins une fois par semaine.
Comme elle n'était pas autorisée à me voir, elle utilisait plusieurs draps blancs pour recopier tout le livre de Zhuan Falun. Elle a peut-être pensé qu'elle pouvait me donner les draps. Cependant, accablée par l'inquiétude et le chagrin, elle est décédée peu de temps après.
Les draps sont devenus la chose la plus précieuse de ma vie. Mais ils ont été utilisés comme preuve contre moi lors de l'audience, car ils contenaient des informations sur le Falun Gong.
J'ai été condamné à deux ans et quatre mois par le tribunal de première instance. Après que j'ai fait appel, le juge du tribunal de deuxième instance a porté ma peine à trois ans et six mois.
Persécuté à la prison de Shizuishan
Le 30 octobre 2017, j'ai été emmené à la prison de Shizuishan et envoyé dans la salle de contrôle strict dès mon arrivée. La pièce était éclairée 24 heures sur 24, et on m'a retiré mes vêtements d'hiver, ne laissant qu'une seule couche de vêtements. On m'a également retiré mes chaussettes et j'ai dû porter des pantoufles.
Il y avait un urinoir dans la pièce et l'odeur et l'environnement lugubre élevait le niveau de peur. Pour utiliser les toilettes, je devais d'abord signaler ma présence.
Il n'y avait pas de petit déjeuner quotidien. Chaque déjeuner et dîner consistait en un demi-pain et une petite tasse d'eau. Si je voulais boire plus d'eau, je devais utiliser mes mains pour récupérer l'eau de l'urinoir.
J'avais froid et j'étais affamé tous les jours. Quand les gardiens ont vu que je ne changeais pas d'attitude après quatre ou cinq jours, ils ont ouvert les fenêtres. Je gelais la nuit à cause du vent froid.
Au bout de cinq ou six jours, j'ai été transféré dans une autre salle de contrôle très strict. Bien qu'on me donnait des repas normaux et qu'on me permettait de porter des vêtements plus épais, il y avait un haut-parleur qui jouait en continu tous les jours pendant 16 ou 17 heures dans la petite salle. Les enregistrements étaient tous de la propagande faisant l'éloge du Parti communiste chinois (PCC) et calomniant le Falun Gong. Le haut-parleur jouait parfois 24 heures sur 24, et je ne pouvais pas dormir. Je me sentais embrouillé tous les jours. On me faisait aussi souvent chanter les chansons du PCC. Plus tard, on m'a dit de répondre « oui » lors de l'appel, puis de me retourner et de m'accroupir avec les mains sur la tête. On m'a parfois fait me lever et réfléchir à mon attitude envers le Falun Gong.
On m'a dit que les pratiquants qui refusaient de renoncer au Falun Gong se voyaient refuser les visites et les appels familiaux, et n'étaient pas autorisés à acheter les produits de première nécessité. Ainsi, chaque fois que j'avais besoin de déféquer, je devais utiliser de l'eau pour me nettoyer si je ne rencontrais pas un détenu au grand cœur qui partageait son papier toilette. J'ai signalé cela aux gardiens et on m'a dit que je n'étais autorisé à acheter des produits de première nécessité que quatre mois après avoir été placé sous contrôle strict.
À cause des tortures physiques et mentales, ma santé a décliné et ma conscience principale s'est affaiblie. Une fois, j'ai regardé par la fenêtre et j'ai cru qu'il neigeait, mais ce n'était pas le cas.
Le 28 mars 2018, j'ai été transféré dans un autre endroit qui était encore pire que le quartier de contrôle strict. Les autorités avaient vidé quelques pièces de la prison pour les utiliser spécifiquement pour persécuter les pratiquants.
Chaque pratiquant vivait dans une grande pièce dont la porte et les fenêtres étaient recouvertes de ruban adhésif noir. La pièce était bien éclairée. Deux détenus étaient de garde pour me surveiller en tout temps et se relayaient tous les trois ou quatre jours. On me disait de m'asseoir en position immobile sur un petit tabouret (pas de flexion, d'étirement des jambes, de balancement du corps, d'appui sur le lit ou de position debout) du matin au soir, sauf pour les pauses pour aller aux toilettes. Le temps de sommeil était également contrôlé par les détenus ou les gardiens.
Pendant la nuit, un détenu s'asseyait à côté de ma tête et un autre aux pieds. Je devais faire face à la lumière pendant mon sommeil. Si je me retournais accidentellement, les détenus me remettaient immédiatement en position. Les détenus étaient également incités à m'interroger. Il y avait un détenu qui était condamné à mort avec sursis pour meurtre. Il a été nommé à la tête des détenus et m'a éduqué, ainsi que d'autres pratiquants, sur le sens de la vie.
Reconstitution de la torture : assis sur un petit tabouret
Après un certain temps, on m'a dit de m'asseoir sur un tabouret de dix pouces de haut. On a dit que ce tabouret proviendrait de la prison de Yinchuan. On m'a fait asseoir sur le tabouret, ce qui a provoqué une infection aux fesses au bout de six jours.
Plus tard, on m'a fait asseoir sur un petit banc, mais la période en position assise a été prolongée et je ne pouvais pas dormir, même s'il était tard. Un détenu m'a raconté doucement qu'un pratiquant d'à côté était si somnolent après s'être assis longtemps sur le banc qu'il s'est fait asperger d'eau par une bouteille en plastique avec de petits trous dans le bouchon de la bouteille. Un garde nommé Yang Libing donnait souvent des coups de pied au mollet de ce pratiquant.
Yang est venu me parler le 18 mai 2018. En parlant, il n'arrêtait pas de me frapper la tête avec sa main. Pendant cette période, les gens de la prison ont même préparé une civière, pour être prêts à m'envoyer à tout moment à l'hôpital. Je suis devenu en bonne santé après avoir pratiqué le Falun Gong et ma tension artérielle était normale. Mais pendant ces jours-là, ma tension artérielle était très instable. J'ai aussi eu des vertiges toute la journée et mes dents se sont déchaussées.
J'ai écrit une déclaration solennelle pour abroger toutes les déclarations que j'ai été obligé d'écrire pour renoncer au Falun Gong. Je l'ai remise à la prison avant la fin de ma peine. Cependant, j'ai été placé sous un contrôle strict jusqu'à ma libération le 10 mars 2020.
Au seuil de la mort dans un camp de travaux forcés
En plus de la dernière persécution que je viens d'énumérer, voici un résumé des persécutions que j'ai subies auparavant.
J'ai été arrêté en mars 2001 et détenu au camp de travaux forcés n° 1 de Yinchuan pendant trois ans.
Lors de ma première nuit là-bas, les détenus ont utilisé des matraques pour battre sévèrement deux criminels afin de me faire peur. L'un d'eux boitait toujours après quelques mois.
Quelques jours plus tard, je méditais la nuit quand un détenu m'a découvert et a réveillé tout le monde dans la cellule pour m'injurier. Le détenu m'a aussi donné quelques coups de tête et a menacé d'autres détenus afin qu'ils injurient le Falun Gong.
Pendant ma détention au camp de travaux forcés, mon corps a commencé à pourrir et était couvert de boursouflures en raison de la persécution et des conditions d'hygiène déplorables. J'ai dû utiliser du papier toilette pour nettoyer tout le pus de ces boursouflures, et un rouleau entier de papier toilette n'a pas suffi. Je ne pouvais pas porter de sous-vêtement, car mes vêtements collaient facilement à ma chair. Enfin, je ne pouvais pas marcher normalement.
Avant de pouvoir marcher, je devais me soutenir avec mes bras et attendre que mes jambes retrouvent des sensations. En marchant, les ampoules sur mes jambes et mes pieds saignaient. Ensuite, mon corps dégageait une mauvaise odeur, réveillant tout le monde dans la cellule. On m'a alors transféré dans une autre pièce sans chauffage. Je frissonnais à cause de la basse température.
Un jour, la police m'a menotté et m'a forcé à sortir pour aller travailler. Ils se sont arrêtés quand ils ont réalisé que je ne pouvais pas tenir debout.
Après avoir récupéré un peu, j'ai été menotté à un poteau à l'extérieur toute la journée.
Plus tard, j'ai été transféré dans une usine de béton et on m'a fait faire un travail forcé. Il était difficile de laver le ciment. Après avoir terminé mon travail, je devais utiliser un détergent à lessive pour me laver. Une fois, l'eau a cessé de couler quand je prenais ma douche, alors j'ai recueilli les dernières gouttes d'eau pour me rincer la bouche. Lorsque le réservoir d'eau a été ouvert pour l'inspection, un rat mort a été découvert à l'intérieur. J'ai commencé à vomir pendant que les autres se moquaient de moi.
Voir aussi :
Des preuves illégales utilisées pendant le procès contre un ingénieur expérimenté
(La version anglaise contient des articles connexes en anglais.)
Traduit de l'anglais
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