(Minghui.org) Un ancien ingénieur de la ville de Dalian, dans la province du Liaoning, a été victime d’une blessure à la colonne vertébrale et est devenu paralysé après avoir été torturé en prison pendant dix ans parce qu’il refusait de renoncer au Falun Gong, une discipline de méditative persécutée en Chine depuis 1999.

Le cauchemar de M. Lyu Kaili ne s’est pas arrêté là. Récemment, le 20 juin 2021, la police a fait irruption à son domicile et l’a arrêté pour « saper l’application de la loi ». Il est actuellement détenu dans un centre de détention et risque d’être poursuivi en justice, après que la police a présenté son affaire au parquet local le 17 septembre.

Depuis le début de la persécution, M. Lyu, âgé de 57 ans, a fait l’objet de sept arrestations, de deux séjours en camp de travaux forcés et d’une peine de prison pour avoir refusé de renoncer au Falun Gong. Il a passé au total treize ans et demi derrière les barreaux au cours des vingt-deux dernières années, et a subi des tortures telles que le lit de mort, la suspension par les menottes et des décharges électriques prodiguées avec des matraques à haute tension.

Après avoir intercepté des signaux de télévision pour diffuser une vidéo dénonçant les crimes du Parti communiste chinois en 2005, il a été condamné à dix ans de prison. Les gardiens de prison lui infligeaient fréquemment des décharges électriques avec des matraques, chaque fois pendant des heures. En 2010, il a sauté du toit d’un immeuble parce qu’il ne pouvait plus tolérer la douleur physique extrême. Il a eu une lésion du coccyx et il est devenu paralysé et incontinent. Depuis, il marche avec des béquilles.

M. Lyu avant la persécution

Arrestation et détention les plus récentes

Des agents du poste de police de Malanzi ont fait irruption au domicile de M. Lyu et l’ont arrêté le 20 juin 2021. Ils ont confisqué ses livres de Falun Gong et des biens personnels. Après avoir vu que les couplets sur le cadre de sa porte faisaient l’éloge du Falun Gong, la police l’a accusé de promouvoir cette pratique et a demandé à son voisin de témoigner contre lui. Lorsque le voisin a refusé la demande, la police a déchiré les couplets et les a emportés comme preuve.

La police a placé M. Lyu au centre de détention de Yaojia le 26 juin. Au début, les membres du personnel ont refusé de le prendre en charge parce qu’il était incontinent. La police a contraint l’employé à le prendre et lui a promis d’apporter des couches. La famille de M. Lyu a reçu un appel de la police et a apporté des couches au centre de détention. Mais M. Lyu ne les a jamais reçues, et sa vie au centre de détention était difficile sans les couches, surtout en été.

Il doit se contenter de serviettes pour faire face à son incontinence, en plus de devoir marcher sans béquilles. Sa famille s’inquiète beaucoup de ses conditions de vie actuelles. Elle a demandé à plusieurs reprises sa libération pour des raisons médicales, mais les autorités ont toujours refusé. Le 8 juillet, après que son arrestation a été approuvée, la police a transféré son dossier au parquet de Ganjingzi.

Les souffrances de la famille

Au cours de toutes les arrestations et de la détention constante de M. Lyu, sa mère âgée était terrifiée et vivait toujours dans la détresse et la peur. Elle est morte pendant son incarcération et il n’a jamais pu la voir une dernière fois.

L’épouse de M. Lyu, Mme Sun Yan, est également pratiquante. Elle était enseignante principale à l’école maternelle de la Compagnie pétrochimique de Dalian. Elle a remporté plusieurs prix et a été élue travailleuse exceptionnelle. Après le début de la persécution, les autorités l’ont placée dans le camp de travaux forcés de Dalian, le camp de travaux forcés de Longshan et la prison pour femmes du Liaoning, où elle a subi des tortures brutales.

Après que M. Lyu est devenu paralysé à cause des tortures subies en prison, la santé de son beau-père s’est détériorée à cause de la pression et des soucis constants. Il souffrait d’une récidive de cancer et devait être opéré.

M. Lyu étant toujours détenu, la responsabilité de s’occuper de leurs parents âgés et d’une jeune sœur souffrant de dépression est retombée sur les épaules de Mme Sun.

S’occuper de la famille malgré les blessures

M. Lyu est diplômé de l’université de Northeastern et travaillait comme ingénieur en chef à la Compagnie internationale Dalian Daqi. Après avoir adopté le Falun Gong, son entreprise l’a reconnu pendant de nombreuses années comme le travailleur le plus remarquable. Après sa libération en octobre 2015, sa mauvaise santé l’a empêché de retourner au travail. Il a décidé d’enseigner l’anglais à domicile pour alléger le fardeau financier de sa femme.

Il a trouvé de nombreuses façons d’inspirer ses élèves et plusieurs d’entre eux sont devenus les meilleurs de leur classe en anglais. Il a finalement dû arrêter d’enseigner à cause de sa santé. Les élèves et les parents sont venus plusieurs fois lui demander de continuer.

Lui et sa femme, bien que dans une situation financière tendue, ont dépensé 6000 yuans pour rénover la cuisine de sa belle-famille en avril 2021, afin qu’ils puissent vivre dans un espace plus confortable et plus ouvert.

Détails de la persécution passée

1. Son employeur le démet de son poste et l’envoie à la police

Après le début de la persécution, l’employeur de M. Lyu lui a demandé à plusieurs reprises d’abandonner sa pratique. Après qu’il a refusé à plusieurs reprises, son employeur l’a retiré du poste de chef du Bureau des technologies de l’information et a ordonné qu’il soit surveillé au travail.

La sécurité de l’entreprise a confisqué ses livres et ses cassettes audio sur le Falun Gong en octobre 1999. Lorsqu’il a demandé à récupérer ses affaires, la sécurité l’a kidnappé et l’a envoyé au poste de police de Nansha, où il a été enfermé dans une cage métallique pendant toute la nuit.

2. Placé dans un centre de lavage de cerveau pour avoir fait les exercices de Falun Gong

M. Lyu a rejoint ses compagnons de cultivation et a fait les exercices de Falun Gong sur une place publique le 5 février 2000, le jour du Nouvel An chinois. Des dizaines de policiers ont tendu une embuscade, arrêté les 70 pratiquants et les ont envoyés directement au centre de réhabilitation de la ville de Dalian le jour même. Il n’y avait pas un seul toxicomane dans le centre de réhabilitation et l’endroit était dédié à un centre de lavage de cerveau pour les pratiquants de Falun Gong. Après vingt jours de torture, sa femme a payé 2000 yuans pour les frais de nourriture et la police l’a relâché.

3. Perte d’emploi et torture dans un camp de travaux forcés après avoir fait appel pour le Falun Gong

Le 4 avril 2000, M. Lyu a décidé de se rendre à Pékin pour prendre la parole et faire appel en faveur du Falun Gong. Le lendemain, plusieurs agents en civil l’ont arrêté devant le Bureau des plaintes publiques du département d’État et l’ont envoyé au centre de réhabilitation de Dalian. Vingt jours plus tard, le 25 avril, son employeur, la Compagnie internationale Dalian Daqi, l’a licencié sans préavis en raison de son voyage à Pékin.

M. Lyu et des dizaines d’autres pratiquants arrêtés avec lui ont été transférés au camp de travaux forcés de Masanjia le 30 mai. Au cours de l’année et demie qui a suivi, il a été torturé parce qu’il refusait d’abandonner sa croyance.

Les autorités du camp de travail l’ont forcé à travailler dans un champ de maïs sous le soleil brûlant et le frappaient avec une massue s’il ralentissait. Il n’était pas rare qu’un pratiquant au champ soit blessé ou handicapé après les coups. Les pratiquants devaient travailler toute la journée, tous les jours, même sous la pluie. Le premier jour un pratiquant, M. Sun Liwen, a vomi à cause de l’épuisement physique. M. Yang Chuanjun s’est également évanoui au champ à cause de l’épuisement. Les gardes nourrissaient les pratiquants avec de petits pains rassis et des feuilles de légumes cuits dans de la saumure, sachant qu’ils devaient effectuer un dur labeur.

Parce que M. Lyu est resté inébranlable dans sa croyance, les gardes l’ont placé dans une équipe spéciale et l’ont torturé pendant trois semaines. Il devait rester debout sous le soleil brûlant pendant de longues heures, les gardiens le battaient et lui infligeaient des décharges électriques avec des matraques à haute tension. La chair de ses fesses s’est ouverte et s’est collée à un rondin de bois parce qu’il a dû rester assis dessus pendant longtemps.

Les autorités l’ont transféré au camp de travaux forcés de Dalian le 19 avril 2001. Dès son arrivée, les gardes l’ont déshabillé et l’ont maintenu à terre sur un sol humide. Les mains menottées dans le dos et un homme assis sur lui, les gardes se sont relayés pour lui infliger des décharges électriques au niveau du visage, de la tête, de la bouche, des parties génitales, des paumes des mains et de la plante des pieds avec une dizaine de matraques.

M. Lyu a dû effectuer des travaux intensifs comme la cueillette des pois, jusqu’au jour de sa libération, le 20 octobre 2001.

4. Arrêté dix jours après sa libération et incarcéré pendant deux ans

Le 31 octobre 2001, dix jours après sa libération, la police l’a arrêté avec sa femme alors qu’ils rendaient visite à un pratiquant au centre de détention de Dalian, il a dû porter des menottes et des entraves reliées par une courte chaîne, ce qui l’empêchait de se lever et de s’allonger. Il a entamé une grève de la faim pour protester contre ces mauvais traitements et les gardiens l’ont placé en isolement cellulaire et l’ont gavé.

Les autorités ont transféré M. Lyu au camp de travaux forcés de Dalian le 27 décembre, où les gardiens l’ont torturé pendant deux ans. Comme il refusait de travailler, il était souvent menotté à un lit de mort et torturé.

Le lit de mort est souvent utilisé pour torturer les pratiquants de Falun Gong. Les gardes clouent la victime au sol sur un lit spécialement conçu à cet effet et lui enchaînent les quatre membres aux quatre pieds du lit, de sorte que la victime se retrouve les jambes écartées et ne peut pas bouger. Le lit est constitué de trois à quatre plaques de quinze centimètres de large qui s’écartent les unes des autres et sous lesquelles se trouve un pot de chambre destiné à recueillir les urines et les excréments de la victime.

M. Lyu a entamé une nouvelle grève de la faim en juillet 2002, alors qu’il était attaché à un lit de mort. Trois semaines plus tard, son état de santé s’est dégradé. Au lieu de le détacher du lit de mort, un capitaine lui a infligé des décharges électriques au niveau de l’aine avec deux matraques. Une autre fois, le capitaine l’a déshabillé et a écrit des mots insultants sur son corps.

Sachant que les pratiquants de Falun Gong ne boivent pas d’alcool, les gardes l’ont gavé avec de l’alcool pendant des jours alors qu’il avait l’estomac vide et que sa santé s’était détériorée à cause de la grève de la faim. Les gardes plaisantaient en disant qu’ils le ruinaient en lui versant de l’alcool dans la gorge.

Pendant trois semaines, les gardiens lui ont menotté les mains à la barre supérieure de deux lits superposés distincts, de 5 heures à minuit, tous les jours. Un gardien a utilisé une planche de lit pour lui frapper les jambes pour le punir d’avoir fait une grève de la faim.

5. Devenir démuni après s’être échappé du poste de police après un passage à tabac

Deux agents de la sécurité intérieure de Dalian ont arrêté la femme de M. Lyu le 9 décembre 2004, alors qu’elle marchait dans la rue. Cette nuit-là, lorsqu’il est rentré chez lui, plusieurs agents en civil étaient en train de saccager son domicile. Ils l’ont arrêté et ont confisqué ses livres de Falun Gong, ses téléphones portables et son argent liquide.

Au poste de police de Xinghuajie, les policiers l’ont battu, mais le chef adjoint a dit : « Je ne vois pas [de coups] », quand il a protesté contre le passage à tabac. Le lendemain matin, il s’est enfui et, pour éviter de futures persécutions, n’est pas rentré chez lui.

6. Condamné à dix ans pour avoir diffusé la vérité concernant la persécution

Après le début de la persécution, tous les médias d’État chinois ont diffusé des informations calomnieuses sur le Falun Gong et les pratiquants n’avaient aucun moyen de faire connaître leur point de vue au public. Pour faire savoir à un plus grand nombre de personnes pourquoi la persécution du Falun Gong par le régime chinois était erronée, M. Lyu et plusieurs pratiquants ont intercepté le signal de la télévision par câble du district de Liaoyang et ont diffusé « Neuf commentaires sur le Parti communiste » le 5 septembre 2005.

Des hommes en civil ont fait irruption dans le logement locatif de M. Lyu le 13 octobre 2005 et l’ont frappé à coups de matraque dès qu’ils sont entrés. Il a été secrètement emmené au centre de détention de la ville de Liaoyang.

Sans en informer sa famille, les autorités l’ont jugé devant le tribunal du district de Liaoyang le 25 janvier 2006. Il a été accusé d’avoir « sapé l’application de la loi de l’État en utilisant une pratique sectaire », le prétexte standard utilisé pour criminaliser les pratiquants de Falun Gong. En avril, le juge l’a condamné à dix ans de prison. Il a d’abord été placé dans la prison de Yingkou jusqu’au 20 décembre 2007, puis transféré à la prison de Panjin, où il est devenu paralysé et incontinent.

En avril 2010, un gardien de prison a appris qu’il possédait une copie électronique des livres de Falun Gong. Pour le punir, ils l’ont maintenu au sol, ont attaché ses membres à un poteau en bois et lui ont administré des décharges électriques avec des matraques pendant deux heures. Après l’avoir blessé, les gardiens l’ont placé en isolement pendant quinze jours, période pendant laquelle ils lui ont donné un peu de pain de maïs chaque jour.

Pendant un mois, en juin 2010, il a dû effectuer des travaux forcés pendant onze heures chaque jour. Il a protesté et, le 6 juillet, plusieurs gardiens lui ont infligé des décharges électriques avec des matraques pendant trois heures.

Il a entamé une grève de la faim pour protester contre ces mauvais traitements et les gardiens l’ont attaché à une chaise, l’ont déshabillé et lui ont à nouveau infligé des décharges électriques avec des matraques pendant quatre heures chaque jour du 9 au 13 juillet. « J’ai le temps de jouer avec toi toute l’année pour te faire ramper partout », a déclaré l’un d’eux. Il souffrait de larges brûlures au cou et à la poitrine. Les gardiens ont prétendu qu’il s’était « gratté ».

Un mois plus tard, les gardiens ont utilisé les matraques électriques sur lui pendant quatre heures. Le lendemain matin, le 30 août, il a sauté du toit après que la douleur de la torture l’a poussé au-delà de ses limites mentales et physiques. Il s’est brisé la colonne vertébrale, le bassin et les chevilles. La lésion du coccyx l’a rendu paralysé et inconscient. À la suite de tout cela, sa mémoire a décliné et il ne pouvait plus prendre soin de lui-même. Il devait utiliser ses poings pour s’aider à se déplacer sur le sol et ne pouvait plus contrôler ses intestins et sa vessie.

Pour aggraver les choses, les autorités pénitentiaires l’ont enfermé dans un service de malades et lui ont refusé les visites de sa famille, dans le but de dissimuler leur crime.

Sa femme a appris ce qui lui était arrivé et a essayé à plusieurs reprises de le voir en prison. Elle n’a jamais réussi. Grâce à l’aide d’un avocat, sa femme a finalement pu le voir en novembre 2011, quatorze mois après l’incident.

Un prisonnier a porté M. Lyu sur son dos pour qu’il puisse voir sa femme. Il portait un sac de drainage urinaire, ne pouvait pas bouger les jambes et était épuisé après dix minutes de conversation. Sa femme a éclaté en sanglots et a voulu le faire sortir sous caution pour qu’il reçoive un traitement médical. Les autorités pénitentiaires ont rejeté sa demande, affirmant qu’il n’était pas éligible, car « la blessure était auto-infligée ».

Pour continuer à dissimuler leurs crimes, les autorités pénitentiaires ont transféré M. Lyu dans une autre prison six mois plus tard, le 8 mai 2012, sans en informer sa famille.

Sa femme a découvert qu’il était à la prison de Jinzhou et a essayé de nombreuses façons d’obtenir la permission de le voir. Malheureusement, au cours des trois années et demie qui ont suivi, les autorités de la prison de Jinzhou ont refusé à son mari le droit de recevoir des visites familiales, de passer des appels et d’écrire des lettres. Elle n’a pu le voir que lorsqu’il a été libéré, le 12 octobre 2015. Il marchait avec deux béquilles et une poche à urines. La peau du bas de son corps était noircie et nécrosée. Il a perdu la capacité de travailler et de vivre normalement.

M. Lyu après sa libération de la prison de Jinzhou.



La peau de M. Lyu était nécrosée et sombre après sa sortie de prison.

Voir aussi :

Rendu infirme en prison, un ingénieur est à nouveau arrêté pour avoir maintenu sa foi

Torture brutale dans la division des hommes du camp de travaux forcés de Masanjia

Un journal allemand rapporte lhistoire dun pratiquant et ses efforts pour secourir un ami en Chine

(D’autres articles connexes sont disponibles dans les versions anglaise et chinoise.)

Traduit de l’anglais