(Minghui.org) Une femme âgée de 49 ans de la ville de Lanzhou, dans la province du Gansu, a été condamnée à une peine de trois ans et à une amende de 5000 yuans le 11 août 2023 pour sa croyance dans le Falun Gong, une discipline de l’esprit et du corps basée sur le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance, que le régime communiste chinois persécute depuis 1999.
Mme Jin Yijun travaillait dans un cabinet d’avocats, mais ne pouvait plus exercer après que le bureau judiciaire de la ville de Lanzhou a refusé de renouveler sa licence d’avocat en 2013 en raison de sa croyance dans le Falun Gong. Elle a été arrêtée le 24 septembre 2021 et jugée le 7 avril 2023, avant d’être condamnée à tort le 11 août.
Mme Jin a interjeté appel auprès de la cour intermédiaire de la ville de Lanzhou et attend actuellement une décision au centre de détention no 1 de la ville de Lanzhou, où au moins douze autres pratiquants locaux sont toujours détenus pour leur pratique du Falun Gong. Plus précisément,
Mme Zhang Ping a été condamnée à une peine de six ans de prison et fait appel de son verdict.
Mme Xie Guifang purge une peine de cinq ans.
Mme Li Ya a été condamnée à une peine de quatre ans et demi et terminera sa peine en novembre de cette année.
Mme Cui Jianping a été condamnée à une peine de quatre ans et fait appel de son jugement.
Mme Zhou Yuezhen a été condamnée à une peine de trois ans et demi et fait appel.
Mme Yang Hui a été condamnée à une peine d'un an et quatre mois et devrait être libérée en octobre de cette année.
Mme Cui Chengxiang attend un verdict après deux audiences en juin 2022 et 17 mars 2023.
Mme Liu Guifang a été inculpée et est en train d’être jugée.
Mme Wang Lin, Mme Qi Yulian, Mme Liu Yuanqiu et sa fille Mme Liu Lei sont inculpées.
Une autre pratiquante, Mme Wei Zhouxiang, a été transférée du centre de détention à la prison pour femmes de la province du Gansu en septembre 2023 pour purger une peine de trois ans et demi.
Mme Jin arrêtée et torturée
Mme Jin vit dans la communauté de Gongda, dans le district de Qilihe, dans la ville de Lanzhou. Le 10 septembre 2021, Ba Juanjuan, secrétaire de la communauté de Gongda, a remarqué que quatre panneaux d’affichage diffamant le Falun Gong dans la communauté avaient disparu. Elle a vérifié les vidéos de surveillance et a constaté que Mme Jin avait pris l’ascenseur vers 5 h ce jour-là. Elle a donc soupçonné Mme Jin d’avoir enlevé les panneaux d’affichage et l’a dénoncée au poste de police local de Xiaoxihu. Deux semaines plus tard, le 24 septembre, Ba a accompagné l’agent Feng Yuchen et a arrêté Mme Jin à son domicile.
Feng a emmené Mme Jin au centre de détention du district de Qilihe, où elle est restée sept jours avant d’être transférée au centre de détention no 1 de la ville de Lanzhou le 2 octobre 2021.
Au centre de détention no 1 de la ville de Lanzhou, parce que Mme Jin a refusé d’apprendre par cœur les règles du centre de détention ou de s’accroupir pendant les appels, le capitaine Li Peng lui a fait passer une main derrière le dos, pour la menotter avec l'autre main tirée sur son épaule (voir l’image ci-dessous). Elle est restée ainsi menottée pendant quinze jours d’affilée, au cours desquels elle a été privée de sommeil et soumise à des passages à tabac réguliers. Chaque fois qu’elle s’assoupissait, chaque détenue utilisait sa propre méthode pour la maintenir éveillée, en lui tirant les cheveux ou en lui donnant des coups de pied. Les mains menottées, elle devait compter sur les détenues pour obtenir de l’eau à boire. À deux reprises, elle a demandé de l’eau, mais les détenues ont refusé au motif qu’elle n’avait pas respecté les horaires spécifiques pour demander de l’eau. Elle n’a pas pu se brosser les dents, se laver les cheveux ou les vêtements pendant ces quinze jours, car aucune détenue n’était autorisée à l’aider.
Reconstitution de la torture : mains menottées dans le dos
Le 27 décembre 2022, la chef de cellule a demandé à d’autres détenues de battre Mme Jin parce qu’elle ne s’était pas accroupie lors de l’appel. Le gardien en chef a vu le passage à tabac, mais l’a ignoré parce qu’on lui a dit que la victime était une pratiquante de Falun Gong. Mme Jin a été transférée dans une autre cellule et soumise à la torture du « tandem arrière. »
Illustration de la torture du « tandem arrière »
Lors de la torture du « tandem arrière », les gardiens menottent les poignets de la victime derrière son dos, la font s’agenouiller et attachent les menottes aussi près que possible des entraves aux chevilles. La victime est ainsi contrainte de rester agenouillée et de se pencher en arrière.
Mme Jin a été contrainte de porter des entraves aux jambes pendant quinze jours consécutifs et n’a pas été autorisée à dormir. Elle n’avait pas le droit de baisser la tête ni de fermer les yeux. Les autres détenues pouvaient la battre à volonté. Personne ne l’a aidée à avoir de l’eau et elle n’avait aucun moyen de faire sa toilette, de se nettoyer ou de laver ses vêtements. Pourtant, les détenues la réprimandaient parce qu’elle sentait mauvais. Parfois, elles ne lui donnaient même pas d’eau potable.
Acte d’accusation et procès
L’agent Feng, accompagné de son chef Wang Jifei et de son instructeur Wang Fangxiong, a soumis le cas de Mme Jin au parquet du district de Qilihe en se fondant sur les trois éléments de preuve suivants : 1) le rapport d’authentification de la vidéo de l’ascenseur publié par le Centre médico-légal de l’Université des sciences politiques et du droit du Gansu [la conclusion tirée n’est pas claire, car la vidéo ne montre que Mme Jin prenant l’ascenseur, et non en train d’enlever les panneaux d’affichage comme Ba l’avait prétendu] ; 2) la peine d’un an de camp de travail infligée à Mme Jin en 2012 ; et 3) sa détention de quinze jours à la suite d’une arrestation le 13 mai 2021.
Le procureur Zhang Jingrong du parquet du district de Qilihe a transmis l’affaire au parquet du district de Chengguan le 30 décembre 2021. Les procureurs Zhang Qiongying et Cao Huan ont inculpé Mme Jin et ont transmis l’affaire au tribunal du district de Chengguan le 22 avril 2022.
Mme Jin a comparu devant le tribunal du district de Chengguan le 7 avril 2023. Se remettant encore des tortures subies en détention, elle s’est effondrée sur une chaise dès qu’elle a été amenée dans la salle d’audience.
Le juge Liu Dongyu a présidé le procès. Les juges Jin Jiyong, Teng Xiaoqiong et Ma Xinyan, le greffier Li Jiangtao et le procureur Zhang Qiongying étaient présents.
Le procureur Zhang a accusé Mme Jin d’avoir utilisé une organisation sectaire pour saper l’application de la loi, un prétexte habituel utilisé par le régime communiste pour piéger et emprisonner les pratiquants de Falun Gong.
Mme Jin est restée épuisée et faible tout au long de la séance d’une heure et demie, mais elle a tout de même réussi à témoigner pour sa propre défense. Elle a réfuté les allégations portées contre elle et a mis le procureur Zhang au défi de préciser quelle loi elle aurait enfreinte et quel préjudice elle aurait causé et à quelles personnes. Zhang n’a pas été en mesure de répondre à ses questions et a préféré lire la liste des preuves fournies par la police.
L’avocat de Mme Jin a plaidé non coupable pour elle et a demandé son acquittement. Le tribunal l’a tout de même condamnée le 11 août, et elle a rapidement fait appel auprès de la cour intermédiaire de la ville de Lanzhou, qui a chargé le juge Ma Yan de s’occuper de l’affaire.
Voir aussi :
Une ancienne avocate poursuivie en justice pour sa croyance
Une professionnelle juridique, Jin Yijun, est envoyée dans un camp de travaux forcés
MmeJin Yijun, juriste professionnelle de la ville de Lanzhou engage une action contre sa condamnation aux travaux forcés
L’avocat présente un plaidoyer non coupable dans l’affaire en appel de MmeJin Yijun de la ville de Lanzhou
(D’autres articles connexes sont disponibles dans la version anglaise.)
Traduit de l’anglais