(Minghui.org) Une habitante de la ville de Dongguan, dans la province du Liaoning, a récemment été condamnée à deux ans de prison et à une amende de 3000 yuans pour sa pratique du Falun Gong, une discipline méditative et spirituelle ancestrale de l’esprit et du corps que le régime communiste chinois persécute depuis 1999.

Avant cette dernière condamnation, Mme Liu Mei a été incarcérée pendant quinze ans au total, dont deux ans dans un camp de travail et treize ans en prison. Elle a souffert de maladies cardiaques, de tuberculose et d’atrophie du cerveau à la suite des tortures subies, et a failli mourir à plusieurs reprises.

Dernière arrestation et détention

Mme Liu se rendait faire des courses le 7 novembre 2021 lorsqu’elle a rencontré une autre pratiquante de Falun Gong, Mme Zhang Li. Elles sont allées ensemble sur un marché et ont été arrêtées par des agents du poste de police de Xiangyang sur le chemin du retour. La police a fouillé leurs sacs et les a emmenées au poste de police local, où elles ont subi une fouille corporelle. L’argent en espèces et les clés de la maison de Mme Liu ont été confisqués. Lorsque la police leur a demandé leur nom et leur adresse, elles ont gardé le silence.

Le policier Zhou Xingyu a interrogé Mme Liu et lui a ordonné de s’asseoir sur une chaise de fer. Elle a refusé et a dit qu’elle n’était pas une criminelle. Elle a également dit à Zhou que son sac ne contenait qu’un carnet de notes. Zhou est devenu furieux et a menacé de lui jeter le carnet de notes à la figure, mais elle s’est tue.

Un instructeur, Yu Ben, est alors arrivé et a dit à Zhou qu’il était là pour reprendre l’interrogatoire. En promettant de la libérer dans deux heures si elle coopérait, Yu a trompé Mme Liu pour qu’elle signe certains documents et admette que les cinq fiches d’information sur le Falun Gong confisquées à Mme Zhang étaient en fait les siennes.

Lorsque Mme Liu a demandé à rentrer chez elle après avoir signé les documents, Yu a prétendu qu’ils devaient faire un test PCR pour s’assurer qu’elle et Mme Zhang n’étaient pas infectées par la COVID-19, car plusieurs agents avaient eu des contacts étroits avec elles. Il a ajouté qu’elles seraient libérées si le test était négatif. Pourtant, après l’annonce des résultats négatifs du test le lendemain, la police a transformé la détention administrative de Mme Liu en détention criminelle et l’a gardée dans un centre de détention provisoire pendant quinze jours.

Condamnée à deux ans de prison

Après quinze jours, lorsque la police a tenté de transférer Mme Liu au centre de détention local, les gardiens ont refusé de l’admettre, car elle avait échoué à l’examen physique. Yu s’est rendu personnellement au centre de détention et a passé quatre heures à persuader le centre de détention de l’accepter.

La police a soumis le cas de Mme Liu au parquet du district de Zhen’an le 30 novembre 2021. Le parquet local a lancé un mandat d’arrêt officiel contre elle le 7 décembre.

En raison de son état de santé, Mme Liu a été libérée le 17 décembre 2021. Yu lui a dit qu’elle était placée en résidence surveillée.

En 2022, Yu s’est rendu plusieurs fois au domicile de Mme Liu. Il a menti en disant que son dossier avait été classé et lui a ordonné de signer le document de libération sous caution. Le 11 octobre, Yu et Zhou ont informé Mme Liu qu’elle devait se rendre au parquet pour terminer les documents relatifs au rejet de son cas.

Mme Liu s’est rendue au parquet, pour apprendre que Yu avait fabriqué un « compte » de Mme Zhang contre elle et que le procureur l’avait inculpée. Le procureur avait en fait transféré son dossier au tribunal du district de Zhen’an ce jour-là.

Le jour même de l’arrivée du dossier au tribunal, le juge a ordonné de remettre Mme Liu en détention. Cependant, elle n’a pas été admise, car elle a échoué à son examen physique.

Mme Liu a comparu devant le tribunal le 13 décembre. Son avocat a plaidé non coupable pour elle et a également souligné qu’aucune loi en Chine ne criminalise le Falun Gong.

Au cours du procès, Mme Zhang a déclaré que les cinq cartes que Yu prétendait être celles de Mme Liu lui appartenaient et qu’elle ne les avait jamais données à Mme Liu. Elle a également souligné que Yu avait fabriqué son récit contre Mme Liu. Elle a demandé au procureur d’examiner la vidéo de l’interrogatoire au poste de police, mais le procureur a affirmé que le poste de police avait subi une panne de courant ce jour-là et que rien n’avait été enregistré.

Le 29 décembre 2022, Mme Liu a été condamnée à deux ans de prison et à une amende de 3000 yuans. Elle a fait appel auprès du tribunal intermédiaire de la ville de Dandong.

Quinze ans d’incarcération

Mme Liu est née à la campagne. Ses parents étaient des enseignants réputés parmi les habitants de la région. Son père était professeur de langue dans un lycée et était doué pour les arts et les sports. Il savait jouer de nombreux instruments de musique, Mme Liu et ses frères et sœurs ont tous appris à jouer de différents instruments. Ils passaient presque toutes les soirées à chanter et à jouer des instruments de musique. Ils faisaient l’envie de leurs proches et de leurs voisins.

Plus tard, le père de Mme Liu a été muté et ils ont déménagé en ville. Avec cette mutation et cette promotion, le père de Mme Liu a également connu de grands changements. Il a demandé le divorce dans les années 1980, ce qui a bouleversé la mère de Mme Liu et ses frères et sœurs. En voyant leur mère souffrir, les frères et sœurs sont devenus tristes et pleins de ressentiment envers leur père.

En 1995, Mme Liu a commencé à pratiquer le Falun Gong et à suivre le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance. Elle a lentement pardonné à son père. Qu’elle soit à la maison ou à l’extérieur, elle s’efforçait toujours d’être une bonne personne. Au travail, elle était désignée chaque année comme employée modèle.

Après que le Parti communiste chinois a commencé à persécuter le Falun Gong le 20 juillet 1999, Mme Liu a été arrêtée pour s’être rendue faire appel à Pékin. Un jour, dans un centre de détention, quelques policiers l’ont plaquée au sol et l’ont fouettée avec des ceintures et des peaux de bambou. Après un certain temps, elle s’est évanouie et s’est sentie flotter dans l’air et avancer. Cependant, elle a entendu quelqu’un crier son nom au loin et a suivi cette voix. Après un moment, elle a vu un groupe de personnes autour de son corps. Certains lui inséraient des aiguilles dans le corps, d’autres pleuraient et d’autres encore criaient son nom. Elle a ensuite ressenti une douleur dans son corps, mais ne savait pas où elle était. Puis elle a réalisé qu’elle était dans le centre de détention. À ce moment-là, elle a entendu quelqu’un dire que ses yeux bougeaient et qu’elle revenait à la vie. Mme Liu s’est alors réveillée.

Après s’être réveillée, Mme Liu a ressenti une douleur extrême, car ses fesses, le bas de son dos et ses cuisses étaient gonflés et noirs.

Mme Liu et son mari, également un pratiquant de Falun Gong, ont été arrêtés et condamnés à treize ans de prison en 2002. Elle a été emmenée à la prison pour femmes du Liaoning. À la fin de l’année 2007, elle souffrait d’hypertension artérielle et de maladies cardiaques à la suite des tortures subies.

Elle vomissait également du sang tous les jours à cause de la tuberculose. Elle souffrait d’un déséquilibre hormonal et son ventre était tellement gonflé qu’il était plus gros que sa poitrine. Elle avait du sang dans les selles et les urines, et souffrait d’une atrophie du cerveau. Son globe oculaire s’est également atrophié et souffrait d’une vision floue. La moitié de son visage était rouge et gonflée et l’autre moitié était atrophiée. Ses pieds étaient putrifiés, sanguinolents et gonflés. Elle avait l’impression que des animaux couraient et criaient dans son cerveau. Les artères du côté gauche du cou étaient gonflées et saignaient ; son cou était inconfortable, comme si quelqu’un l’étranglait. Elle était essoufflée. Elle avait également une grosseur au sein. Elle était émaciée et incapable de prendre soin d’elle-même. Elle avait besoin de quelqu’un pour l’aider à marcher ou à aller aux toilettes.

Mme Liu a exigé de parler aux autorités pour mettre fin aux mauvais traitements. Un responsable de la prison est venu lui parler à plusieurs reprises. Il a fait l’éloge du caractère de Mme Liu. Par la suite, les persécutions à son encontre ont un peu diminué.

En 2015, Mme Liu a été libérée et a dû rester chez un parent. Bien qu’elle ne s'était pas encore remise de la torture elle-même, elle et son mari ont pris soin de sa belle-mère pendant près d’un mois, alors que les frères et sœurs de son mari refusaient de le faire.

Mme Liu et son mari ont ensuite emmené sa belle-mère chez eux pour s’occuper d’elle, malgré le fait que sa belle-mère n’approuvait pas leur mariage en raison de la blessure à la main que Mme Liu avait subie à la suite d’un accident du travail. Alors que sa belle-mère était alitée, Mme Liu lui préparait ses plats préférés, la massait, l’aidait à se laver et lui apportait des collations.

Voir aussi :

Un mari détenu pour avoir demandé la libération de sa femme, qui avait été arrêtée pour leur croyance commune

Mme Liu Mei à l’agonie : le surveillant de la prison de Dabei dit à sa famille, « Si elle meurt, alors vous pourrez venir ici réclamer son corps »

(Un article connexe est disponible dans la version anglaise.)

Traduit de l’anglais