(Minghui.org) Le 19 novembre 2025, une femme de 68 ans de la ville de Shenyang, province du Liaoning, a été jugée parce qu’elle pratique le Falun Gong. Ses deux proches, non-avocats, ont plaidé non coupable en son nom et elle a aussi témoigné pour sa propre défense.
Mme Wang Shuhua
Le 23 août 2025, Mme Wang Shuhua, ancienne enseignante primée et directrice adjointe de l’école secondaire du bourg de Daxing dans le district de Changtu, province du Liaoning, a été illégalement arrêtée. Le lendemain matin vers 4 h, elle a été conduite au premier centre de détention de la ville de Shenyang, malgré sa tension artérielle dangereusement élevée.
Plus de 30 membres de sa famille et amis se sont rendus au tribunal du district de Dadong pour son audience du 19 novembre, afin de montrer leur soutien à Mme Wang. La greffière Liang Meiqi leur a ordonné de remettre leurs pièces d’identité. Après avoir fait des copies, elle a demandé aux huissiers de les faire ressortir pour une deuxième ronde de contrôles de sécurité. On leur a de nouveau demandé leur lien avec Mme Wang, et il leur a été interdit d’apporter leurs téléphones portables dans la salle d’audience.
Le président du tribunal, le juge Zhang Jutao, a affirmé qu’ils étaient trop nombreux et n’a autorisé que dix d’entre eux à rentrer dans la salle d’audience.
Mme Wang marchait très lentement et devait s’appuyer sur les huissiers pour entrer dans la salle d’audience. Sa voix était enrouée et elle devait boire régulièrement pour apaiser sa gorge. Durant les seize à dix-sept heures suivant son arrestation, on ne lui a donné ni eau à boire ni nourriture. Elle a aussi été privée de sommeil pendant cette période. Sa voix est devenue enrouée à cause de cela.
Accusations sans fondement
La procureure Zong Shan du parquet du district de Dadong et son assistante Cao Yu ont accusé Mme Wang d’utiliser une organisation « sectaire » pour saper l’application de la loi, un prétexte standard utilisé par le régime communiste pour incriminer les pratiquants de Falun Gong. Ses deux défenseurs ont souligné qu’aucune loi en Chine ne criminalise le Falun Gong ni ne le qualifie de secte. L’accusation n’a pas précisé quelle loi Mme Wang aurait prétendument enfreinte pour nuire à quiconque ou à la société en général, encore moins pour saper l’application de la loi.
Les preuves présentées par l’accusation comprenaient trois téléphones portables Lenovo et cinq lecteurs de musique saisis à Mme Wang lors de son arrestation. Elle et ses défenseurs ont demandé à présenter ces objets à la cour afin de vérifier s’ils contenaient des informations « illégales », comme l’affirmait la procureure Zong. Le juge Zhang a refusé cette demande.
La procureure Zong a cité un rapport de « vérification » émis par le Département de police de la ville de Shenyang pour prouver que les objets saisis à Mme Wang étaient des « pièces de propagande illégale ». Ses défenseurs ont rétorqué que cela ne pouvait être retenu, car seule une agence tierce et indépendante est autorisée à examiner et authentifier les preuves de l’accusation. Or, le Département de police était précisément l’agence de supervision du poste de police de Wanlian, qui avait illégalement arrêté Mme Wang.
Demandes de récusation rejetées
Le fils de Mme Wang et un membre de sa famille l’ont représentée devant la cour. Tous trois ont demandé la récusation de la procureure Zong, du juge Zhang, de la juge assistante Zhu Lina, ainsi que de l’assistante de Zong, Cao. Voici les raisons de leurs demandes :
Plaintes en cours contre la procureure Zong et le juge Zhang
Le 1er septembre, la procureure Zong a émis un mandat d’arrêt officiel contre Mme Wang et le 24 septembre, elle l’a illégalement inculpée sans examiner les preuves fournies par la police comme l’exige la loi. Elle a aussi empêché les défenseurs de consulter le dossier et ignoré leurs demandes répétées d’enquêter sur cette affaire. Les défenseurs ont déposé trois plaintes contre Zong, qui étaient toujours pendantes au moment de l’audience.
Le juge Zhang a d’abord refusé de permettre aux défenseurs de consulter le dossier. Lorsqu’ils y ont enfin eu accès, ils ont constaté une grande quantité de preuves obtenues illégalement contre leur cliente. Ils ont demandé que ces preuves falsifiées soient retirées, mais le juge Zhang les a ignorés. Dès qu’ils ont terminé de consulter le dossier, le juge Zhang a fixé une date d’audience peu après, leur laissant un temps insuffisant pour préparer la défense. Ils ont aussi déposé une plainte contre lui.
Des athées non qualifiés pour juger une croyante spirituelle
La procureure Zong et juge Zhang sont tous deux membres du Parti communiste chinois (PCC) et n’étaient donc pas qualifiés pour juger une personne accusée d’exercer sa croyance spirituelle. Les deux défenseurs ont aussi demandé que tous les autres membres du Parti impliqués dans ce dossier soient récusés pour la même raison. De plus, ils ont demandé la récusation de toute personne ayant déjà illégalement condamné des pratiquants de Falun Gong.
La défense non informée du changement de l’assistante-procureure
Dong Dan était mentionnée comme assistante de la procureure Zong, mais c’est Cao qui a assisté à l’audience. Selon la loi, les défenseurs auraient dû être informés de ce changement à l’avance.
Le Tribunal saisi n’a aucune compétence dans cette cause
Le district de Dadong n’est ni le district de résidence de Mme Wang ni l’endroit où elle a été illégalement arrêtée. Selon la loi, le parquet du district de Dadong et le tribunal du district de Dadong n’avaient aucune compétence sur cette affaire.
Le juge Zhang a rejeté toutes les demandes de récusation et a dit que la cour intermédiaire de la ville de Shenyang avait désigné son tribunal pour traiter les causes liées au Falun Gong. Les défenseurs de Mme Wang ont immédiatement demandé un réexamen administratif concernant la compétence du tribunal du district de Dadong. Le juge Zhang a rejeté cette demande et a frappé du marteau pour poursuivre l’audience.
L’agresseur admet avoir frappé Mme Wang avant son arrestation
Le 23 août 2025, Minghui.org avait précédemment rapporté l’arrestation illégale de Mme Wang. Au cours de son procès, elle a révélé d’autres détails.
Le 23 août 2025, vers 10 h 30, Mme Wang a parlé à un habitant de la localité, Liu Fengqing, 68 ans, et lui a conseillé de faire les trois retraits (démission du Parti communiste chinois et de ses deux organisations affiliées) afin d’assurer sa sécurité. Il a réagi en lui arrachant son chapeau et en la frappant.
Mme Wang a ressenti des étourdissements et a souffert d’incontinence urinaire. Elle a tenté de s’enfuir, mais Liu l’a rattrapée. Il l’a saisie par le col et l’a mise dans une clé d’étranglement. Il a crié aux gens d’appeler la police et n’a desserré son étreinte que lorsque deux agents sont arrivés plus de dix minutes plus tard.
Lors du procès, Liu est apparu devant la cour pour y être contre-interrogé. Il était accompagné des agents Quan Beining et Dong Chenghe du poste de police de Wanlian.
Liu n’a pas été en mesure de préciser quel tort Mme Wang lui aurait causé, mais il a reconnu l’avoir frappée parce qu’elle était une pratiquante de Falun Gong. Il a d’abord dit l’avoir frappée 2 à 3 fois, puis a reconnu par la suite que c’était en fait 5 à 6 fois. Il a aussi admis l’avoir maintenue dans une clé d’étranglement pendant plus de dix minutes et avoir demandé aux autres de la signaler à la police.
Liu a refusé de répondre aux questions des deux défenseurs. Le juge Zhang a interrompu ces derniers avant qu’ils puissent terminer leurs questions. Il a demandé à Liu : « Qu’est-ce que la prévenue vous a dit ? » Il a répondu : « Faire les trois retraits assure la sécurité. »
« Les trois retraits signifient démissionner du Parti, de la Ligue de la Jeunesse et être fonctionnaire », a répondu Liu lorsque Zhang lui a demandé ce que signifiaient ces retraits. Mme Wang lui avait expliqué qu’il s’agissait de démissionner du PCC, de la Ligue pour la Jeunesse et des Jeunes Pionniers.
La police extorque des aveux et falsifie des preuves
Mme Wang a aussi témoigné contre la police lors du procès. Après son arrestation illégale et son transfert au poste de police de Wanlian, elle a vu que le dossier contenait trois signatures et des empreintes digitales floues censées être les siennes. Elle n’a signé aucun document ni apposé ses empreintes sur quoi que ce soit.
Un agent surnommé Wang (matricule F11798) a conduit Mme Wang dans une pièce et a réglé l’air climatisé à une température très basse. Il l’a ensuite placée dans une cage et ne l’a laissée sortir qu’après plus d’une heure. Il a dit : « Vous êtes une femme forte qui peut supporter le froid.»
Les agents Quan et Dong, qui ont accompagné le témoin Liu au tribunal, n’ont jamais montré à Mme Wang l’avis d’ouverture d’enquête à son sujet. Ils n’ont cessé de menacer d’arrêter son mari et son fils. Ils ne lui ont jamais remis la liste des objets saisis lors de son arrestation. Ils lui ont arraché sa clé et l’ont emmenée avec eux lors de la perquisition de son appartement. Aucun mandat de perquisition ni liste d’objets saisis ne lui a été présenté.
Le dossier affirmait que la police avait perquisitionné son domicile de 13 h 01 à 14 h 30, le 23 août 2025, mais le mandat de perquisition, émis après la perquisition, indiquait que la police lui avait annoncé la perquisition à 17 h ce même jour. Le mandat comportait également « sa » signature et ses empreintes digitales, alors qu’elle n’a jamais signé ni fourni aucune empreinte.
Après la perquisition, la police l’a emmenée au Département de police du district de Shenhe pour y subir un interrogatoire. Ils l’ont attachée à une chaise de fer et ont menacé d’arrêter son fils. Elle a ainsi été contrainte de fournir des « aveux ». Lors du procès, elle a annulé ces « aveux ».
Mme Wang a eu besoin d’utiliser les toilettes après son arrivée au centre de détention. L’agent Dong, qui l’accompagnait, a refusé de lui donner du papier toilette. Le chauffeur qui les conduisait voulait lui aussi utiliser les toilettes, et Dong lui a donné du papier. Mme Wang a dit que cela a été le moment le plus misérable de sa vie.
Les gardiennes du centre de détention ont forcé Mme Wang à prendre chaque jour des médicaments contre l’hypertension afin de maintenir sa pression à un niveau jugé acceptable pour la détention illégale.
La procureure Zong l’a interrogée au centre de détention et s’est vantée de pouvoir décider de la durée de sa peine de prison. Mme Wang a été bouleversée en entendant cela. La procureure Zong n’a présenté aucun fondement légal, se contentant de menacer de l’emprisonner.
Mme Wang a entamé une grève de la faim et a été battue par quatre détenues. Elle s’est évanouie et souffrait encore de maux de tête au moment de son procès. Le directeur du centre de détention et le procureur en résidence avaient promis de tenir les agresseurs responsables, mais ils n’ont jamais pris de mesures. Elle a demandé à consulter un médecin pour ses blessures, mais ils l’ont forcée à prendre des médicaments.
Témoignage de la mère et du fils
Lors du procès, Mme Wang a expliqué comment la pratique du Falun Gong lui avait redonné la vie. Elle souffrait d’une hépatite et avait constamment des douleurs au foie. Rien ne fonctionnait. Après avoir commencé le Falun Gong en 1996, ses symptômes se sont nettement améliorés. Après que le régime communiste a commencé à persécuter le Falun Gong en juillet 1999, elle est restée fidèle à sa croyance et est devenue une cible. En 2000, son école l’a démise de son poste de directrice adjointe et l’a réaffectée comme chercheuse. En 2002, elle a été illégalement condamnée à une peine de travaux forcés d’une durée inconnue.
Pendant sa détention au camp de travaux forcés de Masanjia, Mme Wang a subi diverses formes de torture, notamment des périodes prolongées, accroupie (une fois pendant sept jours consécutifs), la suspension avec les orteils effleurant à peine le sol, la privation de sommeil et le gavage. La santé de Mme Wang a été gravement atteinte. Ses disques lombaires, du troisième au huitième, se sont herniés, rendant la marche extrêmement difficile.
Après sa libération, Mme Wang a pu reprendre les exercices du Falun Gong et elle s’est progressivement rétablie.
Le fils de Mme Wang a aussi raconté comment sa mère était passée d’un tempérament colérique et combatif à une personne ouverte, attentionnée et bienveillante, grâce à sa pratique du Falun Gong. Il se souvenait que sa mère avait invité ses grands-parents à vivre avec eux afin de bien s’occuper d’eux. Il était aussi extrêmement fier des réussites professionnelles de sa mère, d’abord comme enseignante puis comme directrice adjointe.
Le fils de Mme Wang souffrait de voir sa mère de nouveau visée, des années après avoir été envoyée dans un camp de travaux forcés pour sa croyance. Lors du contre-interrogatoire mené avec un autre défenseur, il lui a demandé : « Avez-vous parlé du Falun Gong à des personnes avant le début de la persécution en 1999 ? »
Mme Wang a répondu que ce n’était pas nécessaire, car les pratiquants de Falun Gong étaient libres de pratiquer leur croyance avant 1999. Elle a ajouté que si la persécution n’avait pas eu lieu, les pratiquants n’auraient pas besoin de chercher à obtenir justice.
Le juge Zhang n’a cessé d’interrompre les deux défenseurs et n’a pas permis à Mme Wang de faire une déclaration finale à la fin de l’audience. On l’a aussi vu chuchoter fréquemment à sa juge assistante, Wang Yunpeng, durant le procès.
Voir aussi :
Une femme de 68 ans du Liaoning inculpée pour sa pratique du Falun Gong
Une femme de 68 ans originaire du Liaoning soumise à une administration forcée de médicaments, à un gavage et à des passages à tabac collectifs alors qu’elle était détenue pour sa croyance
Traduit de l’anglais
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