(Minghui.org) En février 2025, le site web Minghui.org a pris connaissance des 68 cas de pratiquants de Falun Gong condamnés à la prison pour leur croyance.

Parmi les cas nouvellement confirmés, l’un a eu lieu en 2023, 28 en 2024, 26 en 2025, et 13 cas dont l’année d’occurrence est inconnue. En raison de la censure de plus en plus stricte de l’information imposée par le Parti communiste chinois, il est difficile (voire impossible) de recueillir de nombreux détails sur les inculpations, les procès et les condamnations des pratiquants, ce qui entraîne des retards supplémentaires dans la publication des informations.

Les pratiquants de Falun Gong condamnés sont originaires de 16 provinces ou municipalités sous contrôle central. Le Jilin est en tête de liste avec 20 cas, suivi par 13 cas dans le Liaoning, 7 dans le Hubei et 5 dans le Hunan. Les 12 régions restantes comptent chacune entre 1 et 3 cas.

Les peines de prison des pratiquants varient de six mois à neuf ans, avec une moyenne de deux ans et onze mois. Treize pratiquants condamnés à des peines de prison allant de deux à cinq ans et demi ont été condamnés à des amendes d’un montant total de 171 000 yuans, soit une moyenne de 13 154 yuans par personne.

Parmi les 39 pratiquants dont l’âge au moment de la condamnation était connu (57 % du total), la plus âgée était une femme de 81 ans, qui a été condamnée à trois ans de prison. Deux pratiquants avaient une quarantaine d’années, six étaient quinquagénaires, 11 sexagénaires et 19 septuagénaires. La peine la plus longue, neuf ans, a été donnée à une femme de 70 ans.

En particulier, un pratiquant avait déjà passé dix-sept ans et demi et un autre treize ans derrière les barreaux avant d’être tous les deux à nouveau condamnés récemment.

Vous trouverez ci-dessous les détails de certains cas de condamnation. La liste complète des pratiquants condamnés peut être téléchargée ici (PDF).

Un juge et un procureur chinois : « Ne nous parlez pas de la loi ! »

Trois habitantes de la ville de Huaihua, province du Hunan, ont comparu séparément devant le même tribunal du district de Zhijiang les 16 et 17 décembre 2024. Pendant la procédure, la juge qui a présidé les trois procès et le procureur qui les a inculpées ont tous deux crié « Ne me parlez pas de la loi ».

Mme Wu Fangming, 60 ans, Mme Jiang Changxian, 59 ans, et Mme Yin Qiuyang, 75 ans, ont été illégalement arrêtées entre septembre et octobre 2023. Le procureur Zhou Yulan du parquet du district de Zhijiang les a inculpées à une date inconnue et a soumis leur dossier au tribunal du district de Zhijiang.

Le 16 décembre 2024, lors de deux audiences consécutives, Chen Qingzhen, la juge présidente, a entendu les affaires de Mme Wu et de Mme Yin et celle de Mme Jiang le lendemain. Le procureur Zhou et les juges Li Sixing et Wu Licheng étaient également présents lors des trois procès.

Le matin du 16 décembre 2024, on a vu plusieurs voitures de police et un véhicule du RAID garés devant le palais de justice. Un grand nombre de travailleurs communautaires ont également été dépêchés pour empêcher les pratiquants de Falun Gong de la région d’entrer dans le palais de justice. Les quelques pratiquants qui ont réussi à s’approcher ont été chassés et suivis par des agents en civil. De plus, certains pratiquants ont dit avoir reçu des appels téléphoniques menaçants alors qu’ils se rendaient au palais de justice.

L’audience de Mme Wu a commencé à 10 heures. Seuls deux membres de sa famille ont été autorisés à entrer. Les autres sièges de la galerie étaient occupés par des personnes désignées par le tribunal, y compris des agences supervisant les cabinets d’avocats de la défense.

Le procureur Zhou a dit que Mme Wu avait été arrêtée le 28 septembre 2023, quand la police qui la suivait a intercepté une lettre qu’elle avait déposée dans un bureau de poste et avait découvert qu’elle contenait des informations sur le Falun Gong. Ses deux avocats, M. Li Chunfu et M. Dong Qianyong, ont tous deux souligné que la police avait violé la loi en interceptant des lettres privées. Ils ont fait valoir que la lettre ne pouvait être utilisée comme preuve recevable contre leur cliente.

La juge Chen a demandé à l’accusation de rassembler davantage de preuves et a ajourné la séance. Elle a repris l’audience trente minutes plus tard, alors que les deux avocats de la défense étaient partis déjeuner. L’audience s’est terminée peu après 15 heures.

À 16 heures, la juge Chen a convoqué le procès de Mme Yin. Son défenseur, M. Xie Yanyi, qui n’était pas avocat, était enroué et elle ne pouvait pas l’entendre clairement. Son fils a alors confié à l’avocat Dong susmentionné le soin de représenter sa mère, qui a déjà été emprisonnée pendant quatre ans (2014-2018) en raison de sa croyance.

Lorsque la juge Chen a rejeté la demande, maître Dong a cité les lois pertinentes qui autorisaient de telles demandes de dernière minute pour une représentation juridique supplémentaire au tribunal. La juge Chen et le procureur Zhou Yulan ont tous deux crié : « Ne nous parlez pas de la loi. ! » Maître Dong a refusé de bouger et la juge Chen a cédé.

Au fil de l’audience, la voix de M. Xie s’est améliorée et il s’est joint à maître Dong pour défendre Mme Yin. Le juge Chen a ajourné l’audience à 19 heures.

Mme Jiang a comparu devant le tribunal à 14 h 30 le 17 décembre 2024. Maître Dong a également été son avocat. Il a dit que le 15 octobre 2023, après l’arrestation de sa cliente, les policiers qui avaient procédé à son arrestation l’avaient frappée à la tête. De plus, il a souligné que huit policiers l’avaient déshabillée lorsqu’elle avait refusé de se soumettre à un examen physique, puis l’avaient maintenue au sol pour que les techniciens de laboratoire puissent lui faire une prise de sang, une radiographie et d’autres tests. Par la suite, la police avait également trompé son mari pour qu’il fasse des déclarations l’incriminant.

L’avocat Dong a fait valoir que les preuves à charge fournies par la police devraient être irrecevables. La juge Chen et le procureur Zhou ont affirmé qu’il n’était pas le bienvenu dans leur tribunal et ont ordonné à Mme Jiang d’engager un nouvel avocat dans les trois jours. La juge Chen a ensuite levé la séance.

Les trois pratiquantes ont été condamnées le 13 février 2025. Mme Wu a été condamnée à quatre ans de prison, Mme Yin à trois ans et demi et Mme Jiang à trois ans.

Arrestations violentes et perquisitions illégales chez des pratiquants

Mme Yan Zhiqiu, âgée de 73 ans, de la ville de Zhaodong, province du Heilongjiang, parlait du Falun Gong à des personnes lorsqu’elle a été signalée et appréhendée par la police. Elle a eu une crise d’épilepsie et de l’écume à la bouche, la police l’a immédiatement relâchée.

La police a continué à surveiller Mme Yan au cours des années qui ont suivi. Le 23 septembre 2024, alors qu’elle rendait visite à deux membres de sa famille (un père et son fils), elle a été arrêtée une nouvelle fois. Lors de l’arrestation, les proches de Mme Yan ont condamné la police pour violation de domicile. Les policiers ont aspergé le visage du fils de gaz lacrymogène et ses yeux sont devenus rouges. Ils l’ont ensuite menotté et l’ont jeté dans leur voiture de patrouille, où ils ont continué à le frapper. Après avoir emmené le père et le fils au poste de police, les policiers ont ordonné à l’homme le plus âgé de signer des documents. Il a refusé de signer et a été relâché après plusieurs heures. Son fils a ensuite été emmené dans un centre de détention et y est resté dix jours.

Mme Yan a été emmenée au centre de détention de la région le jour de son arrestation. Elle a été inculpée à une date inconnue et illégalement condamnée à une peine de deux ans par le tribunal de la ville d’Anda le 27 décembre 2024.

Mme Gao Ying, de la ville de Beizhen, province du Liaoning, a été arrêtée le 24 mai 2022 alors qu’elle travaillait dans un champ. Comme elle a refusé de répondre aux questions de la police, un policier l’a giflée au visage, frappée dans les côtes et agressée dans les côtes à coups de stylo. Le côté gauche de son visage, ainsi que de nombreux endroits de son corps et de ses bras, étaient couverts d’ecchymoses. Les jours suivants, le centre de détention local lui a refusé l’admission à répétition en raison de sa température élevée. Bien qu’elle ait été libérée peu après, la police l’a de nouveau placée en garde à vue en avril 2024 et a soumis son dossier au parquet. Elle a été condamnée à quatre ans et demi de prison par le tribunal de la ville de Linghai à la mi-janvier 2025.

M. Zhang Qiping, septuagénaire, de la ville de Fuyang, province de l’Anhui, a été arrêté chez lui par plus de 40 policiers en civil le 18 février 2024. Ils ont refusé de présenter leurs papiers d’identité ou de révéler leur identité. Ils ont perquisitionné son domicile et confisqué son ordinateur, son imprimante, des documents d’information sur le Falun Gong et d’autres objets personnels.

M. Zhang a été détenu au centre de détention du district de Linquan et sa famille n’a pas pu lui rendre visite. La police a obligé son fils à se présenter tous les jours. En février 2025, sa famille a appris qu’il avait été condamné à trois ans et demi de prison et admis à la prison de Suzhou, mais la famille n’a pu obtenir aucune information sur son inculpation, son procès ou sa condamnation.

Les personnes âgées ne sont pas épargnées

Mme Liu Dianzhu, 81 ans, du district de Dongfeng, province du Jilin, a été condamnée à une peine de trois ans et à une amende de 10 000 yuans à une date inconnue. Elle a été arrêtée le 8 août 2024 alors qu’elle étudiait les enseignements du Falun Gong avec sept autres pratiquants dans une maison privée. La police a perquisitionné leur domicile et les a emmenés au centre de détention de la ville de Liaoyuan. Six d’entre eux ont été jugés par le tribunal du district de Longshan quelques semaines plus tard et ont été condamnés.

Toujours dans la province du Jilin, six habitantes de la ville de Jilin ont été condamnées pour leur croyance commune. Mme Yin Fuying, 70 ans, a été condamnée à neuf ans de prison ; Mme Jiang Ruihua, 71 ans, et Mme Lyu Shuzhen ont été condamnées à trois ans chacune ; Mme Xia Guihua, 65 ans, a été condamnée à deux ans ; Mme Xu Min, 55 ans, à un an et demi ; et Mme Guo Zhongxin, 66 ans, à un an et quatre mois. Elles ont toutes été arrêtées lors d’une opération policière le 4 juin 2023 et détenues au centre de détention de la ville de Jilin. Ensuite, elles ont été inculpées par le parquet local. Les détails de leur condamnation ne sont pas clairs.

Détenus malgré de graves problèmes de santé

Le 4 juin 2024, Mme Zhu Ying, conductrice de bus à la retraite, a été illégalement arrêtée alors qu’elle rendait visite à son père dans la ville de Chengde, province du Hebei, à une centaine de kilomètres de là. Elle était seule chez son père lorsque la police a fait irruption. Ils n’ont prévenu sa famille à Pékin de son arrestation qu’après l’avoir emmenée au centre de détention de la ville de Chengde.

Lors de l’examen physique obligatoire, il a été constaté que Mme Zhu avait une pression artérielle systolique comprise entre 200 et 220 mmHg (alors que la normale est de 120 mmHg ou moins). Malgré son état, le parquet de la ville de Chengde a tout de même lancé un mandat d’arrêt formel.

En septembre 2024, Mme Zhu s’est sentie engourdie et incapable de marcher ou de parler. Son avocat a demandé qu’elle soit libérée sous caution, étant donné qu’elle souffrait toujours de complications liées à une tumeur cérébrale apparue en 2020. La police a rejeté cette demande.

Le 10 février 2025, Mme Zhu a été jugée par le tribunal de la ville de Chengde. Trois jours plus tard, elle a été illégalement condamnée.

Mme Cai Guijiao, 76 ans, de la ville de Yueyang, province du Hunan, a été arrêtée le 30 octobre 2024 pour avoir distribué des calendriers contenant des informations sur le Falun Gong. Trois jours plus tard, elle est tombée gravement malade au centre de détention local et a été admise à l’hôpital Guangji, un établissement privé appartenant à des policiers à la retraite.

En décembre 2024, la police a soumis le dossier de Mme Cai au parquet du district de Pingjiang. Sa famille a appris sa condamnation à sept mois de prison en février 2025. Comme les membres de sa famille n’ont pas eu l’autorisation de lui rendre visite et qu’ils n’ont jamais été informés qu’elle faisait l’objet de poursuites, ils ne connaissent pas les détails de son inculpation, de son procès ou de sa condamnation. De plus, on ignore le lieu de détention de Mme Cai.

Une femme de 75 ans de la ville de Changchun, province du Jilin, est également en mauvaise santé alors qu’elle purge une peine pour sa pratique du Falun Gong. Mme Hong Ying a été arrêtée le 6 mai 2024, après avoir été signalée pour avoir parlé du Falun Gong à des personnes. Bien que par trois fois, ses résultats à l’examen physique requis pour une mise en détention n’aient pas été bons, la police a tout de même forcé le centre de détention de la ville de Changchun à l’accepter. Sa famille et son avocat n’ont pas pu lui rendre visite. Elle a ensuite été inculpée par le parquet du district de Chaoyang et condamnée par le tribunal du district de Chaoyang. Elle a été admise à la prison pour femmes de la province du Jilin, à Changchun, pour y purger une peine de quinze mois.

Pris pour cible pour s’être exprimés

M. Chen Jiuwen, du bourg de Xinbin, province du Liaoning, a été condamné à une peine de deux ans et demi pour avoir publié des informations sur le Falun Gong sur WeChat, un média social chinois très populaire. Il a été arrêté à son domicile le 30 octobre 2023 par la police de la ville de Songyuan, province du Jilin. La raison de l’intervention de la police de Songyuan n’est pas claire. Il a été condamné par le tribunal de la ville de Songyuan. Avant sa dernière condamnation, il a purgé une peine de camp de travail de trois ans et une peine de prison de trois ans. Pendant sa détention, il a été frappé à coups de matraques électriques à haute tension. Il a aussi été frappé à la tête avec un gourdin et a été contraint d’effectuer des travaux forcés sans rémunération.

M. Yang Jiangwei, 55 ans, du district de Suizhong, province du Liaoning, a été condamné à une peine de quatorze mois pour avoir apposé sur un poteau électrique un autocollant portant l’inscription « Authenticité-Bienveillance-Tolérance est bon ». Cet ancien employé de la Liangjin Dayang Electric Power Installation Company a été arrêté le 19 avril 2024 et a comparu devant le tribunal du district de Lianshan le 26 décembre 2024 et le 16 janvier 2025, avant d’être condamné en février 2025.

Depuis le début de la persécution du Falun Gong en 1999, M. Yang a purgé trois peines de travaux forcés et une peine de dix ans de prison, soit un total de dix-sept ans et demi. Il n’a pu passer qu’un peu plus de sept ans avec sa famille au cours de ces vingt-six années de persécution.

Le 12 mai 2024, M. Zhang Sifeng, âgé d’environ 69 ans, de la ville de Wuhan, province du Hubei, a été arrêté dès qu’il est sorti de chez lui après 6 heures du matin. La police a fait une descente à son domicile et l’a emmené au centre de détention du district de Jianghan. Selon une personne bien informée, deux jours plus tôt, quelqu’un avait reçu une clé USB contenant des informations sur le Falun Gong et l’avait signalé à la police, qui avait ensuite identifié M. Zhang en regardant des vidéos de surveillance.

M. Zhang a été inculpé par le parquet du district de Hanyang en octobre 2024. Il a comparu devant le tribunal du district de Hanyang le 12 novembre et a été condamné à une peine de quatre ans à une date inconnue.

M. Zhang Sifeng

Voir aussi :

Rapporté en janvier 2025 : 97 pratiquants de Falun Gong condamnés pour leur croyance

Traduit de l’anglais